Nicolas Hayek n’était pas une Swatch
juin 29, 2010 on 7:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésLa preuve que Nicolas Hayek n’était pas une Swatch, c’est qu’il est mort de façon tout à fait inattendue, à 82 ans, dans les bureaux de sa société. Alors que, d’une montre de qualité, on peut tout attendre, mais pas l’inattendu.
Inattendu est peut être le mot qui résume le mieux cet homme d’origine libanaise qui a non seulement sauvé mais carrément réinventé l’horlogerie suisse. Rappelez-vous, cette industrie fière de sa qualité qui produisait non seulement des montres de luxe -un petit créneau- mais l’essentiel des montres de qualité qui marquaient l’adolescence des enfants de bonne famille, ou un certains succès pour les adultes.
Oui, mais voilà, comme dans nombre d’industries, le coût de production suisse a fait grimper les prix et ouvert la porte à des concurrents plus affutés. Et l’évolution technologique a permis de créer des montres électroniques et des montres à quartz, plus précises et moins coûteuses que les mécanismes suisses. D’où le déclin de l’industrie suisse, pourtant emblématique de ce pays.
C’est là qu’est entré en scène Hayek, avec une combinaison de marketing génial, innovant et de production rigoureuse. Il créé la marque « Swatch », presque comme « switch », « changer » en anglais, et offert une gamme à la fois à la pointe de la modernité et d’un prix suffisamment bas pour que chacun puisse s’en offrir soit une soit plusieurs. Le tout avec un marketing planétaire agressif, qui a rapidement fait de Swatch une marque mondiale, la première dans ce créneau. Ce qui lui a donné un volume lui permettant de produire, même en Suisse, à des coûts sans concurrence. Le cercle vertueux était bouclé, et Swatch n’a cessé de croître en taille et en rentabilité.Le tout dans la durée. A la fin des années 80, des professeurs de marketing des plus grandes universités se demandaient comment Swatch réussissait à durer aussi longtemps…
Nicolas Hayek s’est même offert au passage certaines des plus belles marques de montres suisses traditionnelles, comme Bréguet, Blancpain, Omega ou Longines. Et pour tout ce beau monde, y compris ses concurrents, Swatch vend des composants sortis de ses usines, qui combinent performance de pointe et coût ultra-compétitifs.
En inventant le « Swatchbeat », sorte de temps universel, il imaginait même battre la mesure de l’heure à l’échelle planétaire. C’est également lui qui a pour une bonne part inspiré le véhicule citadin Smart.
La question que se pose JusMurmurandi aujourd’hui est la suivante: quand on voit un « homme providentiel » comme Hayek transformer à lui seul une désindustrialisation apparemment inévitable en succès retentissant, avec 5 milliards de franc suisses de chiffre d’affaires, et 23.000 employés dans 160 usines à la clef, est-il judicieux de lui contester le droit de se payer comme un roi et de vivre comme un nabab?
Puisqu’il est de bon ton, en France, de « détester les riches », comme l’a si bien dit François Hollande, et de vouer à l’enfer de l’immoralité tous ceux qui ont un revenu, un capital, une situation ou des habitudes qui dépassent la classe moyenne, fallait-il détester Nicolas Hayek, cet entrepreneur de génie, ce fabuleux créateur de richesse, cet homme qui, avec ses entreprises, a payé tant d’impôts qui ont permis aux politiques d’avoir des moyens d’agir?
JusMurmurandi pense tout le contraire, et salue la mémoire de Nicolas Hayek, homme génial, espèce en voie de disparition
Parce que vous le valez bien…
juin 27, 2010 on 4:37 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésTrouver un point d’équilibre est toujours un exercice délicat, voir difficile.
Prenons quelques exemples.
La réunion du G8 qui a lieu au Canada.
Les pays d’Amérique du Nord ne veulent pas entendre parler de restrictions budgétaires. Les Etats Unis ont peur qu’en réduisant la dépense fédérale, ils n’enclenchent une récession qui sera pire que le gouffre financier qu’ils sont en train de créer en faisant marcher la planche à billets.
Les Européens tremblent à l’idée qu’en ayant de trop gros déficits, la notation des différents pays concernés soit dégradée.
Si la note d’un pays est dégradée comme cela a récemment le cas de la Grèce, il y a plus de difficultés à se refinancer, les ressources coutent plus cher, et on démarre un cercle vicieux.
Si l’on restreint trop la dépense d’état, en réduisant le nombre de fonctionnaires par exemple, on initie un cycle déflationniste: chômage, moins de rentrées d’impôts divers et variés (TVA, IR, IS…).
