Une pression peut en cacher une autre…

mars 10, 2007 on 8:00 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Si le déficit public de l’Etat a été ramené à 2,6% du PIB en 2006, le taux de prélèvements obligatoires a lui atteint le chiffre impressionnant de 44,4%.

Nous devons incontestablement nous réjouir de la première nouvelle, qui est excellente; et qui plus est, contrairement à ce qui s’est passé il y a cinq ans, personne ni à droite ni à gauche ne parle (pour l’instant?) de cagnotte fiscale avec une restitution aux contribuables comme ce fut pitoyablement le cas en 2002.
Pour ce qui concerne la pression fiscale, si celle ci est particulièrement élevée, à son plus haut depuis 1999, la pression tout court n’en devient que plus grande sur les différents candidats à l’élection présidentielle qui ne proposent pas un projet qui fait une bonne part à l’orthodoxie financière (au fait où sont ils, qui sont ils???).

Car partant d’un niveau de prélèvements aussi élevé, il sera extrêmement difficile soit d’augmenter encore ces derniers (tant pis pour ceux qui « n’aiment pas les riches » tout en payant l’impôt sur la fortune…) soit, avec des syndicats qui promettent des lendemains d’élection chauds, de réaliser une « opération Jivaro » [peuple indien d'Amérique du Sud, connu pour la réduction de la tête de ses ennemis] sur le train de vie de l’Etat.

Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines….

Les rapporteurs à quatre ficelles

mars 10, 2007 on 7:33 | In Economie, France | Commentaires fermés

Gérard Larcher, Ministre délégué à l’emploi, veut permettre aux salariés des entreprises de dénoncer des activités frauduleuses ou délictueuses qui auraient lieu chez leur employeur.

Les commissaires aux comptes ont déjà pour mission de s’adresser au Procureur de la République s’ils trouvent des actes de gestion répréhensibles lors de la certification des comptes.

L’inspection du travail peut également faire une enquête si le droit des salariés n’est pas respecté, et aussi écrire au Procureur pour suite éventuelle à donner.

Les inspecteurs des Impôts ont pour mission de venir contrôler la sincérité des comptes de l’entreprise et peuvent dresser des amendes à l’encontre de l’entreprise ou des mandataires sociaux si les impôts et taxes dûs ne sont pas tous acquittés (impôt sur les sociétés, TVA etc).

L’URSSAF peut venir contrôler une entreprise afin de s’assurer que l’entreprise est en règle en ce qui concerne les charges sociales etc.

La Direction générale de la concurrence, consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut être amenée à contrôler que l’entreprise respecte le droit de la concurrence, et qu’il n’y a pas d’entente illicite avec un plusieurs concurrents.

Etc. Etc.

Mais cela ne suffit encore et toujours pas. Il faudrait maintenant que les propres employés d’une entreprise puissent dénoncer leur employeur.

Sans vouloir revenir sur un moment particulièrement sombre de l’histoire de France pendant lequel la délation a eu des conséquences dramatiques avec la milice, JusMurmurandi pose deux questions:

En cas de délation injustifiée, quelle(s) sanction(s) prévoit le ministre, pour décourager des dénonciations calomnieuses, à la Outreau par exemple, où l’on pourrait voir entreprises et dirigeants jetés en pâture aux média?

Deuxio, Gérard Larcher serait il prêt à introduire ce même système pour les employés du service public, afin que ces derniers puissent eux aussi dénoncer les pratiques répréhensibles au sein de l’Etat?

N’est-ce pas cela aussi l’égalité,la justice, que tous les salariés disposent de mêmes droits d’alerte?….

Plus on change, plus c’est la même chose? Oui ou non?

mars 9, 2007 on 6:56 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, accorde aujourd’hui un entretien à un quotidien économique et ses propos ont retenu l’attention de JusMurmurandi.

Il « veut » à la fois un SMIC à 1.500 Euro « tout de suite », tandis qu’il est contre les exonérations de cotisations sociales.

Dans un premier temps, il est nécessaire de tenir un discours intelligent aux Français sur la perversité même du SMIC.

