Donner du temps au temps

novembre 30, 2012 on 6:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ouf !

Il était temps, nous étions arrivés à saturation.

Les média ne parlaient que de cela, la chambre d’enregistrement qu’est le CSA menaçait même de taper sur la table.

La bataille de cour de récréation, toujours pas terminée par ailleurs, monopolisait l’attention des journalistes, qui ont ainsi eu une trève dans leur démontage de l’idole Hollande pourtant porté aux nues face à « l’insupportable » Sarkozy il y a encore quelques mois.

JusMurmurandi se réjouit, d’une certaine façon, que cette guéguerre ait lieu maintenant.

Cela aura des conséquences certes, un peu comme la bataille des grosboutistes et des petitboutistes pour savoir par quel bout manger les oeufs à la coque. Ou encore comme celle des O’Hara et des O’Timmins dans Lucky Luke ainsi que le faisait remarquer un journaliste.

Parce que le timing est le meilleur possible.

Nous sommes encore loin des échéances électorales, et comme nous le disions dans un précédent billet, nous aurons (presque) tous oublié les noms d’oiseau etc dans quelques mois.

Entre temps, il était quasi inévitable que ce combat ait lieu, Sarkozy parti.

Personne ne résiste à l’odeur du pouvoir, du maroquin. Et Copé n’ayant pas eu l’intelligence de se mettre de côté pour le temps de la campagne UMP, toutes les imaginations fertiles se sont mises en marche pour supposer ce qui semble s’être réalisé, à savoir la confusion entre les finances du parti, et celles de sa campagne personnelle, confirmé par la démission du directeur financier du parti.

JusMurmurandi souffle donc ce soir, en entendant le nom de DSK et sa petite aventure new yorkaise remet les turpitudes du PS sur l’avant scène.

Il est vrai que nous sommes un peu tristes, une semaine tellement riches en « succès » gouvernementaux ayant été mise sous le boisseau.

La perte du tripe A, le faux pas du prof d’allemand qui nous sert de premier ministre lors de son passage en Allemagne (« furchtbar » au lieu de « fruchtbar », épouvantable au lieu de fructueux pour qualifier la relation franco allemande…), le faux pas du président sur les obligations ou non des maires pour les mariages homosexuels (prestement suivi d’un accueil de LGBT à l’Elysée, pour montrer son allégeance) ou encore le chômage qui monte, qui monte, qui monte, comme la petite bête.

Pour peu, on se souviendrait du « flot qui monte », envoyé à la figure de Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé de 1981 avec François Mitterrand. Pensez, plus d’augmentation en six mois que pendant les 24 derniers mois du mandat de Sarkozy.

Et les mêmes crétins qui fanfaronnaient que la modestie des taux d’intérêt payés pour rémunérer la dette de l’Etat il y a trois mois était à mettre à l’actif de la nouvelle majorité nous ressortent maintenant Sarko pour justifier la baisse de la notation. Vous avez dit ridicule ???

Donc ne désespérons pas, ces quelques gaffes ratées ne sont que quelques perles isolées dans un océan d’incompétence, d’ignorance et d’arrogance.

Les Français le comprennent bien.

Suivez les sondages, ils parlent mieux que tous les journalistes réunis.

Seulement trente pour cent des Français satisfaits du premier ministre, et 8% des électeurs qui se mordent les doigts d’avoir voté Flanby.

Fermez le ban.

 

 

Mittal et Free, même combat?

novembre 30, 2012 on 8:43 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quel rapport peut-il y avoir entre un vieux site d’une « vieille industrie »  et ce « joyau » des nouvelles technologies et du marketing moderne?

Faut-il nationaliser Mittal à Florange? La question est brûlante. Certes, Mittal n’a tenu aucune des promesses qu’il a faites quand il a été autorisé à racheter Arcelor. Certes des licenciements partout quand lui et sa famille vivent comme d’incroyables satrapes (il a racheté la propriété la plus chère jamais vendue à Londres, et l’a redécorée avec du marbre d’Inde, ce qui fait qu’on appelle maintenant cette maison le Taj Mittal), cela fait tache.

Mais un Gouvernement ne doit agir ni sous la pression de l’opinion publique, ni par détestation d’un chef d’entreprise peu recommandable. Or il y a un « détail » dont personne ne parle dans le dossier Florange. Les deux haut-fourneaux sont arrêtés, mais pas la filière froide, qui produit des tôles d’acier de haut de gamme pour l’industrie automobile allemande. Partie froide, que Mittal en veut pas vendre.