Bref il faut trouver un équilibre fin.
Virtus in medias res, disaient les Latins.
Autre exemple la fortune de Me. Bettencourt.
Elle est estimée à 17 milliards d’euro.
Liliane Bettencourt est résidente fiscale française, tandis qu’elle est le premier actionnaire d’un des fleurons français en l’Oréal.
Alors faut il lui chercher des poux pour quelques dizaines de millions du mauvais coté de la frontière qui pourraient l’inciter à partir de France, ou encore tout simplement à vendre ses actions à l’autre gros actionnaire de l’Oréal, le suisse Nestlé?
Pas certain que le siège d’un l’Oréal devenu helvète reste à Clichy la Garenne, n’est ce pas?
On n’ose imaginer les conséquences d’un tel départ.
Prenez enfin le cas du procès Kerviel.
Il est embauché par la Société Générale en tant que trader.
En 2005, déjà, il aurait joué avec le feu et serait passé près du licenciement.
La Générale le garde.
Il continue à engager les fonds de la banque, pour terminer fin 2007 avec des engagements qui se montent à 50 milliards d’Euro.
Il est licencié.
Bouton, le patron de la banque, décide de déboucler les positions en urgence et génère une perte de 4,9 milliards d’Euro.
Qui est coupable?
La banque, de l’avoir embauché alors qu’elle dit aujourd’hui que c’est un escroc et un esprit déviant??
La banque, qui n’aurait pas crée les protections informatiques suffisantes pour empêcher un trader malin au sens premier du terme de passer au travers des mailles du filet sans que quiconque ne déclenche une quelconque alarme (ce qui est différent, vous le noterez, de ne rien voir….).
Ou encore Kerviel qui aurait violé le système pour arriver à cette position invraisemblable qui risquait de faire couler la banque??
Lorsque que l’on écoute une partie et puis l’autre,elles se renvoient la balle.
Tous responsables, personne coupable??
L’équilibre est donc une chose délicate, sensible, à manipuler avec précaution, avec soin.
Difficile à notre époque où nous sommes submergés d’informations, qui disent blanc, noir mais rarement gris, et où il est recommandé d’avoir une opinion « équilibrée » sur tout et sur rien,tout à la fois.
Restez donc avec nous, cher lecteur, pour que nous ayons le plaisir de partager notre avis avec vous.
Parce que vous le valez bien….
Faire le ménage!
juin 24, 2010 on 5:23 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 5 CommentsQuand le désordre atteint un certain degré, une équipe de direction doit faire le ménage. Quand des membres d’une équipe sont infiniment plus préoccupés de leur propre popularité que de celle de leur équipe, de leur notoriété, des commentaires de leurs « exploits », le ménage s’impose, pour rétablir la primauté de l’équipe et du collectif sur l’individuel.
JusMurmurandi parle évidemment de l’éviction de Didier Porte et de Stéphane Guillon, les prétendus « humoristes » de France Inter, dont les outrances n’avaient plus rien de drôle. Depuis quand répéter « sodomiser le Président » 7 fois à l’antenne est-il un effet de comique à répétition? Depuis quand souligner la petite taille du Président en lui assignant « un cercueil à taille d’enfant » est-il autre chose qu’une provocation gratuite aussi bête que méchante, mal dissimulée derrière la double protection du « comique » et de la liberté d’expression?
Comment? Vous pensiez que nous allions parler de faire le ménage ailleurs? Comme parmi les porte-parole du PS, dont le soutien massif aux recalés de France Inter, malgré la grossièreté et l’outrance de leurs propos, ressemble fort à…. un but contre leur camp!
Liliane, fais les valises !!
juin 22, 2010 on 7:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsGeorge Marchais ne manquait pas d’humour lorsqu’il dicta à sa femme Liliane de faire ses valises pour rentrer de Corse à Paris.
Aujourd’hui, on serait tenté de ressortir ce fameux cri de guerre, mais pour de toutes autres raisons.
Nous avons déjà parlé, brièvement, de l’affaire Bettencourt qui oppose une mère milliardaire et sa fille, la seconde soupçonnant la première depuis bientôt trois ans de faire preuve de largesses avec son entourage qui abuserait de sa générosité…et dilapiderait l’héritage familial.
Le problème, c’est qu’au sein de la structure chargée de gérer sa colossale fortune (elle est l’héritière de l’empire l’Oréal, qu’elle co-possède avec le suisse Nestlé) travaille l’épouse du Ministre du Travail, Eric Woerth.
Là où cela se corse c’est qu’avant d’occuper ces fonctions de Ministre du Travail, il était Ministre du Budget rattaché à Christine Lagarde Ministre de l’Economie.
