Bras de fer, ou …..??

mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bras de fer ou chantage – définition

Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».

Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????

Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?

Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.

Bras de fer ou gaspillage – définition

Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre :-)

En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.

Agiter, puis essayer de laisser reposer.

Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !

Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.

A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.

Bras de fer ou piège à cons – définition

Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.

Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.

Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.

Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.

Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.

Plus on paye les rançons etc. etc. etc.

Rançon, piège à cons.

Bras de fer – ou prisonnier

Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.

Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.

« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.

« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».

A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville  d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.

A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.

Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.

A quand des politiques soumis au même régime ?

Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

Sauf chez JusMurmurandi !

On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.

Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».

Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».

Ouf, JusMurmurandi est rassuré…

Ah bon ?? Pas vous  ???

Le profit qui tue! Vive les Yaka!

mars 30, 2009 on 9:16 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

La Maison Blanche a, comme condition à la poursuite du renflouement du géant malade de l’automobile américaine, demandé la tête du patron de General Motors, Rick Waggoner, qui vient donc de démissionner. Le motif: il n’a pas fait assez pour restructurer l’entreprise, raison pour laquelle elle se retrouve en si piètre posture.

On peut comprendre que l’équipe Obama ne fasse pas confiance au patron qui, depuis 8 ans, dirige ce symbole déchu de la toute-puissance américaine, qui a reçu 17 milliards de dollars et en réclame encore autant, et ce en quelques mois.

On doit aussi s’attendre à ce que son successeur soit un négociateur musclé qui conditionne, en accord avec l’Administration américaine, la survie de GM à l’obtention de réelles concessions de toutes les parties prenantes: fournisseurs, employés, banques, syndicats, retraités. Il est aussi possible que la Maison Blanche rejette le nouveau plan comme elle vient de le faire avec celui-ci indiquant qu’il n’est pas une voie de retour au profit crédible, notamment sur le volet des restructurations.

Il est facile d’en tirer la conclusion que c’est la faute de Waggoner de ne pas l’avoir fait, ou alors trop peu, et trop tard. Le problème, c’est que ce n’est pas vrai. Parce que des mesures de restructuration, cela coûte cher. Abandonner une marque, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire couper le cordon avec des milliers de concessionnaires qui ont un contrat. Fermer une usine, et GM en a trop pour son volume actuel, cela veut dire des indemnités de licenciement considérables dans ce temple du syndicalisme américain. Dessiner une gamme de voitures plus petites et sobres tant que la demande porte sur des gros 4×4 et utilitaires beaucoup plus rentables, c’eût été une forme de démence.

D’ailleurs, tout patron qui eût prédit la vitesse sans précédent avec laquelle le pétrole a vu son prix grimper vers le sommet vertigineux de 147$ le baril eût aussi été jugé dément. Comme tout patron qui eût prédit la violence extrême de la crise financière aussi. Penser que ce soit possible est une chose, risquer l’avenir de l’entreprise et sacrifier le profit de l’entreprise au nom d’une prévision d’un changement dramatique encore à venir, en est une autre.

Ce qu’a fait Waggoner, c’est avant tout de maximiser le profit, comme l’exigeaient ses actionnaires. Ce faisant, il a minimisé les dépenses de restructuration et de transition vers un avenir incertain. Ne l’eût-il pas fait, qu’il eût été certainement viré.

Par extension, imaginons la situation d’un PDG de banque à qui ses troupes proposent de se lancer dans le nouveau métier des « Credit Default Swaps ». Ne pas le faire, c’est voir cette opportunité de business lui filer sous le nez, et les clients et cadres performants s’orienter vers des concurrents plus « modernes ». Alors, même s’il a des doute sur ces produits qu’il ne comprend pas bien, le PDG y va, pour faire comme les autres, pour tenir le rythme, pour ne pas être ringardisé d’abord, puis, moins rentable que ses concurrents, viré ensuite.

Et ensuite, quand le marché des CDS ressemble à un étal de boucher avec les tripes des banques étalées à l’air libre, tous ont beau jeu de crier haro sur le banquier inconséquent qui a pris des risques mal maîtrisés.

En « oubliant » que tous exigeaient un profit maximum, et aujourd’hui, qu’il ait aussi pris des mesures qui auraient sabré le profit de GM ou l’auraient contenu dans une banque.

Vraiment, oui vraiment, le rôle de Yaka!, que ce soit de la presse ou de la politique, est aussi confortable qu’il est intellectuellement malhonnête.

Ceci, soit dit en passant n’est pas une défense de Rick Waggoner. Lui aussi faisait partie du système qui l’éjecte aujourd’hui. Si cela ne lui convient pas aujourd’hui, il n’avait pas à en profiter hier, mais à aller voir ailleurs. Et GM a vraiment fait plus d’erreurs que beaucoup, beaucoup d’autres. Ça y est, voici que JusMurmurandi aussi se met à jouer les Yaka!

La guerre des boutons

mars 28, 2009 on 7:06 | In Europe, France, Insolite, International | 2 Comments

Non, rassurez vous nous n’allons pas consacrer un nième article au Président de la Société Générale…mais plutôt aux nouvelles formes de combat utilisées par les Etats Unis.

Comme chacun le sait, chaque conflit est une occasion, une « opportunité », pour tester les derniers équipements ou plutôt les matériels « dernier cri » et faire « progresser » les armements.

La conflit afghan est un parfait exemple de ce sujet, avec le déploiement de nombreux drones, ou avions sans pilote, qui sont dirigés à distance, quelques fois avec des pilotes devant des consoles situées à plusieurs milliers de kilomètres des lieux du vol.

Car les drones offrent de nombreux avantages.

Le premier, ils sont moins chers, car petits par rapport à des chasseurs traditionnels.

Deuxièmement, ils peuvent voler aussi longtemps que leur réserve de carburant leur permet (plusieurs dizaines d’heures), car ils ne se fatiguent pas comme les humains.

Et enfin, ces derniers étant absents du poste de pilotage, pas de mauvaise nouvelle en cas d’accident, pas de photo de cercueils à la une des journaux à sensation si l’un d’entre eux est abattu; ce n’est qu’une perte matérielle.

Dans l’armée américaine, leur nombre a très fortement augmenté au cours des dernières années pour illustrer ce « succès ».

De 167 en 2001, on estime le nombre aujourd’hui à 5.500.

Un  problème se pose par contre pour certains pilotes qui ont quelques fois du mal à faire la distinction entre un simple jeu vidéo et une arme qui peut donner la mort avec les missiles et autres gâteries du même style qui réjouirait sans fin le Bernard Blier des « Tontons Flingueurs » (« J’atomise, je ventile, je disperse » – tout un programme)

Et d’après les spécialistes américains, nous n’en sommes qu’au tout début du développement de ce type d’arme.

Mais pour les traditionalistes des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, c’est aussi l’illustration de la peur des nations occidentales de risquer d’envoyer des troupes sur le terrain pour éradiquer les « insurgés ». Or la confiance se construit avec des actes de bravoure.

