Primaires, vous avez dit primaires?

novembre 24, 2011 on 11:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

A l’issue du processus PS de primaires, toute personne qui s’est aventurée à dire que ce n’était pas un système démocratique, moderne, participatif, bref, admirable, s’est trouvée renvoyée à son archaïsme par le microcosme journalistico-parisen.

Pourtant des primaires, il y en a eu ailleurs qu’au PS, et le résultat n’est pas Joly-Joly. Et ce n’est pas la première fois. On se souvient de Ségolène, qui a survolé les primaires de 2006/2007 avant de s’aliéner une bonne partie du PS lui-même, avec les résultats que l’on sait. On se souvient aussi de primaires d’une autre sorte à droite en 1988 entre Chirac et Barre au premier tour de la Présidentielle, quand le mieux placé pour battre Mitterrand au second tour a perdu au premier. Ou en 1995 quand Balladur a perdu contre toute attente face à Chirac.

Aux États-Unis aussi, pays dont vient cette pratique, les primaires sont loin de toujours donner comme candidat le mieux placé pour gagner. En ce moment même, 6 candidats républicains s’affrontent en attendant le début des votes, et, sur les 6, 5 sont des « ultras » et un seul au centre, car les « ultras » de tous partis sont les plus motivés pour voter dans un processus non obligatoire, et ils y sont donc surreprésentés.

C’est exactement ce qui s’est passé avec Eva Joly contre Nicolas Hulot. Une ultra, tirant à boulets rouges sur son concurrent et jetant l’anathème comme d’autres font l’aumône. Cela séduit le cœur militant du parti, et, aujourd’hui, l’erreur de casting est flagrante. C’est Hulot qui doit bien rigoler dans son coin. Et à juste titre. Les Verts l’ont voulue, ils l’ont.

L’autre problème, c’est la dualité que cela installe entre le chef du parti et le candidat. Avec comme résultat que Duflot flingue la candidature de Joly par un accord dont celle-ci ne voulait pas. Et que Aubry met Hollande dans la même position, avec en plus des concessions sur les circonscriptions « données » aux Verts qui se trouvent être non chez des aubrystes, mais chez des soutiens de François Hollande. Évidemment, Duflot a du trouver à cet accord des avantages que Joly ne voit pas, comme Aubry et Hollande. Duflot sera députée de Paris en remplacement d’un hollandiste, et en mesure de disputer la Mairie à un ou une autre hollandiste. Ambiance….

Alors, les primaires, c’est si moderne, participatif, démocratique qu’il faut que tout le monde s’y mette?

Cécile Duflot

La Bourse pour les pas nuls

novembre 23, 2011 on 10:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a marre de cette mode du « tout pour les nuls » qui consiste à donner ce nom à toute publication destinée à expliciter un problème quelconque pour un public non spécialisé. En plus, nous avons la fatuité de croire que nous écrivons pour des lecteurs pas nuls du tout. Sinon, nous n’emploierions pas des mots comme « fatuité »…:-)

Mais bon, il n’est pas toujours simple de comprendre ce qui agite nos marchés financiers ces jours-ci, alors voici une tentative de clarification.

Faut-il prendre la Bourse comme un bon précurseur ou révélateur de la situation économique et/ou financière?

Pas du tout!

La Bourse essaie avant tout d’être un bon précurseur d’elle-même. C’est-à-dire qu’on achète ce dont on pense que cela va monter, et on vend ce dont on pense que cela va baisser; Et pas dans 6 mois, ou même 6 jours, puisque l’essentiel du mouvement d’une grande bourse aujourd’hui est due au flash trading, à savoir des mouvements destinées à durer très peu de temps, même pas une journée.