En effet, que signifie gagner le même salaire à Paris ou, par exemple, à Marly Gaumont, où le coût de la vie est évidemment différent (logement, alimentation etc.) ?

Ce qu’il appartiendrait de rendre comparable, mais c’est n’en disconvenons pas une entreprise ambitieuse et complexe, c’est le pouvoir d’achat. Afin qu’un salarié puisse avoir accès à un niveau de vie « équivalent ».

Mais venant d’un syndicat qui ne souhaite que le conflit, qui s’appuie sur une base de personnes qui ont le plus souvent la garantie de l’emploi car elles sont issues du public où la moyenne des salaires est plus élevée que dans le privé, JusMurmurandi n’a aucune illusion.

Plus grave est le fait que, si d’aventure ce programme d’augmentation du salaire minimum venait à entrer en vigueur sans contrepartie pour les entreprises, cela reviendrait à renouveler l’exercice désastreux des 35 heures.

En effet, si l’idée elle même de la réduction de temps de travail était imaginable, elle est devenue mortifère pour les entreprises parce qu’allant de concert avec un article du code du travail qui interdit la baisse de salaire sans le consentement du salarié qui le perçoit.

Cela a signifié une augmentation immédiate de 11,4% de la masse salariale des entreprises ayant réduit le temps de travail (39 à 35 heures de travail équivaut à une réduction de 11,4%).

Mais une partie de la gauche n’a toujours pas compris, ou ne veut pas comprendre que les entreprises ne vivent pas dans un monde fermé, où l’imagination aurait libre cours quant à ce que l’on peut faire avec un compte d’exploitation.

Enfin, et c’est le troisième et dernier point de cet entretien, Bernard Thibault promet un climat revendicatif au prochain occupant de l’Elysée.

Et cela, c’est un véritable enjeu pour le pays.

Allons nous avoir un président qui laisse la rue diriger, comme on l’a vu à maintes et maintes reprises au cours des 20 dernières années, ou, enfin, quelqu’un qui est d’accord pour dialoguer, jusqu’au point où il faut finalement ne plus céder.

Quitte à en arriver à une situation comparable, en son temps avec les mineurs anglais avec Margaret Thatcher ou les contrôleurs aériens avec Ronald Reagan.

Ca c’est une vraie question de société pour la France.

Qui, parmi les candidats, est aujourd’hui prêt à prendre position de manière claire et déterminée sur ce sujet ?

Un enterrement sans trompette ni fanfare

mars 8, 2007 on 2:29 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Suite à l’article de JusMurmurandi intitulé France, Goulag fiscal, nous tenons les réponses à nos questions:

  • le fisc français n’enverra pas d’inspecteurs des impôts opérer en terre étrangère
  • la France n’enverra pas, en cas de résistance, ses huissiers ou ses policiers pour contraindre les récalcitrants

A Berlin ce soir, Ségolène Royal enterre la proposition de Dominique Strauss Kahn d’imposer les Français vivant à l’étranger.

Après avoir été taxée de blairisme, si Ségolène tombait dans « l’angélitude », aux côtés de Mme. Merkel?

Le cul des vaches…

mars 8, 2007 on 2:19 | In France | Commentaires fermés

Il y a plus de trente ans, Jacques Chirac a presque commencé sa carrière ministérielle en étant Ministre de l’Agriculture, et sa proximité et son attachement au monde agricole sont légendaires. Pour rien au monde il ne raterait l’occasion et d’aller caresser le postérieur de belles laitières.
JusMurmurandi, alors qu’il semblerait que le salon de l’agriculture qui se déroule en ce moment à la porte de Versailles marque le crépuscule de la carrière politique du Président de la République, cherche depuis un certain temps ce qui restera comme fait saillant, sinon marquant, de la carrière politique de ce dernier.