Or selon un site internet d’information, un maître d’hôtel aurait enregistré des conversations entre Me. Bettencourt et son majordome quant à des biens qu’elle possèderait à l’étranger et qu’elle aurait « omis » de déclarer afin d’éviter qu’ils ne soient soumis à l’ISF.
En bref, si les enregistrements sont authentiques, elle serait soupçonnée de fraude fiscale.
Alors cela déchaine les chœurs des vierges de gauche, qui oublient la présomption d’innocence, trop content de se livrer à un lynchage ministériel aussi hâtif que violent.
Ce n’est pas JusMurmurandi qui soutiendra Eric Woerth à titre personnel, pour avoir brandi une liste de personnes qui auraient elles aussi tenté d’ »abriter » des actifs à l’étranger, à la mode « lutte finale », en fin d’année dernière.
Il faut tout d’abord rappeler que la France est l’un des tout derniers pays à avoir un impôt aussi stupide que peu rentable comme l’ISF.
L’Italie, que toute l’Europe moque avec son Président du Conseil aux mœurs politiques pour le moins bizarres, a ainsi fait revenir presque 100 milliards d’Euro et rapporter 5 milliards à l’Etat italien en accordant une amnistie.
Me. Bettencourt a, d’après Me Lagarde, payé quatre cent millions d’Euro d’impôts au cours des dernières années, ce que personne ne peut qualifier d’être une peccadille.
Alors oui, il faut que chacun paie ses impôts suivant ses revenus et ses actifs (rappelons que 45% des ménages français n’acquittent aucun impôt sur le revenu…).
Mais faisons bien attention à ne pas attiser la haine sociale.
A ne pas faire comme Eric Woerth et brandir des listes de contribuables, comme il le fit à la fin de l’année dernière. Car ce même type de prise à parti le vise lui et son épouse aujourd’hui, et il doit bien se mordre les doigts d’avoir tenté de jouer les Robespierre de Bercy…alors même qu’il ne s’y trouve plus.
Cela engendre un climat des plus détestables, que les Français en plus sont trop contents d’attiser comme les enfants aiment souffler sur les braises du feu.
Du feu qui nous fera mal à tous au portefeuille, si Liliane et un certain nombre de ses confrères et consœurs, allergiques à cette mise en avant, craintifs de l’échéance présidentielle qui se rapproche en cas de changement de majorité venait justement à faire ses valises pour aller rejoindre acteurs, musiciens et autres….joueurs de football à l’étranger.
Foot: une autre logique?
juin 21, 2010 on 6:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésFait N°1: les footballeurs français ont perdu contre le Mexique après avoir fait match nul contre l’Uruguay, ceci dans la suite logique de matches de préparation calamiteux. Durant ces 5 matches, l’avant-centre Nicolas Anelka a réussi un seul tir cadré vers le but adverse. Pourtant le sélectionneur, Raymond Domench, qui avait de multiples solutions de remplacement a continué d’aligner Anelka. Lequel n’a pas hésité à insulter en public le sélectionneur qui lui faisait des remontrances à la mi-temps.
Question: est-ce que ceci ne suggère pas qu’Anelka se croyait « intouchable »?
Fait N°2: alors que les insultes d’Anelka font scandale, le capitaine de l’équipe de France insiste en conférence de presse que l’important, c’est de trouver « le traitre » qui a osé parler au monde extérieur et « fuiter » l’insulte. Pour le reste, il montre clairement que, si rien n’était sorti de l’incident, il n’y aurait pas eu matière à fouetter un chat.
Question: qu’est-ce qui fait que ses coéquipiers continuent à soutenir un joueur qui les a manifestement « plombés »? Ceci alors même que faire une bonne Coupe du Monde relèverait de façon importante leur valeur sur le marché des transferts, et que leur piètre prestation ne leur fera pas de bien…
On ne peut que constater un consensus pour faire jouer un joueur qui fait tout ce qu’il peut pour que son équipe ne gagne pas: il sort de la partie du terrain qui lui est assignée, déséquilibrant le déploiement de l’équipe, il ne tire pas au but, ce qui est quand même un préalable pour en marquer, il marche sur le terrain quand courir le rapprocherait trop du ballon…
Dans tout autre métier que le foot, la vérité éclaterait aux yeux. Ce n’est pas de l’incompétence qui a conduit Domenech a laisser sur le banc contre l’Uruguay le joueur ayant donné le plus de satisfactions pendant les matches précédents, à savoir Malouda, à écarter Yoann Gourcuff contre le Mexique, ou à aligner Govou, qui n’a rien fait, mais alors strictement rien, pendant 5 matches, c’est une action délibérée, et consensuelle avec les joueurs.
