Bulles, bulles…

juillet 31, 2008 on 3:18 | In Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Mohammed Yunus n’est pas n’importe qui. Il a reçu le prix Nobel pour avoir inventé le micro-crédit, des prêts de toutes petites sommes destinées à permettre aux plus pauvres de mettre en oeuvre des activités individuelles rentables tant pour eux que pour leurs communautés.

Que dit Mohammed Yunus? Que la mode du micro-crédit, aujourd’hui très « tendance », fait affluer vers ce segment très particulier de l’économie des masses exagérées de capitaux, et que cela va créer une bulle de même nature que celle des subprimes.

Voir le banquier des pauvres s’inquiéter qu’on leur prête trop d’argent n’est déjà pas banal. Comparer la situation des ultra-pauvres du Bangladesh à celle des propriétaires immobiliers américains, fussent-ils les moins riches d’entre eux, est paradoxal.

Sauf que la logique est imparable: dans les deux cas, trop de capitaux sont à la recherche de trop peu d’opportunités de prêts. Dans les deux cas, c’est le « bas du marché » vers lequel ces capitaux ce tournent qu’on encourage à emprunter, avec la culbute au bout de la route.

Finalement, ne serait-ce pas Mohammed Yunus, un homme qui sait résister à l’ivresse du succès et à l’appât du gain, qui devrait gérer la Federal Reserve ou Citigroup?
Mohammed Yunus

Promesses, promesses…

juillet 30, 2008 on 6:37 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermés

La Chine avait promis…

Elle avait promis de faire des efforts en matière de droits de l’Homme. Le Tibet n’en est pas une franche illustration.
Elle avait promis une absence totale de censure sur Internet pour les journalistes pendant les Jeux Olympiques. On sait maintenant qu’il n’est rien et n’en sera rien. On voit ce que valent les promesses chinoises, beaucoup plus promptes à se réaliser quand il s’agit de boycotter sociétés et investissements français

Oh, bien sûr, il est facile de se plaindre et de dauber sur le fait que les Chinois ne tiennent pas leurs promesses, parce que, notamment, c’est une cruelle dictature communiste.

La France, bien sûr, n’est ni une dictature, ni cruelle, ni communiste.

Tient-elle ses promesses pour autant? Il serait trop sévère de regarder en arrière les promesses des uns et des autres.

Plus amusant, quand Nicolas Sarkozy tient ses promesses en matière, par exemple, de libéralisation des 35h, ou de modernisation du contrat de travail, la gauche et les syndicats hurlent au charron, alors même que ces promesses de campagne ont été validées par le suffrage universel.

Comme si la gauche s’attendait à ce qu’un Président élu renonce à tout ce qui avait fait sa plate-forme électorale. Il faut dire, à sa décharge, que cela s’était passé souvent ainsi avec Mitterrand et Chirac. Et que la droite attendait de son côté que la gauche, élue en 1997 renonce à mettre en œuvre les 35h qu’elle avait annoncées.

Charles Pasqua avait même théorisé ce reniement en disant joliment que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »

Alors, franchement, vouloir que les Chinois, qui, on le rappelle, n’ont rien à voir avec nous, tiennent leurs promesses, cela fait de nous, tout simplement, des crédules.

Nous plaindrions-nous de notre propre crédulité?

Il y aurait bien sûr une autre explication, beaucoup plus rassurante. A savoir que personne ne croyait vraiment aux promesses chinoises, donc personne ne s’est trompé. Que le CIO et ses chers sponsors voulaient donner les Jeux à la Chine pour d’évidentes raisons de business, à savoir le gigantesque marché chinois. Et que les promesses avaient pour seule vocation de permettre d’habiller ce mercantilisme d’une modeste feuille de vigne, et de vêtir les marchands de soupe du CIO des idéaux humanistes du baron de Coubertin.

Mais maintenant la feuille de vigne est aussi fanée que les idéaux de Coubertin, l’argent est roi, et le CIO est nu…

Obamania – Obama est il Ulysse ?

juillet 27, 2008 on 5:52 | In Best of, Europe, France, International | 4 Comments

Obama, comme Ulysse, a fait un beau voyage.

Au cours de son périple, Ulysse rencontre le Cyclope Polyphème et devient le prisonnier de ce dernier dans sa grotte.