La charge de Jacques Chirac contre le commissaire européen Peter Mandelson semble être révélatrice d’au moins un trait intéressant.
Lui qui fut des plus faibles en politique intérieure, avec une dissolution calamiteuse, une baisse de pavillon fréquente face aux oppositions internes comme on l’a vu lors du CPE, si son point fort, c’était de voulir défendre la France contre des « ennemis extérieurs », comme il l’a fait hier en ayant des mots très forts pour soutenir la position de l’Europe agricole face aux Etats Unis, comme il l’avait pour ne pas se ranger aux côtés des Américains qui se rendaient en Irak.

Et si cette même énergie avait mise au service de la transformation de la Nation, au lieu d’être en grande partie dédiée à sa protection vis à vis du monde extérieur?

Et si le cul des vaches nous servait de révélateur pour mieux comprendre un recordman de la durée de notre vie politique?

Bizarre, bizarre, comme c’est étrange…

mars 8, 2007 on 2:07 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Alain Duhamel, suspendu parce qu’il a annoncé voter Bayrou.

Marie Drucker, retirée de la circulation parce qu’elle partage la vie d’un ministre en exercice.

Béatrice Schönberg, envoyée en touche parce qu’elle est mariée à un ministre en exercice.

Laurent Ruquier déclare voter pour Ségolène Royal et… continue paisiblement à faire son émission.

Bizarre, bizarre, comme c’est étrange…

Cause toujours, je t’écoute…

mars 8, 2007 on 2:00 | In France | Commentaires fermés

Alors que Louis Gallois, co-président d’EADS, signe un article dans le Financial Times où il dit [comme l'avait écrit JusMurmurandi avant la publication de son interview...] qu’Airbus souffre d’un trop grande ingérence des Etats partenaires, que des propos équivalents sont tenus dans l’hebdomadaire allemand Focus par Thomas Enders, homologue allemand de Louis Gallois, Ségolène Royal parle d’un Etat impotent, et propose une nationalisation qui n’avoue pas son nom pour sortir l’entreprise de sa passe difficile et « stabiliser son capital », alors même que les contours de l’actionnariat pour sa partie française avait été établis par Lionel Jospin.

Causez toujours, vous qui dirigez EADS, Ségolène vous écoute….

La vraie bataille du Ciel

mars 6, 2007 on 3:19 | In France | Commentaires fermés

JusMurmurandi s’est fait l’écho de la prise en otage d’Airbus par les hommes politiques en général et les candidats à l’élection Présidentielle en particulier.

Pendant ce temps se déroulait une vraie bataille. Pas un homme politique français n’en a dit un mot, et pourtant, là, il y a de vrais enjeux de société. Jacques Barrot, le Commissaire Européen aux transports s’est mis d’accord, après des années de tractations, avec son homologue américain sur un accord dit  de « ciel ouvert ». En un mot, tout transporteur européen pourra voler de n’importe où en Europe vers n’importe où aux USA et inversement. Cet accord s’appliquera à partir d’octobre 2007, et on en attend une augmentation de 50% en 5 ans du nombre de voyages transatlantiques qui passeraient de 50 millions par an à plus de 75 millions.

C’est, bien sûr, une vraie bonne nouvelle pour Airbus, car, qui dit plus de passagers dit plus d’avions. Qui dit transatlantiques dit long courriers, plus rentables pour l’avionneur que le monocouloirs.  Qui dit libéralisation dit concurrence accrue, donc avions offrant un faible coût du kilomètre-passager (A380, A350XWB), et compagnies low-cost.

Plus de passagers, c’est aussi plus d’échanges touristiques, économiques et culturels, et, in fine, une plus grande convergence euro-américaine. C’est aussi une plus grande intégration européenne, puisque le côté « national » d’une compagnie aérienne va s’atténuer. On pourra prendre un avion British Airways pour faire Paris-Los-Angeles, ou un avion Air France pour faire Londres-Washington. Ou un avion Americain Airlines ou United Airlines. Et peut-être demain un avion low-cost  Ryanair, Easyjet, Jetblue ou Southwest Airlines. Compagnies non concurrentielles s’abstenir…

C’est aussi une bonne nouvelle pour les passagers. Plus de choix, plus de possibilités, des billets moins chers. Voilà une Europe comme on l’aime.