La guerre « propre » n’est pas encore pour demain.

drone Predator

drone Predator

Familles, je vous hais…

mars 28, 2009 on 5:42 | In Europe, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Ou peut-être eût-il fallu écrire: « filles, je vous hais » quand on voit deux incidents père-fille qui animent la vie politique française.

D’une part, Jean-Marie Le Pen a du moyennement apprécier de voir sa file contredire, ce qui n’est jamais un détail. C’est sur la question du « détail » justement. Le président du Front National ayant réitéré son affirmation suivant laquelle les chambres à gaz etc…., sa fille a dit que, selon elle, justement, elles n’étaient pas un détail….

D’autre part, Jacques Delors, alors que sa fille Martine Aubry peine pour trouver et soutenir un candidat commun aux socialistes européens pour le prochain parlement de Strasbourg, déclare qu’à son avis, Alain Juppé ou François Fillon seraient très bien….

La différence entre le Front National et le PS? Chez les Le Pen, c’est la fille qui contredit le père, chez les Delors, c’est le père qui contredit la fille….

En attendant, Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille. Même si sa descendance se pique de politique, ce qui est déjà le cas, il n’a pas de fille!

Piège à Colonna

mars 28, 2009 on 2:07 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Le procès en appel d’Yvan Colonna est terminé, et la condamnation est tombée. Comme au premier procès, il a été jugé coupable du meurtre du préfet Erignac.

Évidemment, JusMurmurandi n’a pas d’information particulière, secrète, déterminante, sur cet assassinat, ni sur les procès qui s’en sont suivis. Mais les stratégies qui se sont déployées sont très intéressantes.

Au premier procès, Colonna et ses avocats tentent sa chance (je sais, on devrait dire « tentent leur chance », mais en fait, seul Colonna pâtit d’un échec), et se battent sur le fond, et perdent. Au second procès, ils optent pour discréditer l’enquête, l’accusation, les témoins, bref, pour gripper la machine judiciaire. Parlant de témoins justement, une étrange épidémie les frappe, qui les « empêche » de venir témoigner, quand elle ne leur fait pas perdre la mémoire.

Le problème, c’est la géométrie de cette affaire. L’accusation repose sur les témoignages des complices de Colonna et de leurs compagnes, qui l’ont dénoncé comme le tireur. Ce qui est déjà un fait pour le moins rare en Corse, où dénoncer est considéré, comme chez les truands, et a fortiori chez les truands corses, comme contraire à l’honneur.

Et on peut se demander pourquoi cette dénonciation, si Colonna n’est pas coupable. La pression de la police pendant les gardes à vue? Si cela suffisait pour faire craquer les indépendantistes, cela se saurait, or c’est l’inverse qui est vrai.

Il y a 3 possibilités. Soit Colonna est coupable, et justice est rendue. Soit il est innocent, et la police l’a chargé en forçant les aveux des complices pour trouver à toute force un coupable. Mais alors, pourquoi ces complices, tous amis et camarades de Colonna, l’ont ils laissé jeter dans les geôles de l’Etat même après avoir écopé du maximum? Soit il est innocent, et les complices l’ont dénoncé pour protéger le ou les vrais coupables.

De toute façon, d’honneur dans cette affaire, il n’y a pas trace. C’est une histoire d’hommes perdus dans un combat où ils voient la violence comme seule issue à des revendications minoritaires et dont les chefs sont bien souvent les bénéficiaires sonnants et trébuchants, rendant la différence entre combat pour l’indépendance et grand banditisme indistincte.

Mais revenons à Yvan Colonna. Au cours du procès, tout au moins de la partie à laquelle il a daigné assister, il a demandé désespérément à un de ses complices de l’innocenter pour qu’il sauve sa vie. C’est là qu’est la vérité de ce procès. Colonna a été dénoncé, largué, balancé par les siens. Lui, qui, peut-être, se croyait un idéal et des solidarités indéfectibles, se retrouve relégué au rôle de dégât collatéral.

Que ce soit pour protéger les leurs, ou un autre, ou d’autres, soit Colonna est coupable, soit il ne l’est pas, mais c’est alors toute la bande de terroristes-indépendantistes autour de lui qui est coupable de l’avoir condamné à perpétuité. La police ne jouant que le rôle qui est traditionnellement le sien, de diviser pour confondre.

En quelque sorte, Colonna est coupable de toute façon. Soit du meurtre. Soit, s’il ne l’est pas, de s’être associé à de parfaites ordures qui lui ont fait porter le chapeau d’un autre. Et c’est peut-être ce qui expliquerait que Colonna se soit retiré d’un procès qu’il savait joué d’avance. Non pas à cause de manipulations policières, qui ne portent, si elles existent, pas habituellement de tels fruits, et qui font partie du jeu, mais du comportement de ses ex-associés es-indépendance, qui ne lui ont laissé aucune chance alors qu’il les pensait ses indéfectibles alliés.

Tout au plus, au fond de sa cellule, Yvan Colonna aura-t-il la satisfaction de pouvoir se prétendre victime d’une justice aux ordres, d’une conspiration d’État, d’un déni de justice égal à celui du capitaine Dreyfus, d’une exécution judiciaire en règle qui fait de lui une nouvelle Jeanne d’Arc.

Décidément, l’époque des bandits d’honneur est bien loin. Pour la partie honneur en tout cas. On passe dans l’Histoire comme on peut…

Yvan Colonna

Brèves

mars 28, 2009 on 11:38 | In Best of, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour le meilleur et pour le pire

Le Japon est un pays bien connu pour ses produits inventifs; dernier en date un caleçon, actuellement testé sur la station spatiale internationale par un spationaute japonais.

Ce produit permet de neutraliser les bactéries et autres sources d’odeurs et de démangeaisons de manière a être porté pendant une semaine sans discontinuer.

Koichi Wakata, actuellement à bord de la station, est en train de le tester.

On n’a pas encore recueilli ses impressions.

Plus important encore celles des personnes qui sont actuellement en mission avec lui…

Slip longue durée, la nouvelle arme anti crise ???

Koichi Wakata

Koichi Wakata

Haro sur le baudet

Enfin l’union nationale en France.

Dominique Strauss Kahn, interrogé par Arlette Chabot cette semaine répondait pudiquement que l’union nationale était une notion variable d’un pays à l’autre, pour « excuser » le fait qu’en France aucune personne de l’opposition n’avait voté le plan gouvernemental de sauvegarde de l’économie.

Heureusement un « patron voyou » est projeté sous les feux de la rampe.

Toute la classe politique se jette dessus, telle la misère sur le monde, mode banderilleros.

Comme si un chef d’entreprise, si tant est qu’il soit critiquable, en l’occurrence Thierry Morin et ses indemnités de départ, devait représenter l’étalon.

Comme si parce que cette classe politique, si prompte à critiquer les autres, et en particulier les créateurs d’une richesse qu’elle dilapide avec vitesse et diligence, était un modèle du genre.

Car Dieu merci les entreprises françaises ne sont pas gérées comme l’est l’Etat. Sinon les Allemands, Japonais et autres grands concurrents de la France auraient, et depuis longtemps, un concurrent de moins.

Heureusement, comme d’habitude en France, on va légiférer. Car un seul exemple suffit à remettre les scribouillards législateurs au travail, pour peu que cela aille dans le sens de ce que la classe politique imagine être la vox populi.