Après qu’Ulysse lui dit malicieusement que son nom est Personne, le grand voyageur lui crève un œil pour s’enfuir accroché au ventre d’une chèvre. Et lorsque les autres cyclopes demandent à celui qui est blessé comment se nomme son assaillant, la seule réponse qu’il peut donner est…Personne.

Le sénateur de l’Illinois, candidat du parti démocrate à l’élection présidentielle des Etats Unis, est rentré à la maison.

Ayant commencé sa tournée au Proche Orient, il a poursuivi son voyage en Europe, s’arrêtant tout d’abord à Berlin où il a fait un discours devant plus de 200.000 personnes.

Il est ensuite venu à Paris pour une visite éclair. Car s’il est resté relativement longtemps en Allemagne, et qu’il a pris le temps de rencontrer et le Premier Ministre anglais, Gordon Brown, puis son prédécesseur, Tony Blair, et enfin le représentant de l’opposition, David Cameron, à Paris il n’avait de rendez vous qu’avec Nicolas Sarkozy.

Car, qui aurait il pu rencontrer comme représentant de l’opposition française ?

François Hollande, le déclinant premier secrétaire du PS, qui sera remplacé en novembre ? Laurent Fabius, Premier Ministre du siècle dernier et opposant à l’Union Européenne ? Ségolène Royal, candidate défaite aux dernières élections présidentielles, et ouvertement favorable à Hillary Clinton, son ex-concurrente ? Bertrand Delanoë, maire de Paris ? Ou bien encore Dominique Strauss Kahn, Directeur Général du FMI, et en fonction à Washington ?

Devant l’embarras du choix, il n’a pas hésité.

Il s’est concerté avec celui qui représente le mieux l’opposition française, le PS, aujourd’hui.

Il a rencontré Personne.

Le losange et les trois enveloppes.

juillet 25, 2008 on 7:58 | In France | 6 Comments

Voici une petite histoire comme JusMurmurandi les aime.

Un Président d’entreprise est révoqué par le conseil d’administration et remplacé.

Au moment de la passation de pouvoirs, celui qui vient d’être remercié tend trois enveloppes à son successeur.

« Chaque fois que vous aurez de mauvais résultats à communiquer, ouvrez une enveloppe », lui conseille t il.

Six mois après son arrivée, le retournement espéré n’est pas (encore) là. Avant d’entrer dans la salle du conseil, il ouvre une enveloppe et en retire un petit bristol sur lequel est inscrit « Mettez cela sur le compte du prédécesseur ».

Et tandis qu’il commente les résultats qui sont en deçà des espoirs, il explique qu’à son arrivée les clients n’étaient plus visités, le moral des troupes était en berne, etc. etc.

Et le conseil lui renouvelle son mandat.

Six mois plus tard, toujours pas d’amélioration.

Un peu nerveux, il ouvre la seconde des trois enveloppes et en retire un bristol identique au premier sur lequel il est écrit « mettez cela sur le compte de la conjoncture ».

Au moment des explications, il justifie la non atteinte des résultats par la hausse des matières premières, la baisse du Dollar etc. etc.

Une seconde fois, son mandat est renouvelé.

Six mois plus tard, aucune reprise en vue.

Carrément inquiet, il ouvre la troisième et dernière enveloppe,où se trouve un bristol toujours de même format sur lequel se trouve le message suivant: « Préparez trois enveloppes ».

En écoutant Carlos Ghosn, Président de Renault qui explique qu’il faut se séparer de 5.000 salariés parce que la conjoncture est mauvaise, JusMurmurandi pense spontanément à cette petite histoire.

Car comment expliquer qu’il y a cinq mois de délai pour une Citroën C5 tandis que la mévente de sa rivale de chez Renault entraine l’arrêt d’une équipe à Sandouville?

Comment justifier que la clientèle féminine se détourne de la nouvelle Twingo, fade remplaçante d’un modèle débordant de charisme, tandis qu’elle se précipite sur la Fiat 500 ?

Si ce n’est parce que les Clients n’ont plus le même coup de coeur pour la gamme marquée du losange, dont le dessin ne plait plus autant.

Sans parler de ces modèles qui sont vieillissants comme l’Espace ou la Mégane, ou qui n’ont carrément jamais marché comme la Vel Satis.

Entre temps ce sont 5.000 salariés qui vont perdre leur emploi ou 5.000 emplois qui disparaîtront de l’hexagone.