Mais, si la partie chaude est arrêtée, mais pas la partie froide, cela veut dire que Mittal approvisionne Florange à partir d’autres hauts-fourneaux. En l’occurrence, ceux de Dunkerque, mieux placés et donc moins chers.

Ce qui veut dire que si l’Etat nationalise Florange pour redémarrer les hauts-fourneaux et réalimenter à partir de là la partie froide, même à supposer que tout se passe bien, et que le fameux repreneur de Montebourg arrive avec ses 400 millions, c’est Dunkerque qui va perdre un débouché. Parce qu’au bout du bout, il se vend moins de voitures en Europe, et il y a donc besoin de moins d’acier, et de hauts-fourneaux…

Redémarrer des hauts-fourneaux dans un métier en surcapacité, est-ce donc une bonne idée? Et que dira-t-on aux futurs licenciés de Dunkerque? Qu’on va nationaliser aussi leur aciérie?

La même chose s’est passée dans la téléphonie mobile. Free a eu une 4e licence. Joie des pouvoirs publics quand Free embauche. Joie des consommateurs quand les prix baissent. Joie de Free quand leur marketing ultra-agressif leur rapporte plus de 4 millions de clients.

Et que dire des 856 emplois nets supprimés chez SFR?  Qu’il faut nationaliser SFR?

Et Pétroplus, dont personne ne veut, parce que c’est une machine à perdre de l’argent, mais pas plus que le hauts-fourneaux de Florange, faut-il la nationaliser aussi?

Que dira-t-on aux cheminots quand l’ouverture de la concurrence ferroviaire fera perdre des parts de marché à la SNCF, qui en a aujourd’hui le monopole, ce qui entraînera des pertes d’emploi? Qu’il faut nationaliser la SNCF? Ah non, ce n’est pas possible. Elle l’est déjà.

La question de la nationalisation de Mittal est donc très simple, et n’a rien à voir avec de la politique. Tant que les européens ne rachèteront pas davantage de voitures, ce dont M. Delanoë et Mme Duflot font tout pour les décourager, la demande d’acier ne repartira pas, et les hauts-fourneaux les moins compétitifs resteront à l’arrêt. Et toute idée de les redémarrer est à peu près aussi intelligente que d’accorder une 5e licence de téléphonie mobile…

Pas de mémoire, donc pas de casse…

novembre 27, 2012 on 7:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Sont-ils devenus fous? Cette question, bien sûr, concerne François Fillon et Jean-François Copé, qui s’étripent sur la place publique. Pourtant, les conséquences de ce jeu de massacre sont, elles aussi étalées dans toute la presse: militants au mieux perdus, au pire écoeurés, sympathisants dégoûtés, les deux adversaires, déconsidérés, la gauche ravie.

Alors, sont-ils devenus fous? Non, simplement, ils ont compris ce que le grand public, lui, n’a pas encore intégré. Dans notre monde, où l’information est instantanée, où les media Internet diffusent à une vitesse sans précédent, tout devient très vite obsolète, puis est noyé dans le flot de ce que l’Histoire a englouti sans en garder la trace, sauf pour quelques historiens que personne ne lit, en encore moins ne suit.

Qui se souvenait en 1981 que François Mitterrand avait organisé contre lui-même un faux attentat dit de l’Observatoire, un acte déshonorant, donc théoriquement disqualifiant? Qui se souvenait en 1995 que Chirac avait lancé contre une bonne partie de sa propre famille politique, la droite, un brûlot appelé « appel de Cochin », et que le RPR de 1981 avait fait voter pas très discrètement pour François Mitterrand pour faire battre Giscard? Qui, plus récemment, se souvenait de la nullité de la carrière politique de François Hollande, de son triste passage à al tête du PS pendant 12 ans, ou du fait qu’au PS Martine Aubry soit devenue premier secrétaire alors que les électeurs avaient choisi Ségolène Royal?