Entre temps, réjouissons nous que le bon peuple ne juge pas la classe politique à l’aune d’un seul homme.

Par exemple à l’aune de celui qui a une relation extra maritale tout en occupant des fonctions de banquier mondial où il « jouit »… d’une exposition planétaire.

Ou encore tel autre qui, tout en étant « ancien » trotskiste et proche d’une ex candidate à la présidence de la République, est soupçonné d’avoir détourné de l’argent pour avoir… un train de vie de nabab.

Imaginez que l’on légifère sur le train de vie ou la vie sexuelle des hommes et femmes de la classe politique parce qu’un seul d’entre eux est pris la main dans le sac ???

De l’efficacité du préservatif

Monseigneur André Fort, évêque d’Orléans, a déclaré que le préservatif n’était pas efficace pour empêcher la transmission du virus du sida.

Sans s’aventurer sur les terrains moral, médical ou scientifique, JusMurmurandi affirme que les déclarations de ce genre sont en revanche très efficaces pour…. réduire la crédibilité et l’audience de l’église catholique….

Balayer devant sa porte.

Mirek Topolanek, Premier Ministre tchèque et Président en exercice de l’Union Européenne a déclaré que le budget américain et les sommes faramineuses engagées pour relancer l’économie américaine est « la route vers l’Enfer ».

JusMurmurandi rappelle tout d’abord que, souvent, la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions.

Deuxio que tandis qu’il faisait ces déclarations au goût douteux, le Parlement tchèque mettait provisoirement fin à son mandat de Premier Ministre au travers d’un vote de défiance…..

Enfin, JusMurmurandi  imagine que pendant ce temps là on expliquait  à Barack H. Obama où se trouve la République tchèque sur la mappemonde….

Mirek Topolanek

Mirek Topolanek

Le capitalisme a-t-il manqué de solidarité?

mars 27, 2009 on 8:02 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Prenons un mot au hasard, par exemple « solidaire ». Un joli mot, très à la mode, surtout quand il concerne les autres. Changeons une de ses lettres, une seule. Le « d », par exemple, et remplaçons le par un « t ». Et hop, cela donne « solitaire », ce qui n’est pas tout à fait pareil.

A quoi rime cet exercice? A voir ce qui se passe dans le monde de la finance. Deux cadres supérieurs d’AIG France viennent de démissionner, et un aux Etats-Unis, au motif que la distribution de leurs bonus pour l’année 2008, maintes fois promise, confirmée en pleine tempête financière mondiale, est maintenant prise dans une tourmente éthico-démagogico-politique. Et que, pour eux, ne pas recevoir de bonus, et être traités de rapaces immoraux pour avoir prétendu en recevoir est insupportable. Moyennant quoi, ils ne le supportent pas, et s’en vont.

Au cœur de leur argumentation, le fait que l’unité pour laquelle ils travaillaient n’avait rien à voir avec celle qui a valu sa triste déconfiture au géant de l’assurance américaine. Et que donc, ils se sentaient tout à fait étrangers aux troubles d’AIG, et avaient le sentiment du devoir accompli avec compétence et diligence. Deux mots qui, à leurs yeux, riment avec récompense. Une rime, qui, cela va de soi, est « riche ».

Voici donc nos cadres d’AIG qui réfutent toute solidarité avec le reste de l’entreprise. Ne se sentant pas solidaires de ses turpitudes, il ne se sentent pas plus solidaires du remède de cheval qui lui est administré. Ils regardent le travail qu’ils ont accompli isolément du reste de l’entreprise. Comme des solitaires, et non comme des solidaires.

Une lettre change, et tout est changé.

Ce qui pourrait n’être qu’un avatar banal dans le cours de la crise qui secoue notre monde est au contraire éclairant. Car ce spasme est né de ce que chaque acteur économique n’a pensé qu’à son bien-être solitaire, sans se soucier des risques collectifs que cela faisait prendre à tous. Alors que c’est bel et bien la solidarité collective qui est venu au secours des naufragés (sauf Lehman) des aventures solitaires.

Et aujourd’hui, nul ne se sent solidaire des banques ruinées, bien au contraire, alors même que nous avons tous bénéficié de la prospérité induite par leur orgie de crédit. Et aucun banquier n’a démissionné après avoir présenté ses excuses, plein de honte pour ce qui s’est passé, alors même qu’il en aurait reçu des rémunérations pharaoniques.

Au contraire, chacun veut profiter à fond des fonds (!) que l’urgence a fait trouver aux gouvernements pour s’en approprier une part, et les grands cadres financiers se désolidarisent de leur établissement infirme.

Le G20 se réunit pour trouver de nouvelles « règles du jeu », et il est déjà clair qu’elles consisteront en de nouvelles et restrictives mesures de contrôle, notamment pour les hedge funds. Quoiqu’on puisse aussi écrire, en ces temps solitaires, « contre » les hedge funds, pour les désigner comme coupables ce qui absout les autres au passage.

Le décret que va prendre le Gouvernement français la semaine prochaine est d’une toute autre nature. Il dit « pas de rémunération complémentaire dès lors qu’il y a aide de l’Etat ». Là où ceci intéresse JusMurmurandi, c’est la différence avec ce qu’ont fait les Américains, qui ont voté une taxation à 90% de ces rémunérations. Le principe américain taxe et punit, et, bien évidemment, va pousser les « victimes » à chercher le moyen de contourner cette quasi-confiscation. Le principe français créé ou recréé une solidarité imposée entre la performance d’une entreprise et la rémunération de ses dirigeants.

Il est trop tôt pour savoir comment va se faire la sortie de crise, qui finira bien par arriver un jour ou l’autre. Mais ce qui est sûr, c’est que, tant que le système permettra à chacun de s’isoler solitairement des conséquences collectives, d’autres crises identiques sont inévitables. Inversement, recréer une solidarité systémique oblige les énergies à travailler dans le même sens. Et cela n’a rien à voir avec un quelconque socialo-communisme.

Ce dernier système impose l’Etat comme acteur économique central, censé être impartial et attaché au bien-être commun. On sait à quel point cette représentation est idéalisée, et loin des pachydermes bureaucratiques qu’on observe dans la réalité. La solidarité dont parle JusMurmurandi se fait au niveau individuel, donc capitaliste, par des « règles du jeu » simples: pas d’îlots de prospérité s’il y a océan de pauvreté. Pas de bonus quand il y a des pertes. Pas de parachutes dorés quand l’avion s’écrase. Et ainsi de suite.

Non seulement ce n’est pas du socialisme, mais ce principe oblige les acteurs économiques à effectivement bénéficier ou pâtir de la prospérité de leur entreprise. Quoi de plus capitaliste que cela? Alors que le système solitaire permet de s’abstraire des conséquences de ses errements, tels des apparatchiks de l’époque soviétique.

JusMurmurandi serait-il devenu utopiste?