Certes, un consensus pour perdre, mais pourquoi?
Une première solution est à rechercher du côté des sponsors. Ils paient beaucoup pour associer leur nom à l’image des footballeurs. Et, curieusement, alors qu’Anelka errait sur le terrain tel un fantôme en quête de lieu à hanter, des posters à son image fleurissaient partout. On se doute que ne pas le faire jouer eût fait de la peine à ce sponsor…
Une deuxième solution est plus désagréable encore: et si les joueurs n’avaient tout simplement pas voulu gagner? Imaginons qu’il y ait eu des paris importants placés contre l’équipe de France, qui, de favorite de sa poule, risque de sortir dernière. Pour ces parieurs si inspirés, c’est le jackpot. Et si ces parieurs comptent dans leurs rangs joueurs et/ou sélectionneur de l’équipe, ils passent à la caisse sans avoir prix le moindre risque, et peuvent encaisser à l’abri des regards et des impôts largement de quoi compenser leur manque à gagner sur le terrain, et de solides gains en plus.
Oui, je sais, vous allez objecter que c’est strictement interdit, déloyal et scandaleux. Pas plus qu’un certain nombre d’autres comportements de ces mêmes joueurs, à bien y réfléchir…
PS: Carrefour, SFR, Crédit Agricole et GDF Suez, 4 des plus gros sponsors des Bleus ont décidé d’arrêter immédiatement toute publicité les mettant en scène. Voilà qui fait un méchant 4-0, ou JusMurmurandi ne s’y connait pas. Il y a aussi 3 joueurs qui, à aujourd’hui sont en attente d’un contrat ou de sa prolongation. Voilà qui pourarit faire un solide 3-0. Puisqu’on dit que la seule chose qui intéresse nos sales gosses, c’est le fric, voilà un résultat qui ne saurait les laisser indifférents…
Woerth, Villepin, Vuvuzelas et les autres
juin 20, 2010 on 5:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa semaine aura été riche en incongruités.
Voici un florilège de ce qui nous a le plus plu.
Les yeux de Clymène.
Dans le grand déballage qui a lieu entre les deux femmes Bettencourt, voici le Ministre Eric Woerth pris en étau par l’intermédiaire de sa femme.
Cette dernière travaille pour Clymène, la « société » en charge de gérer les biens de la milliardaire française.
Un maître d’hôtel indélicat aurait (notez le conditionnel) enregistré Me. Bettencourt mère lors de différents entretiens avec son homme de confiance, en particulier quant à sa position qui serait délicate vis à vis de l’administration fiscale française.
Ces bandes, transmises à sa fille, qui les a elle même remises à la police, font mauvais genre.
Me. Bettencourt mère demande aujourd’hui si sa fille l’aime.
Bonne question.
Knysna
C’est le lieu où réside l’équipe de France de football, où ce qu’il en reste.
Hier c’était au tout d’Anelka de se faire virer pour des propos injurieux vis à vis de l’entraîneur Domenech.
On voit ainsi Roselyne Bachelot commenter en direct le fameux match contre le Mexique et se demander ce qu’est « ce merdier ».
Bonne remarque.
La république solidaire.
Notre Villepin national se lance.
Sous la musique des Black Eyed peas.
Il parle de République solidaire.
Ce qui fait aimablement sourire JusMurmurandi.
Qui est le créateur du bouclier fiscal? Villepin.
Qui a fait descendre les Français dans la rue pour le CPE comme on ne l’avait pas vu depuis 1995 avec Juppé ? Villepin.
Qui n’a jamais eu de fonction élective de toute sa carrière et n’a fait que manger au râtelier de la République ? Villepin.
République Solidaire ? Bonne idée. Commencez par vous même, Monsieur Galouzeau de Villepin.
Black Eyed, c’est ce qui risque de nous arriver si la majorité affronte le prochain scrutin national divisée….
Vuvuzela.
C’est le clou de la semaine (pour JusMurmurandi).
On sait que le communisme est en train de disparaître (sauf encore à Cuba ou en Corée du Nord).
Il y a encore quelques villages irréductibles, comme à la CGT.
Même si cumulativement le syndicalisme français est malheureusement bien malade, avec une part de marché qui s’est effondrée pour être aujourd’hui à 7%.
Alors comment se faire entendre, à l’heure où Marie George Buffet quitte un parti communiste défait, noyé dans le front de gauche, et en perte de vitesse comme un Airbus d’Air France entre Rio et Paris?