Y a-t-il un seul exemple d’une personnalité politique française qui se soit trouvée empêchée de poursuivre sa carrière parce que son passé était un boulet irrémédiable? Oublie-t-on que tel homme politique qui donne aujourd’hui des leçons de morale à François Fillon sur les plateaux de télévision a fait de la prison pour avoir quelque peu confondu les finances de sa ville avec ses finances privées? Et que ses électeurs lui ont pardonné dès la fin de sa peine, lu permettant de passer rapidement de la nourriture de l’Administration Pénitentiaire à l’or des palais de la République? Et ce n’est pas un cas unique, bien au contraire. Mais c’est une singularité française, où ni l’échec ni le déshonneur ne sont disqualifiants, contrairement à l’usage dans de nombreux autres pays.

Donc Jean-François Copé et François Fillon ne sont pas devenus fous. Ils savent simplement ce que nous devrions tous savoir. Les électeurs n’ont pas de mémoire. D’ailleurs, qui peut imaginer qu’en 2017 un électeur de droite, qui a subi (le mot est faible) Hollande pendant 5 ans refuse de voter sur le candidat de droite au motif qu’il se serait livré 5 ans avant à un épisode puéril de bac à sable? La perspective de ratatiner Hollande et de se débarrasser de ce Président qui élève l’inconsistance au niveau d’un art majeur ne vaut-elle pas le pardon de Copé si l’on est filloniste, ou de Fillon si l’on est copéiste?

C’est si évident qu’on peut même se demander s’ils ne se sont pas dit, consciemment ou non, que, comme trois des quatre derniers Présidents français avaient survécu à de pareils épisodes lamentables, c’était probablement une bonne idée de faire de même, pour finir comme eux, à l’Elysée?

A fronts renversés…

novembre 26, 2012 on 9:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président | Commentaires fermés

Un gouvernement qui veut passer en force contre des écolos sur un projet de nouvel aéroport. Un ministre qui fait de grands moulinets de bras contre la fermeture d’un site industriel qu’il ne peut empêcher. La notation financière de la France déclassée par une agence de notation. Quoi de plus banal dans une semaine de pouvoir sarkozyen?

Dans le même temps, au lieu de s’engouffrer dans ces brèches béantes, le principal parti d’opposition se fourvoie et se vautre dans des querelles de pouvoir personnel et d’appareil, dans un vacarme de  noms d’oiseau et d’accusations réciproques de fraude. Quoi de plus banal après une élection au PS?

Sauf que là, c’est l’inverse. C’est le pouvoir socialiste qui se conduit comme des sarkozyens, et les chefs de l’UMP qui se déchirent comme des éléphants socialistes.

Manifestement ce qui sépare la majorité et l’opposition sur le plan politique n’est pas si évident sur tous les plans…..

A mourir de rire

novembre 23, 2012 on 9:09 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cette semaine, les militants UMP ont de quoi grogner: leur favori n’a pas gagné (euphémisme!). Les sympathisants UMP ont de quoi pleurer: les militants UMP ont fracassé leur parti. Ils l’ont réduit à l’état où en est le PS depuis 20 ans, avec haines recuites, scrutins volés, etc. C’est dire!

Il y a des grands gagnants dans l’histoire, ce sont ceux qui voulaient être candidats et n’ont pas eu les parrainages requis: Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Nathalie Kociuszko-Morizet, entre autres. Quelle chance de s’être trouvé à l’écart de ce jeu de massacre, qui invalide définitivement les deux crocodiles  exclusivement occupés à s’entre-dévorer!

Mais cette semaine, c’est aussi l’occasion de rire, même si l’actualité est sérieuse.

Le mariage dit « pour tous » divise, alors François Hollande lâche du lest devant des maires qui n’ont aucune envie de célébrer des mariages qui les heurtent. Il leur dit en plein discours devant l’Association des Maires de France qu’ils auront une clause de conscience, ce qui est couramment pratiqué et admis. Scandale des associations de gays, lesbiennes, transgenres et autres soutiens du projet, qui crient au reniement et exigent d’être reçus immédiatement par le Chef de l’Etat. Et l’Elysée s’exécute! Immédiatement! Et pas seulement un peu, puisque la « nouvelle » position de François Hollande est qu’il n’y aura pas de clause de conscience. Les maires et leurs adjoints seront obligés de célébrer des mariages avec des mariés de même sexe que cela leur plaise ou non!

Inutile de dire qu’un tel revirement d’un revirement fait tache et nourrit l’image de faiblesse du leadership de Moi Président. Quant aux maires, ils doivent se sentir comme des médecins que la loi voudrait forcer à pratiquer des avortements au motif que c’est légal.