M. Ghosn, peut être est il temps de tendre la troisième enveloppe au responsable du style chez Renault ?

Sinon, ce pourrait être vous qui en seriez le destinaire.

Quand Sarkozy paye pour Mitterrand !

juillet 25, 2008 on 5:48 | In France, Insolite | Commentaires fermés

Voilà une nouvelle à laquelle on ne s’attend pas, qui viendra certainement déranger les esprits chagrins et autres mitterrandolâtres.

Le 12 janvier 1997,  Jean-Edern Hallier rejoint la longue liste de ceux qui ont approché François Mitterrand de très près pendant sont double septennat et qui se sont brûlés les doigts ce faisant.

Car pour avoir fréquenté l’ancien Président de la République, il en connaissait aussi les secrets d’alcôve, y compris l’existence de la fille née hors mariage avec Anne Pingeot.

Et l’écrivain n’est pas homme facile et parle beaucoup, ce qui fair ombrage à François Mitterrand qui le rajoute sans hésiter à une longue liste de ceux dont il souhaite savoir les paroles qu’ils prononcent y compris au téléphone, au mépris de la loi (dont l’actrice Carole Bouquet par exemple…).

Il est vrai que sous Mitterrand la presse donneuse de leçons lui est acquise; et il se permet donc tant de choses qu’aujourd’hui on dénonce alors même qu’elles ne sont que fantasmes de quelques politiciens (politiciennes ?) en mal de visibilité.

Mais voilà, même douze ans après la mort du Président, et onze ans suivant la disparition de l’écrivain, la famille de Jean Edern Hallier a tenu a demander réparation pour le préjudice subi.

En 2005, au pénal, les poursuites des principaux acteurs s’achevaient sur des condamnations aussi légères que surprenantes, Gilles Ménage, l’écouteur en chef écopant de quelques mois avec sursis.

En revanche, au civil, ce n’est que le 18 mai dernier que le Tribunal Administratif a rendu son jugement, pour des faits qui rappelons le remontent au début des années 80….Et ce dernier a donc décidé d’indemniser le frère et les deux enfants de l’écrivain pour le préjudice subi.

70.000 Euro.

On n’a visiblement pas fini de payer pour les turpitudes de François Mitterrand.

JusMurmurandi, tout heureux de voir qu’il faut quasiment deux mois et demi à la presse pour informer ses lecteurs d’un jugement hautement emblématique, tend l’oreille pour écouter les commentaires de la rue de Solférino…

Le livre qui provoqua l’ire de Tonton.

Quand vous êtes à terre, ne comptez pas sur le CIO pour vous aider à vous relever

juillet 24, 2008 on 6:21 | In Incongruités, International | Commentaires fermés

Le CIO…en d’autres temps, on aurait dit…vaste programme pour qualifier le Comité International Olympique.

Souvent soupçonnés de maleversations, quelques fois condamnés, ses membres viennent de s’illustrer à l’aube des prochains jeux chinois.

Alors qu’il y a un pays qui est particulièrement meurtri après des années de guerre injuste et sanglante (on parle de plus d’un million de victimes civiles), l’Irak, le peuple irakien vient de se voir privé de participation aux JO de Pékin.

Pour de sombres histoires de politique pour ne pas dire tripatouillages.

Comme si le CIO devait se refaire une virginité en excluant précisément l’Irak.

Il n’y avait que quatre athlètes attendus.

Alors que le Président du CIO déclarait par ailleurs « qu’il n’avait pas honte de dire qu’il y a de l’argent dans le sport », phrase ô combien sibylline, on les attendra en vain.

M. Rogge, Bagdad vous embrasse.

Karadzic contre Betancourt ?

juillet 22, 2008 on 4:03 | In France | Commentaires fermés

Quel rapport direz-vous?

L’une est une femme, l’autre un homme. L’une vient d’être libérée, l’autre d’être emprisonné.

Mais, en fait, celle qui vient d’être libérée n’était pas en prison, tandis que celui qui vient d’être emprisonné n’était pas en liberté.

La captivité de l’une a duré 6 ans. La cavale de l’autre, 12 ans, soit le double.

JusMurmurandi ne peut écouter Ingrid Betancourt sans émotion et admiration. Ni Radovan Karadzic sans émotion et répulsion.

