Avions ravitailleurs Airbus et Boeing: une décision stupéfiante

février 29, 2008 on 5:01 | In Economie, France, International | 6 Comments

La décision est tombée hier soir: l’US AIR Force a décidé l’attribution du contrat portant sur 179 avions ravitailleurs à Airbus, associé à Northrop Grumman, contre Boeing. Ce contrat pourrait atteindre une valeur de 40 milliards de dollars, et est donc l’un des plus grands jamais attribués. Qui plus est, il ne porte que sur une partie de la flotte de l’US Air Force. 2 contrats supplémentaires pour achever le remplacement intégral pourraient en porter la valeur totale à 100 milliards de dollars. Un montant énorme.

Cette décision est encore susceptible de recours, donc il faut se garder de considérer l’étape actuelle comme définitive. JusMurmurandi rappelle qu’un premier épisode avait vu la victoire de Boeing, pour 100 avions pris en leasing. Ce contrat fut cassé dès lors qu’une enquête montra que Boeing l’avait obtenu avec des complicité actives et rémunérées au sein de l’US Air Force. Son PDG dut partir et 2 cadres allèrent en prison.

Il est de fait que la perte de ce contrat n’est pas sans précédent chez Boeing, qui a vu 2 gigantesques contrats d’avion militaires accordés à son concurrent Lockheed Martin, celui du F22 Raptor et celui du F35 Lightning II (ex JSF). Si Boeing décidait d’un recours contre l’US Air Force, cela pourrait ne pas plaire à son client, très désireux de remplacer au plus vite ses avions d’un âge allant jusqu’à 50 ans (!) Il y aurait donc un risque pour Boeing de mettre en danger ses bonnes relations avec l’Air Force pour de futurs contrats.

JusMurmurandi rappelle aussi que l’avion européen est fondé sur l’Airbus A330, un avion de 12 ans plus récent que le Boeing 767 concurrent. Il est également plus gros, correspondant de ce fait mieux au cahier de charges de l’US Air Force.

Quoiqu’Airbus ait décidé d’assembler cet avion dans l’Alabama, le contenu européen sera encore très important, puisque l’usine américaine ne créera « que » 300 emplois directs et 1000 emplois indirects aux USA. Ce qui soulève déjà des protestations véhémentes des politiciens et syndicats américains en ces temps de campagne électorale.

Même si Airbus est une société très atypique dans le paysage industriel français, JusMurmurandi souhaite bonne chance à tous les avocats anti-mondialisation, pour montrer que ce phénomène n’a que des effets négatifs pour la France.

Un autre sujet de réflexion intéresse JusMurmurandi. La France a fait le choix inverse de confier ses gros contrats d’armement à ses industries nationales, conduisant parfois à des programmes terriblement chers et qui ne génèrent aucune exportation rentable (avion Rafale, char Leclerc, porte-avion Charles de Gaulle). Vaut-il mieux défendre ces industries à tout prix, ou est-il préférable d’avoir les meilleures fournitures au meilleur prix, quitte à les obtenir en tout ou partie à l’étranger?

Enfin, JusMurmurandi est prêt à parier que cette nouvelle fera beaucoup moins de bruit dans la presse française que la perte de 500 emplois, même sans licenciements, dans une usine en restructuration. Comme quoi les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas grand-monde. Sauf que 100 milliards de dollars, c’est un très, très gros train.

Chapeau, Airbus!

Airbus ravitailleur

Françoise Royal, Ségolène de Panafieu ?

février 29, 2008 on 8:01 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi a l’habitude de faire des comparaisons échevelées, et par conséquent ne résiste pas au plaisir de comparer la destinée de deux femmes politiques qui ambitionnent, dans leurs domaines respectifs, la plus haute fonction.

A Ségolène, la Présidence de la République, à Françoise la Mairie de Paris.

Chacune au moment de sa candidature a un mentor à l’historique discuta ble.

Mitterrand au passé scabreux, aux relations douteuses lui a ainsi confié ses premières missions gouvernementales.

Chirac, au bilan politique affligeant au crépuscule de sa carrière, aux alliés abandonnés le long du chemin dès lors qu’il n’en avait plus besoin, l’a prise auprès de lui lors de son long passage à la Mairie de Paris de 1976 à 1995.

Ségolène choisie par les membres du Parti Socialiste face aux éléphants que sont Fabius et Strauss Kahn.

Françoise, sélectionnée bien avant l’heure par les adhérents parisiens de l’UMP, envers et contre les caciques parisiens que sont Bernard Debré et Claude Goasguen.

Ségolène, déchirée entre la nécessité de faire de nouvelles propositions avec de nouveaux moyens (les débats participatifs) mais prisonnière de l’aile gauche du PS, ne sachant pas, par exemple, comment contourner l’obstacle des 35 heures dont on ne saura jamais, dans la bouche d’un membre du PS pourquoi ce fut une bonne décision.

