Le livre d’or

Habituellement, cette expression est réservée aux livres que l’on signe afin de laisser un message dans un endroit où l’on a séjourné ou passé un bon moment.

Dans le cas qui intéresse JusMurmurandi, il s’agit d’un livre sorti juste après le deuxième tour de l’élection présidentielle, publié par Albin Michel.

La femme fatale, c’est son titre, serait il un livre dans lequel quelque plume pourrait consigner un message aimable, afin qu’il mérite le nom de livre d’or?

Non, en fait c’est une oeuvre écrite par deux journalistes du journal Le Monde, quotidien cher à JusMurmurandi, et consacré à l’infortunée candidate du parti socialiste à l’élection présidentielle.

Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin couchent sur le papier le fait que la candidature de Ségolène Royal aurait également été pour la candidate l’opportunité de se démarquer de son compagnon François Hollande, et de se venger d’une liaison amoureuse que ce dernier aurait entretenu.

Ce livre semble avoir beaucoup de succès. A l’heure où JusMurmurandi écrit ces lignes, il est à titre d’exemple, LE livre le plus vendu sur le site Amazon.fr, qui figure parmi l’un des trois premiers sites de vente par internet en France. Bref, le lectorat semble dépasser les attentes de l’éditeur.

Quel rapport avec le livre d’or, direz vous?

C’est qu’après avoir tergiversé et surtout laissé le livre se vendre avec le succès que l’on voit, Me. Royal et M. Hollande ont décidé, trois semaines après a mise en vente, de poursuivre les deux journalistes et Albin Michel pour la modique somme de 150.000 Euro pour diffamation, violation de l’intimité de la vie privée…

Divisé par 4.000 Euro, seuil de la richesse en tant que rémunération mensuelle pour le secrétaire du PS, ce montant représente plus de 37 mois de salaire.

JusMurmurandi ne peut qu’afficher sa profonde surprise lorsque l’on sait qu’habituellement les demandes de ce type sont d’un montant bien moins élevé, et qu’il n’est pas rare que la destination des fonds soit une oeuvre caritative.

Au travers de ce procès, le secrétaire du PS serait il en train de revoir sa position sur ce qu’il considère être « les riches », qu’il a clamé haut et fort ne pas aimer ?

Ou bien est ce parce qu’en fait, tout en n’aimant pas les riches, le couple aime toutefois l’argent ?

Ségolène candidate du Nouveau Centre !!!

Ségolène a bien changé.

JusMurmurandi la croyait brune, elle est blonde

JusMurmurandi croyait qu’elle ne se présenterait pas. A la dernière minute, la voici candidate à Boulogne Billancourt

JusMurmurandi la croyait socialiste, la voici sous l’étiquette Nouveau Centre (c’est l’UDF-Canal Historique)

JusMurmurandi la croyait dans la famille de gauche, elle est la belle-soeur de Françoise de Panafieu

Bienvenue, Ségolène Missoffe!

On ne plaisante pas avec la justice chinoise.

L’ancien chef de la sécurité alimentaire chinoise vient d’être condamné à mort après avoir plaidé coupable de corruption.

La Chine est en effet en train de subir une pression de plus en plus grande afin qu’elle assure un contrôle réellement efficace des produits alimentaires qu’elle exporte.

A titre d’exemple, l’un des plus grands rappels de nourriture pour animaux domestiques a eu lieu aux Etats Unis à la suite de livraisons de marchandises avariées en provenance de Chine.

Tout ceci aboutit à la condamnation à mort de Zheng Xiaoyu, accusé d’avoir accepté des prébendes à hauteur de 850.000 Dollars américains.

Quand par comparaison, JusMurmurandi voit, par exemple, les peines qui ont sanctionné ceux qui ont été impliqués dans le scandale du sang contaminé ou bien dans le désordre financier d’Elf, la justice chinoise sanctionne clairement de manière beaucoup plus ferme que la justice française.

Que ceux qui ont bénéficié de peines modérées, parce que Français, se réjouissent. Et que celles et ceux qui ont pu, à l’occasion d’une brève visite, se féliciter de l’ »efficacité » de la justice chinoise prennent le recul nécessaire avant de porter des jugements aussi hâtifs que dangereux sur des questions aussi importantes.