Et si assez d’intervenants font la même opération dans le même sens au même moment, leur attente va se vérifier à tous les coups. Si assez de gens pensent que les Bons du Trésor français vont être mis sous pression (les taux d’intérêts à la hausse, les cours à la baisse), ils vendent ces Bons, qu’ils les aient ou pas, ou achètent des options sur ces bons, ou des CDS sur ces bons, et le marché reflète cette grande quantité de vendeurs en faisant baisser les cours, ce qui accomplit la prédiction. Sauf exception, on ne peut pas perdre à ce jeu. Heureusement, il y a assez de circonstances exceptionnelles qui font que ces jeux peuvent aussi virer au cauchemar pour limiter un peu ces pratiques.

Faut-il brûler sur le bûcher tout ce qui est de la « spéculation »?

Pas du tout?

Sans « spéculation », il ne pourrait pas y avoir de couvertures de change, et le monde serait exposé aux fluctuations brutales des devises. Airbus ne pourrait pas vendre un avion destiné à être livré dans 5 ans, parce qu’on ne saurait pas combien il coûterait. Il n’y aurait aucun contrat contrat à terme, faute de couverture. Il n’y aurait pas non plus d’emprunts à taux fixe, qui sont en fait des emprunts à taux variable plus des couvertures de taux. Et l’on sait combien les taux variables se sont révélés ruineux dans la crise de 2008/2009.
Il n’y aurait pas non plus de circulation des capitaux au-delà des zones « connues », puisque seule l’existence de CDS permet de se garantir contre un risque de défaut (et encore, en théorie, puisque la renonciation « volontaire » des banques à 50% de leurs créances sur la Grèce n’a pas déclenché le paiement des CDS, puisque justement, c’était « volontaire »).

Faut-il brûler les agences de notation?

Tranquillement. Vous avez besoin de conseils? De carburant? Non, plus sérieusement, les agences portent une part de responsabilité très importante dans la crise de 2008/2009. Sans leur notation AAA donnée à des paquets de subprimes réassurés par des assureurs « monoline » aujourd’hui faillis, beaucoup moins de ces prêts sans espoir auraient été consentis, puis perdus. Et l’idée qu’elles se sont « trompées » est quand même quelque peu discréditée quand on songe que c’étaient des erreurs très rentables pour elles, puisqu’elles étaient payées pour chaque notation décernée, et que, si ces notations n’avaient pas été bonnes, toute cette industrie, si rentable pour elles, n’eût pas existé…

Faut-il brûler les banques et les banquiers?

Le problème, c’est que le monde a besoin des banques. L’argent des épargnants qu’elle redistribuent aux emprunteurs est l’oxygène de l’économie. Réduire le crédit dans une économie de marché, c’est réduire l’activité économique. Donc on ne peut ni se passer des banques, ni « trop » cantonner leur activité, sauf à plonger l’économie en récession, comme le président américain Hoover l’a si bien fait dans ce qui s’appelle la Grande Dépression des années 30.
Faut-il pour autant accepter tous les dérapages des banquiers, que ce soit sur le plan de rémunérations obscènes, ou de prise de risques catastrophiques, sachant que les bonus leur restent acquis, mais que les pertes sont pour le contribuable? C’est évidemment incroyablement frustrant. Une solution simple en théorie: que les dirigeants d’entreprise soient responsables de leurs actes y compris sur leur rémunération antérieure, ou sur une perspective pluriennale. Les actionnaires le sont, alors pourquoi pas les dirigeants, quand leur rémunération a beaucoup plus à voir avec de l’actionnariat qu’avec du salariat, ce qui est le cas, avec des rémunérations disons au de-là de 2 millions d’euros annuels…
C’est une des idées que tente de pousser Nicolas Sarkozy, mais il bute sur des pays anglo-saxons où le lobby bancaire est clairement au pouvoir. Il n’y a qu’à voir la distribution de bonus à Londres et à New-York en 2010, une année où les banques des deux pays étaient sous perfusion d’argent public, pour se convaincre que la crise, là-bas, c’est pour les pauvres. Et si Obama n’est pas réélu, ce sera largement pour cela. On ne peut pas en même temps échouer à imposer les riches un peu plus, échouer à contrôler les bonus bancaires, échouer à fermer Guantanamo, échouer à faire passer la protection médicale pour tous, et être élu à gauche.

