Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…

mai 25, 2013 on 10:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Aujourd’hui, deux sujets représentatifs

- L’un, la Cour des Comptes,  présidée par le PS Didier Migaud, critique vertement l’Education Nationale en France, et notamment le plan de Pépère de recruter 60.000 enseignants de plus. Elle indique que la médiocrité de ses résultats, puisque les élèves français sont de plus en plus bas dans les classements internationaux, n’est due ni au manque d’argent ni au manque de professeurs.

Pour preuve, les sommes allouées à l’Education Nationale, de loin le premier poste budgétaire de dépenses, sont largement à la hauteur de pays beaucoup plus performants. De même avec le nombre de professeurs. L’Éducation nationale «ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants».

Croyez-vous que ce rapport, établi par un organisme apolitique présidé par l’un des siens va faire revenir Pépère sur sa position, et annuler le recrutement dépensier pour prendre à sa place, des mesures efficaces? Moi non plus…

 

- autre exemple: Jean-Marc Ayrault dit que l’UMP « prend une lourde responsabilité en provoquant la crispation » sur le sujet du mariage dit « pour tous ». En d’autres termes, il laisse le choix à l’opposition soit de ne pas s’opposer, soit d’être responsable de tout débordements, et donc, en fait, irresponsable. En dehors du fait que c’est fort peu démocratique comme approche, M. Ayrault a la mémoire décidément très sélective. Ne se souvient-il pas de s’être opposé à toutes les propositions Sarkozy en 5 ans, oui toutes? Et d’avoir pris la tête du mouvement d’opposition à la réforme Sarkozy-Fillon des retraites, manifestations nombreuses y compris? Vous vous souvenez, la réforme dont ils disaient à l’époque qu’elle n’était pas nécessaire, alors qu’aujourd’hui ils disent qu’elle n’allait pas assez loin.

Croyez-vous que Pépère et Zayrault vont écouter ces centaines de milliers de Français qui vont, encore une fois, descendre dans la rue? Moi non plus…

Hollande Social-libéral???

mai 19, 2013 on 8:07 | In France | Commentaires fermés

Y a-t-il des limites à l’ignorance des Français en matière économique? Apparemment pas, sinon personne n’oserait traiter Hollande de « social-libéral ». Mais il est à la mode de tenter de damner des hommes politiques avec l’étiquette « libéral », comme dans les années 60 et 70 avec l’étiquette « fasciste ».

Traiter Hollande de libéral n’est pas seulement faux, c’est un mensonge délibéré et éhonté, et on ne voit que trop bien qui il sert: les anti-libéraux auto-proclamés, soit Mélenchon et Le Pen.

Traiter Hollande de libéral quand la France, à cause de lui, pulvérise tous les records de taux de prélèvement obligatoire, est imbécile. Le libéralisme, c’est exactement l’inverse, à savoir un Etat qui coûte peu, parce qu’il fait peu. Or avec Hollande, le Salut vient de l’Etat. Enfin, en théorie, parce qu’avec un Etat en faillite virtuelle, le pauvre Pépère en est réduit à supplier les entreprises de créer des emplois.

Traiter Hollande de libéral quand il veut faire voter une loi qui oblige un propriétaire d’usine qui veut la fermer à la vendre à tout acheteur qui se présenterait, est tout aussi crétin. Le libéralisme, c’est aussi peu d’intervention de l’Etat que possible. Pas des ventes forcées d’usine pour en éviter la fermeture.

La réalité, c’est qu’il est tout aussi stupide de traiter Sarkozy d’ultra-libéral que Hollande de social-libéral. Le taux de prélèvements obligatoires a continué de monter avec Sarkozy, alors qu’un ultra-libéral l’aurait fait s’effondrer avec non seulement des privatisations massives, mais des concessions au privé dans de très nombreux domaines aujourd’hui servis par l’Etat.

En un mot, il n’y a jamais eu de libéralisme en France, qui a, de façon générale, été gouverné quelque part entre le centre-gauche de Chirac et la gauche de Mitterrand façon 1981.