La Presse en dépression ?

Rachida Dati n’a pas donné son accord à la publication de photos d’enfance en famille. Le choeur unanime des journalistes s’élève contre cette « pression » intolérable à leur encontre.

Peu leur importe que le Garde des Sceaux soit dans son droit le plus strict, comme tout citoyen. Pour eux, si le document existe, il est publiable, sans limites.

Ceci pose plusieurs questions à JusMurmurandi.

Quelle est la délimitation entre le métier de journaliste exercé comme cela et celui de paparazzo?

Pourquoi une telle levée de boucliers? Y aurait-il un rapport avec les graves difficultés de la presse, dont témoignent les renvois de MM Colombani au Monde et July à Libération?

Le « people » serait-il le moyen de limiter la baisse des ventes, ou les journalistes voudraient-ils convaincre l’opinion publique qu’ils sont autant de victimes tombées au champ d’honneur de la liberté d’expression?

Activité sismique au PS ?

Comme le prédisait JusMurmurandi, les premiers mouvements telluriques sont perceptibles au sein du parti socialiste.

Dominique Strauss Kahn vient d’illustrer ce fait parfaitement. Pas plus tard qu’hier, il a annoncé lors d’une réunion de militants du Rhône qu’il n’avait « pas d’hostilité de principe à un éventuel soutien à certains candidats du MoDem » au deuxième tour des législatives.

Ce jeu de « je t’aime moi non plus » avec François Bayrou en serait donc à son troisième acte.

Premier acte pendant la campagne présidentielle; FB, alors sûr d’atteindre le deuxième tour, avait annoncé qu’il envisagerait sérieusement de prendre DSK comme premier ministre une fois élu.

Deuxième acte, DSK, encore sûr qu’il était de courir le bon cheval avec Ségolène Royal, fit répondre qu’il n’était pas possible à FB de prendre position à sa place.

Rappelons ses propos…

« Je n’ai aucun contact avec François Bayrou et je ne souhaite pas en avoir. C’est flatteur et gentil de sa part, une fois, de considérer qu’il me trouve quelques qualités. Ça devient un peu ridicule à répétition », disait il le 18 avril.

Troisième acte, DSK se dit maintenant prêt à soutenir les candidants du mouvement de FB.

Quelle sera la réponse de ce dernier à l’offre de soutien de DSK ? Une réponse du berger à la bergère ?

Nul doute que le PS tremble sous les barrissements de ses éléphants réunis ce soir au Zénith….

Ahurissements de campagne (20)

François Bayrou a déclaré que « les Français veulent des élus fiables », et pas des élus « qui pensent lundi différemment de samedi parce qu’il ya eu une élection entre les deux ».

JusMumurandi demande à François Bayrou ce qu’il pense d’élus du centre-droite sur un programme d’alliance entre eux et droite républicaine, qui, au fil du projet présidentiel de leur chef, se retrouvent à voter la censure de leurs anciens alliés, puis se présentent contre eux aux prochaines élections.

Et qui, de plus, vilipendent ceux de leurs amis qui restent fidèles à leurs alliances et au mandat que leur ont confié leurs électeurs.

François Bayrou a raison: les Français ne veulent pas de ces élus-là. Mais là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incompréhension et ahurissement, c’est que François Bayrou, pourtant professeur doublement agrégé, n’a pas vu à quel point il s’incriminait lui-même gravement avec sa déclaration. Peut-être prend-il les mêmes petites pilules qui déconnectent Ségolène Royal de la réalité et lui font voir la vie en rose ?

La vie en rose ?

Ségolène Royal voit-elle la vie en rose ? En rose, comme la fleur et la couleur du Parti Socialiste ? C’est le cas si on considère ses déclarations.

D’abord en refusant de prononcer le mot « échec » ou le mot « défaite » pour désigner le résultat du second tour le 6 mai.

Ensuite en promettant à se supporteurs de les emmener vers d’autres victoires, comme si le 6 mai en était une.

