Pigeon vole!

avril 28, 2013 on 9:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

En fait, cet article parle de deux actualités que tout semble séparer: l’annonce que fera demain François Hollande d’une très forte décote sur la taxation exorbitante de toute plus-value de cession d’actions, et le fait que le tout nouveau Boeing 787, suspendu de vol pendant 3 mois pour cause de deux incendies en vol d’un ensemble de batteries, est de nouveau autorisé à voler.

Le Boeing, concentré de technologies de pointe, a été le premier à intégrer dans un avion des batteries lithium-ion, plus susceptibles de brûler que les batteries classiques. Résultat: après deux incendies en vol, dont Boeing, même maintenant, est incapable de dire comme ils ont démarré, ni pourquoi ils se sont développés, le tout nouvel avion est interdit de vol, au grand dam des compagnies qui opéraient les 50 exemplaires déjà livrés, et de Boeing, bien sur, interdit d’en livrer d’autres. Cette interdiction est maintenant levée, et les vols peuvent reprendre, dès lors que les avions sont modifiés.

Mais qui peut penser que l’épisode sera sans conséquences? En particulier, que la confiance reviendra « comme s’il ne s’était rien passé »?

Déjà une commande de British Airways à son rival Airbus a tout l’air d’une mesure de prudence de la part d’une compagnie très engagée avec les B 747, B777 et B 787 de Boeing, et qui s’est peut-être trouvée trop engagée avec un fournisseur finalement plus risqué que prévu. Résultat: une commande de 12 milliards de dollars pour l’Airbus A 350. Et il se murmure que les deux compagnies japonaises, les plus engagées de toutes envers le Boeing 787, pourraient faire de même, brisant par là-même un quasi-monopole de Boeing.

Alors quel rapport avec François Hollande et les « pigeons »? En dehors du fait que les pigeons, eux, volent et n’ont jamais été interdits, contrairement au B 787. Sauf pour leurs déjections, bien sûr, mais c’est une autre histoire.

Un petit rappel: François Hollande annonce pendant sa campagne que la fiscalité du capital sera alignée sur celle du travail. Ce qui représente un alourdissement et une « logique » uniques au monde. Sauf que, combiné à la fameuse taxe à 75%, cela voulait dire que toutes les plus values de cession d’actions dépassant un million d’euros seraient taxées à 75%, voire même 83% en tenant compte de la CSG et de la CRDS. Bref, en clair, tout entrepreneur vendant son entreprise ne toucherait quasiment rien. Ce qui, évidemment, n’est pas tout à fait ce qu’il faut pour les encourager à entreprendre, investir, innover et créer des emplois. Un certain nombre d’entre eux s’organise, prend le nom de « pigeons » pour bien montrer que le pouvoir socialiste les plume. Communication bien faite, puisque ledit pouvoir socialiste fait rapidement machine arrière et promet des mesures d’ajustement, au grand dam de l’aile gauche du PS.

Ce sont ces « ajustements » que va présenter Pépère le Faible demain, qui va ramener la taxation à des taux qui ne rendent plus tout esprit d’entreprise synonyme d’émigration obligatoire.

Mais qui peut penser que l’épisode, comme la calamiteuse interdiction de vol du Boeing 787, restera sans conséquences? Combien d’entrepreneurs français ont déjà baissé les bras? Combien ont entrepris de ne plus faire grandir et prospérer une entreprise pour le seul avantage de se faire prendre presque 100% de ce que cela rapportera par une confiscation d’Etat? Combien ont d’ores et déjà pris la décision d’émigrer, pour entreprendre ailleurs?

Si vous pensez que les chiffres du chômage sont mauvais, JusMurmurandi a le triste devoir de vous dire que vous n’avez encore rien vu. Avoir découragé les entrepreneurs pendant un an va se payer pendant des années. Déjà la majorité des jeunes entrepreneurs exprime dans des sondages une préférence pour un départ vers l’étranger.

Or il y a deux caractéristiques qui permettent d’identifier ce qu’il est convenu d’appeler « un pays en voie de développement », c’est-à-dire pour appeler un chat un chat, un pays pris dans une spirale de pauvreté. La plus importante d’entre elles, c’est l’émigrations des élites. Ce que provoque l’irresponsable fiscalité hollandienne.

Bien joué, François! Tu as réussi! Tu vas débarrasser la France de ses riches, que tu n’aimes pas. Dans ta campagne électorale, tu parlais de « réenchanter le rêve français ». Je n’avais pas compris que cela voulait dire: réenchanter le rêve parce que tu allais désespérer la réalité…

 

 

L’Homme de tous les records

avril 26, 2013 on 9:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Et si François Hollande était l’homme de tous les records?

Il est déjà l’homme du record d’impopularité, après seulement 11 mois de présidence, ayant dépassé le record que Sarkozy avait mis 4 ans a établir. Chapeau! Pépère le Faible avait promis l’inverse, c’est-à-dire et d’apaiser de réconcilier les Français. Raté!

Il est aussi l’homme du record de chômage, battant un record de 1997. Moi Président avait promis l’inverse, c’est-à-dire de le faire reculer. Encore raté!

Il est aussi l’homme du record de ministres condamnés à son Gouvernement, si on tient pour acquis que Cahuzac, qui a avoué sa culpabilité,  va l’être.  Mister Valloche avait promis une République irréprochable. Terriblement raté!