Qu’en est-il de la « dictature des marchés »?

Les marchés, c’est vous et moi. Ce sont des gestionnaires qui gèrent vos plans d’épargne logement et d’assurance-vie qui décident s’ils ont confiance ou non dans une entreprise ou un État. Il n’y a pas plus de dictature là-dedans que dans la bande dessinée Bambi. Et les premiers qui hurleraient contre les banques qui auraient perdu tout ou partie de l’épargne qui leur a été confiée dans un naufrage la Grèce ou de l’Italie, c’est vous… oui, c’est vous les dictateurs quand vous réclamez que votre épargne rapporte…

Alors, dans tout cela, l’euro va-t-il exploser?

Je ne le crois pas. Si l’euro explosait, l’Allemagne, qui, aujourd’hui, refuse de laisser la BCE et les États qui inspirent confiance s’engager trop loin pour aider ceux qui en ont besoin, serait une grande perdante. Le deutschmark, revenu d’usage, serait très fortement réévalué, ce qui ferait des ravages dans l’économie d’exportation allemande. Donc je pense que la chancelière de fer finira pas s’assouplir assez pour permettre, contre conditions, biens sûr, à la zone euro de poursuivre sa route cahotante, mais pas si mal finalement…

Ceci suppose, bien entendu que la France ne fasse pas en mai 2012 ce qui est la cause de ses soucis d’aujourd’hui. A savoir vivre au dessus de ses moyens en pensant que les cigales françaises valent bien les fourmis allemandes…

La dernière « vraie socialiste »

novembre 22, 2011 on 4:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Danielle Mitterrand, veuve de François Mitterrand, deux fois président de la République, s’est éteinte.
Personnalité à part, elle est tout d’abord résistante pendant la guerre après laquelle elle rencontre François.
Il ne s’agit pas ici pour JusMurmurandi ni de faire l’éloge de la femme de…et encore moins de réciter les pages Wikipédia comme le font nombre de média.

Nous souhaitons plutôt citer ses prises de position « hautes en couleur » qui font d’elle une femme d’exception.

Comme son amitié avec Régis Debray, conseiller spécial de l’Elysée et ancien agent de liaison entre Che Guevara et Fidel Castro.

C’est ce dernier qu’elle embrassera sur le perron de l’Elysée en le qualifiant de « dernier vrai socialiste ».

Lorsque l’on sait combien de sang a coulé autour de la révolution castriste et des années de régime totalitaire qui suivirent, on frémit à l’idée de la conception qu’elle pouvait avoir du « vrai socialisme ».

Mais on peut aussi imaginer que c’est avec soulagement qu’elle ne s’est pas réveillée de son coma dans lequel elle était depuis quelques jours.

Qu’est devenu le socialisme français depuis que son cher François est parti il y a 16 ans?

Un parti incapable de reconquérir la présidence de la République.

Un parti qui y a présenté, et y présente, des candidats de deuxième niveau.

Même Mitterrand n’a pas battu Giscard d’Estaing comme Sarkozy a battu Ségolène Royal en 2007.

Aujourd’hui, on assiste à des tractations de bas étages pour « acheter les voix » des Verts, en bradant l’industrie nucléaire française avec un accord caviardé, les lignes les plus gênantes disparaissant de l’accord comme les voix en faveur de Ségolène Royal contre Martine Aubry pour prendre la tête du parti.

Cette même industrie nucléaire que François Mitterrand avait soutenue. Anne Lauvergeon, présidente d’Areva jusqu’en 2011, n’était elle pas sherpa de Tonton pendant son passage à l’Elysée??

Sans parler des souillures à répétition d’un grand bourgeois passé dans le camp adverse au travers de frasques sexuelles planétaires, bref sur une toute autre échelle que François avec Anne Pingeot .