Brèves histoires indécentes (II)

mars 25, 2009 on 6:38 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

4 gérants de hedge funds (fonds spéculatifs) ont été payés plus d’un milliard de dollars en 2008. Parmi eux, le deuxième, John Paulson, est déjà connu des lecteurs de JusMurmurandi, qui avait relevé les 3 milliards qu’il avait touché en 2007 en pariant massivement sur l’effondrement des crédits immobiliers américains « subprime ». En 2008, Paulson arrive 2e, avec 2 milliards de revenus personnels, ce qui implique que le fonds éponyme qu’il gère a gagné 8 milliards.
Ordinairement, JusMurmurandi n’est pas bégueule avec le profit et les riches. Mais là, il semble quand même qu’il y ait un problème. Ces gens-là ont gagné à titre personnel plus que le PIB de certains pays. Penser que le premier d’entre eux a gagné 1000 fois plus que le montant attribué à Thierry Morin (voir l’article suivant), et qui fait scandale.
Ne serait-il pas temps que l’administration Obama remonte le taux d’imposition sur les ultra-super riches, au contraire de ce qu’avait fait George W. Bush? Le moins qu’on puisse dire est que le budget américain pourrait trouver à utiliser ces ressources supplémentaires.

Ségolène Royal a déclaré que les problèmes d’Heuliez, entreprise qui est le plus gros employeur des Deux-Sèvres, département qui se situe dans la région qu’elle préside, sont dus au fait que cette société, si elle survivait à ses difficultés, produirait des voitures électriques concurrents de celle que va lancer Vincent Bolloré, un ami du Président Sarkozy. Et que, donc, cette amitié a empêché de salvatrices interventions au secours d’Heuliez. Qu’un politicien ait besoin de se montrer devant les caméras, soit. Qu’il ou elle ait besoin d’attribuer à ses adversaires tout ce qui arrive de négatif, soit encore. Mais en arriver là, c’est vraiment le degré zéro de la politique. Visiblement, le fait qu’aucune production de voitures électriques n’ait été un succès, hormis celle des karts de golf, est un détail dont ne s’embarrasse pas Mme Royal. Pas plus que le fait que les projets actuels de voitures électriques remontent à l’époque du pétrole cher, et que l’effondrement de son prix entraîne des difficultés de compétitivité supplémentaires pour les véhicules électriques. Bientôt elle dira aussi que, si une entreprise textile a des difficultés, c’est parce qu’elle fait concurrence à des amis de Carla Bruni. Le degré zéro, je vous dis.

Le Pen récidive, et c’est une bonne nouvelle pour les Français. D’abord parce que le vieux pachyderme se montre sous ses vraies couleurs, celles d’un bateleur prêt à faire et dire n’importe quoi pour retrouver les feux de la rampe. Et comme son idéologie politique n’intéresse plus les media, conscients de sa baisse électorale, il recourt aux vieilles recettes pour attirer l’attention, et redit que l’Holocauste est un « détail » de l’Histoire. Le résultat est garanti, de même que la visibilité politique qu’il en tirera très brièvement. L’autre raison pour laquelle c’est une bonne nouvelle est que, la dernière fois qu’il a fait cette déclaration, il a été condamné à 200.000 euros d’amende. Des finances publiques exsangues et les Français lui sont reconnaissants de se mettre ainsi en situation d’une nouvelle et importante contribution par voie d’amende.

Mme Aubry regrette le Président Chirac, qui, lui au moins, connaissait la France, et avec qui, finalement, elle a eu de bons moments entre 1997 et 2002. Elle oublie de dire qu’elle et ses amis socialistes ont été portés au pouvoir par une dissolution suicidaire de Chirac conseillée par Villepin et exécutée par Juppé. C’est quand même mieux que d’être dans l’opposition face à un Président actif et créatif, et à la tête d’un PS aussi suicidaire que la dissolution de Chirac. On peut penser que Balladur préférait aussi être Premier Ministre de Mitterrand de 1993 à 1995 que ce qu’il est aujourd’hui. Car Mitterrand aussi connaissait la France, et, avec lui, il y a sûrement eu aussi de bons moments.

L’Afrique du Sud de Nelson Mandela a refusé un visa au Dalaï Lama, nécessaire pour participer à une conférence des Prix Nobel, en préalable à la Coupe du Monde de football de 2010. Ce refus est à relier à l’influence de la Chine, partenaire commercial important de l’Afrique du Sud. Et au traitement qu’elle inflige à la France, accusée d’avoir prêté une oreille trop compatissante aux plaintes tibétaines. Résultat: tant de Prix Nobel se sont désistés de cette conférence sous influence qu’elle a été purement et simplement annulée. Voilà qui augure on ne peut mieux de la Coupe du Monde dans ce pays qui détient déjà le record du monde des taux de meurtres et de viols, qui a un taux phénoménal de SIDA, dû entre autres au fait que l’ancien Président M’Beki préconisait un traitement ancestral à base de plantes plutôt que les préservatifs, et dont le programme de construction de stades est très en retard. Visiblement, cette Afrique du Sud n’est plus blanche, et c’est très bien. Mais elle n’est plus non plus celle de Nelon Mandela, et c’est très regrettable. Espérons qu’elle ne devienne pas un nouveau Zimbabwe….

Boucs émissaires: le temps des charognards et du populisme

mars 25, 2009 on 6:56 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 Comments

Thierry Morin n’a pas de chance: un désaccord stratégique avec ses actionnaires le force à quitter le poste de PDG de Valeo. Compte tenu qu’il y a passé 20 ans, ce n’est pas le renvoi d’un simple mercenaire qui saute de poste en poste, mais l’éjection d’un grognard de l’époque légendaire de Noël Goutard, qui fit de Valéo ce qu’il est aujourd’hui.

Lequel Thierry Morin s’en va, et, comme son contrat le stipule, part avec deux ans de salaire, soit quelques 3 millions d’euros. Soit dit en passant, 1,5 millions d’euros par an, d’ailleurs ramenés récemment à 1,1 millions ce n’est pas le record du CAC 40, loin s’en faut.

Oui, mais maintenant, c’est la crise, et ce qui n’aurait pas valu plus de deux lignes de feuilles de chou pour obsédés de la finance fait aujourd’hui les gros titres de la presse nationale. Car Valeo est un équipementier automobile, et, à ce titre, en difficulté. 5000 suppressions de postes sont programmées, et le contraste avec les millions de Valeo fait désordre.

A partir de là, c’est la curée contre Morin. Nicolas Sarkozy, Laurence Parisot, Luc Chatel, les syndicats, la gauche, tous s’y mettent. Et, en passant, mélangent gaiement bonus et parachutes dorés, Bilger, l’ex-patron d’Alstom, Morin et les dirigeants de la Société Générale.