Autre sujet dont la presse et la gauche faisaient leurs choux gras: l’audition et la probable mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans l’affaire Bettencourt. En d’autres termes, il aurait fait pression sur une vieille dame malade et affaiblie pour lui soutirer de l’argent. Le juge, nommé Gentil, ça ne s’invente pas, avait bien préparé son affaire, puisqu’il comptait confronter l’ex-Président à des mensonges sur son emploi du temps, ayant trouvé des preuves de plus de rencontres avec la milliardaire et sa famille qu’il n’en avait reconnu, rencontres qui se situaient comme par hasard au moment où avaient lieu des retraits importants de liquide du compte suisse de la vieille dame.

Manque de chance, quand l’agenda présidentiel porte la mention « Betancourt », ce n’est pas « Bettencourt » grevé d’une faute d’orthographe comme le croit le juge, c’est bien de Betancourt qu’il s’agit. C’est-à-dire d’une femme mondialement connue, de double nationalité franco-colombienne, retenue en otage par des terroristes marxistes depuis des mois, et qu’il est du devoir des autorités françaises de faire tenter de libérer, ce qui arrivera d’ailleurs.

Bettencourt et Betancourt. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant ri.

l’UMP. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant pleuré.

La folie des fermiers généraux

novembre 19, 2012 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des fermiers généraux, ces figures parmi les plus détestées par les Français, et que la Révolution a éliminés sans pitié? Leur crime? Lever l’impôt sans mesure, comme ils en avaient le droit, l’ayant acheté au Roi. Et accumulé à ce titre de vastes fortunes en levant plus d’impôts que ce que leur charge leur avait coûté.

Vous me direz: la guillotine et la République sont passées par là, il n’y a plus de fermiers généraux depuis 1789. Erreur! L’actualité nous en donne deux exemples. Comme dans les années pré-révolutionnaires, ils sont totalement déconnectés de la crise qui frappe les contribuables, et lèvent l’impôt comme d’autres mangent des friandises: avec avidité et gloutonnerie.

Premier exemple: la Commission Européenne, qui négocie en ce moment même le budget de l’UE pour les années 2014-2020. Aucun compte n’est tenu de la crise, des politiques d’austérité. Tous les programmes sont maintenus, et les budgets enflent. Il est à noter que l’UE n’a pas de ressources propres importantes. Son budget est donc largement le produit des impôts nationaux. Tout idée d’équilibre de ce budget est donc impossible. Ce dont profite visiblement la Commission pour faire un projet aussi grotesque

L’affaire a une suite. David Cameron, qui préside l’un des gouvernements qui a imposé à son pays les efforts les plus drastiques pour réduire son déficit ne veut pas même imaginer que des pays à la diète extrême doivent financer une UE qui continuerait à festoyer. On le comprend. Et ce projet est rejeté par 7 pays, et donc retravaillé à la baisse. Soit dit en passant, si les Français comprenaient ce à quoi sont soumis les Britanniques, les Espagnols ou les Portugais, sans parler des Grecs, qui sont un cas à part, ils comprendraient ce que leurs plaintes perpétuelles peuvent avoir d’indécent par rapport à leurs voisins européens, tant ils souffrent moins.

Ce qui est « drôle », c’est que ces économies imposées réduisent les retombées que ces mêmes pays vont recevoir de l’UE, soit au titre de la PAC, soit des fonds de soutien et de cohésion aux régions les moins riches de l’UE. Lesquels pays bénéficiaires veulent des coupes budgétaires, mais pas recevoir moins de subventions. C’est le cas de la France notamment, qui ne veut pas qu’on touche à un seul Euro de la coûteuse PAC. Logique, non?

Deuxième exemple: la CFE, ou Contribution Foncière des Entreprises. Elle est levée par les municipalités, et constitue l’un des deux volets de la Contribution Economique Territoriale, qui remplace la Taxe Professionnelle. Eh bien cette CFE, levée par les communes, augmente froidement de 50%, 60%, voire 300% d’une année sur l’autre! Le record est atteint à Montpellier, ville PS soit-disant « exemplaire » dont le maire à longtemps été le controversé Georges Frèche. Là la hausse est de 800%. Un exemple dont vous imaginez l’impact sur des artisans et petits patrons qui rament tous les jours pour ne pas déposer leur bilan.