Avec des vuvuzelas, bien sûr.
La CGT de Haute Garonne a ainsi acheté des milliers de vuvuzelas pour les prochaines manifs.
Se faire entendre, c’est possible.
Ramener des adhérents pour poursuivre le combat alors que l’on aura cassé les oreilles des Français, comme les souffleurs en Afrique du Sud gâchent le plaisir des auditeurs de télévision, c’est une autre question…..
A qui profite la confusion?
juin 18, 2010 on 8:44 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQuelle curieuse -et sinistre- affaire. Au départ, un attentat à Karachi (Pakistan) tue des employés français de la DCN (Direction des Constructions Navales). Longtemps, on attribue cet attentat à Al Qaeda.
Puis une autre piste se fait jour: la vente des ces sous-marins aurait donné lieu à des paiements de commissions, sans lesquels, très franchement on ne vendrait pas beaucoup d’armes, et certainement pas dans certains pays, dont le Pakistan. Et une partie de ces commissions auraient en fait profité à des Français, sous forme de rétro-commissions, c’est-à-dire de reversements d’une partie des montants payés par la France. En d’autres termes, les Français auraient vendu à condition de s’assurer au passage de plantureuses commissions a près un aller-retour financier entre les mains d’intermédiaires étrangers.
Quel rapport avec l’attentat? Il semblerait que l’équipe Chirac, arrivée au pouvoir à la faveur de l’élection présidentielle de 1995 ait voulu couper les vivres à l’équipe Balladur qui était le bénéficiaire de ce montage. Moyennant quoi, les chiraquiens arrêtent le paiement de commissions aux Pakistanais dans le seul but d’asphyxier les finances balladuriennes. Lequel arrêt de commissions promises et légitimement dues cause par mesure de rétorsion l’attentat anti-français.
C’est là que l’analyse devient curieuse, pour ne pas dire très tordue. Les rétro-commissions supposées auraient été destinées à financer la campagne présidentielle de Balladur, dont l’un des proches était Nicolas Sarkozy. Donc, les morts françaises sont imputables à Balladur et à Sarkozy.
Sauf que, primo, les rétro-commissions n’ont causé aucun mort. Leur arrêt non plus n’en aurait causé aucun. C’est l’arrêt des commissions destinées à être perçues et encaissées par les Pakistanais qui serait à l’origine du drame. Or ce n’est certainement pas le tandem Balladur/Sarkozy qui a quoi que ce soit à voir avec une quelconque décision de payer ou pas les commissions pakistanaises.
Deuxio, si les rétro-commissions étaient destinées à financer la campagne de Balladur, pourquoi ne devaient-elles pas être payées avant l’élection? Obtenir l’argent après ne fait pas de sens, qu’on ait gagné ou perdu.
Tertio, si le but était d’asphyxier les finances balladuro-sarkozyennes, pourquoi ne pas dire aux intermédiaires de stopper les rétro-commissions? Lesdits intermédiaires se seraient exécutés, Balladur n’aurait pas été porter plainte en justice, et tout le monde aurait été content.
Quarto, ne pas payer les commissions dues aux Pakistanais, c’est manquer à la parole de l’Etat français, quelque chose qui ne laisse pas d’espoir pour de futures ventes dans ce grand pays. Faire tout cela, avec une brochette de morts en prime, pour faire la nique à un ennemi battu, ce n’est même pas médiocre, c’est incroyablement cynique et, in fine, coupable.
Sauf que, curieusement, les accusés, déjà pointés par toute la presse comme coupables, ce sont Balladur et Sarkozy. Curieux, non?
Des Bleus à l’âme
juin 18, 2010 on 6:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésL’équipe de France de football a perdu le match de trop hier en Coupe du Monde face au Mexique, et JusMurmurandi est triste.
Pour autant, il y a des signes qui ne trompent pas. Comment espérer une bonne Coupe du Monde quand les matches de préparation ont été si faibles (une victoire, un nul et une défaite contre 3 équipes dont aucune ne figure parmi les qualifiés pour la CdM)? Comment en irait-il autrement quand les matches de qualification ont été aussi nuls, face à de modestes concurrents, les Bleus ayant été largement dépassés par la Serbie, qui n’est quand même pas un géant du football mondial? Comment en irait-il autrement quand la France a fait à l’Euro 2008, comme les marionnettes, trois petits matches et puis s’en sont allés, battus et humiliés?