Bref, Hollande, élu à gauche qui fait la politique fiscale la moins à gauche qu’on ait jamais connue depuis la 2e guerre mondiale, est le Président qui pulvérise le record de toutes les contradictions et le record de toutes les promesses non tenues. Encore deux records à son actif!

Son ambition est-elle de pulvériser le record de mentions au livre Guinness des records?

Le choc de compétitivité

avril 19, 2013 on 6:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande avait promis un « choc de compétitivité ». C’était d’ailleurs le premier des trois « chocs » qu’l a annoncés, puisque depuis nous avons appris que nous aurons droit au « choc de simplification » et au « choc de moralisation ».

Pour ce choc de compétitivité, l’arme absolue devait être le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE).

Les premiers chiffres viennent de tomber. Outre que le CICE n’est pas encore assez utilisé, puisqu’il n’a généré que 400 millions d’euros de crédit, ce qui n’est même pas une goutte d’eau en termes de restauration des marges des entre prises pour leur permettre d’embaucher et d’investir.

Mais ces premiers chiffres montrent quelles sont les entreprises qui vont bénéficier le plus du CICE socialiste pour sauver une économie et surtout une industrie française très mal en point.

N°1: La Poste, avec 400 millions de crédit d’impôt à elle seule!

N°2 EDF

Suivent, les grandes banques, la SNCF, etc….

Pas une entreprise industrielle, une présence massive des grands monopoles et quasi-monopoles d’Etat, par définition non soumis à la concurrence internationale, et donc peu susceptibles de faire autre chose que se lécher les babines de ce cadeau que leur fait l’Etat, qui va aller droit dans leurs coffres sans aucun bénéfice pour le pays à mettre en face du coût. Bref, tout ce qu’il ne faut pas faire.

Même Christian Eckert, le rapporteur général socialiste de la Commission des Finances avoue que son blog que « Les meilleurs outils du monde ne servent à rien si personne ne s’en saisit ! Il est vrai que la confiance fait défaut, et qu’elle est aussi indispensable pour réussir. » Ce qui va dans le même sens que la déclaration de Jean-Marc Ayrault dans Les Echos: Les entreprises et ceux qui prennent des risques pour la croissance et l’emploi doivent se sentir entièrement soutenus.

Il n’est pas sans intérêt de voir ce que le même Christian Eckert, l’un des plus furieux contre les entrepreneurs au moment de l’affaires dite des « pigeons », écrivait sur le même blog: « Des jeunes patrons habiles en communication et ayant des carnets d’adresses bien fournis ont réussi à se faire passer comme des pauvres victimes. » et aussi « Une dizaine d’énormes manifestations de salariés contre la réforme des retraites ont été organisées. Elles n’ont eu aucun effet. En quelques heures, un bon slogan, une excellente communication et de nombreux relais, ont permis à un escadron d’habiles entrepreneurs d’accréditer l’idée que l’esprit d’entreprendre, l’investissement de leur argent, la pertinence de leurs idées, donnaient à ces gens le droit de payer moins d’impôts sur la revente de leurs modestes paquets d’actions, que les salariés qui ont valorisé le prix de ces mêmes actions… »

Comment ne pas être consterné? Le pouvoir socialiste commence par assommer les entreprises par les hausses d’impôts massives, et les entrepreneurs par une fiscalité unique au monde qui aligne la fiscalité du capital sur celle du travail. S’y ajoute une rhétorique dont celle de M. Eckert est représentative, issue directement des déclarations de François Hollande, qui « n’aime pas les riches » et qui ne manque pas une occasion de qualifier les impôts nouveaux ou rabotages de niches fiscales, ou de réduction des avantages de toutes natures, comme tout récemment les allocations familiales, de « question de justice ».

Ensuite, constatant que les marges des entreprises sont à un plus bas historique, et que, sans marges, il n’y a ni investissements ni embauches ni rentrées fiscales ni croissance, le pouvoir socialiste met en place le CICE. Coût prévu: 20 milliards d’euros. Sauf que, comme il convient dans une administration bureaucratique dirigée par des technocrates de l’ENA, c’est tellement compliqué que peu d’entreprises s’en servent, et celles qui le font n’en ont aucun besoin ni n’en généreront aucune retombée.

Résultat: la compétitivité par l’augmentation du bénéfice de La Poste et de EDF…

Comme l’a dit Eddy Mitchell dans le film culte « la vie est un long fleuve tranquille: « ça (tant de bêtise) me troue le cul »

Liberté de parole ici, Egalité de parole là….

avril 17, 2013 on 6:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le pianiste turc Fazil Say, star internationale de la musique classique, a été condamné en Turquie pour « insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population ». Son délit: avoir envoyé des tweets revendiquant sa position laïque, donc contraire à l’Islam. Sa sentence n’est pas négligeable: 10 mois avec sursis, ce qui reste applicable pendant 5 ans. Il est de bon ton de critiquer la Turquie pour un jugement contre la liberté de pensée et d’expression. Un de ces tweets condamnés reprenait un extrait d’un des plus grands poètes de l’Histoire, Omar Khayyaam, qui n’a manifestement pas trouvé grâce aux yeux des juges.

Pendant ce temps-là, en Russie, commence le procès d’Alexei Navalny, avocat devenu blogueur, célèbre pour ses révélations contre la corruption qui gangrène ce pays. Comme par hasard, il est poursuivi pour détournement de fonds et pas pour délit de presse ou d’opinion. Mais un tel procès apparaît clairement comme ayant une base purement politique pour abattre un opposant gênant au tandem Poutine-Medvedev.