Bref, à 87 ans, ayant eté obligée de vendre les chaussons et autres effets vestimentaires de son mari pour venir en aide à l’un de ses fils en bisbille avec la justice, JusMurmurandi se dit que d’accord ou non avec ses opinions, elle avait au moins une vraie épine dorsale, avec sa conception très personnelle du « vrai socialisme ».

Précisément ce qui manque au parti et à son candidat présidentiel.

Un accord à déchets radioatifs

novembre 20, 2011 on 8:50 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, les Verts ont validé l’accord avec le PS,y compris l’incroyable volet portant sur la réduction du nombre de centrales nucléaires.

C’est un accord invraisemblable, dont les répercussions vont se révéler coûteuses pour François Hollande. Celui-ci l’a si bien compris qu’il s’est immédiatement propulsé sur le plateau de TF1 pour clamer haut et fort qu’il n’avait rien eu à voir dans sa négociation.

Car enfin, c’est simple. Soit l’ensemble Verts-PS croit le nucléaire dangereux, et/ou trop polluant, et/ou trop coûteux (on entend les trois arguments), et il faut en sortir. Soit c’est un bon choix, et il faut y rester. Mais le compromis trouvé ne sort pas la France du nucléaire. Donc le danger, si danger il y a, reste, et les populations concernées devraient trouver le cynisme du compromis honteux et intolérable.

Et si l’ensemble PS-Verts croit qu’on peut garder 25 centrales en activité et poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville, c’est que le nucléaire est acceptable. Alors pourquoi dépenser des centaines de milliards que nous n’avons désespérément pas pour démanteler des centrales en ordre de marche, et les remplacer par des centrales au pétrole, au gaz et au charbon, producteurs massifs de CO²?

C’est pourquoi on lit aujourd’hui partout qu’Eva Joly n’a même pas participé au Conseil des Verts qui a ratifié cet accord. Elle avait clamé très fort que, sans accord sur une sortie du nucléaire, et sur un passage du mode de scrutin législatif à la proportionnelle, il n’y aurait pas d’accord. De sortie du nucléaire, on sait ce qu’il en est. De proportionnelle, on n’a même pas entendu parler.

On comprend dès lors qu’elle s’interroge sur le sens de sa candidature. Car qu’ont les Verts à offrir aux électeurs désormais, puisqu’ils sont intégrés dans le système PS? Puisque l’accord sur les circonscriptions qui leur sont concédées est déjà bouclé, des votes en plus pour les Verts, ou en moins, ne changeront rien.

Ne rien changer, n’est-ce pas un comble, pour un parti qui veut justement un changement fondamental? Pour les Verts, qui veulent une vie « autrement », la leçon est dure, qui leur apprend que « autrement », quand on se veut le minoritaire d’une coalition, c’est repasser de la Ve République à la IVe.

Eva Joly

Aimer l’Etat?

novembre 18, 2011 on 10:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est clair que, quelque soit le Président élu en 2012, les Français n’échapperont pas à une hausse d’impôts comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps. La seule question qui se pose est de savoir si elle sera accompagnée d’une réduction des dépenses de l’État, avec Sarkozy, ou d’une augmentation avec Hollande, ce qui la rendra encore plus importante. A moins qu’elle n’ait pas lieu, parce que les Français auraient choisi la voie « à la Grecque ».

Mais voilà, payer ses impôts laisserait un sentiment moins frustrant, moins amer, s’il était possible de croire son argent bien employé et utile.

Mais il suffit de regarder ce que dit la Cour des Comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, du chantier de désamiantage de la faculté de Jussieu pour désespérer de cet État-là.

Un chantier commencé en 1996 pour durer 3 ans, et qui en durera au moins 19. Pour un coût estimé à 183 millions d’euros, et qui en aura coûté au moins dix fois plus, la bagatelle d’un milliard huit cent millions d’euros.

Le rapport liste les dysfonctionnements qui ont conduit à cet état de chose. Peu importe! Quand on atteint des dérives aussi invraisemblables, il faut plus qu’un seul responsable de…l’irresponsabilité!