Et voilà qu’aujourd’hui, elle déclare: « il faudra s’inscrire dans la continuité de l’élection présidentielle. »

Le problème est double. D’abord, elle a perdu le 6 mai face à Nicolas Sarkozy, qui est aujourd’hui Président, comme vous l’avez sûrement déjà remarqué, même si apparemment ce n’est pas le cas de SR.

Ensuite, si son score lui a effectivement permis d’éviter et d’effacer l’élimination au premier tour de Lionel Jospin en 2002, il y a un problème d’arithmétique: le score en 2002 de tous les candidats ayant soutenu SR s’élevait à plus de 32%. Score qui lui eût indiscutablement permis de battre Nicolas Sarkozy.

Oui, mais voilà, avec elle les 32% sont devenus 25% et elle a perdu. Alors quand elle parle de « s’inscrire dans la continuité » de cette défaite, JusMurmurandi s’interroge…

On peut comprendre que le stress et la fatigue d’une campagne que le PS disait à l’automne « imperdable » aient atteint Ségolène Royal. Elle dit d’ailleurs après avoir pris quelques jours de vacances à Djerba qu’à sa place un champion olympique aurait pris 6 mois de repos.

Alors, si elle a été consulter un spécialiste pour l’aider à surmonter sa défaite, ainsi que tous les déchirements du PS, comment être surpris si celui-ci lui prescrit des pilules qui lui font voir la vie… en rose ?

Coup de gueule

Laurent Fabius, dans un hebdomadaire dominical, donne une interview des plus croustillantes.

En parcourant la France, il sent monter l’exaspération et même la colère des concitoyens (sous entendu socialistes) face aux divisions du PS et souhaite par conséquent « pousser un coup de gueule ».

Venant de Laurent Fabius, cette remarque est vraiment l’illustration de l’hypocrisie faite homme.

Sans parler du fait qu’il est issu d’un milieu des plus aisés lui permettant d’arriver en voiture de sport de marque italienne à ses débuts en politique au Ministère du Budget, où il aménagera l’IGF, ancêtre de l’ISF, afin que soient exonérés les objets d’art si chers à sa famille antiquaire, JusMurmurandi demande d’abord qui a été le premier à créer la sécession au sein de parti autour du référendum européen.

M. Fabius n’a t il pas préféré prendre fait et cause pour ceux qui votaient non à la constitution, s’affichant ainsi aux côtés des communistes (au risque de prendre un oeuf sur le crâne….), anti-libéraux et autres ligue communiste révolutionnaire, dans le seul but de tenter de se rendre visible voire intéressant, plutôt que dans la ligne du parti définie par le secrétaire et la majorité des socialistes.

On connait le résultat: non seulement la constitution ne fut pas adoptée, mais ceci créa aussi un véritable blanc dans la mise en place d’une union européenne resserrée. Cela décrédibilisa durablement Fabius, et, dans le cas qui nous intéresse, ouvrit un fossé supplémentaire au sein du PS, autour du thème de la constitution européenne.
La « synthèse des courants » est de ce fait quasi impossible et menace de manière concrète le parti d’implosion après les législatives, dès que les dagues des uns et des autres, mises sous cape pour l’instant, ressortiront au grand jour.

Alors qu’aujourd’hui il prône le rassemblement et l’unité au PS dans une interview, M. Fabius doit sans aucun doute se rassurer sur sa santé en se rappelant que le ridicule ne tue pas…

3 otages, 41 otages, 41 otages… qui donc est encore libre?

Ce dimanche a vu la libération des 3 otages afghans enlevés en même temps que les 2 travailleurs humanitaires français de l’ONG Terre d’Enfance. On ne peut que se réjouir, même si, selon toute probabilité, cette libération a été obtenue contre rançon, ce qui ne peut qu’encourager de futures prises d’otage.