Mais plus de passagers, c’est aussi plus de pollution sonore et environnementale. Plus de congestion aux aéroports. Plus de risques terroristes. Plus de rationalisations dans les compagnies aériennes.

Voilà en somme un vrai choix de société. JurMurmurandi pose une seule question: où étaient les hommes politiques français dans ce débat? Eh oui, ils ne pouvaient pas s’en occuper, trop pris par les interviews sur le choc du plan Airbus. Et pourtant, cet accord là fera plus pour aider Airbus que toutes les jérémiades. A moins que le résultat de l’empêchement fait à Airbus de se restructurer n’ait pour conséquence que tous ces passagers ne soient en fait transportés dans des Boeing….

La campagne électorale prend l’avion: piqué garanti!

mars 6, 2007 on 12:36 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Il est fascinant de voir à quel point le plan de restructuration d’Airbus résume presque tous les aspects de la campagne électorale: l’obligation de faire des efforts de compétitivité pour faire face à la concurrence internationale, le rôle de l’Etat, l’usage de l’argent public, le couple franco-allemand, les efforts à faire aujourd’hui pour être plus fort demain, le choix entre la vérité et la démagogie.

Sans rentrer dans de nombreux aspects déjà mis en relief par JusMurmurandi, nous voudrions aujourd’hui décerner le prix de la vrille en piqué aux 8 régions françaises, toutes PS, qui se sont proposées de prendre 5 à 10% d’EADS moyennant un maximum de 150Millions d’euros. Ceci pour, à l’instar des Länder allemands, « avoir leur mot à dire » dans ce dossier (lire, pour pouvoir défendre leurs intérêts régionaux).

Parmi les aspects ahurissants de cette proposition, visiblement plus faite pour les caméras et les projecteurs que pour une quelconque réalisation concrète:

- 5 à 10% d’EADS valent au moins 10 fois plus cher que le prix proposé par les régions. Que proposent les Présidents ? La spoliation des actionnaires? La régionalisation (on ne peut dire nationalisation) 90% en dessous du prix de marché?

- Les régions veulent imiter les Länder allemands. Pensent-ils vraiment que s’ajouter aux 4 états déjà terriblement directifs soit vraiment de l’intérêt de l’entreprise?

- Comment cette très modeste injection de capital a-t-elle la moindre chance d’influer sur la marche de l’entreprise, qui, aujourd’hui, a bien davantage besoin de compétitivité que de capitaux? Ou bien est-ce que les régions comptent que leur argent finance le plan social?

- Alors que les Présidents de région plaident tous que la hausse massive des impôts régionaux qu’ils ont mise en oeuvre est due à la décentralisation par l’Etat de nouvelles charges sans ressources correspondantes, JusMurmurandi est ravi de voir qu’ils ont chacun une cagnotte de 20 millions d’euros pour les imprévus. A moins que ce ne soit l’argent des lycées…

Berf, Jean-Luc Delarue n’est pas le seul à qui l’avion fait péter les plombs.

Le 3e homme passe la 4e

mars 5, 2007 on 3:01 | In France | Commentaires fermés

François Bayrou voudrait nous convaincre que s’il est élu, il va gouverner avec « les meilleurs des deux bords ». JusMurmurandi est bien conscient de l’attractivité d’une telle formule, qui était déjà dans l’air quand Giscard choisit Raymond Barre en 1976, ou avec « l’ouverture » tentée par François Mitterrand en 1988.

Mais les faits sont là. François Bayrou ne choisira pas son Premier Ministre, qu’il souhaite de gauche. Ce seront les électeurs des législatives qui le lui imposeront.
Comme François Bayrou ne dispose pas d’un parti capable de gagner les élections, il lui faudrait gouverner avec les partis des autres. Il le sent si bien qu’il est obligé de tourner la difficulté, en expliquant que la loi électorale doit être changée, en revenant à la proportionnelle. Qui émietterait les députés dans une multitude de petits partis, dont le Président Bayrou tirerait les ficelles. Cela s’appelle la IVe république, et on sait comment cela n’a pas fonctionné.