Tant qu’à faire, au lieu d’un procès long, compliqué et coûteux (on sait ce qu’il en a été avec Slobodan Milosevic, le maître à penser de Karadzic, mort en prison avant que le tribunal de rendre un quelconque arrêt), pourquoi ne pas simplement confier Karadzic aux FARC pour prendre la place encore chaude d’Ingrid Betancourt? Comme ça ils le garderont enchainé pendant des années, et çà ne coûtera rien à personne.

Karadzic à la place de Betancourt chez les FARC. Ils se méritent bien.

Radovan Karadzic

Ingrid Betancourt

Bonjour, c’est Jack !

juillet 21, 2008 on 8:57 | In France, Incongruités | 3 Comments

JusMurmurandi aime beaucoup Laurent Gerra, dont l’un des personnages fétiches n’est autre que Jack Lang.

Et d’une certaine façon, Jack Lang est le fétiche de nombreuses autres personnes aujourd’hui.

En effet, la modification de la Constitution souhaitée par le Président de la République a finalement été votée par le Congrès aujourd’hui.

Le Congrès qui réunit les députés de l’assemblée nationale et les sénateurs…du sénat a donc voté en faveur de la 24ème réforme de la Constitution, à la majorité qualifiée plus une voix.

Majorité qualifiée, cela signifie 60% des voix. Pour faire taire ceux qui disent que cela a été voté d’une courte voix. Par comparaison, ce sont sept pour cent de plus que les 53% obtenus par Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007 face à Ségolène Royal.

Les Français eux ne s’y sont pas trompés si l’on en croit les sondages qui les donnent favorables à 86% à cette réforme.

Bref, JusMurmurandi ne va pas s’attarder aux élucubrations des différents perdants (autrement dit les membres du PS), qui l’ont bien mauvaise ce soir.

Il nous suffit de citer à nouveau Laurent Gerra, qui, pour marquer le succès de Jack et de ses idées de ménestrel, n’hésite pas à dire « C’est chié, non ? »

Plus jamais d’otages ?

juillet 20, 2008 on 8:47 | In France | Commentaires fermés

La situation de l’usine GoodYear d’Amiens est hélas l’illustration tragique du décalage qui existe entre les syndicats français d’influence marxiste comme la CGT, et les réalités du marché.

Contexte. L’usine d’Amiens coute trop cher au groupe américain qui cherche à négocier un accord avec les salariés afin que l’on arrive à un temps de travail de 4 fois huit heures.

Si dans un premier temps les salariés rejettent les propositions de la direction du site, le dernier référendum organisé donne comme résultat 72% de salariés favorables à cette nouvelle organisation du temps de travail.

Tout se termine bien ?

Hélas non. La CGT, qui est le syndicat majoritaire, refuse cette organisation.

Raison invoquée : le référendum a été voté par l’ensemble des salariés de l’usine alors que ceux concernés par ces nouveaux horaires y seraient opposés; et le code du travail français reconnait au syndicat majoritaire la faculté de dénoncer un accord de ce type, nonobstant le référendum qui a eu lieu quelques jours auparavant. En bref, la CGT refuse la démocratie, pour ensuite dénoncer le chantage de la direction.

Conséquence: 402 emplois supprimés et annulation des investissements prévus qui iront dans un autre site, hors de France. Et menace sur les emplois restants.

Merci à la CGT de soutenir les emplois industriels français. Il est vrai que la France en compte déjà trop.

Et alors que l’on manifeste aujourd’hui à Paris pour soutenir les otages colombiens, on peut se demander quand enfin les salariés français pourront bénéficier d’une vraie démocratie au travail, au vu de prises d’otages syndicales de ce type.

La loi du plus fort!

juillet 17, 2008 on 6:58 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

La Presse s’émeut, car un périodique, Auto-Plus, a été perquisitionné et un de ses journalistes mis en garde à vue pour avoir diffusé des photos secrètes des futurs modèles Renault.

L’argumentation est simple: la protection des sources journalistiques est un pilier de la liberté de la Presse. En l’espèce, la perquisition, la saisie de matériel (ordinateurs entre autres) et la garde à vue sont autant d’atteintes à cette liberté.

L’argumentation de l’autre partie est aussi simple: la diffusion de ces images est préjudiciable à Renault, car elle informe ses concurrents de projets encore secrets. L’employé de Renault qui fournit ces images à Auto-Plus viole son obligation de confidentialité. Et Auto-Plus sait que ces images lui sont cédées de manière illégale. La liberté de la Presse n’excuse pas tout et notamment quand source et journaliste savent être dans l’illégalité, sans que le but de l’opération, à savoir la diffusion de photos avant tout le monde, permette de mettre en avant l’intérêt général.