Il est révélateur de l’état d’esprit français qu’ils se plaignent d’avoir souffert de libéralisme sous Sarkozy comme aujourd’hui encore sous Hollande, alors qu’en fait, en regardant les chiffres, la situation économique des Français est parmi la meilleure d’Europe, avec seulement de très rares années de baisse de pouvoir d’achat, et pour des montants limités.

Ceci au détriment des entreprises françaises et des finances publiques, saignées à blanc pour soutenir les consommateurs qui sont autant d’électeurs.

Et que se plaindre, en France, où l’Etat peut tout, et où aucune politicien ne prend le risque d’une politique impopulaire de peur de perdre les élections, c’est encore le meilleur moyen de recevoir quelque avantage sans trop se fatiguer pour le gagner.

La conséquence, c’est que les Français suivent les hommes politiques qui font des promesses, et renvoient chez eux ceux qui en font moins.

Beaucoup sont horrifiés par la grande médiocrité des résultats de Hollande, avec à 0,9% de recul du pouvoir d’achat en 2012 avant même les hausses d’impôts de 2013.

Mais ne l’avons-nous pas mérité en votant pour un homme en qui même son propre parti n’a pas cru, et dont le seul axe de communication a été de dire que toute la souffrance française était due à l’affreux Sarko, alors qu’avec lui les fleuves couleraient de lait et de miel?

Eh oui, les millions de déçus et cocus du Hollandisme, on a le Président qu’on mérite!

L’impôt, quel impôt?

mai 10, 2013 on 6:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Un changement très intéressant va intervenir. L’Etat américain est aussi impécunieux que le nôtre, mais pas pour les mêmes raisons.  Le nôtre est ultra-dépensier, avec un record de taux de prélèvements obligatoires, le leur est handicapé par des baisses d’impôts gigantesques concédées aux riches par George Bush, et que le Congrès, contrôlé par les Républicains, empêche Obama d’annuler.

Alors il a décidé, au nom de l’égalité de la concurrence entre e-commerce et commerce traditionnel, d’imposer une taxe sur le e-commerce, qui adoptait très souvent une structure qui l’en dispensait. Ainsi, si vous achetez dans un Etat américain, vous êtes redevable de l’impôt de cet Etat. Mais si vous achetez en ligne, et que le site Internet choisisse, comme par hasard, de se domicilier dans un Etat où il a très peu de clients, ces ventes seront « dans un autre Etat », donc non susceptible d’un impôt d’Etat. Comme un exportation française vers un pays hors UE  n’est pas grevée de la TVA.

D’où un déséquilibre évident entre commerce physique et cyber-commerce, et une distorsion de concurrence, qui n’est pas pour rien dans la croissance phénoménale du e-commerce.

Il est intéressant de noter que ce même e-commerce bénéficie aussi d’une structure d’imposition très favorable en Europe, ayant choisi de s’implanter là où il pouvait ne rien payer, ou si peu. Ce qui, en ces temps de disette budgétaire est de moins en moins supportable. Se greffe là-dessus une situation identique pour quasiment toutes les société high-tech américaines récentes,  comme Google. Google, par exemple, prétend que ses ventes de publicité en France sont effectuées à partir de l’étranger (un pays sans impôt comparable à l’impôt français, comme par hasard), et donc exonérées de T.V.A.

Et on constate que Google, Amazon, Apple payent un impôt dérisoire sur tout ce qu’ils vendent hors Etats-unis. Cette distorsion entre ce qu’ils payent sur le marché intérieur et « chez nous » est choquante, puisque Apple paye 4% de son impôt sur les bénéfices, aussi appelé impôt sur les sociétés, hors Etats-Unis alors qu’il y fait 70% de ses ventes. Quand on sait que le seul Apple a accumulé une trésorerie nette de 140 milliards de dollars, on voit que cet impôt « économisé » n’a pas été perdu pour tout le monde, et que son montant n’est pas trivial, même face à un déficit budgétaire de grand pays.