Inutile de dire que ces deux grands pays aux marges de l’Union Européenne par leur histoire, la géographie et la culture ne le sont pas par leur respect des droits de leurs citoyens, privés de liberté de parole et d’expression politique et religieuse. Ceci n’est pas tolérable pour des pays qui se veulent modernes, et dont l’un veut adhérer à l’UE.

Jamais cela ne pourrait se produire dans un grand pays de l’UE comme la France par exemple. Ainsi, si le délit de « insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population » existait, tout le Gouvernement serait coupable, ainsi bien sûr que leur Pépère chéri, tant les catholiques, religion majoritaire en France, sont choqués par le projet de loi sur le mariage gay.

Cela étant, quand on voit qu’une manifestation pacifique d’un tout petit nombre de centaines d’opposants à ce projet devant l’Assemblée Nationale se traduit par 67 gardes à vue suivies de comparution devant un juge pour rappel à la loi, alors qu’une manifestation violente d’opposants à l’Ayraultport de Notre-Dame des Landes, qui s’est traduite par deux CRS blessés, n’a donné lieu qu’à 2 gardes à vue, la comparaison laisse un arrière-goût amer.

67 non-violents interpellés d’un côté, 2 violents de l’autre. Ignore-t-on, dans les palais qui abritent Mme Taubira et M Valls, le sens du mot « Egalité » qui figure antre ceux de « Liberté » et de « Fraternité »….

Le mariage du Président…

avril 15, 2013 on 4:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise du projet de loi de « mariage pour tous » est étonnante à plus d’un titre.

 D’abord par la force de la mobilisation contre ce projet, qui ne se dément pas semaine après semaine, mois après mois. Les deux grandes « manifs pour tous » ont été, même si l’on s’en tient aux chiffres très bas de la police, au 5e et 6e rangs de toute l’histoire de la Ve République, soit près de 50 ans de vie publique.

 Ensuite par le « contre-emploi » de chacun des acteurs.

 Il est de bon ton de décrire la France comme un pays qui se dé-christianise et se dé-catholicise à grande vitesse, et c’est sans doute vrai. Il n’empêche que cette église-là a encore de beaux restes pour mobiliser à ce point-là. Quand on sait que le Gouvernement prépare un autre texte encore plus susceptible de choquer les consciences religieuses, à savoir la légalisation de l’euthanasie, on lui souhaite bon appétit !

 De l’autre côté aussi, il suffit de lire les titres de grands hebdomadaires pour y voir systématiquement accolé à Hollande le mot « faible » (si ce n’est pire). La France, à les lire, a un Président indécis, sans autorité, au mieux un Pépère. Mais sur le mariage gai, il ne recule pas. Souvent donné comme un bon analyste de la chose politique, il sait qu’il offre à l’opposition une tribune inespérée, et qu’il fédère contre lui beaucoup plus de voix qu’il n’en gagne, ce qui, ajouté à a déroute économique et sociale, va coûter le prix du sang aux socialistes aux prochaines élections, mais il persiste. Ou peut-être est-il trop faible, indécis ou dépourvu d’autorité pour imposer un changement de trajectoire ?

 Enfin, pendant sa campagne électorale, Hollande avait fait une promesse que, contrairement à d’autres, beaucoup pensaient qu’il pourrait tenir : celle « d’apaiser » la France. Nicolas Sarkozy était hyper-réactif, tranchant, prêtant volontiers à polémique. Hollande serait plus rond, plus consensuel, plus respectueux. Résultat : non seulement il mobilise plus de monde contre lui dans la rue en moins d’un an que Sarko en cinq fois plus de temps, mais les images des forces de l’ordre gazant des manifestants pacifiques, le maire de Paris envoyant la facture de pelouses piétinées, les partisans du projet, ministres ou non, se faisant harceler dans les rues, ou comme hier soir pour le couple Valls en allant au concert, montrent une République au bord de la crise de nerfs.

 Le résultat sera une catastrophe. Dans moins de quatre semaines se fera le bilan de la première année de Hollande. Qu’aura-t-il fait ? Rien qui stoppe la hausse du chômage et la désindutrialisation de notre pays. Rien qui soit « moral », que ce soit avec la place manifestement sans la moindre base légale de Valérie Trierweiler, ou la lamentable affaire Cahuzac.

 Mais ça, c’est ce qu’il n’aura pas fait. Qu’aura-t-il fait concrètement ? Il aura démonté beaucoup de lois sarkozyennes. Il aura augmenté massivement les impôts et prélèvements. Là encore, rien de créatif, de nouveau, de progrès pour la société française.

Et il aura légalisé le mariage gay.

Moi Président, qu’il disait, le Hollande….

Qui refuse aujourd’hui de publier son patrimoine, alors qu’il impose aux autres de le faire. C’est comme le mariage, qui est « pour tous ». Mai pas pour lui….

Moralisation à la mode socialiste?

avril 13, 2013 on 8:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les socialistes n’ont que ce mot-là à la bouche. Ils vont moraliser. Comme si ça les exonérait des affaires qui agitent le paysage judiciaire français, Guérini, Cahuzac, Kucheida, DSK, etc.

JusMurmurandi de son côté préférerait que les personnels politiques aient un comportement moral plutôt que d’être des immoraux tenus en laisse contre leurs instincts par une loi de plus. Parce qu’en matière de lutte entre gendarmes et voleurs, on sait qui a le plus souvent l’avantage.