Sans rentrer dans les mérites de l’une et l’autre argumentations, force est de constater qu’en France aujourd’hui, la respect de la loi n’a plus beaucoup de partisans.

Les partisans de José Bové fauchent et détruisent au nom du principe de précaution, alors même que cela viole la loi sur la propriété privée

Les PV d’auditions de tous les gardés à vue sont publiés dans la presse dès lors que leur contenu est un tant soit peu intéressant ou croustillant. Cela viole la loi sur le secret de l’instruction.

Les photos des nouvelles Renault (et Peugeot et Citroën bien sûr) sont publiées grâce à des fuites illégales.

Quand Nicolas Sarkozy signe le décret d’extradition de Marina Petrella, condamnée en Italie pour terrorisme, il ne fait qu’appliquer la loi, même si cela chagrine les beaux esprits, la Presse et la gauche (il y a recoupement entre ces 3 microcosmes).

Plus même, quand Nicolas Sarkozy attaque en justice le Nouvel Observateur qui a publié sous la signature d’Airy Routier un SMS prétendument envoyé par lui à sa femme Cecilia, la Société des Rédacteurs du magazine parle de « coup de force ». Non, ce n’est pas un coup de force, mais un coup de droit, tout simplement. Un coup de droit sans lequel jamais le Nouvel Observateur n’aurait reconnu que cet article était aussi bidon que le SMS. Le public dont la Presse pense qu’il a le droit de connaître par avance les nouveaux modèles Renault a-t-il peut-être aussi le droit de savoir qu’on lui sert des « informations » bidonnées?

Alors, droit de savoir quand c’est la Presse qui publie, mais pas de droit de savoir quand la Presse bidonne? JusMurmurandi se demande quel rapport cela a avec la loi.

C’est pourtant simple. Cela s’appelle la loi du plus fort.

Le rire de la baleine

juillet 15, 2008 on 7:31 | In Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Les pêcheurs nippons, parmi les derniers à s’adonner à la pêche à la baleine, officiellement pour effectuer des « recherches », mais en fait parce que sa chair est particulièrement recherchée sur l’archipel, sont en grève.

Au risque de mettre en danger ces mammifères, en voie d’extinction.

Pour l’instant, les baleines peuvent souffler.

baleine

Ce qui nous amène à notre deuxième sujet.

Car chacun sait que l’on peut aussi rire comme une baleine.

C’est ce que fait JusMurmurandi en écoutant les dernières déclarations (élucubrations?) de Ségolène Royal.

A commencer lorsqu’elle dénonce « l’intolérable épreuve infligée à tous les Français et à nos forces armées républicaines contraintes de défiler devant la présence inadmissible de Bachar al-Assad, présent à la tribune officielle du 14 juillet, jour de fête pour les libertés républicaines».

Après moult recherches, JusMurmurandi n’a trouvé aucune prise de position de Madame Royal lorsque la France dirigée par François Mitterrand accueillit Castro ou Jaruzelski. Ni aucun prisonnier politique libéré ou contrat signé avec des entreprises françaises lors de ces visites.

Mais le clou, c’est lorsqu’elle déclare qu’il faut récupérer la moitié des profits de Total.

C’est une absurdité totale.

Sur quel fondement le fisc pourrait il prélever la moitié d’une entreprise plutôt que d’une autre?

En fait, Total, comme toutes les multinationales, paye ses impôts dans chaque pays où il génère des profits. Ce qui veut dire, pour Total, largement en dehors de France, où, comme chacun sait sauf Ségolène Royal, il n’y pas foule de puits de pétrole, mais beaucoup de frais vu que Total y a son siège et beaucoup de personnel dont son équipe de direction. Ségolène voudrait-elle donc nous refaire le coup de DSK qui voulait taxer les Français résidant à l’étranger, au mépris de toutes les conventions fiscales et traités signés par tous les pays y compris la France?

Ceci encouragerait ses dirigeants à aller délocaliser Total fiscalement, pour défendre les intérêts de ses actionnaires privés.

Avec de telles déclarations, nul doute que le PS doit avoir hâte de lui trouver un successeur; car en proférant des énormités aussi grosses qu’une baleine, Ségolène Royal est assurément… irremplaçable.