De plus, personne n’a été sanctionné malgré deux rapports précédents de la Cour des Comptes, en 1999 et 2003.

Est-ce faire preuve d’ultra-libéralisme que de dire que de cet État-là, JusMurmurandi n’en veut pas, ou alors le moins possible, comme un mal nécessaire?

Est-ce faire preuve de démagogie que de demander à ceux qui préconisent la lutte contre les fraudes (la droite) et à ceux qui préconisent la lutte contre les dérives du capitalisme (la gauche) d’équilibrer ces efforts, tous deux louables, avec la même détermination à lutter contre des tels gâchis d’argent des impôts des Français?

Car il est clair que, depuis 1996, les partis et le politiques au pouvoir ont changé, mais la gaspillage est resté intact tel qu’en lui-même!

Pour ceux qui n’auraient pas fait le lien avec l’actualité la plus brûlante, il n’est peut-être pas saugrenu de faire un rapprochement entre désamianter un bâtiment et démanteler une centrale nucléaire, ce à quoi François Hollande vient de condamner 25 centrales françaises en bon état.

Et qu penser de sa promesse de « reconvertir » les effectifs impliqués dans la production et le retraitement de combustible radioactif en « centres d’excellence du traitement des déchets et du démantèlement » à effectifs constants? Ces trois derniers mots sont les seuls qui comptent.

La Cour des Comptes écrit que le désamiantage de Jussieu a été commencé « en négligeant les phases de préparation, les études, et les diagnostics préalables », et « en n’étudiant pas les alternatives ». C’est très précisément ce que vient de faire François Hollande avec son plan pour l’industrie et l’énergie nucléaires.

Quelqu’un ne pourrait-il lui arranger un rendez-vous avec son camarade de parti Didier Migaud pour apprendre ce qu’il ne faut plus jamais faire?

Deux poids, deux mesures….

novembre 16, 2011 on 10:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Aujourd’hui, toutes les procédures policières et judiciaires « importantes » aboutissent en un temps record. Non, désolé, en croyez pas que les moyens de ces deux importantes administrations aient été augmentés, ou leur organisation améliorée, elles ne débouchent pas plus vite. Mais elle aboutissent instantanément dans la presse, avec tous les détails de chaque audition, de chaque pièce à conviction. Le secret de l’instruction n’est plus qu’un lointain souvenir. A se demander d’ailleurs comment toute cette information fuite, et quel intérêt policiers et magistrats, qui en sont les seuls détenteurs, trouvent à la faire fuiter. Car on n’imagine DSK repasser ces propres (ou sales, comme on voudra) texto grivois à la presse, donc la source est autre….

Ce qui fait sourire avec tristesse JusMurmurandi dans cette affaire, c’est que ce déballage au mépris de la loi dont le seul but est de faire vendre par une presse qui ne recule devant aucun mauvais goût suscite chez les socialistes une volée de critiques contre ce dévoiement du système. Les mêmes, il n’y a guère, n’avaient pas de mots assez élogieux pour qualifier le fait de trouver dans la même presse tous les détails glauques de l’affaire Wörth-Bettencourt. Une avancée de la démocratie, une liberté fondamentale dans un cas, et une campagne trash dans l’autre? JusMurmurandi se marre.

Ces socialistes ont fait voter au Sénat, qu’ils contrôlent désormais, un texte permettant de destituer le Président « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Comment être plus clair: c’est bel et bien un texte taillé sur mesure pour faire face à une situation de type DSK, que ces mêmes socialistes s’apprêtaient à introniser triomphalement comme leur candidat pour présider notre pays. JusMurmurandi se marre.

Enfin, comment ne pas se marrer plus encore quand Mélanchon, qui a quand même ciré les mêmes bancs du PS que Hollande pendant des décennies, le traite de « capitaine de pédalo », et Cohn-Bendit, son allié jamais avare d’une saillie, dit qu’il « se ségolènise »? Quand la droite le traite de « Babar », qui est un animal doux et gentil, elle est ignoble. Mais quand les nécessaires alliés l’invectivent, tout va bien….