En fait, le projet de François Bayrou est monté à l’envers. Il eût fallu commencer par coaliser des personnes des 2 bords, et non pas par un cursus le conduisant seul à l’Elysée. Il eût fallu constituer un programme à partir des meilleurs éléments des programmes des 2 camps et non pas imposer le sien. Il eût fallu se concentrer sur l’action gouvernementale et non sur la pompe présidentielle. Il eût fallu montrer la voie de la VIe République et non passer la marche arrière pour retourner en IVe. Il n’est pas possible de vouloir faire comme De Gaulle en s’y prenant comme Guy Mollet…

Y a-t-il un pilote dans l’avion???

mars 4, 2007 on 7:45 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus: JusMurmurandi souhaite se pencher plus en détail sur le dossier lui-même pour essayer de comprendre comment un fleuron de l’industrie européenne en est arrivé là.

Au début de sa réflexion, JusMurmurandi pensait à une série d’articles afin d’analyser les différents niveaux de responsabilités (politique, industrielle etc.) de cet échec retentissant.

Au lieu de cela, le bilan est hélas plus simple, et s’illustre par une série de questions :

  • Qui a maintenu en place une équipe dirigeante plus préoccupée par son pouvoir, son égo, voire même son enrichissement personnel [ce qui reste à prouver par la justice, dont on est en droit d’espérer qu’elle ira au bout de son enquête], que par le bien fondé de la stratégie qu’elle déployait pour l’entreprise (en lançant un projet d’implantation industrielle en Chine…. alors qu’il y avait le feu à la maison mère)?
  • Qui a donné le blanc seing à un projet d’avion pharaonique, avec des choix technologiques très osés, pour ne pas dire déraisonnables, en ne mettant pas en face les moyens adéquats pour un développement ordonné ?
  • Qui a fait, simultanément à cet immense projet, haro sur le baudet en redéfinissant la mission même à accomplir par Airbus, jusque là avionneur civil ?
  • Qui a crée un bric à brac industriel pour satisfaire en priorité des objectifs politiques et non industriels, labyrinthe compétitif lorsque la concurrence était faible, mais ô combien vulnérable lorsque cette dernière s’est remise en ordre de marche ?
  • Et qui, pendant toute cette période où « tout allait bien, Madame la Marquise », s’est préoccupé de la concurrence, mot absent du dictionnaire de nos politiques, alors que Boeing n’hésitait pas à déplacer son siège social, abandonner un projet en gestation et démarrer une réorganisation aussi ambitieuse que profonde ?

A toutes ces question une réponse unique: la classe politique.

Le maintien de l’équipe dirigeante revient aux deux états partenaires européens, l’Allemagne et la France.

On espère pour la crédibilité de la justice française que l’enquête sur la vente des stocks option de Noël Forgeard and co ira jusqu’à son terme, et que si faute il y eu, la punition serait à la hauteur de la faute commise.

Accepter le projet A380, alors que les moyens requis vont durablement pénaliser Airbus pour le renouvellement des moyens et court courriers, était un choix hasardeux.

Et le fait le plus grave est que son coût et sa complexité sont déjà tellement élevés, alors même que l’A380 est le dernier survivant d’une génération désormais dépassée et remplacée par celle des avions en carbone comme l’A350 ou le 787 de Boeing.

Que la guerre des chefs était la seule véritable préoccupation de ces derniers chez Airbus, est illustré par le fait que Français et Allemands avaient des systèmes de conception assistée par ordinateur incompatibles….Mais bon qui se préoccupe de systèmes informatiques lorsque l’on consacre son temps à tirer la couverture à soi.

On connait la conséquence sur le câblage de l’A380, trop court, livré à Toulouse par les Allemands, générant des délais…. bien trop longs.

Haro sur le baudet, c’est changer la feuille de route (pendant cette même période!) d’Airbus, avionneur civil, en lui demandant de devenir avionneur civil et militaire (avec l’avion de transport A400M, de surcroit à hélices, alors que les avions civils ont tous été à réaction), rendant l’engorgement de la cellule développement d’Airbus encore plus inexorable.