La cuiller de Sarko

juillet 14, 2008 on 4:12 | In France | Commentaires fermés

Le proverbe dit que qui veut dîner avec la Diable doit user d’une longue cuiller. Bachar El-Assad n’est pas le Diable, mais quand même quelqu’un de guère recommandable. Fallait-il donc l’inviter à Paris et le faire assister au défilé du 14 juillet, lui dont le père et prédécesseur fit (entre autres) assassiner l’Ambassadeur de France Louis Delamare? Lui dont le régime soutient le Hizbollah libanais, ce pauvre Liban où ont péri sous les bombes des fanatiques islamistes pro-syriens 58 paras français, doit-il voir les compagnons de ses victimes lui rendre les honneurs?

Il va sans dire que toute l’opposition à Sarkozy s’en est donné à coeur joie sur ce thème, et en a fait des tonnes dans le registre du « il n’est quand même pas fréquentable ». Après Khadafi, El-Assad, décidément, Sarko n’aurait-il aucune fierté? Et il va même aller en Chine pour inaugurer les Jeux Olympiques. Ah non vraiment, Sarko n’est pas digne d’être Président! Il faut dire que c’est tellement facile de jouer les bonnes et belles âmes quand on n’a qu’à critiquer, alors que le Président, lui, doit gérer le pays et les réalités, parfois amères, de la politique internationale.

C’est oublier un peu vite ce qui se passe vraiment. Le défilé du 14 juillet se déroule le lendemain de la clôture du premier sommet de l’Union pour la Méditerranée. Un concept défendu par le seul Nicolas Sarkozy, envers et contre tous. Contre les pays riverains qui n’en veulent pas. Contre Bruxelles, qui y voit une menace contre l’Union Européenne, contre les Allemands qui se sentent exclus. Contre les Américains, qui sont contre tout ce qu’ils ne contrôlent pas.

Eh pourtant, ce sommet a eu lieu, et presque tous les chefs d’Etat étaient là. Et notamment, à la même table, JusMurmurandi a noté la présence, pourtant réputée impossible au milieu de tant de chefs d’Etats arabes, de l’israélien Olmert. A la même table qu’El Assad, justement, alors que, techniquement, l’état de guerre perdure entre Israël et la Syrie. Une présence commune sans précédent. En diplomatie, une manière de miracle.

Alors, cela valait-il la peine de recevoir l’affreux syrien, si cela a permis d’avoir un Président au Liban et de l’asseoir à une table commune avec son homologue israélien?

JusMurmurandi a bien noté que, pour éviter toute provocation, Ehud Olmert était assis entre l’italien Berlusconi et le grec Caramanlis, bien loin des chefs d’Etat algérien, tunisien ou justement syrien.

C’est dire si les cuillers de Nicolas Sarkozy et Ehud Olmert avaient les moyens d’être bien longues.

La gauche devrait méditer sur le fait que cet ustensile si utile sert aussi à l’expression « cuiller de bois », utilisé en sport pour désigner une équipe qui a ramassé une raclée. Comme d’avoir perdu 3 élections présidentielles et 2 législatives consécutives, par exemple.

Qui connaît Bernard Tapie?

juillet 14, 2008 on 1:53 | In Best of, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Qui se souvient de Bernard Tapie? L’homme d’affaires français le plus flamboyant des années 80-90. Le champion de la reprise d’affaires en difficulté (Testut, Terraillon, La Vie Claire, Wonder, enfin Adidas). Un homme dont l’équipe cycliste (La Vie Claire) gagne le Tour de France avec Bernard Hinault, et dont le club de football (l’OM) gagne la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. Un homme si irrésistible que la télévision lui offre des soirées de prime time pour donner aux Français le goût d’entreprendre, et que François Mitterrand et Pierre Bérégovoy lui offrent un fauteuil de ministre.

Mais il y a d’autres raisons aussi de se souvenir de Bernard Tapie. Les entreprises qu’il a reprises n’ont pas prospéré, c’est le moins qu’on puisse dire, sauf quand elles ont été redressées par d’autres. Sa holding, Bernard Tapie Finance, a coulé. Il a été condamné pour avoir participé à des trucages de matches de football. Il a écopé d’une énorme ardoise fiscale qui l’a plongé en faillite personnelle. Il a connu le carré VIP de la prison de la Santé après les lambris dorés de l’Elysée.