Le même jour, l’armée américaine libère 41 otages d’Al Qaeda en Irak, détenus dans une véritable prison. On ne peut que se réjouir, même si, selon toute probabilité, la capacité d’Al Quaeda de faire fonctionner une prison de cette taille remplie d’otages dans ce pays prouve l’échec des Américains à le sécuriser, ce qui ne peut qu’encourager de futures attaques anti-américaines et anti-occidentales

Le même jour, la police zimbabwéenne pénètre au quartier général du MDC, principal mouvement d’opposition au régime lamentable du Président Mugabe, et, sans mandat de perquisition ou d’arrêt, interpelle et détient 41 membres de ce mouvement d’opposition. Pour mémoire, le Zimbabwe, autrefois grenier de l’Afrique australe, est aujourd’hui le pays de tous les records catastrophiques. Record mondial d’inflation, avec plus de 5000%. Record de population au chômage (+ de 80%), record de population dépendant pour survivre de l’aide internationale (+ de 65%). Concurrence avec Haiti pour le titre de record du monde de la pauvreté et de l’espérance de vie la plus courte. Record de longévité de son chef d’Etat, Robert Mugabe.

Que va-t-il faire de ses 41 otages? Les libérer contre rançon, comme en Afghanistan? Les garder jusqu’à une éventuelle intervention de l’armée américaine comme en Irak ? Si seulement il y avait du pétrole au Zimbabwe, JusMuramurandi est sûr qu’il y a longtemps que ce serait fait…
Le désastre zimbabwéen a pris des proporitions hors normes quand le misérable Mugabe a fait saisir des fermes détenues et exploitées par des blancs, qu’il a expropriés sans compensation pour les attribuer à ses fidèles du parti Zanu-PF. Comme ceux-ci n’étaient pas agriculteurs, mais voulaient surtout se remplir les poches vite et facilement, la production agricole s’est rapidement effondrée.

Cette appropriation sans compensation est à rapprocher de ce qui se passe au Vénézuela, où le Président Chavez exproprie sans compensation les entreprises étrangères du secteur énergétique pour réattribuer ces biens à des organisations qu’il contrôle. Et, là encore comme Mugabe, il vient de fermer la principale télévision d’opposition au mépris de la loi vénézuélienne.

JusMurmurandi ne peut que se demander avec anxiété: à quand les premiers otages au Vénézuela ?

« Vous avez dit ouverture? »: Tragédie en 5 actes

Premier acte: dès qu’il est apparu à Ségolène Royal et au PS qu’ils ne pouvaient gagner la Présidentielle sans un apport massif de voix du centre de François Bayrou, leur maître-mot devint « l’ouverture ». Une ouverture qu’ils ont opposé à l’état-UMP, et au clanisme qu’ils attribuèrent à Nicolas Sarkozy. Pas d’ouverture à attendre de ce côté.

Deuxième acte: après son élection, Nicolas Sarkozy ouvre son Gouvernement à l’UDF et au PS. Mais là, pour ses adversaires, ce n’est pas une ouverture, c’est du débauchage. Ils disent que l’ouverture, c’est une question de programmes, donc d’idées, et non pas de personnes. Donc toujours pas d’ouverture en vue.

Troisième acte: Ségolène Royal, de retour de Djerba, indique que l’une des raisons qui a valu son élection à Nicolas Sarkozy est qu’il a largement puisé dans son pacte présidentiel, lui rendant ainsi une certaine forme d’hommage. Curieusement, c’est exactement ce que dit en même temps Jean-Marie le Pen. Est-ce enfin l’ouverture? Pas du tout affirment en choeur les 2 irréductibles anti-sarkozystes. C’est de l’électoralisme avant les législatives.

Quatrième acte: le Gouvernement de François Fillon présente son programme, directement issu des promesses de campagne du candidat. Il contient donc, à entendre Ségolène Royal elle-même, certaines de ses idées, dont l’appropriation vaut hommage. Est-ce enfin l’ouverture, et peut-on imaginer les socialistes voter, au cas par cas, des textes avec lesquels ils seraient d’accord, puisque contenus dans le pacte présidentiel. Que nenni! Les socialistes disent au contraire que le pays a besoin de contre-pouvoir, et qu’il est donc indispensable de s’opposer.