Françoise, obligée de présenter du neuf face à un candidat qui maitrise si bien sa communication même si son bilan est constellé de vide entre les copies et les échecs, mais simultanément entachée par le fait qu’elle a fait partie de l’équipe Chirac Tibéri, aux mœurs politiques même pas douteuses.

Bref, si au début de cet article les similitudes semblaient peut être moins évidentes, elles semblent beaucoup moins contestables à ce stade de la réflexion.

D’autant plus qu’elles se connaissent et Ségolène a montré lors d’une rencontre fortuite à Jérusalem, toute l’ »affection » qu’elle porte à Françoise.

http://www.dailymotion.com/visited/search/royal%20panafieu/video/xr0xr_fr2-4dec-jt-20h 

 

Bref, leurs points communs sont loin d’être inexistants; à ceci près que, pour l’instant, Ségolène a échoué dans la réalité, Françoise n’ayant échoué, pour l’instant, que dans les sondages.

Cette dernière saura t elle au cours des derniers jours qui lui restent casser la machine communicante du maire en exercice pour rappeler :

juste poursuivi ce qui avait déjà été voté par la mandature précédente pour le tramway,

qu’il a, Dieu merci pour les Parisiens, échoué face à Londres pour les JO 2012,

non pas innové mais uniquement copié Lyon pour Vélib’,

massivement dépensé la cagnotte des droits de mutation en hausse vertigineuse pour embouteiller Paris, au lieu d’en consacrer ne serait ce qu’une petite part, comme il s’y était engagé, à l’immobilier des personnes
modestes ?

refusé le débat avant le premier tour, envoyant avec suffisance une adjointe pour rencontrer les têtes de liste des partis adverses ?

Alea non etiam jacta est.

Rouler sous la table

février 29, 2008 on 3:03 | In France | 3 Comments

Daniel Bouton passe à l’offensive. Non content d’affirmer l’excellence d’un « business model » qui a conduit à perdre près de 3 milliards d’euros sur le marché des « subprimes », et à subir près de 5 milliards d’euros de pertes à la suite des manœuvres d’un trader prétendument isolé, Jérôme Kerviel, il affirme aujourd’hui: « ma démission n’est plus sur la table! »

JusMurmurandi voudrait rappeler quelques évidences. Pour avoir perdu beaucoup moins, en proportion, que la Société Générale, Citigroup et Merril Lynch ont viré leurs PDG respectifs. Quand il parle de l’excellence du « business model », Bouton devrait s’interroger sur ce qui a fait les pertes de 2007, si ce n’est justement le même système qui, dans d’autres circonstances, a permis les bons résultats passés dont il se targue.

Car, même si Kerviel a agi seul, les avertissements n’ont pas manqué, tant internes qu’externes, qui ont tous été ignorés. La fameuse position de Kerviel valait au 31 décembre 2007 plus d’1,4 milliards d’euros, et était quasiment soldée. En d’autres termes, ce profit était bien dans les comptes de la Générale, et en réel, pas en virtuel, et ça n’a gêné personne! Venant de la part d’un trader de niveau moyen censé prendre des positions à risque nul, ça fait quand même beaucoup.

De toute façon, les faits sont têtus, et Bouton et la Générale ont du solder leur augmentation de capital à près de 45% de moins que le cours de Bourse pour trouver des preneurs. JusMurmurandi s’étonne d’ailleurs du slogan de la banque, qui invite les actionnaires à souscrire à cette augmentation « pour participer à la croissance » alors qu’il s’agit de participer au sauvetage. Parler de croissance est curieux quand les activités de marché comme celles qu’exerçait Kerviel, et qui représentaient une des sources de profit majeures de la Générale, vont diminuer de volume en fonction des mesures de contrôle et de limitation mises en oeuvre à la suite du désastre.

Tout ceci nous ramène à Daniel Bouton, qui ne veut plus démissionner. JusMurmurandi rappelle que tout PDG est révocable à tout moment par son Conseil d’Administration [révocation dite "ad nutum", selon les besoins] et sans qu’il y ait besoin de motif. Si le conseil veut le départ de Bouton, il peut le lui imposer sans recours. Et ça, Bouton le sait bien sûr. Donc si celui-ci dit que sa démission n’est plus sur la table, cela veut tout simplement dire qu’il faudra le virer. Et que là, un juteux contrat, signé par un conseil complaisant à un PDG qui mène son entreprise sur le chemin de la croissance prospère, ne manquera pas d’octroyer de multiples et gras avantages. Bref, c’est juste une minable affaire de gros soux.

A moins que… A moins que Daniel Bouton n’ait finalement compris sa responsabilité dans ce désastre sans précédent dans l’histoire de la finance non seulement française, mais mondiale. Et que, écrasé par le poids de cette responsabilité, il indique que sa démission n’est plus sur la table parce que, couvert de honte, il se cache désormais sous la table…

Daniel Bouton, un peu fripé

Hormones de croissance, Jeux Olympiques et poulets furieux

février 29, 2008 on 2:45 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La notion de croissance chinoise vient de prendre un tour nouveau. Le monde sait déjà que tout n’est pas rose au pays où « l’Orient est rouge » (chant révolutionnaire chinois). Travail des enfants, des prisonniers, innombrables morts dans des accidents du travail, notamment miniers, pollution aggravée sont autant de revers d’un système qui fait tout pour doper la croissance.