Jusqu’ici, toute tentative (Sarkozy avait commencé à râler, au nom de la France) avait été repoussée avec indignation par les Etats-Unis comme « anti-américaine », puisque la très grande majorité des entreprises concernées sont américaines, et assortie d’un bon vieux jeu de carotte et de bâton sur l’emploi, tel que des centres de distribution Amazon ou un centre de recherches Google en France pour « se faire oublier » sur le plan fiscal.

Maintenant que ce sont les Américains eux-mêmes qui s’y mettent, le temps des vacances fiscales pour les cyber-commerces et autres stars du high-tech semble toucher à sa fin, car ce qu’ils appliquent chez eux ne pourra plus nous être refusé chez nous.

Voilà qui devrait être une bonne nouvelle!

A mourir de rire

mai 4, 2013 on 6:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est à mourir de rire.

Depuis un an, François Hollande fait avaler aux Français, surtout aux riches, mais enfin il y en a quand même assez pour tout le monde, une dose énorme d’augmentation d’impôts. Cette politique, qui met la France en récession et fait exploser les chiffres du chômage, est l’inverse absolu de ce qu’il a promis pendant sa campagne électorale.

Ce qui, évidemment, mécontente (le terme est faible) la gauche de la gauche, découragé ses électeurs d’il y a à peine un an, et fait plonger la popularité de Pépère à des niveaux jamais encore atteints.

Le pire n’est pas encore atteint, parce qu’à la rentrée, il va falloir faire avaler aux Français une réforme des retraites qui promet d’être un nouveau sommet de mécontentement. C’est d’ailleurs, de tout le quinquennat Sarkozy, la mesure qui lui avait le plus coûté dans l’opinion, tandis que le PS jurait que ce n’était pas nécessaire, alors que maintenant ils s’apprêtent à en rajouter une couche.

Tout ceci est fait au nom d’un seul objectif: maîtriser le déficit des finances publiques. Le ramener à moins de 3% en 2012, et à 0 en 2017. C’est le cap emblématique fixé par Hollande, pour ne pas être un Président obligé de se plier aux décisions d’un FMI ou d’une Union Européenne pour cause d’incapacité à emprunter toujours plus pour financer une dette hors de contrôle.

Jusqu’ici, à l’image de sa première année de présidence, ça n’a pas très bien marché pour Pépère le Faible. Le déficit, prévu à 2,9% en 2012 a atteint 3,7%, soit un dérapage de plus de 20%. Et comme la croissance prévue pour 2013 est aux abonnés absents, ça ne risque pas d’aller mieux. Au contraire, la Commission de Bruxelles prévoit pour la France 3,9% en 2013 et 4,2% en 2014.

Or il faut se souvenir que Flanby a déjà augmenté massivement les impôts, et qu’on ne peut pas le faire plusieurs fois, puisque la France a déjà le record du taux de prélèvements publics. Et toute l’équipe socialiste, emmenée par le ministre des Finances, Pierre Moscovici, jure que la hausse des impôts, c’est fini pour le quinquennat. Fini, terminé, soldé!

Là où ça devient comique, c’est que Flanby multiplie les déclarations que, croix de bois, croix de fer, il atteindra envers et contre tout l’objectif de déficit nul en 2017, ce qui est manifestement impossible si, au lieu de le faire à partir d’un taux de 2,9% en 2012, il doit partir d’un taux de 4,2% en 2014.

Mais, en même temps, le Commissaire européen, Olli Rehn, accorde à la France deux ans de plus pour atteindre cet objectif. Ce n’est plus 2017 mais 2019.

En d’autres termes, notre Pépère national a couru un objectif qu’il n’était pas impératif d’atteindre, et, pour tenter d’y arriver, il a cassé la croissance  découragé les acteurs économiques et fait exploser le chômage et fait le contraire de la politique pour laquelle il a été élu.

C’est à mourir de rire. Sauf que, dans « mourir de rire », le premier mot, c’est « mourir ». Et ça, qui est entrain d’arriver à la France de Flanby, ce n’est pas drôle du tout.