Mais bon, il faut aussi dire en défense des socialistes, que le mot « moralisation » est tellement moins dur à prononcer que « chômage ».

Sauf que les socialistes vont commettre un certain nombre de fautes aussi ravageuses que prévisibles. D’abord y fourrer la loi sur le cumul des mandats, loi qu’ils ont promise, mais qu’ils n’avaient pas assez de votes pour faire passer, n’arrivant pas à se convaincre eux-mêmes. Si ce sujet fait partie de cette loi, c’est affirmer que le cumul est immoral, et il faudra que quelqu’un m’explique pourquoi, et me dise comment alors ils peuvent se satisfaire que tous les pontes du PS aient été ou soient encore de grands immoraux.

La deuxième faute est de passer par la loi, qui ne peut être rétroactive, alors que la morale l’est. Je m’explique. Le projet va rendre les condamnés pour certains délits essentiellement financiers et fiscaux, inéligibles à perpétuité et incapables d’occuper certains postes. Pourquoi pas, c’est plutôt une bonne idée, pour éviter de voir des condamnés y compris à de la prison ferme revenir aux affaires sitôt leur sortie de prison, comme Mellick ou Balkany. Le problème, c’est que la loi ne peut, en France jamais être rétroactive. Les « nouveaux condamnés » seront donc frappés, mais les anciens condamnés ne le seront pas et pourront vaquer gaillardement à leurs petites affaires. Et cette inégalité-là, pour des personnes ayant commis les mêmes délits, si elle est légale, n’est certes pas morale. Si le PS était sérieux à propos de moralisation, il devrait l’appliquer aussi, par la voie de l’expulsion puisque la voie légale est impossible, à tous les anciens condamnés, à commencer par Jean-Marc Ayrault ou Jean-Paul Huchon. Vous voulez parier qu’il y a zéro chance que le PS le fasse?

La troisième faute est celle de vouloir éliminer les conflits d’intérêts par cette loi. JusMurmurandi comprend bien l’intérêt d’empêcher un député ou sénateur de défendre, comme avocat, consultant ou lobbyiste par exemple, des causes qui lui rapportent financièrement auprès des ses collègues de l’un ou l’autre Chambre. Le problème c’est comment ils abordent la question.  Ils veulent, par exemple, interdire l’exercice de la profession d’avocat en même temps que celle de député. Ce qui leur permet d’aligner une brochette de leaders de l’opposition, comme Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo, François Baroin, ou Gilbert Collard.

Mais, si on veut abolir les conflits d’intérêts, non seulement des élus eux-mêmes, mais aussi de leurs ascendants, descendants et collatéraux, comme c’est recommandé dans un docte rapport, comment faire quand il s’agit de défendre des intérêts catégoriels? Croit-on que les dizaines de députés socialistes qui sont fonctionnaires en font abstraction au moment de voter le budget de la fonction publique? Que les professeurs ne portent aucun regard intéressé au budget de l’Education Nationale? Les médecins sur le budget de la Santé?

Un exemple parmi beaucoup. Une fois nommé Garde des Sceaux, le très hautement moral et insoupçonnable Robert Badinter, jusque là avocat, prend une mesure de grâce pour une catégorie de condamnés. Cette mesure, très, très, très ciblée, ne touche que 6 personnes et les libère de prison. On pourrait se demander à quoi bon une mesure de grâce pour si peu d’effet. Sauf que l’une des 6 personnes était la richissime Christina von Opel, client du cabinet de… Robert Badinter. Que n’auraient dit les mêmes socialistes si l’avocat-et-Ministre-de-la-Justice  avait été non pas le socialiste et ultra-vertueux (excusez le pléonasme) Badinter, statufié vivant pour avoir mené le combat victorieux d’abolition de la peine de mort, mais le grand ami de Ziad Takieddine, avocat et de droite, donc trois fois crapuleux, Jean-François Copé?

Moraliser ne devrait-il pas commencer par exiger des hommes politiques qu’ils tiennent leurs promesses de campagne? Si on le faisait, peut-être les Français seraient moins souvent appelés à voter pour des faiseurs de rêves, qui tournent ensuite au cauchemar. Cauchemar, comme la République Irréprochable promise la main sur le coeur et l’accent partial (pardon pour ce lapsus ô combien significatif, je voulais écrire « martial », et j’ai écrit « partial », vraiment désolé) par  Moi Président.

 

 

Dormez tranquille, braves Français, pendant ce temps-là les affaires continuent.

avril 10, 2013 on 7:36 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Soyons clair, la faute de Jérôme Cahuzac, les socialistes ne sauraient  s’en absoudre. Bien sûr, ils se disent trahis, et victimes d’un voyou. Mais qui l’a nommé et investi pour devenir député et maire? Qui l’a nommé ministre? L’UMP peut-être? Donc, donner sa confiance à quelqu’un n’engagerait pas celui qui la donne?

Alors maintenant, le PS et Moi Président n’ont rien de plus pressé à faire pour montrer qu’ils sont aussi insoupçonnables qu’irréprochables, que de promettre un « choc » de moralisation. Qui, soit dit en passant, vient après la promesse d’un « choc » de simplification, et d’un « choc » de compétitivité. Rien d’étonnant que les Français se sentent choqués.