Mais, quand une délégation du comité olympique américain est tombée sur un blanc de poulet de 35 cm de long (assez, d’après eux pour une famille de 8 personnes), ils ont commencé à avoir un doute. Un examen a révélé que ce poulet avait été littéralement gorgé de stéroïdes. « Si nous avions nourri nos athlètes avec ce genre de viande de poulet, ils auraient tous été bien au-dessus des seuils de dopage » indiqua le comité.

A la suite de cette découverte et d’autres, ledit comité olympique américain a décidé d’importer la totalité des aliments destinés à ses athlètes pour les Jeux de Beijing en août. On imagine à la fois la lourdeur et le coût d’une telle logistique, et la fureur des chinois qui se sentent offensés. Sans parler du coût écologique d’une telle opération. A quand le bilan carbone des Jeux Olympiques ??

Il n’en reste pas moins que, si le fait de manger quelques fois de ce poulet aux hormones suffit à faire d’un athlète sain un « sportif » dopé, quel doit être l’état de la population qui en mange tous les jours? Et d’où vient l’alimentation des athlètes chinois pour qu’ils restent « propres »?

Le propre, justement, des stéroïdes anabolisants comme ceux contenus dans le poulet géant est de faire croître la masse musculaire. On en comprend bien l’intérêt économique pour un producteur qui veut vendre au kilo un maximum de production dans un minimum de temps. Mais ils entraînent des effets secondaires dramatiques: outre les aspects « mineurs » (maux de tête, saignement de nez, acné), ils favorisent le développement des seins, l’atrophie des testicules, pouvant mener jusqu’à l’impuissance, l’augmentation de la tension artérielle, le développement de l’agressivité et des explosions de colère, des sautes d’humeur fréquentes et sérieuses, et la paranoïa, parfois violente.

Quant JusMurmurandi regarde certains aspects de la politique chinoise de croissance, mais aussi de la politique étrangère de ce grand pays, on peut se demander s’il n’y a pas de rapport avec ce régime alimentaire. Un peu comme si tout le pays était devenu un poulet géant aux hormones.

La hausse qui rend fou

février 28, 2008 on 5:40 | In France | 1 Comment

Il y a des situations qui rendent fou. Prenez la hausse de 44% en 3 mois du prix d’un jambon blanc, au moment où la surproduction porcine fait diminuer la prix de la matière première qui le compose?

Ségolène Royal, empressée de porter le fer là où cela fait mal, dit qu’à la place du gouvernement, elle baisserait la TVA sur l’alimentaire pour faire baisser les prix et redonner du pouvoir d’achat.

Intéressant. Ainsi Ségolène est en faveur des baisses d’impôts? C’est nouveau. Plus intéressant encore, croit-elle vraiment qu’avec un tandem production-distribution pris la main dans le sac d’une action prédatrice à grande échelle, ce joyeux tandem restituerait au consommateur le bénéfice de la baisse de prix? Pas du tout, ils se la mettraient dans la poche. Ce qui permettrait à Ségolène d’avoir gonflé les profits des grands distributeurs, qui lui disent merci.

Il est à noter que la grande distribution alimentaire française est un des métiers où la concentration de « grandes familles » est la plus forte (les Defforey, Fournier et Halley chez Carrefour, les Mulliez chez Auchan, Naouri chez Casino). Donc Mme Royal se fait l’alliée objectif de ces grandes familles.

Il y a des pays où le pouvoir a asséché les finances de l’Etat et des consommateurs pour nourrir un petit nombre de grandes familles. Pour l’essentiel ce sont des pays latino-américains. Ségolène devrait y aller voir ses amies Michelle Bachelet, Présidente du Chili, et Cristina Fernandez de Kirchner, Présidente d’Argentine, qui pourraient lui donner des explications sur ce qu’il ne faut pas faire.

C’est peut-être pour cela qu’elles ont été élues et Ségolène battue.

C’est peut-être aussi pour cela que la culture économique des Français, nourrie de telles absurdités politiciennes sans aucun souci du bien commun (les caisses de l’Etat sont vides, comment financer cette baisse d’impôts, à supposer que Bruxelles l’autorise, ce qui est loin d’être évident?) est aussi nulle.

C’est peut-être aussi pour cela que les Français attendent du chef de l’Etat une solution miracle au problème du pouvoir d’achat au lieu de se remonter les manches.

Il ressort de ce qui précède que la France est peut-être mûre pour une démagogie à la Sud-Américaine, au moment où ce continent l’abandonne pour des démocraties à l’européenne. Son égérie sera-t-elle Segolenita?