JusMurmurandi, une fois de plus écoeuré par la lâcheté et la veulerie de ces donneurs de leçons de morale qui ne sont que des leçons de démagogie, voudrait rappeler quelques faits.
- Thierry Morin ne touchera qu’une petite fraction des quelques dizaines de millions d’euros avec lesquels Daniel Bernard a quitté Carrefour, ou des stock options de Jaffré chez Elf. Pourtant il a fait toute sa carrière chez Valeo, alors qu’eux étaient des mercenaires de passage pour quelques années.
- Autant Pierre Bilger peut être tenu pour responsable des difficultés gravissimes d’Alstom, ce n’est pas Thierry Morin qui a inventé la crise automobile
- alors que le plan de stock-options de la Générale a été concocté en pleine tourmente, et donc en connaissance de cause, et que de multiples parachutés dorés sont négociés en dernière minute, Morin demande simplement l’application d’un contrat qui a été rédigé il y a des années

Ceci ne veut pas dire que JusMurmurandi soit insensible à la dissonance entre millions et suppressions de poste. Mais il faut raison garder.

Savez-vous combien touchera un salarié de Valeo licencié économique après 20 ans de maison? Si on tient compte de son préavis, de ses indemnités et de son chômage, auquel Morin n’a pas droit? Plus que Morin, si l’on mesure en années de salaire

Imaginez-vous ce que l’inspection du travail fait à une entreprise qui, au moment d’un licenciement, ne veut pas appliquer une clause de contrat de travail favorable à un employé? Elle la crucifie (le mot n’est pas trop fort). Sans compter le traitement médiatique réservé à l’entreprise par les syndicats devant les micros et caméras complaisantes. C’est pourtant ce qu’on demande à Valeo de faire dans le cas de Morin

JusMurmurandi est effaré de voir à quel vitesse le sentiment anti-patron et anti-riches progresse en France depuis l’arrivée de cette crise. Il est d’ailleurs stupéfiant de voir que la droite s’y adonne avec les mêmes délices que la gauche alors même que c’est contraire à son programme. Le pouvoir met donc en place un bouclier fiscal à 50% et courtise les riches pour qu’ils ne partent pas de France ou y reviennent, non sans succès d’ailleurs. Et, en même temps, ils les laissent se faire dévorer par la vindicte populaire dès qu’ils touchent de l’argent, même prévu à un contrat, même quand ils n’ont pas failli, même quand c’est le salaire d’une vie.

Nous avons souvent critiqué dans les termes les plus nets l’indécence qu’il y a à se servir une forte rémunération en cas d’échec. Mais une politique dominée par un ressentiment populaire attisé par la peur de la crise, lequel balaye le droit, l’équité, la morale et la raison, une telle politique à un nom: c’est le populisme. il y en a des exemples historiques, tel Peron en Argentine, ou contemporains, tel Chavez au Venezuela.

Sur le fond, JusMurmurandi ne dit pas que le populisme soit une voie interdite. Simplement qu’elle n’a jamais réussi, ce qui devrait nous rendre prudents avant d’emprunter ce chemin si tentant par la facilité qu’il offre. Et, accessoirement, qu’il n’y aura jamais de France riche sans Français riches.

PS: ceci n’est pas un plaidoyer pour Thierry Morin individuellement. Un dirigeant est un mandataire social qui connaît les conditions d’exercice de sa fonction, et les risques qu’il y a à mécontenter ses actionnaires.
Accessoirement, il est ironique de voir Morin vilipendé par toute la gauche alors qu’il est un homme d’entreprise, et que l’actionnaire qui a mené la rébellion contre lui est un fonds d’investissement américain focalisé uniquement sur le cours de l’action. Il est évident que son successeur sera recruté pour donner satisfaction à ses actionnaires. JusMurmurandi n’est pas sûr que le coût pour l’entreprise et ses collaborateurs ne fasse pas bientôt regretter Morin par ceux-là mêmes qui aujourd’hui font la une à bon compte en le dévorant à belles dents.

Thierry Morin

Ce serait presque drôle…

mars 24, 2009 on 11:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Enfin, Timothy Geithner, tout récent Secrétaire américain au Trésor, a fait connaître les grandes lignes de son plan pour dégager les banques de son pays de leurs actifs pourris, essentiellement immobiliers.

C’est un peu compliqué, mais vaut le coup de s’y intéresser, compte tenu des enjeux. On parle de 500 à 1000 milliards de dollars, ce qui n’est pas rien. Une approximation de 500 milliards, ce n’est pas rien non plus.

Soit, donc, un actif bancaire de 100$, par exemple, au hasard, un crédit immobilier « subprime ». Il s’agit de le vendre, car il est « douteux ». D’abord il faut le faire évaluer, ce qui sera confié, et c’est une nouveauté, au secteur privé, et mettons qu’il ne vaille « que » 84$. L’idée de Tim Geithner est de trouver des investisseurs privés pour l’acheter, de part à deux avec l’Etat américain, pour mettons, 12$ de cash (6 chacun) et 72$ d’emprunts accordés par l’Oncle Sam.

Donc la banque touche 84 dollars de cash. Comme il est à espérer qu’elle a déjà déprécié cet actif par rapport à ses 100$ initiaux, cela devrait se faire sans perte pour elle. Au contraire, elle va avoir 84$ de cash « libres » qu’elle pourra de nouveau prêter, ce qui contribuera à ranimer l’économie américaine qui a ses vapeurs. Les deux investisseurs vont maintenant espérer que leurs 84$ d’actifs vont repartir à la hausse, portés par la revitalisation de l’économie, ce qui générerait un profit consiérable par rapport à une mise de seulement 12$. Ainsi, si l’immobilier « pourri » remonte de 10%, cela fera 8,4$de plus-value, soit un gain de plus de 60% pour chacun des investisseurs. Si, en revanche, le marché baisse (ou, plus exactement, continue de baisser), ils peuvent rapidement perdre tout l’argent investi.

Cette approche a pour avantage majeur de ne pas laisser les banques américaines enchaînées au boulet de leurs crédits pourris comme l’ont été les banques japonaises des années 80-90, ce qui a contribué de manière déterminanate à 20 ans de stagnation économique.

Et hop! comme eût dit Achille Talon. C’est réglé!

Un petit détail frappe JusMurmurandi. Qui seront les investisseurs privés qui vont ainsi décharger les banques en prenant un fort risque, de gains comme de perte? Probablement des hedge funds, qui sont créés très exactement pour ce genre de situations. Comment? Des hedge funds jouant à fond l’effet de levier? Mais n’est-ce pas l’une des causes principales de la crise actuelle?

Non, l’une des causes principales de la crise actuelle, c’est l’endettement excessif des acteurs économiques, avec trop peu de ressources (pour les particuliers) et de fonds propres (pour les banques) pour faire face à un ralentissement qui fait partie de tous les cycles économiques. Mais, pour financer ce plan de « nettoyage » des bilans bancaires, l’État américain ne s’endettera-t-il pas trop par rapport à ses ressources? Avec un déficit fédéral prévu à 1800 milliards, c’est-à-dire 13% du PIB, excessif n’a tout simplement plus de sens. Surtout quand on en est à 500 milliards de plus ou de moins, comme aujourd’hui avec le plan Geithner.

Accessoirement, il est amusant de voir Martine Aubry, Benoît Hamon et compagnie prendre argument des sommes gigantesques dépensées par l’équipe Obama (en paroles tout au moins jusqu’ici) pour montrer que Sarkozy ne fait rien contre la crise. Ce sont les mêmes qui ont vilipendé pendant toute leur vie le modèle américain, et qui subitement, le prennent en exemple, alors même que la situation des deux pays n’est pas comparable.