Ce qui est le plus intéressant pour JusMurmurandi ce sont les cris que poussent les socialistes à l’évocation des mensonges de Cahuzac. Il nous a menti! Il a menti au Président! Il a menti à la représentation nationale! Haro sur les menteurs! A mort les menteurs!

Si on suit cette pente, il risque de ne pas rester beaucoup de socialistes vivants d’ici peu. Car, entre très nombreux exemples, qui s’est fait élire en niant l’existence de la crise? Et qui a dit que les réformes des retraites de 2003 puis de 2010 n’étaient pas nécessaires? Qui a promis une équipe gouvernementale sans un seule condamné ou mis en examen? Et ainsi de suite.

Cahuzac le dit lui-même très bien dans les colonnes du Canard Enchaîné: « On me dit que j’ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu’il y aurait des mensonges indignes et d’autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013. »

Alors, si, pour les socialistes, la moralisation, c’est avant tout arrêter de mentir, il est à craindre qu’ils n’aient plus grand-chose à dire…

Accessoirement, et ce n’est pas une apologie du crime, mais l’espèce de jacobinisme qui revient au galop pour crier haro sur tous les riches, intrinsèquement suspects de crapulerie, est extraordinairement toxique. Etre pauvre n’est pas synonyme de vertu, et être riche pas synonyme de vice.

Et même quand on est crapuleux et corrompu, on peut rendre d’immenses services à la France. Richelieu, Mazarin, Colbert ou Talleyrand ont fait d’immenses fortunes au pouvoir, et été d’immenses Français. Aurait-il mieux valu avoir à leur place d’honnêtes crétins?

Dans le genre crétin, le projet de loi socialiste d’ici le 24 avril. Si c’est si important de « moraliser », ne faut-il pas réfléchir avant d’agir? Si c’est facile au point que ce soit prêt plus vite qu’un plat cuisiné au micro-ondes, pourquoi ne pas l’avoir fait avant?

Encore dans le genre crétin, Cahuzac a été exclu à l’unanimité du PS. Pas Guérini, qui est pourtant accusé d’avoir trafiqué des marchés publics au profit de son frère. Pas Kucheida qui se payait des repas en « 3 étoiles » Michelin avec la carte de crédit d’un organisme HLM. Pas DSK dont le parquet a conclu que son agression à but sexuel sur Tristane Banon était réelle. Pas Ayrault, Désir ou Huchon, entre autres condamnés pour des délits divers (prise illégale d’intérêts, salaires fictifs). Et surtout pas une certaine responsable d’avoir truqué une élection au poste de Premier Secrétaire, et qui a bel et bien pris le contrôle du parti.

Alors pourquoi tant de haine contre Cahuzac? Parce que la seule chose que le PS sanctionne, ce ne sont pas les délits, les atteintes à la probité ou à l’ordre public, sans même parler d’intégrité (le peut-on, c’est après tout le parti de François Mitterrand?). Non, le seul crime imprescriptible, c’est ce qui froisse l’opinion publique et donne une mauvaise image du PS. Et là, il faut dire que Cahuzac a fait fort.

Le député Kucheida l’affirme d’ailleurs. Il passe en jugement cette semaine pour abus de biens sociaux. Et il dit qu’il est poursuivi non pas pour ce qu’il a fait, qui est tout à fait normal, mais parce qu’il a été la victime d’une chasse à l’homme interne au PS, où ses propres amis (propres, enfin si l’on peut dire!) ont monté cela de toute pièce pour l’abattre et prendre sa place.

Un seul exemple pour montrer à quel point tout ceci est uniquement pour la galerie. Anne Hidalgo (tiens, encore une condamnée!), qui n’est pas n’importe qui puisqu’elle sera la candidate PS à la mairie de Paris après avoir été le premier adjoint de Bertrand Delanoë, affirme sur RTL qu’elle gagne 5000€ mensuels. Ce qui, par parenthèse, suffit à en faire une « riche » que François Hollande déteste et combat. Ce que révèle le site Atlantico, est qu’en réalité, Anne Hidalgo cumule confortable retraite et grasses indemnités d’élue. Avant même de calculer ses avantages en nature (voiture de fonction, notes de frais) et ses gratifications pour participation à divers organismes et conseils d’administration, elle touche au moins 8200€ mensuels, soit 100.000€ par an.

Confesser 5000€ mensuels au lieu de plus de 8000€, vous avez dit moralisation? Pourquoi est-ce que JusMurmurandi entend, à la place, « piège à cons »?

Margaret Thatcher a-t-elle sauvé la Grande-Bretagne?

avril 9, 2013 on 7:03 | In Europe, International, Moi, Président | Commentaires fermés

Maintenant qu’elle est morte, il est possible de regarder l’héritage de Margaret Thatcher, et d’en tirer des conclusions pour notre monde actuel.

Elle personnalise avec Ronald Reagan une volonté de déréguler qui porte en France le nom de « libéralisme », dont il faut se souvenir qu’il veut dire exactement l’inverse aux Etats-Unis, où un « liberal » est un gauchiste.

Etre taxé de « libéral » en France est se voir coller une étiquette infamante, équivalent économique de ce qu’était être appelé « fasciste » sur le plan politique dans les années 60 et 70.

Traiter Hollande de « social-libéral » aurait sans nul doute plongé Mme Thatcher dans un abîme d’incompréhension, tant aucun homme politique français, Sarkozy compris, n’a approché, de près ou de loin, le libéralisme à la Thatcher.