François Hollande

Finita la Commedia!

novembre 15, 2011 on 11:26 | In Best of, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International | Commentaires fermés

Il y a quelques chose de séducteur à l’idée de faire d’un grand dirigeant d’entreprise un responsable politique. Ce sont des gens censés maîtriser l’efficacité des organisations, créer des emplois rentables, développer la recherche et l’exportation, bref mettre en place tout le cadre d’un développement économique harmonieux. Pourtant, même en cherchant bien, JusMurmurandi ne trouve pas d’exemple flagrant que cette recette apparemment excellente ait bien fonctionné. Notamment en Thaïlande, avec le milliardaire Thaksin Shinawatra devenu Premier ministre, qui s’est fait promptement battre aux élections avant d’être condamné pour fraude fiscale.

Des problèmes de fraude fiscale qui le rapprochent de Silvio Berlusconi, qui a occupé 17 ans durant le devant de la scène politique en Italie, avant d’être poussé dehors sans gloire hier.
Son bilan n’est pas nul sur un point très important. Dans ce pays, où la stabilité politique est rendue improbable par la Constitution, la Berlusca a, comme disent les Italiens qui ne l’aiment pas, par la seule force de sa truculence, de son audace, de son populisme, de son charme, et de son contrôle des media, dont une bonne part lui appartiennent, évité à son pays des gouvernements plus éphémères que les feuilles d’automne.

Mai là où il était attendu, c’est à dire sur la prospérité et l’efficacité économique, rien ne ressemble plus à l’Italie d’aujourd’hui que celle d’hier. Sauf que, graduellement, ce pays a glissé de grivoiserie en scandale, et que de nombreux Italiens ont maintenant honte d’avoir été représentés par un homme qui n’a pas hésité à traiter Obama de « bronzé », à confesser au téléphone avoir « honoré » en une nuit huit des onze filles mises à sa disposition, ou affirmé que compte tenu de ses activités sexuelles, il n’était chef de gouvernement qu’à temps partiel. Ce qu’il justifiait en allant jusqu’à dire que, de toute façon, l’Italie n’était qu’un « pays de merde »!

Bref, on le voit, les grands comiques italiens, de Toto à Roberto Benigni, ont eu un concurrent sérieux dans le genre outré et graveleux.

Et il ne faut pas oublier qu’une partie de l’activité du Premier Ministre italien a consisté à tout faire pour bétonner sa situation juridique et judiciaire menacée par des dizaines de procédure allant de la fraude fiscale aux relations sexuelles avec prostituées mineures en passant par la subornation de témoin.

Alors, faut-il renoncer à croire que faire marcher un pays, c’est la même chose que faire prospérer une entreprise?

Oui, il y a une différence. C’est le peuple. Quand les collaborateurs d’une entreprise n’adhèrent pas à un projet, on les change, on délocalise, on vend. Bref, on bouge. Mais comment virer le peuple?

Le peuple grec n’a visiblement jamais eu envie d’autre chose que de vivre le mieux possible en en faisant le moins possible. Et aucun dirigeant ne peut rien contre ça. Comme les dirigeants français qui ne pouvaient rien entreprendre contre la montée d’Adolf Hitler, compte tenu du fait que le peuple français ne voulait à aucun prix revivre l’horreur des tranchées de 14-18.

Alors, en 2012, que voudra le peuple français? Ignorer la réalité, qu’il connaît sans vouloir l’admettre, croire qu’on peut revenir en arrière sur les retraites et la diminution des dépenses de l’Etat, et finir comme les Grecs?

Ou se redresser, et se remettre à croire que l’avenir peut être meilleur? Même s’il faut pour cela se remettre à affronter les tranchées de la concurrence mondiale. Ce à quoi sont prêts à nous aider les Allemands, nos ennemis de 14-18, qui, eux, le font avec le succès que l’on sait.