En attendant, il est consternant de voir les pouvoirs publics de tous bords faire exactement ce qu’ils reprochent aux banques et aux particuliers d’avoir fait, puis encourager les hedge funds de prendre de fortes positions avec fort risque, tandis que les Banques Centrales créent force liquidité. (fForce liquidité, vu les montants en cause, le mot est faible…). bref, pour sortir de l’éclatement d’une bulle, on créé les conditions d’une nouvelle bulle, encore plus grosse. Exactement ce qu’on reproche aujourd’hui à Alan Greenspan, autrefois adulé comme Chairman de la Réserve Fédérale américaine, d’avoir fait.

Ce serait presque drôle, si ce n’était aussi terrifiant…

Minc et les patrons

mars 23, 2009 on 4:20 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite | 1 Comment

Ce matin, dans le Figaro, un texte pour le moins curieux. Alain Minc, fleuron de l’intelligentsia parisienne, conseiller de tous les puissants, écrit à « ses amis » les patrons. En substance il leur dit que leur conduite, dans la circonstance actuelle, est de l’inconduite. Et il leur fait, avec force exemples d’excessive rapacité en France et, a contrario, de discrétion et de modération à l’étranger, un brin de conduite.

Il leur rappelle dans les termes les plus nets les errements de 1788, aussi bien que les dégâts qu’entrainerait une législation rigide et restrictive sur le sujet de leurs rémunérations.

Que cherche Alain Minc? Quand on connaît la complexité du personnage, on peut se poser la question. Imagine-t-il obtenir plus de résultats dans une lettre ouverte que par de nombreux entretiens avec tous ceux dont la porte lui, de toute façon, ouverte?

Ne voit-il pas que cette lettre, émanant d’un concentré de haute priviliégiature énarcho-parienne est un argument direct dans les mains de la gauche, Besancenot et Hamon en tête, qui soufflent sans vergogne sur les braises de la lutte des classes la plus dure en faisant semblant d’ignorer que Marx est bel et bien mort et enterré?

Veut-il dissocier son sort personnel de celui d’une caste qu’il juge d’ores et déjà perdue pour l’Histoire? Il en est beaucoup trop fin connaisseur pour ignorer que le duc d’Orléans, rebaptisé Philippe-Egalité, qui vota la mort sans appel du roi son cousin, fut lui-même guillotiné peu après.

Il ne faudrait pas oublier que Minc, même s’il a des revenus de ses nombreux livres, est avant tout un conseiller grassement payé par le haut patronat. Et que donc, déplaire est, dans cette fonction, pire qu’une faute professionnelle, une faute de goût. Laquelle peut fermer à tout un chacun -même à lui, Minc, petit Prince du Conseil, et, par ailleurs aussi Conseil du Prince puisque proche de Sarkozy- les chéquiers qui le nourrissent.

Mais Minc est plus subtil que toutes ces interprétations simples, et trop conscient de son intérêt pour se torpiller dans le but de briller, l’espace d’un instant, de cette nouvelle preuve de son ouverture aux Lumières de notre temps.

Alors JusMurmurandi propose quatre réponses à sa propre question.

La lettre ouverte de Minc serait en fait le message de patrons « raisonnables » effarés des excès de leurs collègues, excès pour lesquelles ils craignent d’être tous damnés, voire carrément condamnés. Et Minc serait le héraut de ces éclairés d’un nouveau genre, qui ne savent visiblement pas se faire entendre du MEDEF, dont la présidente est le seule personne citée explicitement de toute la lettre.

Deuxième possibilité, Minc vise en fait à ringardiser et déstabiliser Laurence Parisot pour mieux la remplacer. En montrant aux patrons le risque qu’il y a à la suivre, et que lui-même ferait autrement mieux dans ces temps si difficiles pour tous. Il éteindrait l’incendie après avoir avoir contribué à en aviver la flamme, et à diriger Laurence Parisot vers la place du Marché de Rouen.

Troisième possibilité: Minc serait en fait le porte-voix à peine déguisé de son ami Nicolas, lequel n’a certes pas besoin en ce moment de devoir ni défendre ni légiférer contre le patronat, ce à quoi le contraindraient d’autres affaires comme celle des stock-options -aujourd’hui annulées, mais le mal est fait- de la Société Générale. Et outre le fait de rendre service au Président, Minc montre à quel point il maîtrise la communication publique qu’il sait ciseler à merveille. Le contraste avec une certaine ministre des Finances pourrait donner des idées pour un poste qui commence par les mêmes trois premières lettres que le nom de Minc.

Enfin, on étalant sa « modernité », Minc peut susciter des affaires. Des patrons sensibles à sa « branchitude » peuvent vouloir bénéficier de ses conseils, tarifés au prix fort, bien entendu. Du marketing bien fait, en quelque sorte.

Connaissant l’habileté manœuvrière et la créativité d’Alain Minc, il paraît évident qu’il joue à ce billard à 4 bandes, quand les plus habiles du commun des mortels doivent se contenter de 3. Chapeau, l’artiste!

Alain Minc

Le marteau et l’enclume, ou le marteau est la faucille ?

mars 22, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Alors que le PS est à son Nadir, il se réunit pour la deuxième fois pour une grand messe au Zénith parisien cette année.

Écouter Martine Aubry est toujours un moment intéressant tant l’exercice est difficile.

Il s’agissait de décider de puis de communiquer la liste des candidats socialistes aux élections européennes.

Elle a, pour commencer, reconnu qu’une fois de plus le PS avait connu des « psychodrames » pour effectuer le choix de qui va où.

Et ceci devant un auditoire plus restreint car il n’y avait 2.500 personnes hier contre 4.000 lors de la manifestation de Ségolène Royal il y a quelques mois.

L’unité ne serait donc pas au rendez vous ?…

Puis, tout en rappelant que le Parti Socialiste « n’avait pas peur de proposer », elle a longuement critiqué Nicolas Sarkozy, l’accusant, entre autre, de « ne rien faire face à la crise ».

Il est vrai que la marge de manœuvre du gouvernement est étroite étant donné l’endettement national; il est facile de fustiger aujourd’hui une intervention publique trop faible, pour demain s’enflammer contre les dettes que devront acquitter les générations futures…

On a donc entendu le couplet habituel sur la loi TEPA, tandis que les mesures annoncées au cours des dernières semaines (annulations du solde d’impôt sur le revenu, prime exceptionnelle pour les ménages modestes, meilleure couverture du chômage partiel, augmentation du minimum vieillesse, baisse du prix du gaz etc.) sont passées à la trappe d’une opposition aussi frontale que dogmatique.

Manuel Valls a même parlé d’ »anti sarkozisme » obsessionnel » au PS. Sic !

Et, comme d’habitude, on a attendu les propositions en vain.

En fait, JusMurmurandi pense si le gouvernement se sent pris entre le marteau et l’enclume, entre la nécessité de soutenir l’économie ainsi que les plus faibles et le manque de ressources disponibles avec un déficit prévu déjà supérieur à 100 milliards d’Euro pour 2009, Martine Aubry, elle, tente désespérément de donner un positionnement crédible  au PS.