Ségolène Royal

J’ai signé à l’insu de mon plein gré…

février 27, 2008 on 7:33 | In France, Incongruités | 7 Comments

JusMurmurandi souhaite faire part de sa plus vive inquiétude quant aux capacités de compréhension de texte par Maurice Leroy, député « Nouveau Centre » qui, peu de temps après avoir signé le fameux appel de Marianne pour une vigilance républicaine, s’est ému du retentissement de cet appel dont, manifestement, le sens caché lui avait échappé. Contacté par Le Figaro, Maurice Leroy a en effet juré qu’il réfutait « très clairement, pour ce qui [le] concerne, un libelle anti-Sarkozyste qui ne [le]concerne pas. » En effet, la dimension anti-sarkozyste du « manifeste » ne sautait pas aux yeux, celui-ci visant bien plutôt un énigmatique « Président » dont rien – ou presque – n’assurait qu’il s’agît de Sarkozy.

Il est vrai que, fidèle à leur habituelle subtilité, Marianne et Jean-François Kahn ont désamorcé l’attaque ad hominem en substituant au nom de Nicolas Sarkozy bien trop reconnaissable, celui de « Président », infiniment plus hermétique. « L’actuel Président, écrivait ainsi Marianne dans ce manifeste, avait bien promis la rupture. (…). Un gouvernement marginalisé, dont le travail s’avère pré-mâché par les conseillers du Prince. Rupture. Un Président qui semble déserter la fonction, parlant tour à tour comme croyant ou comme laïc. Rupture. Un Président qui veut mettre la politique en chiffres, comme s’il s’agissait de vendre des petits pois. Rupture. Un Président qui entend diriger ses équipes comme un manager d’hypermarché, distribuant bons et mauvais points, primes ou sanctions. Rupture. Un Président qui reste chef de parti et dont le domaine réservé est davantage la Mairie de Neuilly que la politique de défense. Rupture. Un Président qui prétend substituer au débat contradictoire traditionnel entre majorité et opposition la mise en scène des divergences entre ses courtisans et ses ministres. Rupture. Un Président qui affirme devoir être heureux pour gouverner le pays. Rupture. Un Président qui annule ses rendez vous du soir et du matin pour vivre pleinement son couple. Rupture. »<!–[if !supportFootnotes]–>[1]<!–[endif]–> Face à tant de subtilité, seul un politologue averti était en mesure d’identifier le référent réel du terme récurrent « un Président » à Nicolas Sarkozy, et JusMurmurandi reconnaît bien volontiers que le candide Maurice Leroy, saturé de bonnes intentions républicaines et tout occupé à sa vigilance démocratique, n’avait aucune raison d’imaginer que le Président en question renvoyait précisément… à l’actuel Président de la République française.

Toutefois, sans faire preuve d’un zèle tatillon et mesquin, il serait possible de faire remarquer à Maurice Leroy qu’immédiatement après ces griefs adressés à cet énigmatique « Président », se trouvaient les deux phrases suivantes : « La liste est longue des stupéfiantes innovations, que, volontairement ou involontairement, Nicolas Sarkozy a introduit [sic !] dans la politique présidentielle. Ce nouveau cours suscite donc des inquiétudes, une anxiété même. » Certes, à la décharge de M. Leroy, rien n’affirme que le Président évoqué dans le premier paragraphe entretienne un quelconque rapport avec ce non moins énigmatique Nicolas Sarkozy, et dès lors on comprend que M. Leroy ait signé ce texte sans y voir la moindre trace de « libelle anti-sarkozyste ». De surcroît, le caractère consensuel et constructif du présent manifeste exclut bien évidemment toute visée politicienne et l’on croit aisément M. Leroy lorsqu’il déclare avec authenticité ces quelques mots : « quand j’ai signé, je ne savais pas, évidemment, que Jean François Kahn ferait un coup politique et un coup médiatique. » Mais peut-être l’hypothèse un peu hardie d’un rapprochement entre Nicolas Sarkozy et le Président eût-elle été la bienvenue.

JusMurmurandi exprime donc sa vive inquiétude, nonobstant les périphrases hermétiques utilisées comme autant de leurres pour masquer l’identité du Président et de Nicolas Sarkozy, quant aux capacités de M. Leroy qui, après avoir confondu le PCF et l’UDF en passant allègrement de l’un à l’autre, semble aujourd’hui bien en peine de distinguer un manifeste de Marianne d’un éditorial du Figaro.


 


 

<!–[if !supportFootnotes]–>[1]<!–[endif]–> On peut consulter le manifeste ici.

Tartufe au Liechtenstein

février 27, 2008 on 5:03 | In France | Commentaires fermés

L’Europe s’émeut. Un scandale, parti d’Allemagne, montre que de nombreux « gros contribuables » utilisent des paradis fiscaux pour réduire leur ardoise. Et tous les doigts se pointent vers un minuscule Etat européen, le Liechtestein. Qui a la « malchance » qu’un listing de ses clients internationaux ait été volé à une de ses banques. Première « victime », le Président de la Poste allemande, comme déjà rapporté sur JusMurmurandi Comme une lettre à la Post

JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incompréhension et ahurissement. Les paradis fiscaux existent depuis bien avant la seconde guerre mondiale. L’appartenance du Liechtenstein est bien connu. De plus, c’est un Lilliput sur cette liste, comme il l’est par la surface de ce micro-Etat.