Mais, pour la comprendre, il faut aussi se souvenir de la Grande-Bretagne avant elle. Un pays que l’industrie désertait, non par la délocalisation, mais tout simplement par la faillite, comme celle de son industrie automobile, avec British Leyland, devenu Rover avec les suites que l’on sait. Un pays que les syndicats, puissants, riches et violents, mettaient à genoux comme, à l’époque, les camionneurs français bloquaient les routes. Un pays que l’on appelait avec mépris « l’homme malade de l’Europe ».

Contrairement à la dérive des années 2000, qui a vu l’émergence d’ultra-bonus et d’ultra-riches, la révolution thatchérienne a profité à la classe moyenne au sens large, sans quoi elle n’aurait pas été réélue.

Mais le plus important dans son héritage n’est pas sa ligne politique et économique, sur laquelle d’autres que JusMurmurandi pourront toujours s’affronter en joutes savantes. C’est qu’elle en avait une, qu’elle l’affichait clairement. Qu’elle avait l’ambition de sortir son pays de décennies de marasme, et l’énergie, le charisme et le courage d’y parvenir, quoi qu’on  pense de ses théories et méthodes.

Et c’est en cela qu’elle était insupportable à tant de politiciens français, alors comme maintenant. Parce qu’elle leur renvoyait en pleine face tout ce dont il ne faisaient jamais preuve. La vision, le courage, l’énergie, le fait de tenir ses promesses.

On ne peut s’empêcher, en écrivant ceci, de se dire que c’est une assez bonne description du Général de Gaulle. Et se demander comment ces deux-là se seraient entendus. On en a une idée à se remémorer les relations difficiles, mais empreintes de respect qu’entretint le Général avec ce géant britannique que fut Winston Churchill.

Oui, même si l’héritage de Thatcher peut se discuter, il est indiscutable q’un pays qui a des leaders de cette envergure est un grand pays.

Pendant ce temps-là, la France a Hollande. Elle était « la Dame de Fer », donc, par allitération, il est tentant d’écrire qu’il est « l’Homme de Verre », mais c’est un contre-sens.  Sa mollesse le fait bien plus ressembler à « L’Homme de Papier-maché ». Sauf si les développements de l’affaire Cahuzac en font « l’Homme de Boue ».

La voilà l’allitération: Mme Thatcher, la Femme Debout, et François Hollande, l’Homme de Boue.

Margaret Thatcher: respect!

 

 

 

Pourquoi Hollande doit/va dissoudre

avril 8, 2013 on 7:32 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a beau être un Président qui accumule les échecs, il n’en reste pas moins quelqu’un qui a réussi à se faire élire d’abord par les socialistes lors d’une primaire, puis par les Français. Cela suffit à en faire un bon connaisseur de la politique nationale. C’est pourquoi il sait que son action actuelle (si l’on peut dire) ne peut que conduire le PS à une suite de désastres électoraux, comme ce fut le cas des gouvernements de son seul prédécesseur socialiste, François Mitterrand, en 1986 et en 1993. Et, comme les socialistes contrôlent la majorité des grandes villes  et la totalité des régions françaises, les élections en cours de mandat risquent de tourner pour eux au génocide politique. L’argument suivant lequel le désamour (le mot est faible, je sais) socialiste ne se traduit pas par une vague UMP ne tient pas. Il suffit de voir comment le désamour de Sarkozy a fait élire un Hollande pourtant peu reluisant.

Donc, si Pépère sait que les élections seront pour ses amis une Bérézina, il a tout intérêt à dissoudre tout de suite.

La raison en est simple. Il s’est fait élire par une promesse que, la crise n’existant pas, la rigueur sarkozyenne était totalement évitable, et même réversible, comme avec le retour à la retraite à 60 ans. Le tout porté par la conviction que, les crises économiques durant 5 ans, et celle-ci ayant commencé en 2007/2008, elle allait se terminer en 2012/2013. Manque de chance, cette prévision ne se matérialise pas. La croissance 2013 sera au mieux de 0.1%, et celle espérée de 2014 encore insuffisante, même si elle répond aux prévisions actuelles, ce qui est fort rare, pour ne pas entraîner encore une hausse du chômage, qui va pulvériser tous les records historiques.

Il est donc évident que, quelle que soit l’équipe au pouvoir, elle en paiera le prix dans les urnes. Il suffit de ne pas être celle-là. Laissons le bâton crotté à l’UMP, qui portera le fardeau de l’impopularité à la place des socialistes.  S’il le fait dès maintenant, les élections peuvent avoir lieu avant l’été, la droite n’a pas encore de chef, ou plutôt en a trop, le résultat est très incertain, et la gauche peut se refaire la cerise sur le thème de la démocratie et de la parole rendue au peuple.

Et après, quand la droite aura gagné, mais pas de façon écrasante, ce sera à elle de se taper la réforme des retraites, l’austérité budgétaire, etc… Et aux socialistes de se tenir au chaud pendant que leurs adversaires vont au charbon et vont, de ce fait, tout droit aux défaites électorales. Pendant ce temps-là, le seul socialiste qui garde son job est Pépère, bien à l’abri de la cohabitation. Un plan imparable.

Inutile de dire que ceci n’a aucune chance d’arriver. Un Président qui prendrait une décision aussi audacieuse ne serait pas qualifié par ses propres amis de « fraise des bois » et « capitaine de pédalo ». Cela requiert trop de courage, de prise de risque, de vision ambitieuse, d’action déterminée.