Bref, si on fait les comptes, depuis 1998 il a eu 3 satisfactions: 1998, 2000 et 2006, et trois échecs complets: 2002, 2008 et 2010. Dans ces derniers trois cas, les Français sont arrivés pleins d’espoirs fondés non sur des résultats mais sur des réputations, des déclarations, et la foi en un « redressement » qui défierait tous les signes avant-coureurs.
Comment ne pas y voir une métaphore assez exacte de l’état de la France, et notamment de ses finances publiques? Comment espérer un « redressement » qui défierait tous les signes avant-coureurs? Comment Martine Aubry peut-elle imaginer que les Français puissent partir en retraite à 60 ans quand tous les grands pays ont retardé leur âge de départ, et les Allemands, nos plus proches voisins et concurrents partent à 67 ans?
Car, en football comme en économie, quand on veut gagner, il faut faire des efforts. Et croire plus en l’organisation, la discipline, la co-opération, et, surtout, le courage qu’en l’emphase, l’arrogance, la magie du verbe, et, surtout, la course démagogique à la popularité.
PS: je sais bien que, mathématiquement, l’équipe de France n’est pas encore éliminée, et qu’un renversement miraculeux est toujours possible. C’est bien là l’un des syndromes les plus pernicieux du mal français: s’en remettre quasi entièrement à l’espoir d’un « renversement miraculeux », qui viendrait compenser les effets des folies d’avant.
Faut-il être anti-riche?
juin 16, 2010 on 7:31 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésUne vague de jacobinisme anti-riches sévit sur la France. Qu’un ministre prenne un avion privé ou dorme dans une chambre trop chère, et voilà qui fait la une des journaux. Qu’il fume le cigare, ou cumule salaire et retraite, et le (ou la) voilà au pilori. Qu’un grand patron quitte son poste avec une retraite-chapeau ou des stock-options, et le voilà rappelé à l’ordre pour immoralité… et il faut dire que, dans certains cas, il y a de vrais abus payés par le contribuable.
Ceci suggère que ces attaques visent les Français les mieux payés, aux privilèges desquels « il convient » de s’attaquer pour les éradiquer. Oui, bien sûr, sauf que…
Sauf qu’aucun homme politique (ou femme, d’ailleurs) ne touche, même en cumulant emploi et retraite, en un mois ce qu’un footballeur moyen touche en une semaine. Ou une vedette du petit écran ou du grand.
Faut-il en conclure que les Français les plus méritants sont Johnny Halliday (il est Belge et résident suisse), Yannick Noah (il vit à New-York), Nicolas Anelka (Londres) et Frank Ribéry (Munich)?
Parce que, dans ces métiers si « populaires » qu’ils font « pardonner » les hautes rémunérations (comme si c’était un péché!), quand on peut gagner plus à l’étranger, on s’y précipite.
Et, dans les clameurs outragées des dénonceurs de privilèges, on entend beaucoup plus de jalousie envers ceux qui gagnent plus que de vraie morale, car, sinon, un certain nombre de « champions » auraient autre chose à se faire pardonner que des hauts revenus…
L’Afghanistan au paradis, et la Belgique en enfer
juin 15, 2010 on 5:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésS’il y a un pays qui ressemble à l’enfer, c’est bien l’Afghanistan. Un pays envahi par l’un ou l’autre de ses voisins à intervalles réguliers, occupé par la coalition américano-centrique ces 9 dernières années, ensanglanté par sa lutte contre les Taliban, déchiré par les rivalités internes, ethniques, tribales ou religieuses, ravagé par la corruption, gangrené par l’argent de la drogue qui est, outre l’aide internationale, quasiment la seule ressource du pays.
Sauf qu’une étude toute récente publiée par les Américains sur la base des recherches faites par les Soviétiques révèle que le sous-sol afghan serait en fait très, très riche: 1000 milliards de dollars de ressources naturelles. De quoi, s’il était bien utilisé, transformer cet enfer en Eden…
Rien à voir, bien sûr, avec la Belgique. Ce petit pays confortable, où il faut fait bon rire, où l’immobilier coûte une fraction de ce qu’il coûte en France, où l’exil fiscal a un délicieux goût de moules-frites, et un son de rire jovial et accueillant. Bref, par rapport à Kaboul, Bruxelles a tout du paradis.
Sauf qu’une élection toute récente vient de mettre en tête un parti qui a pour objectif de parachever le démantèlement de la Belgique. Les Flamands, plus prospères, en ayant assez de traîner le boulet wallon dont la prospérité ancestrale, fondée sur le charbon et l’acier, n’a pas perduré.