Centre et Centre gauche sont occupés, merci Bayrou, ouverture and co. et l’extrême gauche est revendiquée haut et fort par Besancenot.

Alors que reste-t-il comme clientèle disponible pour le PS ? Celle de la voie bien à gauche, comprenant en particulier les restes d’un Parti communiste laminé à 2% des voix, et dont le symbole inoubliable est celui du marteau et de la faucille…

La France malade de Louis XIV

mars 22, 2009 on 4:37 | In Best of, Coup de gueule, France, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Louis XIV est sans doute le Français à qui l’enseignement de l’Histoire de France accorde le plus de place. D’abord, sans doute, parce que la longueur de son règle lui a donné une vie bien remplie. Ensuite par la splendeur de sa face lumineuse, un rayonnement mondial, Versailles, une génération sans égale de génies artistiques. Et aussi la face sombre, les guerres, la révocation de l’Edit de Nantes.

Mais si Louis XIV est connu, c’est aussi pour avoir prononcé une phrase lapidaire: « l’Etat, c’est moi! ». Vous direz, quel rapport avec la crise qui frappe aujourd’hui?

JusMurmurandi s’interroge sur la fait que, dans cette conjoncture qui frappe grosso modo tous les pays développés de manière semblable, même s’il y a des différences d’intensité, la France est le seul d’entre eux où la crise ait déclenché des revendications sociales massives. Le plus étonnant est que, alors même que beaucoup de Français ne souffrent pas concrètement, tous demandent, protestent, exigent. Et sans nul doute se convainquent qu’ils sont des victimes.

Une cause saute aux yeux, à savoir que l’État, présumé jusque là impécunieux terminal, a trouvé des sommes considérables pour permettre aux banques françaises de ne pas sombrer, ce qui eût entraîné tout le pays avec elles. Dès lors le « mythe » de la « misère » de l’État a volé en éclats, et tous de se précipiter vers la mangeoire qui avait révélé un compartiment secret plein de nourriture en criant « et moi! et moi! et moi! ». Vous noterez au passage, que ce n’est même pas « et moi? et moi? et moi? » formulé comme une demande, mais avec un point d’exclamation qui indique l’exigence et l’ordre de faire.

Pourquoi n’en est-il pas de même dans les autres pays? La Grande-Bretagne, pourtant plus touchée que la France, a baissé sa T.V.A., mais pas à la suite de revendications, mais dans un désir gouvernemental de relancer au plus vite une machine économique en panne. Aux États-unis, les propriétaires menacés d’expulsion demandent bien à l’Etat de les dégager de leurs dettes inremboursables, mais de demande sociale générale, point. En Allemagne ou au Japon, rien.

En France même, on voit bien, que ce soit dans les propositions du PS ou dans les revendications des DOM TOM qu’il n’y a aucun rapport entre souffrir et exiger. Les fonctionnaires, qui sont statutairement totalement à l’abri de toute conséquence de la crise, ont encore une fois fourni les gros bataillons des grévistes de cette semaine. Le « coup de fouet » de Martine Aubry, c’est 500€ pour tous tout de suite, comme la hausse de 200€ des bas salaires dans les Antilles. On en est même à ce stade grotesque et choquant qu’un néo-chômeur, vraie victime de la crise, ne toucherait pas la prime Aubry, contrairement à un ouvrier ou employé qui ne serait pas touché.

Alors pourquoi?

Il semble que ce soit un héritage de la phrase de Louis XIV. En disant « L’État, c’est moi! », le roi-soleil signifiait clairement que l’État, c’était lui et lui seul, et donc personne d’autre. Ce que confirmait la pratique royale de lever des impôts dont les seuls partisans étaient ceux qui ne les payaient pas, l’aristocratie et le clergé, et ce contre l’immense majorité qui payaient ces impôts dont ils ne voulaient pas. Donc tous les Français peuvent avoir le sentiment que l’État, ce n’est pas eux. Donc qu’obtenir de l’argent de l’État, c’est tout bénéfice, puisque ce n’est pas eux qui paieront. Il y aurait donc une entité « État » indépendante des Français, puisque chacun est persuadé que c’est les autres. Ce qui pourrait se voir confirmé par le sentiment général que frauder le fisc, la Sécu ou les Assedic, ce n’est pas vraiment frauder, puisque ce « n’est que » l’argent de l’État. État d’esprit qui, soit dit en passant, est aussi celui des pirates de l’Internet, qui téléchargent sans payer de droits. Ils ne se conçoivent pas comme des voleurs, mais simplement comme des astucieux qui ne voient pas pourquoi payer quand on peut ne pas le faire « et que tout le monde le fait.

Il est d’ailleurs symptomatique -et quelque peu effrayant- de se dire que cette déconnexion entre les Français et l’État rappelle le sentiment des Français, à mesure que la dynastie des Louis avançait vers le fatal chiffre XVI, que le Roi, c’était de moins en moins « eux ». Louis XV jeune était le « bien-aimé ». Louis XV vieux n’était que l’amant de la vulgaire roturière rebaptisée Mme du Barry. Et Louis XVI eût été heureux avec une vie d’horloger. Les Français sont arrivés à la conclusion que payer pour cette caste-là n’était plus de mise.

C’est pourquoi JusMurmurandi a une interprétation complètement différente de celle qu’on lit couramment dans la presse de l’état d’esprit de la population. Fabius annonce avec des prudences de chattemite que les Français sont au bord de l’insurrection. Mais ce ne serait pas plus une insurrection de gauche que la Révolution n’a été de gauche. Ceux qui ont eu le pouvoir à la fin du cycle révolutionnaire, c’était la bourgeoisie, qui, jusque là n’avait pas eu son mot à dire quand bien même elle payait pour tout le pays. La situation n’est pas très différente aujourd’hui, où la classe moyenne paye pour tout. Pour les classes moins moyennes, qui ne payent pas d’impôt sur le revenu (50% de ménages ne le payent pas!), vivent dans des HLM largement subventionnés (pourquoi?) et touchent toutes sortes d’allocations et aides. Pour les classes supérieures qui soit ont un moyen de ne pas payer trop d’impôts grâce à d’innombrables niches fiscales, soit s’en vont purement et simplement (ici, l’émigration, c’est avant la Révolution, pas après comme en 1789).

Pour éviter cette nouvelle explosion d’une classe moyenne conservatrice,mieux vaudrait peut-être, après avoir enterré Marx et la révolution prolétarienne, commener par enterrer Louis XIV, et comprendre qu’en France aussi, l’Etat, c’est nous.

La cavalerie américaine arrive à temps pour la Société Générale

mars 21, 2009 on 6:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Certaines institutions ont, presque autant que des humains, du caractère. Dans certains cas, mauvais caractère, dans d’autres un caractère particulier. C’est le cas d’une banque qui ne fait jamais rien tout à fait comme les autres, la Société Générale. Si bien qu’elle devrait changer de nom pour s’appeler la Société Particulière, car son cas est tout sauf général.