Bref, c’est tout sauf du Pépère…

Le Cahuzac-qui-rend-fou

avril 7, 2013 on 7:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jérôme Cahuzac rend les socialistes fous. Fous de rage, fous de colère, mais aussi fous de peur.

Fous de rage et de colère, parce que, d’un coup, il a fait exploser le mythe de la « gauche morale » que François Hollande avait martelé jusqu’à sa victoire de mai 2012. Argument dont non seulement il est désormais privé, mais qui est bel et bien retourné contre lui. Comme en 1994, quand Pierre Beregovoy, Premier Ministre d’origine modeste, et présenté comme un concentré d’honnête homme, avait du concéder avoir reçu un prêt sans intérêt d’un million de francs de Patrice Pelat, sulfureux milliardaire, meilleur ami de Mitterrand, et prévenu dans l’affaire de délit d’initié Triangle. Et on connait la suite électorale. Il a fallu 18 ans, soit la durée entre la naissance d’un Français et sa majorité, pour que l’électorat oublie ces « accidents » et croie de nouveau à la gauche vertueuse.

Fous de peur aussi, parce qu’ils sont sûrs -et JusMurmurandi aussi- que les journalistes sont maintenant acharnés à découvrir toutes les turpitudes de ce gouvernement désormais voué au « Tous Pourris » populaire. Et, vu le nombre d’affaires en cours impliquant des socialistes, tels Cahuzac bien sûr, mais aussi Guérini, Kucheida, Andrieux, Augier, sans oublier DSK, ce thème va rester sur le devant de l’actualité pendant de très nombreux mois, avec des effets ravageurs sur une popularité déjà au plus bas. Il doit y en avoir un certain nombre qui tremblent déjà quand Mediapart annonce des révélations à venir. Notamment, qui savait, depuis quand, et n’a rien fait? Combien Cahuzac a-t-il « mis à l’abri », et d’où venait l’argent? Une hypothèse qui circule est que Cahuzac, membre du cabinet de Claude Evin aurait perçu de l’argent des laboratoires pharmaceutiques désireux de recevoir des autorisations de mise sur le marché de médicaments. Et ce qui est sur son compte ne serait que sa part d’un vaste mécanisme de financement politique du PS, dont le premier secrétaire de l’époque était un certain François Hollande. Ce serait aussi meurtrier, si c’était démontré, pour le second président socialiste que l’affaire Urba-Gracco pour le premier.

Alors les socialistes, qui veulent se refaire une image vertueuse, vont proposer « un choc de moralisation » sans voir que les turpitudes de Cahuzac ne disent pas que tous les hommes politiques français sont corrompus, juste qu’un seul est un fraudeur du fisc. Alors pourquoi légiférer pour tous pour l’avenir, quand il s’agit d’un seul, dans le passé, si ce n’est pour des gesticulations comme Don Quichotte contre les moulins?

En outre, s’il veulent rendre les homme politiques condamnés pour des « délits financiers » inéligibles à un poste politique, et qu’ils veulent être un tant soit peu crédibles, il faut l’appliquer aussi à ceux qui l’on été (condamnés) dans le passé mais restent en poste. La loi ne pouvant être rétroactive, il faudra les « convaincre » de quitter la vie politique, comme ils essaient de « convaincre » Cahuzac de ne pas reprendre son siège de député. Et les deux premiers que JusMumurandi voit visés par cette législation sont Jean-Marc Ayrault,Premier ministre, et Jean-Paul Huchon, Président de la région Ile de France. Chiche qu’il n’y a aucune chance qu’ils le fassent?

Enfin, Jean-Marc Ayrault a non seulement intimé à Cahuzac d’abandonner toute fonction politique, ce qui est évidemment une phrase creuse vide de tout pouvoir légal, mais aussi de renoncer à sa retraite de ministre. Là aussi sans la moindre base légale. Faut-il donc apprendre au Premier Ministre qu’il n’est plus professeur, qui peut envoyer au coin les élèves qui ont fait des bêtises, ou carrément les exclure de l’école, mais qu’il y a bel et bien des lois, qui font autant de droits pour Cahuzac. Oui, même pour lui aujourd’hui.

Et peut-être, si on en croit Mediapart, pour d’autres demain. Alors, de peur des conséquences, peut-être certains feraient-ils mieux de ne pas crier trop fort au retour de la vertu outragée…

Irresponsables, donc pas coupables?

avril 3, 2013 on 7:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le chœur des vierges socialistes s’élève pour dire à quel point Cahuzac leur a menti. Ils sont donc, plus encore que la droite à les entendre, des victimes de Cahuzac le Grand Menteur

JusMurmurandi n’en croit pas ses oreilles, perdu entre ahurissement et incrédulité. Mais peut-être en fait était-ce largement prévisible ?

N’oublions pas que c’est le même Parti Socialiste qui a « découvert », bien après l’avoir porté à la Présidence de la République, le passé pétainiste de François Mitterrand, et son amitié maintenue à René Bousquet. Eux-aussi se sont déclarés « victimes » des mensonges de Mitterrand, qui a toujours nié, entre autres, avoir reçu la francisque des mains de Pétain lui-même, alors que la photo de la cérémonie a été retrouvée.