Se faire aider par les Allemands, convaincus d’un avenir meilleur s’il est commun, est-ce le cauchemar absolu de ceux qui croient en la France, ou le rêve merveilleux d’une paix et d’une prospérité durables pour ceux qui criaient « plus jamais ça! »?

Mais, pour avoir ce choix, encore faudrait-il que les Français choisissent de se détourner de ce que ce Grec d’Ulysse connaissait, pour être le seul homme à l’avoir affronté et y avoir survécu: le chant des sirènes…

Fluctuat…et mergitur ?

novembre 7, 2011 on 1:22 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

C’est avec effarement que JusMurmurandi observe l’augmentation de la dette.

Elle a quasiment doublé depuis 2008.

Ceci malgré le fait que les contribuables ont subi des augmentations massives de leur impôt.
9% en 2009 et 8% en 2010.

Cette maudite dette représentera 45% des frais de fonctionnement et 50% en 2014.

Cela s’explique en fait assez facilement.

Les dépenses ont galopé de 6,7% entre 2007 et 2009 tandis que les recettes n’évoluaient que de 2,6%, malgré la hausse d’impôts citée plus haut.

On comprend pourquoi la Cour des Comptes est toute émue devant ce parcours qui devrait en inquiéter plus d’un.

Surtout lorsque l’on sait que les grands travaux vont continuer bon train.

Réalité, fiction?

Les Parisiens et Latinistes distingués qui connaissent la devise de Paris (« Fluctuat nec mergitur ») auront vite compris qu’il s’agit des comptes de la ville de Paris; par conséquent la ville risque bientôt voir sa note dégradée par les agences de notation et le coût de ses emprunts augmenter.

Cela étant, quelle que soit la situation financière qu’il laisse, Delanoë s’en fiche.

Si Hollande est élu, il espère bien un strapontin voire un siège ministériel, sinon, il a déjà annoncé qu’il ne se représenterait pas aux municipales de 2014.

En attendant, pour les observateurs que nous sommes, nous avons (encore) un exemple de gestion socialiste réussie.

Gestion de la communication s’entend.

Les finances de la capitale coulent et presque pas une goutte d’encre de journaliste ne suit le même tracé pour en parler.

En ce qui concerne la gestion financière, c’est un autre problème.

Pour ceux qui en veulent plus, JusMurmurandi recommande la lecture de « Contes et Légendes de Paris », juste publié, et rédigé par un journaliste qui se revendique socialiste  en prologue (!)…

Après moi, le déluge

Notre faute, notre très grande faute…

novembre 3, 2011 on 2:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Quand « les choses » ne vont pas, chez nous, ce n’est jamais de notre faute. C’est l’euro, c’est Bruxelles, c’est la mondialisation, c’est la Chine.
Blâmer « l’autre » n’est pas nouveau, puisque, déjà, dans Les Misérables, Gavroche chantait: c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau.

Sauf que cela ne trompe que ceux qui veulent être trompés. Cela ne fournit des coupables que pour ceux qui jugent et condamnent sans regarder les faits.

Car, à la connaissance de JusMurmurandi, l’Allemagne fait partie de l’UE et doit donc « se taper Bruxelles » tout autant que Paris. Idem pour l’euro, la mondialisation, la Chine et tous les autres boucs émissaires du mal-être français.

Et pendant que la France se morfond, l’Allemagne progresse. Ses finances sont saines, son économie croit, son chômage régresse. Quand notre commerce exterieur atteint un record de deficit, le leur vole d’excedent record en excedent record.

Ce qui montre clairement que produire en Allemagne est possible, et rentable. Tandis que les entreprises françaises font des prouesses d’investissements… à l’étranger.