Cette semaine éclaire une fois encore les particularismes de cette vénérable banque. D’un côté, elle figure au 2e rang sur la liste des banques que l’assureur américain AIG n’a pu rembourser que grâce aux fonds injectés par l’Etat américain. 11,9 milliards de dollars, une paille! Seule Goldman Sachs a reçu plus, qui, soit dit en passant, est l’ancienne boutique de Henry « Hank » Paulson, le secrétaire d’Etat au Trésor de l’Administration Bush qui a décidé de sa survie et de ne pas aider Lehman, le rival honni.

11,9 milliards de dollars d’argent du contribuable américain, soit presque exactement 2 Kerviel. Il est clair que la Société Générale n’aurait jamais pu survivre si elle avait du faire une croix sur cet argent. En tout cas, pas comme banque indépendante. Elle doit donc une fière chandelle à Henry Paulson et aux contribuables américains qui l’ont tiré d’un mauvais pas.

Vous direz qu’après tout, AIG n’a fait qu’honorer ses contrats, et que la Générale n’a donc rien reçu de particulier. Mais, quand une banque vous refuse un prêt, c’est qu’elle estime ne pas être sûre d’être remboursée, et donc qu’il y a trop de risque. Et que c’est son métier de ne pas prendre trop de risque. Là, quoique la somme soit un peu plus élevée (!), la mécanique est la même. La Générale a prêté, donc pris un risque. Et ce risque a failli la couler. Elle ne dira jamais assez merci à l’Oncle Sam.

Pendant ce temps-là, les dirigeants de la Générale se sont voté, on l’a appris hier, un généreux plan de stock-options. Alors certes ils l’ont étendu à 4200 personnes pour éviter les critiques. Mais quand même, des stocks options, d’un montant qui atteint plusieurs millions d’euros pour les principaux dirigeants alors que (1) la Générale a quand même la même année subi la perte Kerviel et failli couler avec AIG, et que (2) elle est sous perfusion d’argent public.

Mais sur quelle planète vivent donc ces cadres? Si, dans ces conditions ils se votent des stock-options, n’y en a-t-il donc aucune où ils considèrent que leur performance aura mérité zéro? On comprend Nicolas Sarkozy quand il dit que les entreprises qui auront mendié (il n’y a pas d’autre terme, même s’il n’est pas commun dans les salons feutrés du capitalisme financier) l’aide de l’Etat ne sauraient distribuer aucune « rémunération variable » (stock option, bonus, etc..) tant que durera ce soutien.

On imagine que la Société Générale et ses dirigeants se contrefichent de ce que dit Nicolas Sarkozy, comme à l’époque où il estimait que Daniel Bouton devait partir en tant que PDG au moment de l’affaire Kerviel. Bercy exige d’ailleurs, dans la foulée du Président, que les bénéficiaires de ce plan ne touchent rien tant que le soutien de l’Etat sera nécessaire. La SG s’y plie d’autant plus volontiers que l’une des conditions des stocks options étaient qu’elles ne puissent être exercées avant 2012, ce qui fait que les conditions de Bercy ne changent rien. En attendant 2012, la valeur des stocks options continue de courir, et, comme elles auront été émises à un cours particulièrement bas, elles ont des chances de rapporter d’autant plus à leurs heureux bénéficiaires. Qui, s’ils n’ont pas su gérer de façon à éviter Kerviel et AIG, savent en revanche très bien compter quand leur intérêt est en jeu. A titre d’exemple, le petit rebond du titre SG en quelques jours vaut déjà, en théorie, une plus-value sur papier de 600.000 euros pour M. Oudéa, son directeur général. On n’en attendait pas moins du successeur de Daniel Bouton à ce poste.

Mais JusMurmurandi se pose une question aussi impertinente que taquine. Si la Générale a été sauvée par le renflouement d’AIG, qui lui a permis de récupérer ses 11.9 milliards de dollars fort aventurés, elle est donc un des bénéficiaires de l’aide publique américaine. Et donc n’est-elle pas astreinte au conditions qui y sont attachées?

On rappellera que le Congrès américain vient de voter l’imposition à 90% de toutes les rémunérations variables des dirigeants d’entreprises ayant reçu l’aide de l’Etat américain.

90% sur le produit des bonus et des stock-options? Cela montre qu’aux Etats-Unis, temple du capitalisme, mais aussi pays très religieux, le pardon des fautes passe par la repentance. Et, comme l’a rappelé encore récemment le pape, par une bonne vieille période d’abstinence. Et la SG, après avoir accepté l’argent de l’Oncle Sam, peut difficilement ne pas accepter aussi la leçon de morale. Sinon, ce serait mordre la main qui l’a nourrie…

Plus on est de fous, plus on rit…

mars 20, 2009 on 8:47 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 Comments

La journée d’hier a été fascinante.

En France, comme chez ses partenaires économiques, le ralentissement économique touche la population active de plein fouet.

Comme l’avait annoncé JusMurmurandi, si en 2008 on a eu peur, en 2009, on a mal.

Car si le premier phase du ralentissement est due à l’incurie d’un système bancaire guidé par Avidité et Cupidité, entrainant une ralentissement des secteurs industriels et des services, nous sommes aujourd’hui la cause de la poursuite, de l’aggravation de ce ralentissement.

Chaque fois que nous allumons la télévision, consultons internet, écoutons la radio ou encore lisons les journaux pour suivre les actualités, immanquablement, au moins une ligne, une minute sont consacrées aux difficultés économiques d’une entreprise, d’une partie de la population ou d’une nation.

Et quelle est la réaction naturelle ? Est ce de se battre pour contribuer à titre individuel à remettre la machine économique en route ? Est-ce de remplacer, par exemple une voiture qui peut encore rouler ?

Il faudrait être fou pour faire cela. Car cela voudrait dire de ne pas céder aux dangers annoncés ou réels, de dépenser, selon ses moyens, une part plus importante qu’habituellement de son revenu afin de remettre de l’argent frais dans le circuit.

C’est pour cela que la journée d’hier nous a fascinés.

Car finalement, à quoi a t elle abouti ?

Un, deux, trois millions de personnes dans les rues ?? Et alors ??

En Chine par exemple, pays tout autant impliqué dans le système économique mondial, ce sont des dizaines de millions de personnes qui sont touchées.

Alors que quelques Français descendent dans la rue, peccadille !

Non assurément, vu de l’étranger, on doit vraiment prendre les Français pour des fous, car encore une fois, ce n’est que par le travail, l’entraide et la solidarité nationale que l’on va s’en sortir. Comme le font les autres pays touchés. Et non en descendant dans la rue, sans autre but, avoué ou non, que de profiter des premiers beaux jours.

En cela, la France est une fois de plus seule, comme au temps des 35 heures, qu’elle est la seule à avoir voulu, dans un moment de folie, imposer à ses entreprises, puis au secteur public, au grand dam de la concurrence ou de la notion de service de la fonction publique.

Mais le plus fou de la journée d’hier, comme toujours un grand succès syndical, c’est que l’on ne peut même pas lire de journal aujourd’hui à son sujet. Rien. Pas une ligne.

Les journaux ne sont pas parus aujourd’hui….suite à la grève !

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