Histoire d’eau…

août 1, 2008 on 6:50 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Parmi les « découvertes » des journalistes occidentaux qui viennent de prendre à Beijing leurs quartiers Olympiques, celle de la très lourde pollution de cette gigantesque agglomération.

Oh, bien sûr, on en avait un peu parlé avant, et les Chinois avaient multiplié les assurances de Jeux très écologiquement corrects. Ils avaient mis en avant leur technologie (ils sont les derniers à y croire) d’ensemencement des nuages pour les faire crever et avoir de la pluie. Leur intention de réduire autoritairement la circulation automobile pendant la période des compétitions. Et leur déplacement, tout aussi autoritaire, de milliers d’entreprises polluantes pour les laisser polluer, mais ailleurs que là où les journalistes pourraient le constater et les athlètes en souffrir.

Mais les faits sont là: on en est à une semaine des Jeux, et Beijing étouffe de chaleur et de pollution. Bien sûr, ce n’est pas la faute du pays organisateur s’il fait inhabituellement chaud, et s’il ne se décide pas à pleuvoir, n’est-ce pas?

Comme ce n’est pas la faute du pays organisateur si de nombreux sites internet violent la loi chinoise, ce qui oblige les autorités à les censurer, n’est-ce pas?

Pas non plus la faute des autorités chinoises si des populations « bousculées » pour donner aux observateurs l’image d’une Chine idéale, moderne, travailleuse et harmonieuse, se plaignent aux media occidentaux, n’est-ce pas?

Toujours est-il que les critiques pleuvent maintenant sur cette Chine, qui, à force (le mot force prend ici tout son sens) d’avoir voulu se montrer idéale, se montre surtout incroyablement brutale.

D’une certaine façon, l’objectif des dirigeants chinois de faire de cette quinzaine la vitrine mondiale de la Chine sera atteint. Jamais la Chine n’aura été autant au centre du monde, conformément à la représentation traditionelle que ce pays a de lui-même. Et les Jeux seront, en effet, l’occasion, pour le monde entier, de voir le vrai visage de la Chine.

Ceci s’appelle, quand on atteint des résultats diamétralement opposés à ses objectifs,  » être l’arroseur arrosé ».

Mais être arrosé, peut-être est-ce le dernier recours de Beijing pour faire enfin pleuvoir?

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