Le titre annonce une tragédie en 5 actes, suivant en cela les tragédies classiques. Or il n’y en a que 4. Le 5e sera celui des élections législatives. Les Français diront s’ils préfèrent l’ouverture à l’opposition systématique.

Et s’ils acceptent qu’après avoir prêché qu’elle était indispensable, le PS la rejette aujourd’hui au motif que ce ne sont pas eux qui la font, mais Nicolas Sarkozy…

La parole est d’argent, le silence est d’or…

Joueur de tennis français célèbre, Yannick Noah, de parents franco-camerounais, avait défrayé la chronique il y a deux ans en déclarant à la télévision « si Sarkozy passe, je me casse! »

Sans pour autant ravaler ses propos peu amènes, il annonce aujourd’hui que son agenda de concerts est plein jusqu’au printemps 2008 et qu’il compte rester en France au moins jusqu’en avril de l’année prochaine.

Rappelons que lors des dernières années, notre tennisman devenu chanteur avait passé plus de temps hors de France qu’en son sein, séjournant aux Etat Unis et…en Suisse.

M. Noah, oubliant ses anciens propos, serait il en train de découvrir les avantages du nouveau bouclier fiscal à 50% voulu par le Président de la République, mettant ainsi un mouchoir pudique sur ses déclarations passées ?…..

Un point, c’est tout !

JusMurmurandi n’en croit pas ses oreilles.

Reçu par le Président de la République, Jean-Claude Mailly, du syndicat Force Ouvrière, est sorti « rassuré » du Palais de l’Elysée après son second entretien avec le chef de l’Etat et quelques ministres pour discuter de la mise en place du service minimum et du contrat de travail unique.

Nicolas Sarkozy n’a t il pas promis que le service minimum serait mis en place soit par la négociation soit par la loi, prenant ainsi les syndicats à rebrousse poil, les uns et les autres tonitruant qu’il n’était pas question de remettre en cause le droit de grève?

Alors que s’est passé ? JusMurmurandi rappelle que lorsqu’il y avait eu la grève des camionneurs, le Président étant alors Ministre de l’Intérieur, il avait tout simplement « aimablement recommandé » aux conducteurs de camions de ne pas bloquer la circulation sous peine de se voir immédiatement retirer leurs permis de conduire.

En quelques heures, l’affaire fut réglée… et les chauffeurs se remirent au volant derechef.

Alors qu’aujourd’hui l’Elysée a confirmé qu’il n’y aurait aucune amnistie pour les infractions au code de la route, le chef de l’Etat a t il tenu un langage aussi…fermement convaincant vis à vis des syndicats, maniant carotte et bâton à plaisir afin de conserver la bonne grâce de ces derniers tout en obtenant le résultat promis aux électeurs ?

JusMurmurandi continuera d’observer attentivement la conduite des discussions avec les autres syndicats lors de la poursuite de ces dernières la semaine prochaine

ImMonde

Le feuilleton du renouvellement du mandat du Président du journal Le Monde n’en finit pas de susciter l’indignation de JusMurmurandi.

Après avoir été remercié par un vote sans appel, Jean-Marie Colombani tente désespérément de s’accrocher à son fauteuil, qualifiant l’issue du scrutin d’injuste. Et oubliant, au passage que ce ne sont pas les seuls journalistes du Monde qui n’ont pas souhaité sa reconduction, mais également ceux des autres journaux rattachés à ce groupe de presse (Télérama etc.)
Comment pourrait on imaginer de telles méthodes dans un scrutin politique ?? Au motif que ce dernier ne produirait pas les effets escomptés, on manigancerait pour changer son mode.

Mais il s’agit d’un journal, et qui plus est le Monde, alors visiblement tout est permis; on n’entendra donc pas, ici non plus, le quolibet de « patron voyou », même si les méthodes d’intimidation de Colombani sont en équation parfaite avec ce qualificatif.

Un indice aurait toutefois dû nous mettre sur la voie: Colombani n’est il pas Corse, région de France où, dit-on, même les morts voteraient ?