Le Mur des Cons

mai 1, 2013 on 9:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le Syndicat de la Magistrature s’est fait prendre la main dans le sac. Alors que les juges sont censés être strictement impartiaux, ils affichent sans la moindre vergogne un trombinoscope de leurs « ennemis », comme par hasard presque tous de droite, avec des commentaires presque tous insultants. Comme, pour Brice Hortefeux, « l’homme de Vichy ». Plus insupportable encore, figure sur ce tableau un homme dont le « tort » est d’avoir eu sa fille, Anne-Lorraine Schmidt, massacrée dans la fleur de la jeunesse par un homme en état de récidive, et qui a dit que, si cet homme n’avait pas été libéré, sa fille serait toujours vivante. Libéré par un juge, s’entend.

Le plus impressionnant de cette histoire est que Christiane Taubira, qu’on ne peut pas vraiment accuser d’être de droite, ou anti-juges, parce qu’elle a osé, en tant que Garde des Sceaux, demander une enquête administrative sur ce qui ressemble furieusement à un étalage d’une partialité politique qui n’a pas sa place dans l’administration de la Justice, a reçu de la part de la présidente, Françoise Martres, une lettre ouverte furieuse dont les derniers paragraphes sont trop incroyables pour ne pas être publiés tels quels:

Mais, au-delà des circonstances de l’espèce, et en raison de l’amalgame qui
est fait entre expression privée et action syndicale, c’est bien l’expression
publique syndicale et, par conséquent, le fait syndical dans la magistrature
que vous remettez en question par votre saisine consternante du Conseil
supérieur de la magistrature. Nous attendions plutôt de vous, Madame la
ministre, que vous défendiez vous-même cette liberté syndicale.
En plus de 40 années de combats pour les droits des magistrats et les
libertés publiques, le Syndicat de la magistrature a dû faire face à de multiples
tentatives visant à l’empêcher de s’exprimer.
Vous venez de vous inscrire dans cette longue tradition, nous le regrettons
vivement.

En d’autres termes, quoi que nous fassions, nous, Syndicat de la Magistrature, toute personne qui ose même s’interroger sur nos actions est notre ennemi, l’ennemi des magistrats, l’ennemi du droit syndical.

Comme Taubira n’a fait que « demander une enquête », et que le SM vit cela comme une agression, cela veut-il dire que le justiciable aura le droit de se sentir agressé quand une enquête sera ouverte à son encontre par un magistrat?

Comme si souvent, ce n’est pas le fait lui-même qui pose le plus grave problème, mais le refus de toute admission qu’il y a eu une erreur, ou une faute, et la tentative de le masquer.

Ainsi Nixon a été chassé non pas tant parce que ses troupes avaient essayé de poser des micros chez les Démocrates, mais pour avoir participé à une tentative de couverture de ce délit. Ainsi Clinton a failli se faire à son tout chasser non pas tant parce que Monica Lewinsky lui a fait quelques fellations que pour avoir déclaré urbi et orbi que « I didn’t have sex with that woman! »

Si le Syndicat de la Magistrature avait reconnu que ce Mur des Cons était de mauvais goût et qu’il comprenant que les personnes affichées le prennent mal, l’affaire serait d’ores et déjà terminée. En menant une croisade pour défendre l’indéfendable, croisade contre le journaliste qui a pris les images, croisade soutenue par le SNJ des journalistes, et par Mélenchon, le SM donne raison à tous ceux qui pensent qu’ils se veulent irresponsables.

A propos, si le Syndicat de la Magistrature pense qu’il est très grave que ces images de l’intérieur d’un local syndical aient été diffusées dans la presse, que pense-t-il donc quand les procès-verbaux d’audition, couverts par le secret de l’instruction, sont quasi-instantanément diffusés dans la presse?

Oooups, c’est la deuxième fois dans cet article que je proteste contre un « deux poids, deux mesures » que les magistrats réclament. Ça montre que je n’ai rien compris au statut des magistrats, n’est-ce pas?