Et Monaco? Et les îles Vierges? Les îles Caïman? Les Bahamas? Et surtout, l’hyperpuissance en matière de secret bancaire, et donc d’évasion fiscale, la Suisse? Dont on a bien vu tout le mal qu’elle avait à restituer les fonds placés là par les victimes de la Shoah à leurs descendants.

Oui, mais si la Suisse transigeait sur son secret bancaire, hypothèse purement théorique, adieu les ventes d’armes, deals pétroliers et autres contrats avec le Proche Orient et moult pays dictatoriaux, tous adossés à de sérieuses commissions versées en Suisse.

Comme quoi, selon que vous serez puissant (la Suisse), ou misérable (le Liechtenstein), les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Carte du Lichtenstein

Christofias, enfant de Fidel ?

février 26, 2008 on 11:53 | In Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

A Cuba, Fidel Castro a passé la main. Oh, elle n’a pas passé bien loin, puisque le nouveau « lider » sera son frère Raul, 76 ans. Nul n’attend donc de grands changements dans l’île.

A l’heure du crépuscule du vieux chef communiste, l’Histoire propose un curieux effet de miroir. Alors que le communisme a virtuellement disparu de la carte mondiale, mis à part Cuba justement, la Corée du Nord, elle-même en voie de normalisation, la Chine et le Vietnam totalement ouverts à l’économie de marché, un nouveau pays s’est donné par élection un chef communiste.

Et ce pays, comme Cuba, est une île, c’est Chypre. Comme Cuba, un de ses principaux atouts est le tourisme.

Mais l’Histoire ne manque pas d’humour. Avant Castro, Cuba était le terrain de jeux de la Mafia, avec casinos et prostitution. La prostitution de la population pauvre y est toujours d’actualité, mais les mafieux ont été remplacés par les narcotraficants colombiens et boliviens aux convictions communistes très relatives.

A Chypre, une ressource fondamentale est le secteur financier. L’île est le terrain de jeux des grandes fortunes issues de l’Europe de l’Est et de l’ex-Union Soviétique en particulier, qui y trouvent des banques peu regardantes sur la notion de blanchiment. Des grandes fortunes aux convictions communistes elles aussi très relatives.

JusMurmurandi observera avec intérêt comment le nouveau Président, Demetris Christofias, harmonisera communisme et capitalisme financier sauvage.

Et si finalement, c’était cela, être un enfant de Fidel Castro?

Fidel, avant...
Fidel, « avant »
Fidel, après...
Fidel, « après »

Alors, Cristofias?

La Cour des Mécomptes (Vol 2)

février 26, 2008 on 12:28 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi ne sait s’il doit se délecter ou se lamenter de la lecture du rapport remis par le médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye, tant il comporte de perles, ou d’histoires épouvantables, selon votre inclination

Rapport du médiateur

2 exemples parmi beaucoup. L’une, ce juge qui refuse une procédure au motif qu’elle suppose une déclaration verbale d’un mineur, et que celui-ci est autiste…
L’autre, ces personnes qui font don de leur corps à la science, et à qui le bénéficiaire, hôpital ou autre, alors qu’il devrait prendre en charges tous les frais et offrir le choix entre crémation et inhumation, facture des frais de dossier puis effectue une crémation d’office, parfois elle aussi facturée. Cela rappelle les condamnés à mort chinois dont la famille doit payer la balle qui les exécute.

JusMurmurandi ne peut que se réjouir qu’un médiateur existe pour régler de tels cas, mais se désole qu’il faille en arriver là. Si le médiateur avait la bonne idée de faire payer ses services à l’administration quand celle-ci est en tort, cela pourrait peut-être faire évoluer les choses…

Une saine concurrence

février 25, 2008 on 10:59 | In Economie, France, Incongruités | 4 Comments

D’après « 60 millions de consommateurs », certains prix alimentaires se sont envolés, de 5% à 48% depuis le début de l’année.

Certes, il peut y avoir quelques explications techniques. Une firme peut par exemple repositionner un produit pour essayer de le faire monter en gamme. Certes aussi les prix agricoles ont monté, même si ces hausses n’expliquent que très partiellement la hausse du prix du produit final. Certes encore, 60 millions a un long historique de croisade contre producteurs et distributeurs. Mais, pour l’essentiel, le consommateur a l’impression que les grandes sociétés agro-alimentaires et les grandes surfaces vont s’en mettre plein les poches.

A partir de là, de 2 choses l’une.

Soit les consommateurs « résistent », cherchent des alternatives et en trouvent, les méchants seront punis et les gentils récompensés, comme à Hollywood.

Soit les consommateurs n’en trouvent pas, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de vraie concurrence dans la production et la grande distribution alimentaires en France.