Il est temps que la France se regarde sans complaisance pour trouver les causes de ce mal tragique. Voici quelques pistes:

L’Etat français dépense 170 milliards d’euros de plus que notre voisin, alors que nous sommes 20 millions de moins….
Le code du travail francais est le plus long, le plus complexe, le plus pénalement risqué pour les chefs d’entreprises. Au monde!
Le système de santé français coûte 2,5 points de p.i.b. de plus sans avantage médical mesurable.
La France compte autant de communes (lire: sources de coût) que tout le reste de l’Europe réunie.
Les administrations territoriales (villes, départements, regions) créent autant de postes de fonctionnaires que l’Etat en supprime, et votent des budgets comme si la crise ne les concernait pas.
La France est le seul pays au monde qui prétende travailler 35 heures par semaine.
La France est le dernier pays à avoir encore un impôt sur la fortune, qui coûte environ huit fois plus qu’il ne rapporte compte tenu des centaines de Français riches qu’il a fait partir à l’étranger.
Il n’y a ni consensus social, ni politique sur quoi que ce soit, contrairement à notre voisin, où la crise trouve des solutions communes à tous.

Il faut que j’arrête, sinon je vais parler de nos syndicats d’autant plus toxiques qu’ils sont moins représentatifs, de nos services publics aux effectifs pléthoriques, qui sont avant tout au service de leurs propres avantages catégoriels. Ainsi un taux d’absence pour congés maladie quadruple de celui du privé.

Et le résultat d’une prise de position si politiquement incorrecte, si dangereuse puisqu’elle critique tant de lobbies et met en cause tant d’avantages acquis pourrait se terminer pour JusMurmurandi comme pour Charlie Hebdo.

Parce que là où le periodique satirique voit en l’Islam extrémiste une fraction religieuse dangereuse, nous voyons nous que la religion majoritaire en France, c’est le culte de l’avantage catégoriel, la liturgie de la subvention, la communion de la niche fiscale, le paradis pour demain, et, bien sûr, l’absolution pour tous!

Timeo Danaos

novembre 3, 2011 on 3:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Et dona ferentes.
« Je crains les Grecs et leurs dons » disait on du temps du cheval de Troie.

C’est à peu près un « cadeau » d’une nature similaire qu’a lâché George Papandréou en déclarant qu’il allait soumettre le plan d’aide de l’Europe au référendum populaire, sans prévenir personne parmi les dirigeants de la zone Euro.

Que la démocratie soit sollicitée en Grèce est une chose normale…en temps normal.

Dans ce cas il s’agit d’un plan d’aide qui a nécessité des longues semaines de travail et des compromis difficiles et âprement négociés. Or George Papandréou à été démocratiquement élu et est donc le représentant du peuple.

Solliciter maintenant un avis directement des électeurs n’est non seulement pas nécessaire, mais provoquera probablement le refus du plan d’aide par les Grecs qui ne s’en remettent pas de devoir payer (avec remise) pour ces décennies d’incurie et de fraude.

Et rien que le référendum, avant même qu’il n’ait eu lieu, a déjà provoqué un recul des bourses de près de 6% en Europe hier.

Bref, ce seraient non seulement des mois de travail qui seraient ou seront remis en cause, mais en plus la mise en danger à nouveau de la zone Euro, qui a déjà fait trois fois les fins de mois d’Athènes depuis le début de l’année avec l’aide du FMI.

Par conséquent, la situation est grave.

Dans ce contexte, JusMurmurandi ne peut être que sidéré par le silence du parti socialiste tout au long de ces deux jours.
Aujourd’hui, tout « indigné » qu’il était par l’incendie du siège de Charlie Hebdo, il a fallu attendre le début de soirée pour obtenir une réponse molle s’il en est du candidat de la rue de Solférino, expliquant que le référendum était compréhensible etc.

Peut être s’agissait il d’un soutien qui ne dit pas son nom à d’autres socialistes européens, ou encore à d’autres européens qui privilégient la politique politicienne au détriment de l’équilibre économique du continent tandis que ce dernier assure les fins de trimestre de la Grèce ?

François Hollande serait il encore plus à craindre que les Grecs et leurs « cadeaux » ?….