JusMurmurandi rappelle à ceux qui demandent de « protéger » Airbus contre le grand satan américain qu’ils devraient se rappeler, comme le faisaient les passagers d’Air Inter qui se cognaient la tête en entrant dans les Mercure qu’elle avait été obligée d’acheter en tant que compagnie nationalisée, que la concurrence a du bon.

Le Mercure, produit par Dassault à une dizaine d’exemplaires environ, avait une porte d’accès avant trop basse, et Air Inter fut obligée de mettre des bananes en caoutchouc pour protéger ses clients (à l’époque des « usagers »); imagine t on aujourd’hui une entreprise qui puisse commercialiser des produits qui pourraient blesser ses clients? Résultat, seule Air Inter en acheta, et on sait pourquoi.

Lorsque JusMurmurandi entend le chœur des vierges glapir pour demander encore plus d’Etat, après une telle faillite de gestion, pour une entreprise aussi emblématique que couronnée de succès, JusMurmurandi se demande comment on peut encore mentir aux salariés dans de telles proportions.

L’Etat, coupable d’incompétence, doit se retirer de la gestion d’Airbus après une telle incurie; au lieu de cela, il demande des sacrifices aux salariés et, peut être aussi, aux contribuables, pour cacher son incompétence.

Quand JusMurmurandi entend ces mêmes bonimenteurs dire qu’il faut augmenter le smic à 1.500 Euro par mois, alors que le cas Airbus illustre la fragilité, l’exposition à la concurrence internationale des emplois industriels même dans un secteur de pointe comme l’aéronautique, JusMurmurandi s’insurge.

Le 6 mars prochain, toujours en quête de prises de position courageuses et clairvoyantes, Ségolène Royal annonce qu’elle va demander un moratoire pour le plan Power 8 à Angela Merkel, comme elle l’a fait pour…. Aubade.

Le Poitou Charentes et l’Europe, même combat ?

Plus sérieusement, Mme. Royal travaille-t-elle pour Boeing?

En face du droit au travail, le devoir d’employer?

mars 4, 2007 on 11:43 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus est décidément un dossier paradoxal. Toute la gauche dénonce avec force l’état où les choses en sont arrivées, et jure que, s’ils étaient au pouvoir, un « état fort » restaurerait l’âge d’or passé.

En même temps, on a vu un manager fraîchement nommé, Christian Streiff, élaborer le plan de restauration de la compétitivité à l’été 2006. Et rien hormis le départ de Christian Streiff, écoeuré par tant d’inaction, n’a pu intervenir avant mars 2007. Pourquoi? Parce que les Etats français et allemands n’ont pu se mettre d’accord sur les mesures à prendre. Et que l’Etat anglais a dit que tout désengagement du Royaume Uni entraînerait l’annulations des commandes de l’Etat anglais.

Ce que cela montre, au scandale de JusMurmurandi, est que pour les Etats, seul compte le nombre d’employés et la paix sociale. Comme si la seule mesure d’une entreprise pour un Etat, c’est combien elle peut servir à payer d’impôts, de charges sociales, et à bonifier les statistiques de l’emploi.

Ces entreprises emploient et embauchent et contribuent massivement aux finances de l’Etat, personne ne leur en sait gré, chacun considère que c’est normal. Mais qu’une entreprise veuille alléger la barque, même si cela permet de la consolider pour prendre demain de nouveaux marchés, et tous de crier haro sur le baudet et la charger de tous les péchés d’Israël.

En somme, les entreprises ont le devoir d’employer, quelle que soit leur situation. Les clients? Quelle importance! Les concurrents? Un détail…

Le résultat: Airbus vient de suspendre le développement de son A380 en version fret, avec un coût de 20 commandes annulées. Combien de milliers d’heures de travail perdues? Combien d’efforts partis en fumée? Combien de milliards de dollars pour Boeing sur le marché des gros porteurs où il est désormais sans concurrence? Mais personne pour voir que c’est là une vraie mauvaise nouvelle, annonciatrice des lendemains qui pleurent. Parce que demain ne compte pas, si on a la paix aujourd’hui.