N’oublions pas que c’est ce même Parti Socialiste qui a « découvert » le comportement « mafieux »  de Jean-Noël Guérini, patron de la Fédération PS des Bouches du Rhône et n’a rien fait alors même qu’Arnaud Montebourg avait publié un rapport de condamnation sans appel.

N’oublions pas que c’est ce même PS qui allait se donner pour tenter d’en faire un Président de la République à Dominique Strauss-Kahn, dont les frasques étaient connues de tous. Et ces mêmes socialistes ont fait semblant de « découvrir » les faits, et se sont dits « trahis » et « déçus ». Les mêmes mots que pour Cahuzac et Mitterrand.

Et François Hollande, évidemment ne savait rien, ou plus exactement dit n’avoir rien su, comme il dit n’avoir rien su de l’attaque de DSK sur Tristane Banon, alors même qu’elle et sa mère affirment que c’est lui, Premier Secrétaire du PS, qui a fait pression pour enterrer l’affaire. Comme les services de Bercy ont tenté de faire blanchir Cahuzac par la justice suisse…

A aucun moment ils ne montrent la moindre prise de responsabilité pour avoir porté à des postes de pouvoir des menteurs ou pire. Comme si le fait d’être si mauvais juges du caractère des gens, et/ou si mal informés sur eux les exonérait de toute culpabilité. Et Harlem Désir de dire que « Cahuzac s’est exclu de fait du PS », ce qui est très pratique pour ne pas avoir à l’exclure, ce qui en ferait reparler et montrerait un homme à terre piétiné par ses anciens camarades. C’est aussi totalement illégal, bien sûr, aucun texte d’aucun parti ne comportant de clause d’auto-exclusion de fait…

Et pendant ce temps, ils continuent tranquillement à tenter d’asséner à l’opposition, à la France, à l’Europe et au monde des leçons de morale sur la justice, notamment fiscale. On rêve…

Et Laurent Fabius, en fin politique, de révéler justement aujourd’hui que la famille enlevée au Cameroun est vivante et prise en otage par Boko Haram, histoire que l’affaire Cahuzac disparaisse au plus vite des préoccupations des Français, émus par le sort de leurs compatriotes aux mains des fanatiques islamistes. Chacun appréciera…

Cette gauche irréprochable, qui nie en bloc et en détail

avril 2, 2013 on 6:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande l’avait promis: au pouvoir, son équipe serait irréprochable. Pas un condamné, pas un mis en examen.

Cette promesse a volé en éclat dès sa première nomination, celle de Jean-Marc Ayrault, condamné, qui échappe à l’interdiction présidentielle parce qu’au bout de 10 ans, le casier judiciaire est purgé.

Son ministre du redressement productif, Arnault Montebourg, est condamné, alors qu’il est ministre, pour injures. Autre condamnation qui ne compte pas, puisque dixit Ayrault, elle n’est pas infamante

Aujourd’hui on apprend que Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget, a avoué avoir eu un compte à l’étranger (3 comptes, en fait, pendant plus de 20 ans). Il est mis en examen, et, ayant avoué, sera évidemment condamné. Arrêtons-nous deux secondes sur ses déclarations. Accusé par Mediapart, il dira « je nie en bloc et en détail », et niera pareillement devant la Chambre des Députés. Aujourd’hui, il dit avoir avoué « dévasté par le remords ». JusMurmurandi se permet de penser qu’il est bien curieux que le remords arrive juste au moment où les preuves qui s’accumulaient rendaient la poursuite des dénégations impossible et suicidaire.

Il est évidemment possible de s’interroger sur le fait de savoir si Hollande et Ayrault savaient, et se sont tus, en espérant comme Cahuzac, échapper à la Justice, ou s’ils ont cru les mensonges de Cahuzac, ce qui en dit long sur la rigueur moral au sein d’un PS qui a également abrité DSK et fait minstre Bernard Tapie.

Ajourd’hui on apprend aussi que les frères Guérini, à Marseille, dont l’un est sénateur PS et ancien patron de la section PS des Bouches-du-Rhône, sont en garde à vue (ce n’est pas la première) pour une affaire de marché publics que la radio décrit comme « mafieuse ». Inutile de dire que les Guérini, eux aussi, nient en bloc et en détail.

Hier, Nathalie Kosciusko-Morizet a accusé Anne Hidalgo la future candidate socialiste à la Mairie de Paris, d’avoir été condamnée à 20.000€ d’amende dans l’affaire de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR). Anne Hidalgo nie et annonce qu’elle va attaquer NKM en justice pour diffamation. Comme Cahuzac, qui avait lui aussi nié et attaqué Mediapart en diffamation.

Mais le cas Hidalgo est fascinant, car d’après le Figaro l’APUR a bel et bien été condamné, et Hidalgo en était bel et bien sa présidente. Mais elle considère que son rôle de présidente ne la mettait pas au courant des infractions graves au code du travail qui se déroulaient à l’APUR, condamné à 220.000€ d’amende pour travail dissimulé, et dont une salariée s’est suicidée. Par ailleurs elle estime que la dispense de peine qui a été prononcée en sa faveur vaut innocence ou amnistie, ce qui n’est pas le cas.

Le plus intéressant, c’est qu’elle se considère innocente, quoique présidente, d’infractions au code du travail alors que son métier, avant de faire de la politique comme bras droit de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, était… inspecteur du travail.

Entre les condamnés amnistiés, les condamnés mais pas de façon infamante, les condamnés dispensés de peine, les pas encore condamnés, combien d’innocents irréprochables, au PS?