Encore quand Hollande et Ayrault lèvent l’impôt pour 2013, promettent-ils de réduire fortement le déficit budgétaire. Et de faire, même s’ils trouvent l’exercice exécrable, des réductions de dépenses publiques. Mais là, qui a entendu quelque maire que ce soit parler de faire des économies? Au contraire, 2013 sera une année pré-électorale, il faut que les citoyens voient et touchent du doigt les nouvelles réalisations de l’équipe municipale qui veut être réélue. D’où une fringale d’impôts pour financer cette orgie de dépenses.

On a envie de dire que, quand un patron de PME dit à son maire qu’il n’a plus d’argent pour du pain, le maire lui répond tranquillement: eh bien, mangez de la brioche!

On sait comment cela a fini….

 

La joie exquise de la défaite

novembre 13, 2012 on 3:47 | In France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy et la droite ont perdu les élections présidentielles et législatives. La gauche a tous les pouvoirs en France, sans aucune exception. Et si, en fait, Sarko & Co. avaient gagné à perdre?

Parce que le moins qu’on puisse dire, c’est que le PS et la gauche ne sont pas à la fête depuis leur victoire. Alors, bien sûr, c’est en partie de leur faute, par ignorance et par incompétence. Mais en partie seulement, parce que l’héritage de la montagne de dettes, même si la montagne est sortie de terre sous François Mitterrand en 1981, n’est pas entièrement due à la gauche, loin s’en faut. Parce que le déficit budgétaire, et la crise économique mondiale, dont ils ont nié l’existence sauf pour l’attribuer à Nicolas Sarkozy ne sont pas de leur faute non plus, pas plus que la crise de l’euro.

Alors maintenant, Moi Président et son Premier Ministre, Lui Président, ont pris des mesures pour limiter le déficit avec une ardeur sans précédent. Et comme un malheur ne vient jamais seul, il leur faut redonner un ballon d’oxygène à des entreprises françaises en très mauvais état, avec encore plus d’impôts et de réductions de dépenses publiques.

Bref, la popularité des dirigeants de gauche s’effondre, et la base grogne. Ce n’est d’ailleurs pas près de s’inverser, les mesures fiscales ayant été annoncées mais pas encore subies, et les pertes d’emploi de ce mois-ci n’étant pas encore les dernières loin s’en faut. Il ne faut pas être sorcier pour en déduire que, comme 2013 s’annonce comme une année de récession, la gauche doit se préparer à une fessée aux municipales de 2014. Ce n’est pas un hasard si Hollande a décidé de décaler à 2015 deux élections prévues pour 2014. Encore un instant, Monsieur le Bourreau…

Comment cela finira-t-il? Une partie de la gauche se cabre devant une politique d’orthodoxie financière qu’ils associent à la droite dure, et pour laquelle ils n’ont ni appétit, ni mandat populaire. Ceci reflète en fait une dualité au sein du PS entre une aile social-démocrate à l’allemande, à laquelle appartiennent Moi Président et Lui Président, et une aile gauche qui croit à une économie dirigée et pas à une économie de marché. François Mitterrand, en homme habile, a su éviter la cassure entre ces deux sensibilités si différentes. Mais il est mort, et Hollande ne partage avec lui que la fonction et le prénom.

Soyons clairs, il n’est que trop certain que la droite, si Sarkozy avait gagné, même si elle avait appliqué des recettes en partie différentes, n’aurait pas pu éviter la totalité des problèmes, ni de l’impopularité qui en découle. Bref, elle serait en ce moment en mauvaise posture en lieu et place de la gauche.

Il est donc relativement prévisible que la gauche du PS finisse par avoir assez de voter des textes qui leur paraissent contre nature. Comme le plan de Hollande pour revenir à 3% de déficit l’année prochaine suppose une croissance de 0,8%, et que ça ne risque d’arriver que dans ses rêves, il va falloir encore plus de rigueur, et une spirale à la grecque. Là, un jour, par exemple après une lourde défaite aux municipales, la gauche de la gauche va dire « non », et ce sera la chute du Gouvernement.

Là, plusieurs schémas sont possibles. Des élections anticipées, avec la victoire-revanche de l’UMP. Ou une recomposition autour d’un centre emmené par Borloo, regroupant la droite de la gauche et une aile sociale de l’UMP qui ne se reconnaîtrait dans un leadership Copé, par exemple. Mais en tout état de cause, la gauche décomposée serait hors d’état de se reconstituer à l’identique.