On imagine les affres d’un tel démantèlement. Qui va se retrouver avec un passeport wallon et qui avec un passeport flamand? Si c’est sur une base géographique comme lors de l’éclatement de l’U.R.S.S., cela va donner des nationalités multiples au sein d’une même famille. Et comment démembrer les services publics, les organismes de retraite ou de santé, comment réécrire les traités internationaux dont la Belgique est signataire? Et, par-dessus tout, comment traiter Bruxelles, qui n’est ni proprement flamande ni wallonne?
Si cela devait arriver, il y a fort à parier que l’ex-Belgique serait bien bientôt surnommé « l’Afghanistan de l’Europe »…
Sauf que, bien sûr, l’Afghanistan ne deviendra pas un paradis, ni la Belgique un enfer. Il y a longtemps que le monde a cessé de croire que les Afghans puissent un jour devenir « sages », et les Belges sont trop sages pour devenir fous…
Berlusconi abandonne presse et Zapatero d’un seul coup d’un seul
juin 13, 2010 on 7:34 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésOn se souvient de comment Berlusconi avait fait attendre la Chancelière allemande.
Cette fois, il quitte la conférence de presse commune avec Zapatero en Italie.
Ce dernier parait fort pris au dépourvu, après avoir été traité de « saint » par Berlusconi.
JusMurmurandi n’en est pas à sa dernière surprise…
Du pain, ou des Jeux?
juin 13, 2010 on 3:46 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQuand un pays riche organise des Jeux, qu’ils soient footbalistiques ou olympiques, la question ne se pose pas. Quand c’est l’Afrique du Sud, où des millions de gens vivent dans des bidonvilles, elle se pose.
Sauf que, si l’on répond que le pain passe avant les Jeux, cela réserve ceux-ci aux pays riches, ce qui n’est pas une solution terrible non plus.
Alors comment faire? Faire payer les pays riches pour organiser les Jeux chez les pauvres? Ça ne marchera jamais.
JusMurmurandi a une solution. Que ce soient les organisations richissimes qui organisent les Jeux, la FIFA et le CIO, qui payent. Ils se remplissent outrageusement les poches, et en franchise d’impôts en plus, en organisant des joutes qui sont marchandisées à l’extrême, et où le fric est roi.
Alors leur alibi, à savoir que cela finance le sport amateur ressemble à une feuille de vigne après les vendanges, à savoir fripée et inutile.
Accessoirement, la même suggestion est vraie pour les autres animations sportives, telles que Roland Garros, les circuits de Formule Un ou les stades de foot. Pourquoi le sport, activité ultra-lucrative, ou participants, entraîneurs, sportifs sont infiniment mieux rémunérés que des dirigeants politiques ou économiques, devraient-ils en plus opérer en franchise d’impôts et avec force subventions?
Demandez par exemple aux Britanniques, qui se débattent avec un déficit abyssal de leur budget, si les 10 milliards de livres qu’ils auront flambé pour la quinzaine des Jeux Olympiques de 2012, où de toute façon, ils passeront pour des pauvres ringards après les fastes de Beijing en 2008, sont une dépense si judicieuse que cela. La réponse est claire: les Britanniques auraient préféré le pain aux Jeux.
Il serait peut-être temps que la crise touche ces organisations là aussi, à la sauce à la mode actuelle, c’est à dire éradication de leur niche fiscale et réduction de leurs subventions.
Qu’en pensez-vous?
La comm’
juin 12, 2010 on 6:15 | In Elections présidentielles 2012, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQuoi de plus important que la communication, bien la doser dans le temps, l’espace, la quantité et surtout qu’elle soit de bonne qualité.
Un premier exemple vient à l’esprit de JusMurmurandi, la plate forme pétrolière de BP qui a explosé au large de la Louisiane.
Comment communiquer sur le sujet?
Peut on faire des promesses, prendre des engagements sur la résolution du problème que l’on ne maitrise visiblement pas ?
Tout ceci nécessite un savant dosage.
D’autant plus savant que le monde entier est contre vous, à commencer par les politiques, en particulier Barack Obama qui prend un malin plaisir à rappeler que BP est l’acronyme de British Petroleum, nom officiellement abandonné en 1998.
Parce qu’il est lui même soumis à une pression considérable, car celui qui sera sanctionné par la fuite, ce sera lui aussi. Les électeurs ne lui pardonneront pas un désastre écologique, une politique des bras ballants comme ce fut le cas la première semaine de Katrina à la Nouvelle Orleans.
Après avoir voulu faire si bien à Haiti suite au tremblement de terre, le voici cantonné, pour un sinistre qui touche son propre pays, à exhorter, à tempêter, bref, à remuer de l’air.
Tout en n’hésitant pas à taper sur le plus fidèle allié, la Grande Bretagne, mère patrie de BP.