Sauf que, dernier avatar de la singulière histoire de ce singulier personnage, il vient de gagner son procès contre le Crédit Lyonnais, ou plutôt la structure d’Etat qui gère tant bien que mal les restes des aventures scabreuses du Crédit Lyonnais, banque française dont le scandale faisait référence jusqu’à l’entrée en scène tonitruante du duo tragi-comique Bouton/Kerviel.

De quoi s’agit-il? Bernard Tapie, négociateur extraordinaire, avait réussi à convaincre les actionnaires de la célèbre marque sports Adidas de la lui céder. Ce qu’il finance grâce à un prêt du Crédit Lyonnais. Mais Adidas va mal, et le redressement promis par Tapie n’arrive pas, ce qui le met dans l’incapacité de rembourser comme convenu la banque prêteuse. Laquelle banque l’oblige, sous peine de faillite, à vendre Adidas. Un acheteur se présente, l’affaire est conclue, et la banque est pour partie remboursée.

Sauf que. Sauf que l’acheteur qui se présente, c’est la banque elle-même, affublée de quelques faux nez issus de paradis fiscaux. Laquelle banque se retourne et revend fort peu de temps après la même société Adidas au redresseur d’entreprise Robert Louis-Dreyfus. Mais elle la revend beaucoup plus cher, faisant au passage une jolie plus-value. Et Robert Louis-Dreyfus mène un redressement exemplaire d’Adidas, laquelle vaut aujourd’hui une fortune.

Et Tapie, sans vergogne, explique que, si tout s’était déroulé comme il l’avait prévu, cette fortune devait lui revenir. Oubliant au passage de mentionner, par pudeur sans doute, les prêts non remboursés, les amendes fiscales, les matches truqués, les mois de prison et toutes les casseroles qu’il a accumulées. Dont on peut penser qu’elles avaient largement de quoi l’empêcher de mener à bien quoi que ce soit.

Oui mais voilà, la justice a tranché. Le Crédit Lyonnais, en oubliant au passage de mentionner, par pudeur sans doute, à Bernard Tapie qu’elle se vendait Adidas à elle-même, a commis une faute. Faute qui va coûter aujourd’hui 285 millions d’euros à l’Etat et au contribuable, et renflouer Bernard Tapie. Il est à noter que l’Etat a déjà refusé dans le passé de transiger avec Tapie, qui y était prêt, sur des montants bien moins élevés…

Cette histoire a 2 morales, toutes 2 immorales.

La première est que, comme toujours en France, l’ardoise finit au pied du Cocu Magnifique, j’ai nommé le contribuable. Car qui le défend, lui, contre la cascade de décisions lamentablement mal avisées qui ont conduit à devoir payer le maximum?

La seconde, c’est que si, comme Bernard Tapie, vous vous êtes mis en difficulté par vos manœuvres pas jolie-jolies, il vous reste une solution pour vous en sortir en sentant la rose et le jasmin. Trouvez plus voyou que vous. Sa propre turpitude efface la vôtre, et, de voyou, vous devenez un sauveur, vous savez, comme ces chiens de montagne avec leur tonnelet de rhum qui sauvent les randonneurs et skieurs en détresse. Comment les appelle-t’on déjà, ces sauveteurs?

Ah oui, des Saint-Bernard…

Bernard Tapie

Le mythe de l’égalité

juillet 12, 2008 on 3:05 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Liberté, Egalité, Fraternité. 3 mots qui définissent la République Française sur les frontons de ses bâtiments. N’y figurent pas beaucoup d’autres mots, tels « intégration », ou « identité ». Ce qui fait que, quand le Conseil d’Etat refuse la nationalité française à une femme marocaine au motif que son port de la burqa constitue un « défaut d’intégration », il faut lire plus avant l’arrêt, qui indique que ceci contredit le principe d’égalité des sexes.

Ainsi donc, la liberté de porter la burqa s’oppose à l’égalité des sexes. Bon appétit aux juristes qui voudraient démêler ce sac de nœuds, si la femme en question voulait faire appel sur ce terrain.

Autre sujet, si le Conseil d’Etat refuse la nationalité française à une demanderesse, pourquoi le port de la burqa est-il autorisé à toutes les Françaises, mais pas à celles qui ne le sont pas mais veulent le devenir? Y aurait-il un droit pour celles qui sont au-dedans de la communauté nationale, mais pas pour celles qui sont au dehors? Où donc est l’égalité là-dedans?