C’est la formule célèbre: « après moi le déluge » de Louis XV s’applique à plein, et on sait à quel point il eut raison. En tout cas, pour Airbus, comme pour toute entreprise française qui a le malheur de vouloir soigner sa compétitivité, l’avenir, ce ne sera pas le déluge de nouvelles commandes.

Routier le mal-nommé part en dérapage

mars 3, 2007 on 6:31 | In France | Commentaires fermés

Le journaliste du Nouvel Observateur, Airy Routier, est furieux. Furieux que la force la loi se soit appliquée à lui quand il a accumulé suffisamment d’infractions pour avoir perdu les 12 points de son permis de conduire. Furieux des ennuis et désagréments qu’il a connus quand il s’est fait prendre en flagrant délit de conduite sans permis. Il est furieux, et c’est son droit.

Mais qu’avance-t-il comme argments? JusMurmurandi en retient 3:

- le taux de mortalité routière ayant baissé en France, une telle sévérité n’est plus nécessaire. Outre l’angléisme de cette approche qui suppose que les Français continueront à respecter un Code de la Route non contrôlé, M. Routier stipule que parce que les autres Français conduisent mieux et améliorent les statisitiques, cela devrait lui donner le droit de violer la loi en toute impunité. Intéressant.

- le taux d’échec au permis de conduire est de 50% alors que celui au baccalauréat n’est que de 20%. Où M. Routier a-t-il trouvé qu’un bac donné à tort résultait dans le risque de tuer des gens, à l’instar d’une automobile conduite n’importe comment. Re-intéressant.

- la surveillance à laquelle sont soumis les automobilistes est liberticide à l’encontre des bons citoyens. Et le droit de vivre pour ceux qui jusqu’ici étaient massacrés par les chauffards, ce droit ne vaut-il pas de souffrir ces contrôles?
Les familles de victimes apprécieront.

JusMurmurandi apprécie le talent d’auteur littéraire et de journaliste de M. Routier. Cela nous conduit à nous réjouir que les sanctions de ses infractions et délits répétés lui aient donné le temps et la matière d’en tirer un livre. Eux, au moins ne tuent pas, même quand leur auteur part en dérapage incontrôlé.

Marx était-il Vert?

mars 3, 2007 on 3:12 | In Economie, France | Commentaires fermés

Tous les candidats écologistes de cette campagne électorale se liguent contre l’EPR, le réacteur nucléaire de nouvelle génération développé par Areva.

JusMumurandi se sent contraint de rappeler certains faits. Si la France, sous l’impulsion du Général de Gaulle, poursuivie par Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, n’avait pas choisi de développer plus que tout autre pays la génération d’électricité d’origine nucléaire, les conséquences auraient été les suivantes:

- une pollution plus importante sous forme de gaz à effet de serre et autres particules émises par des centrales à gaz, fioul ou charbon qu’il aurait fallu construire en lieu et place des centrales nucléaires

- un prix d’électricité de l’ordre de 30% plus élevé pour les entreprises et les particuliers, et ce depuis 30 ans

- un déficit du commerce extérieur bien plus important, causé par l’importation massive de charbon, de pétrole et de gaz pour les centrales thermiques classiques
- une absence d’industrie électro-nucléaire, domaine où la France est en pointe, et où Areva vient de vendre des EPR à la Finlande et la Chine

Il est vrai que les centrales nucléaires produisent des déchets sales et qui le resteront pendant des décennies. Mais il faut bien que notre énergie vienne de quelque part, sauf si les écologistes veulent que nous revenions au transport à cheval et à l’éclairage aux chandelles. Donc le choix est: énergie fossile ou énergie nucléaire. Réchauffement climatique ou déchets nucléaires.