La droite se retrouverait débarrassée du PS version 1971. Tout ceci grâce à la défaite de 2012. Qui pourrait ainsi, finalement, se transformer en sa plus grande victoire. Pas de celles qui, comme en 2007 repoussent d’un cycle l’alternance, mais de celles qui détruisent l’opposition. Des défaites comme cela, finalement, ce n’est pas si mal, bien au contraire…

Ah, qu’il est dur de se renier!

novembre 6, 2012 on 1:04 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comment dire? L’annonce d’un effort de 20 milliards d’euros en faveur de la compétitivité des entreprises françaises devait être un jour de joie. Une classe politique unie en soutien des conclusions du rapport Gallois, la droite, parce qu’elle y croit, la gauche, bien obligée, parce qu’elle l’a commandé. La droite parce que Gallois est une chef d’entreprises qui a abondamment fait les preuves de sa compétence, la gauche parce que Gallois est un des siens.

Que dit Gallois? Que les entreprises françaises ont un déficit de compétitivité qui cause des pertes d’emploi à caractère hémorragique. Déficit de coût, mais aussi déficit hors coût.

A son grand crédit, le Gouvernement emmené par Jean-Marc Ayrault a décidé de faire quelque chose de grande ampleur, ce qui n’a pas nécessairement été le cas de tous se prédécesseurs, ni sa préconisation quand, dans l’opposition, il était contre tous les choix de Sarkozy. Donc, une fois n’est pas coutume, saluons la décision de Hollande et Ayrault,

Mais la décision seulement, car les modalités, et le diable est dans les détails, sont révélatrices des tares de la pensée économique socialiste.

Comme faire baisser purement et simplement les charges pesant sur le travail aurait consisté à faire ce que proposait Sarkozy, ce n’a pas été jugé possible. Donc l’effort aura la forme d’un remboursement d’impôts. Mais, et c’est typique d’un gouvernement qui n’aime ni les riches ni les chefs d’entreprise et ne leur fait en aucun cas confiance, ce sera « donnant-donnant ».

Donc les seules entreprises qui seront éligibles au fameux crédit d’impôts seront celles qui s’engageront à maintenir l’emploi et la masse salariale, et à être « exemplaires » en matières fiscale et de rémunération. Il faudra en outre en informer régulièrement le comité d’entreprise avec qui le suivi de l’utilisation de ce crédit sera mis en place.

Bref, les entreprises qui sont en grand danger de devoir fermer, et doivent impérativement alléger au plus vite leur masse salariale pour ne pas sombrer, sont exclues. Elles n’ont qu’à crever, tel est le message que leur envoie le Gouvernement. Vivent l’innovation et la création d’entreprises, et au cimetière les entreprises traditionnelles. Comme Gandrange, par exemple, ou le textile, voire l’automobile « classique ».

A contrario, les entreprises qui sont à même de pouvoir garantir le maintien de leur masse salariale sont souvent déjà innovantes et en croissance. Pour elles, le crédit d’impôts sera ce qu’on appel un pur effet d’aubaine. Un cadeau d’autant plus apprécié qu’il ne changera rien du tout.

Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’à aucun moment, pas un mot pour les créations d’emplois attendues de ces 20 milliards. C’est pourtant une évidence, et François Hollande lui-même l’a dit depuis l’Asie où il est en voyage pendant que ce joue à Paris ce débat essentiel, la compétitivité, c’est la clef de la croissance et de l’emploi.  Ce qui, par parenthèse, ne présage rien de bon pour le nombre d’emplois publics, qui ne sont pas exactement des facteurs de compétitivité, au contraire, puisqu’ils ne produisent qu’un alourdissement de la facture qui pèse sur la collectivité nationale.

Donc, comment imaginer que notre pays injecte 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’emploi? Comment expliquer ce non-sens? C’est assez simple. C’est que les socialistes français, depuis toujours, imaginent que la quantité de travail est constante, et que, par exemple, si on diminue le temps de travail de 39 à 35 heures, cela créé de l’emploi. C’est évidemment faux, la quantité de travail est variable, dictée entre autres par la compétitivité.

Mais comme les socialistes n’y croient pas, ils distribuent 20 milliards d’euros sans en attendre autre chose que de pouvoir dire qu’ils ont fait ce qu’il fallait….