Poussant plus loin la question, JusMurmurandi ne peut que se demander ce qui se serait passé si la femme, au lieu d’être Marocaine, avait une nationalité de l’Union Européenne. Car alors elle eût pu s’appuyer sur le droit communautaire pour exiger les mêmes droits qu’une Française.

On voit bien que que le sujet de l’Egalité contient plus de nœuds que la funeste tête de la Gorgone Méduse ne comptait de serpents.

Mais il est intéressant de rapprocher ce débat des positions d’un certaine partie de la classe politique française, à savoir la gauche.

Car c’est la gauche qui s’enorgueillit de soutenir les populations « opprimées », les sans-papiers, les sans-droits, les immigrés illégaux, et de réclamer toujours plus d’égalité. Notamment l’égalité par l’intervention de l’Etat pour soutenir les faibles, d’un Etat qui prendrait aux riches par l’impôt tout ce qui aurait pu faire d’eux des riches, et en fait, à la place d’être riches, des égaux.

Il est piquant de montrer que la gauche, en se faisant ainsi le champion de l’intégration, est en fait en train de mettre à mal l’égalité (cf le jugement « burquesque »). Et qu’en demandant l’égalité sociale et fiscale, elle combat la liberté (notamment celle d’être riche et de gagner plus).

Et cette gauche est incroyablement mal à l’aise avec le jugement en question, car il lui faut à la fois soutenir l’intégration des étrangers, le respect des différences, la liberté, mais aussi non seulement l’égalité homme-femme et surtout la sacro-sainte laïcité. Bon appétit!

Il ne manquerait plus que de voir les riches demander à la gauche le respect de leurs pratiques (caviar, champagne, cigares, tableaux de maîtres, chevaux de courses, bateaux à Saint Trop’, grosses bagnoles, de préférence des 4X4 à vitre fumées garés chez M. Delanoë) au titre du respect de leurs pratiques culturelles identitaires, même si elles sont (hélas?) « minoritaires ».

JusMurmurandi n’aurait pas fini de rire

Des femmes libres et égales?

Quand ADP ferait mieux de…s’écraser

juillet 10, 2008 on 7:47 | In Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Même si elle fait l’actualité avec des débordements qui sont aussi exagérés qu’ils en deviennent insignifiants, JusMurmurandi ne va prendre le célèbre « gagnant, gagnant » de Ségolène Royal à contrepied dans cet article.

Mais plutôt penser une fois de plus aux vacanciers qui prennent l’avion pour partir en vacances, tandis que la Cour des Comptes publie un rapport accablant sur Aéroports de Paris.

Pour commencer, avant d’entrer dans certains détails croustillants du rapport, le cabinet JDPA classe Orly et Roissy CDG respectivement 66ème et 68 ème sur les 76 principaux aéroports internationaux que compte la planète.

La bonne nouvelle, c’est bien entendu que le potentiel d’amélioration est quasiment illimité, face à cette calamiteuse performance….Mais quelle claque, quelle humiliation alors que la France occupe le premier rang au monde pour le nombre de visiteurs étrangers.

Comme le note la Cour, « les hausses tarifaires consenties par l’Etat sur les redevances payées par les passagers n’ont pas eu comme contrepartie une amélioration suffisante de la qualité de service »; en clair les passagers n’en ont pas pour leur argent tandis qu’assis sur son monopole, ADP continue d’augmenter ses tarifs, sans contrepartie pour ses clients (désolé, le mot « usager » ne fait pas partie du vocabulaire de JusMurmurandi).

Continuons; « En matière de qualité de service, les objectifs poursuivis devraient être plus exigeants »; en d’autres termes, on ressent une fois de plus l’effet pervers du monopole aéroportuaire.

Bref, c’est un zéro pointé pour la première porte d’entrée de la France, comme JusMurmurandi a maintes fois eu l’occasion de le dire.

Car chercher un point de croissance, c’est aussi sanctionner ceux qui ne fournissent pas les efforts nécessaires alors qu’ils sont en position privilégiée pour y contribuer.

Déclarer que « Le monde entier est notre invité », c’est bien. Mais pour qu’il continue d’accepter notre invitation, il faut avant tout qu’il ait toujours envie de venir.

Si ADP ne revoit pas sa copie, c’est la France qui risque de se voir poser un lapin par ses invités. Et de voir ses ambitions…s’effondrer comme en d’autres temps l’aérogare E.

adp aerogare E

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