JusMurmurandi ne s’en étonne pas vraiment, compte tenu de toutes les lois (Jacob, Galland, Raffarin, Royer) faites pour réduire au strict minimum la concurrence dans la distribution, et de l’organisation des marchés agricoles qui, elle aussi, ne laisse aucune place à une concurrence qui pousserait les prix à la baisse.

En fait, ce qui étonne JusMurmurandi, c’est que les acteurs économiques aient attendu si longtemps pour s’en mettre plein les poches. Car, quand il n’y a pas de concurrence, les comportements dérapent. Les acteurs sûrs de leur pouvoir, peuvent faire n’importe quoi, alors que, s’il y a concurrence, ils sont obligés de faire beaucoup plus attention.

JusMurmurandi étend d’ailleurs ce principe de dérapage quand il n’y a pas de concurrence à d’autres secteurs que la production et la grande distribution alimentaires. Le comportement en politique par exemple…

François 1er, roi de Navarre

février 24, 2008 on 4:25 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Cette semaine a vu se dérouler un évènement d’une insondable gravité, la déclaration d’indépendance du Kosovo, jusque là province serbe. Lequel Kosovo a immédiatement été reconnu par les Etats-Unis et l’Union Eurpéenne, excusez du peu.

En apparence, quoi de plus classique que l’expression démocratique de la majorité d’origine albanaise, qui ne veut plus de la tutelle serbe, avec qui elle ne partage ni langue ni religion, et que la guerre civile a rendu sanglante?

Mais si l’on étend ce principe en apparence si positif, les conséquences seront monstrueuses. Par exemple, il y a la République serbe de Bosnie, qui, comme son nom ne l’indique pas, est un sous-ensemble non indépendant de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. La majorité serbe de sa population rêve d’indépendance. Comment la leur refuser au nom des mêmes principes qui ont été appliqués pour démembrer la Serbie de sa province kosovare?

A partir de là, toute sécession de toute entité géographique devra être reconnue comme légitime dès lors qu’elle sera adossée à un vote rérérendaire et à une « identité » (un peuple? une religion? une langue? une histoire? plusieurs de ces facteurs?). Ainsi la province moldave de Transnistrie, à tendance pro-russe. Ainsi la province arménienne du Nagorny-Karabakh, ou les provinces géorgiennes d’Abkhazie ou d’Ossétie du Sud, elles aussi pro-russes.

Ensuite la partition de l’Ukraine, entre l’Est pro-russe et l’Ouest pro-européen. Bien sûr cela légitime aussi la partition de Chypre entre la fraction majoritaire d’orgine grecque et la fraction à inclination pro-turque, qui, soit dit en passant, est un territoire de l’UE sous occupation militaire externe.

Puis il va falloir accepter le démembrement des pays baltes, où vivent des minorités russophones maltraitées par des Etats désireux de gommer toute trace d’une russification forcée et douloureuse. La Roumanie ne coupera pas à l’indépendance d’une Transylvanie d’origine hongroise, sur fond de querelle linguistique.

La France elle-même devra constater que beaucoup d’alsaciens se trouvent plus de points communs avec l’autre côté, allemand, du Rhin qu’avec Marseille.

Bien que pays basque espagnol, Corse, Nouvelle Calédonie et Québec aient rejeté par référendum des mouvements d’indépendance, il se trouvera bien dans ces territoires des poches à majorité indépendantiste, qui deviendront autant d’Etats.

Et la Belgique cessera d’exister. Sans parler de la Suisse.

Et à l’intérieur de chacun de ces nouveaux Etats, chaque poche identitaire, si petite soit-elle, pourra revendiquer son indépendance au nom de ces beaux principes et du précédent kossovar. Une province, puis une ville, un village, une rue même pourront revendiquer leur différence comme droit à l’indépendance.

Jean Lassalle pourra être Président de la République de la Vallée d’Aspe. Georges Frèche verra enfin réalisé son rêve de Septimanie, nom grandiloquent qu’il avait voulu donner à la région Languedoc-Roussillon. François Bayrou pourra ressuciter le royaume de Navarre d’Henri IV. Prendra-t-il le nom de François 1er? Bertrand Delanoë se verrait certainement bien chef d’un Etat Parisien. Sera-ce une théocratie comme le Vatican, avec BD en pape, ou une principauté comme Andorre ou le Liechtenstein, dont il serait prince, ou seulement un grand-duché comme le Luxembourg, dont il serait Grand-Duc?

De toute façon, il se trouvera toujours des régions riches pour vouloir se détacher des régions pauvres, comme veulent le faire les flamands belges, dont certains ont assez de payer pour les wallons. C’est aussi ce que veut Umberto Bossi, qui veut détacher l’Italie du nord des régions plus pauvres du sud. Cela permettrait aussi à Bertrand Delanoë de ne plus dépendre des autres (Etat, région, communes limitrophes) pour sa chère ville de Paris, ce qui lui vaut aujourd’hui les déboires que l’on sait pour ses chers Vélib’.