Le yéti national

Après une campagne pour les Présidentielles qui a vu son pourcentage de voix passer de 17% à 10% au terme d’un effort pour l’essentiel réduit à sa présence dans les media, Jean-Marie Le Pen a décidé de changer de technique pour les Législatives.

Afin de reconquérir le million d’électeurs du Front National partis vers d’autres cieux électoraux, il a annoncé avec force détails sa tournée de France en jet privé. Le probème de Jean-Marie Le Pen, c’est qu’il a 78 ans, et qu’il n’affiche plus son niveau d’énergie de 1997 ou de 2002.

Les sondages prédisent d’ailleurs un vrai effondrement électoral au FN pour les législatives. Ceci pourrait être du au fait que 2 différence séparent maintenant le FN de toutes les autres formations politiques (hormis l’insignifiant MNR de Bruno Mégret). Non seulement des idées d’extrême-droite qui interdisent toute alliance avec la droite traditionnelle, qu’elle soit chiraquienne ou sarkoziste. Mais aussi l’âge de son vénérable leader, à l’heure où toutes les formations se renouvellent et rajeunissent.

Le Gouvernement multiplie les signes de rajeunissement à l’initiative du Président et du Premier Ministre, tous deux quinquas sportifs. Le PS va mettre son leader quinqua (Hollande) à la retraite et parle déjà de la génération plus jeune encore pour lui succéder (Valls, Peillon, Montebourg). Bayrou, Royal sont aussi de jeunes quinquagénaires. Parmi les contemporains de J-M L P, Mitterrand est mort et enterré depuis 12 ans. Chirac s’est retiré après près de 40 ans dans les palais de la République. Même Arlette Laguiller s’est retirée après 6 campagnes présidentielles.
Mais Jean-Marie Le Pen n’en a cure. Ni l’âge ni la baisse de ses résultats n’ont de prise sur lui: il vient d’annoncer qu’il sera candidat à sa propre succession. A priori une très bonne nouvelle pour l’UMP qui pourra continuer à piller l’électorat FN qui ne voudra plus se laisser guider par un leader ressemblant de plus ne plus à un homme des cavernes.

Et après l’homme des cavernes, ce sera le yéti. Une créature humanoïde qui fait peur. Venue d’un autre temps, on ne sait plus très bien si elle existe toujours, mais on trouve de loin en loin une empreinte et une photo un peu floue…

L’honneur perdu de Jean-Marie Colombani

Jean-Marie Colombani a perdu. Il lui fallait au moins 60% des voix pour être reconduit à la tête du Monde, et il en reçu moins de 50%. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. S’il s’était agi d’un patron ordinaire, il eût disparu comme un pierre jetée dans un lac. Quelques vaguelettes, et puis plus rien.

Mais là, non. Pour Jean-Marie Colombani, un concert de voix soit-disant autorisées s’élève pour tenter d’inverser le cours de l’histoire. Dont évidemment celle d’Alain Minc, président du conseil de Surveillance du Monde, et que cette affaire embarasse à l’évidence, tant il est le vrai concepteur de la stratégie mise en oeuvre au Monde par JMC.

Pourtant, en dehors de l’évidence démocratique d’un vote selon des structures mises en place par le tandem Minc-Colombani, en dehors du discrédit jeté sur le Monde par la politique éditoriale appliquée par le tandem aujourd’hui dissous Colombani-Plenel, en dehors des révélations faites par le livre « la face cachée du Monde », une accusation fatale pèse sur jean-Marie Colombani.

Il est l’homme qui, à la tête du Monde, a accumulé un milliard de francs de pertes. Ce qui, malgré les virtuosités financières imaginées par Alain Minc, n’est de nature à inspirer confiance ni aux actionnaires, ni aux employés. Et ce alors même que le Monde a l’intention de faire une nouvelle augmentation de capital de 200 millions d’euros. Augmentation qu’aucune entreprise autre que le Monde ne pourrait réussir.
Un milliard de francs, perdus. La réputation d’un quotidien autrefois de référence, perdue. Un vote, perdu. Est-ce tout ce qu’a perdu Jean-Marie Colombani, quand il fait donner le choeur des pleurs et des menaces pour le sauver ?