Il est vrai aussi qu’il y  a une autre voie: les énergies renouvelables: le soleil, le vent, la géothermie, l’hydraulique. Mais outre qu’on ne peut pas couvrir la France d’éoliennes, de panneaux solaires et de barrages, cette électricité a un défaut majeur: elle coûte beaucoup plus cher. Ce qui, si l’on excommunie le nucléaire, force le choix: réchauffement climatique ou refroidissement économique.

En fait, si les écologistes semblent prisonniers de leur culture d’opposition. Au moment où leur thèse fondamentale, à savoir que le progrès économique mené comme il l’a été créé des désordres qui menacent la vie même sur notre planète, est acceptée par tous, tant dirigeants qu’opinions publiques, ils n’admettent pas d’avoir eu tort en diabolisant le nucléaire au lieu de se préoccuper des gaz à effets de serre. Car le réchauffement de la planète cause beaucoup plus de dégâts beaucoup plus vite que le nucléaire n’en causa jamais, Tchernobyl compris.

Cette certitude que l’histoire vous donnera raison, et que cela seul justifie tous les moyens, est une théorie qui porte un nom. En politique, cela s’appelait le marxisme. Marx était-il donc Vert ?

Airbus: faire voler un plus lourd que l’air?

mars 2, 2007 on 1:23 | In Economie, Elections présidentielles 2007, France, International | Commentaires fermés

Pour faire voler un avion, il faut dépasser le paradoxe apparent qui consiste à faire voler du métal, c’est-à-dire un matériau beaucoup plus lourd que l’air. Et pour qu’il vole plus vite, plus loin, et plus économiquement, le constructeur tente de l’alléger au maximum sans dégrader le coefficient de sécurité.

Il en va de même de toute entreprise, et, aujourd’hui, de l’entreprise Airbus. Le plan d’économie Power 8, dont tout le monde parle sans l’avoir jamais vu, passerait par 10.000 suppressions d’emploi. Et les politiques de tous bords de se tordre les mains de douleur apparente, et de dire qu’ils feront tout pour que cela ne fasse finalement pas mal….

Outre les évidentes questions que JusMurmurandi a déjà posées sur le rôle d’un Etat actionnaire (ici il y en a même 2, plus un Etat client, ce qui fait beaucoup), JusMurmurandi pose une question simple: Power 8 établit-il qu’on peut produire les mêmes avions avec 10.000 personnes de moins? Si oui, il sera impossible de les garder pour la raison évoquée plus haut. Les compagnies aériennes ne voudront pas payer leurs avions plus chers simplement parce que Airbus emploie 10.000 personnes de plus que ce qui est réellement nécessaire pour développer, produire et maintenir ces avions.
Car la restructuration d’Airbus a ceci d’inhabituel qu’il ne s’agit pas d’une entreprise qui doit réduire la voilure pour faire face à une baisse de ses commandes. Au contraire, le carnet est plein pour des années. Il s’agit donc de choisir quel niveau de productivité Airbus atteindra pour réaliser ce carnet de commandes et en prendre de nouvelles. Et syndicats et politiques de gauche voudraient qu’Airbus emploie plus de gens que nécessaire pour éviter le plan social actuel. Quitte à ce que, bien sûr, ce moindre niveau de productivité se traduise par un moindre niveau de compétitivité face à Boeing. Donc à de moindres commandes pour l’avenir. Et donc à de plus gros problèmes à terme.

Et fait, ce qui est posé ici est très exactement la même problématique que celle de la dette publique en France, ou celle des retraites. Notre classe politique choisit systématiquement de privilégier le présent sur l’avenir. On gonfle la dette pour financer une augmentation des dépenses. On ne réforme pas les retraites pendant 5 ans de dynamisme économique (Jospin 1997-2002) pour ne pas faire de peine aux électeurs. Et on promet toujours et toujours plus dans la campagne électorale, alors que les marges de manoeuvre financières ont été dépensées il y a déjà belle lurette.

Il ne faut donc pas s’étonner que les Français n’aient pas confiance en l’avenir. Eux, qui sont beaucoup plus réalistes que le crédit que leur font les politiques, savent très bien que leur avenir a été obéré de façon lamentable. Et que les avions trop lourds ne volent ni loin ni longtemps…

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