Ce qui serait intéressant si ce n’était aussi tragique, c’est que, plus les pauvres veulent rejoindre les riches (cf l’article précédent, Requiem pour la Loi), plus les riches veulent larguer les pauvres. Donc les pauvres s’accrochent par tous les moyens, et les riches les décrochent de même…
Et si c’était cela, le mouvement perpétuel?

Requiem pour la Loi

février 24, 2008 on 3:29 | In France | Commentaires fermés

Il serait illégal, immoral et scandaleux de reprocher aux enfants les crimes de leurs parents. Qui pourrait imaginer porter la moindre opinion négative sur une personne, au motif que son père ou sa mère serait un ou une condamnée? Par exemple sur les enfants de Maurice Papon, condamné pour crimes contre l’humanité?

Etendons ce moral raisonnement aux enfants d’immigrés en situation irrégulière, autrement dit, aux enfants de sans-papiers. Peut-on reprocher aux enfants l’absence de papiers et l’illégalité de la situation de leurs parents? Assurément non, en fonction de ce qui est énoncé plus haut.

Donc, quand on est enfant de sans-papiers, on a les mêmes droits que ceux d’un enfant de parents en règle avec la loi. Droit à l’éducation, droit à la santé, droit aux allocations familiales, etc… Et maintenant, droit « opposable » au logement.

Et droit aussi d’avoir ses parents avec soi, ce qui s’appelle le regroupement familial.

En d’autres termes, les droits des enfants sont créateurs de droits pour les parents. Ce n’est pas nouveau. JusMurmurandi se souvient de ces femmes algériennes qui venaient en France avec un visa de tourisme dans les premiers mois de leurs grossesse afin d’y accoucher d’un enfant qui serait français en fonction de droit du sol, ce qui permettrait à toute la famille de se regrouper légalement en France, avec tous les droits attachés.

A Mayotte, île française, plus de 30% de la population est composée de gens en situation irrégulière, essentiellement des réfugiés économiques des anciennes Comores françaises, qui ont choisi, sauf Mayotte, l’indépendance.

Ca fait beaucoup d’enfants qui naissent français avec beaucoup de droits, qui en entraînent pour encore plus de parents. D’autant qu’une guerre civile menace entre l’archipel des Comores et l’île d’Anjouan, qui veut faire sécession, ce qui pourrait entraîner un nouveau flux de réfugiés illégaux sur Mayotte.

Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, a posé l’idée d’une suspension temporaire du droit du sol pour les enfants de parents en situation irrégulière à Mayotte. Et par extension en Guyane, où se pose un problème similaire.

Toutes sortes d’associations ont hurlé au charron, parlant de « nouveau et grave coup de canif dans le contrat républicain », qui touche au « sacré de la République ».

Est-ce que la Loi ne fait pas partie du contrat républicain, et du sacré de la République? Est-ce que les droits déjà en vigueur de ceux qui en sont les citoyens légaux n’ont pas priorité sur les droits « de fait » acquis illégalement?

Accorder sans limite des droits à autant de familles d’immigrés sans papiers qu’il leur conviendra de venir de France, cela s’appelle un chèque en blanc. Dans un Etat qui n’arrive déjà pas à faire ses fins de mois, tout en n’assurant pas non plus convenablement ses missions, telles que l’Education, où 15% des enfants arrivent au secondaire sans savoir correctement lire et écrire, cela s’appelle un chèque sans provisions. Et c’est poursuivi par la Loi.

D’où l’utilité, pour que l’Etat puisse continuer à faire ces magnifiques chèques sans provisions, que la Loi et son respect ne soient plus un fondement du sacré de la république.

R.I.P.

Trop de notes….ou pas assez ?

février 24, 2008 on 7:04 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

Suivant la campagne de communication d’Ebay en France, « Ebay, c’est nous ».

Nous, c’est 246 millions d’utilisateurs dans le monde, avec des acheteurs et des vendeurs, personnes privées, marchands professionnels qui se rencontrent sur la toile pour commercer.

Or depuis quelques jours, le nouveau dirigeant d’Ebay qui a succédé à la célèbre Meg Whitman restée 10 ans à la tête du site, a décidé de mettre en place de nouvelles règles de fonctionnement qui génèrent un mouvement d’irascibilité considérable en particulier aux Etats Unis.

Et le mouvement, soutenu par un internet beaucoup plus développé qu’au moment où le franco iranien Pascal Omidyar a fondé Ebay, utilise tous les moyens disponibles.

Des pages sur les sites communautaires MySpace et Facebook ont été ouvertes avec un florès de vidéo postées sur YouTube; en voici un exemple .

http://www.myspace.com/boycottebay

Que prévoient ces règles ?

Que les fonds transmis par l’intermédiaire de Paypal pourront désormais être immobilisées pendant 21 jours, sans générer d’intérêt ‘sauf pour Ebay bien sûr…).

Mais surtout que les acheteurs ne seront plus notés négativement, ce qui veut dire que les vendeurs n’auront plus le loisir de voir si leur acheteur est quelqu’un d’honnête ou non.