Alors même que les Americains ont souillé leurs propres terres avec la plate forme Ixtoc One il y a quelques années, ou encore les côtes francaises avec l’Amoco Cadiz.
Alors même que ce sont les autorités politiques américaines qui ont délivré le permis d’exploiter le pétrole à BP….Bref, la communication est un exercice difficile.
On le remarque aussi en France.
Après avoir été Président hyper communicant, Nicolas Sarkozy semble s’être retiré des feux de la rampe.
Au premier rang pour accueillir les infirmières bulgares prisonnieres de Khadafi, à Villacoublay pour célébrer la libération de la franco colombienne Ingrid Betancourt, on ne le voit pas une fois aux côtés de Clotilde Reiss. C’est le ministre des Affaires étrangères qui fait un petit discours d’auto satisfaction sur le perron de l’Elysée.
Peut être Nicolas Sarkozy espérait il remonter dans les sondages en se montrant moins, même s’il se déplace tout autant qu’avant…Pour l’instant cela ne se vérifie pas dans les sondages….
La seule chose qui puisse le consoler, c’est que Ségolène Royal a tout autant disparu des colonnes des journaux, pour n’y revenir que lorsqu’elle cite une information erronnée issue de Wikipedia….
Tout et son contraire, voilà qui perturbe la communication.
Dans ce domaine, Francois Bayrou semble vouloir passer outre.
N’ayant eu de mots assez durs pour critiquer le chef de l’État, le voici qui vient voir ce dernier palais de l’Elysée.
Ses critiques se font moins acerbes, moins personnelles, même s’il s’en défend.
Il semble chercher ses marques, tandis que des candidatures du centre semblent pointer leur nez pour 2012.
Hervé Morin, Borloo, tous deux semblent se poser des questions quant à une éventuelle candidature.
Alors pour Bayrou, quelle position prendre, quel choix faire pour sa communication?
Les roucoulades avec Ségolène Royal étant terminées, la mayonnaise ne prenant pas avec Martine Aubry, menacé par deux autres candidatures, que lui reste t il comme espace vital, si ce n’est justement celui de la communication?
Boire ou conduire, il faut choisir !
juin 9, 2010 on 3:19 | In Coup de gueule, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLa fin du « bol de riz » chinois?
juin 7, 2010 on 9:03 | In Economie, Incongruités, Insolite, International | 1 CommentLa croissance chinoise a quelque chose d’une exception historique. Quoique, au départ, ayant été strictement parlant une source de main d’œuvre bon marché pour métiers trop bon marché pour l’Occident (le textile), ce n’est plus le cas aujourd’hui. Son marché intérieur, même s’il ne concerne véritablement que 20% de l’océan d’humanité chinoise, est aujourd’hui le premier du monde en matière automobile par exemple. Et ses exportations ne sont plus limitées en matière technologique, puisque ses trains à très grande vitesse se sont imposés contre les meilleurs produits français et allemands.
Et la combinaison de technologie avancée, de millions d’ingénieurs diplômés chaque année et de main d’œuvre à bon marché a de qui faire peur.
Sauf qu’un grain de sable est peut-être venu gripper la machine. Quelques suicides chez un obscur sous-traitant en électronique, en apparence tout au moins.
Parce que Foxconn est le premier sous-traitant mondial, pour des sociétés comme Apple, Dell, HP ou Sony, et son usine de Shenzen est tout simplement la première usine du monde (420.000 employés), et le premier exportateur chinois. Donc rien, dans une entreprise si emblématique, n’est sans importance.
Ces suicides ont été pris très au sérieux par les clients occidentaux de Foxconn, soucieux de ne pas laisser cette affaire ternir leur image.
Et cette entreprise taïwanaise, légendaire pour la rigueur de sa gestion, et sa maîtrise des coûts, les deux piliers de son ascension météorique, semble paniquée: son fondateur, patron et plus gros actionnaire, Terry Gou, vient d’annoncer une hausse des salaires de base de 70%, à 240$ par mois.
Une action en réponse à des problèmes d’image et d’opinion publique? 70% de hausse des salaires de base, dans un métier où la concurrence et la pression sur les prix et les coûts sont féroces? 240$ par mois, soit des salaires qui sont équivalents à ce qui se paye dans certains pays d’Europe centrale comme la Roumanie? Clairement, on n’est plus dans le modèle chinois du « bol de riz », tel qu’il a pu exister il y a 15 ans.
Reste à savoir comment fonctionne ce nouveau « modèle chinois ». Ce qui en dépend n’est rien moins qu’une partie de l’avenir de la planète.