JusMurmurandi constate donc que des personnes font grève parce qu’elles réclament qu’une notation menacée de disparaître soit maintenue, tandis que des personnes non notées refusent le changement, comme à l’Education Nationale…

L’Educ’ nat’, est-ce nous si Ebay, c’est nous ??

Les statistiques et la mini-jupe – 2

février 24, 2008 on 5:34 | In Best of, Economie, France, Insolite | Commentaires fermés

Selon un rapport publié hier, l’interdiction de fumer dans les restaurants, boîtes de nuit et autres lieux publics produirait un effet positif immédiat.

D’après les statistiques relevées par l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS), la baisse d’admission de patients en urgence pour des infarctus du myocarde serait de 15% depuis le premier janvier.

Ce qui pourrait signifier pour l’ensemble de l’année 2008 si l’on pousse le crayon jusqu’au mois de décembre prochain à partir de ces premiers chiffres, 10.000 infarctus en moins. Mais il faut aussi tenir compte d’une météo plus clémente pour expliquer ce résultat remarquable. Et donc ne pas se précipiter pour attribuer tous les mérites de cette amélioration de la santé de nos concitoyens à la seule interdiction de fumer dans les cafés, restaurants etc.

Un fait reste cependant établi, l’air que nous respirons dans ces lieux où il est désormais illégal de s’adonner aux plaisirs du tabac est nettement plus pur. Selon l’office de prévention du tabagisme, il n’y a plus que 13% des lieux où l’on dépasse le seuil d’alerte à la pollution des villes, alors qu’ils étaient plus de 50% avant.

Et parmi ces endroits où la pollution est anormalement élevée parce que fumer y est toujours autorisé, il y a les prisons, ce que JusMurmurandi avait dénoncé avec vigueur (http://www.jusmurmurandi.com/?p=67).

Par exemple dans le quartier VIP de la prison de la Santé. Où se trouve Jérôme Kerviel qui selon nos informations fumerait cigarette sur cigarette.

Au vu de ces statistiques, autoriser les prisonniers à fumer, n’est ce pas une façon déguisée de les laisser se tuer ?

Kerviel en passe de devenir un générique ?

février 23, 2008 on 4:08 | In Best of, Europe, Insolite, International | 4 Comments

La semaine dernière, JusMurmurandi avait proposé de de changer l’unité de compte monétaire afin que l’Euro soit remplacé par une nouvelle devise, le Kerviel (http://www.jusmurmurandi.com/?p=873).

Après y avoir renoncé au profit du Becquerel, JusMurmurandi voit aujourd’hui une nouvelle opportunité afin que Kerviel serve de nom de référence pour la postérité.

Pas parce qu’il est en rapport avec la Société Générale. Pas pour des pertes abyssales en bourse; au passage, elles servent de magnifique feuille de vigne pour masquer les pertes liées au subprimes, qui ont grimpé de la première estimation de 250 millions d’Euro en fin d’année dernière au chiffre fort respectable de 2,6 milliards d’Euro dans l’indifférence la plus absolue. Pour avoir autant « poussé » en quelque mois, on peut se demander le type d’engrais qui a été utilisé, JusMurmurandi en voudrait pour son jardin.

Parce qu’il y a eu fraude.

Et si la presse française ne semble pas préoccupée d’en parler aujourd’hui, toute émoustillée qu’elle est, par exemple, par l’audition de Cecilia Ciganer dans le cadre de l’enquête de l’éventuel sms présidentiel, il semble qu’il y ait encore un beau Kerviel qui ait été mis à jour, à Bruxelles.

Il y aurait un document circulant actuellement qui mettrait en lumière des abus caractérisés quant à la rémunération et les frais des parlementaires au travers de l’étude de 167 règlements effectués entre 2004 et 2007.

Si les montants sont pour l’instant modestes, la caisse servant à rémunérer les assistants ne représentant « que » une somme totale de 140 millions d’Euro, il semblerait que les méthodes utilisées par certains soient fort indélicates.

Les parlementaires, par exemple, reçoivent 15.000 Euro mensuels pour engager des assistants; si certains en ont trois ou quatre, d’autres se contenteraient de n’en avoir qu’un ou une, la différence allant dans leur poche.

Chris Davies, représentant les Démocrates libéraux au Parlement européen, s’est ainsi déclaré stupéfait des abus relatés dans le document.

Cela illustre tout le problème du remboursement des frais soit au réel, soit avec une allocation fixe quelle que soient les dépenses.

Et par conséquent de l’éthique des personnes qui sont appelées à ces responsabilités et ayant donc droit à ces aides financières.

Le Général de Gaulle, dont on inaugurait aujourd’hui l’Historial, s’était rendu célèbre pour la séparation exemplaire entre sa poche personnelle et les derniers de l’État. C’est ainsi qu’il avait fait installer un compteur électrique dans les appartements privés de l’Elysée afin que la facture lui soit prélevée de son indemnité de fonction.

« Servir et non se servir » disait-il. Une phrase qui gagnerait à être citée plus souvent, en France comme ailleurs.

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