A nous, les petites Anglaises

mars 29, 2012 on 6:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les quadras qui nous lisent se souviendront certainement de ce film intitulé « A nous les petites Anglaises », au sujet d’étudiants français qui traversent la Manche pour aller apprendre la langue de Shakespeare.

Alors que ce qui reste du corps du terroriste fou vient d’être porté en terre en France, après avoir « élégamment » été refusé par l’Algérie, il est temps de revenir à un thème important de la campagne électorale, à savoir l’économie.

Et en particulier, ceux qui la font.

Dans un premier temps, on a entendu Hollande vouloir tirer à lui la couverture médiatique en décrétant qu’il allait créer une nouvelle tranche d’impôt sur les revenus à 75%, ce qui est bien évidemment un non sens, comme l’a confirmé Laurent Fabius en voulant immédiatement instaurer une nouvelle version du bouclier fiscal…à 85%. Travailler à 85% pour l’Etat et 15% pour soi, comme motivation, on a vu mieux, même si JusMurmurandi est tout à fait d’accord pour dire que certaines rémunérations sont exagérées (dans le milieu des affaires, comme dans celui…du sport ou encore du spectacle, n’en déplaise à certains).

Dans un deuxième temps, Nicolas Sarkozy ne voulant pas être en reste a voulu décréter l’halali sur les « exilés fiscaux », les Français qui iraient vivre à l’étranger parce que les impôts y sont inférieurs. Tel le Tchétchène que Vladimir Poutine voulait aller chercher « jusque dans les chiottes (sic), on irait trouver ceux qui considèrent que la fiscalité est une raison suffisante pour déplacer son domicile et changer son mode de vie.

Comme Yannick Noah, par exemple, en dépit du fait qu’il ne se gêne pas pour soutenir François Hollande, ce dernier n’ayant pas le moindre scrupule à être soutenu par l’exilé fiscal de première classe que Noah représente d’ailleurs.

Pendant ce temps, on attend désespérément les mesures qui permettront aux 46% de Français qui paient l’impôt sur le revenu pour les 54% de ménages restants de voir leur argent mieux utilisé…à commencer par conséquent par les mesures d’économie proposées que l’on attend toujours, comme d’autres attendent encore Godot.

Simultanément, un dirigeant européen d’un pays hors de la zone Euro ne se prive pas de sourire et de faire des grandes oeillades à ces candidats au départ.

Le chef de l’Etat suisse ? Vous n’y êtes pas. Le dirigeant belge, un socialiste ? point encore.Ne parlons pas du Liechtenstein ou de Monaco qui n’ont pas besoin du moindre coup de pub’.

Non il s’agit de la perfide Albion, encore elle, en la personne de David Cameron qui vient de baisser le taux marginal de l’impôt sur le revenu de 50 à 45%, montrant donc qu’un état peut se dire tout de même correctement « rémunéré » alors que les bienheureux qui gagnent beaucoup d’argent travaillent davantage pour eux que pour l’Etat britannique.

A nous les petites Anglaises?

La malédiction de la gauche

mars 26, 2012 on 9:10 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Avouons-le, le bilan présidentiel de la gauche est calamiteux. Ils ont perdu en 1958, en 1965, en 1969 (même pas au second tour), en 1974, en 1995, en 2002 (même pas au second tour), en 2007. En fait, ils n’ont gagné qu’avec un seul candidat en 54 ans, François Mitterrand.

Comme si cela ne suffisait pas, ce dernier était d’une gauche vraiment « autre », avec son passé et ses amitiés d’extrême-droite et affairistes, son rapport à l’argent, au secret, au mensonge, sa conversion à la rigueur…

Alors, bien sûr, il est possible d’en déduire que la France est structurellement de droite, et qu’il faut une conjonction de circonstances exceptionnelles pour que la gauche passe. Comme en 1981, quand Chirac, deux fois, fit battre son propre camp pour abattre un concurrent gênant (Giscard, puis Barre).

Mais JusMurmurandi, tout à l’observation de la campagne actuelle, se pose une question simple, mais iconoclaste. Et si c’était simplement une question de candidat? Et si la gauche perdait parce qu’elle ne choisit pas (ou ne dispose pas, allez savoir) de candidat de qualité?

Car, soyons franc, en 2002, elle ne pouvait pas perdre face à un Chirac vieillissant, démonétisé par d’une part et de l’autre les affaires, et par un désastre électoral ayant conduit à une cohabitation de 5 ans sur les 7 ans de son mandat. Face à lui, un Premier Ministre intègre, et doté d’un bilan reconnu par les Français. Mais qui fit une campagne si fade, et truffée de quelques retentissantes erreurs, qu’il fut éliminé dès le premier tour. Ce malgré des sondages qui l’avaient longtemps donné vainqueur au second tour.

Et, de même, la situation de la gauche en 2007 aurait difficilement pu être plus favorable. Une France lassée de 12 ans de présidence d’un Chirac largement immobile. Une droite dont le candidat, petit, moche et métèque, avec une solide réputation d’agité, était honni par toute la partie chiraquienne de son propre camp. Et qui, malgré des sondages longtemps annonciateurs du triomphe de son adversaire, la battit à plate couture. Car, il faut bien le dire, Ségolène Royal se révéla tellement faible qu’on se demanda même si elle était tout à fait capable (et le terme est modéré).

Nous voici en 2012. Sarkozy est toujours aussi petit, moche, et métèque. Sa vie privée pèse sur son image (et le terme est modéré), il a perdu l’attrait de la nouveauté, son bilan de 5 ans limite sa crédibilité à faire à l’avenir ce qu’il n’a pas fait dans le passé, et il a du affronter quatre ans de crise grave et profonde sur les 5 ans de son mandat.

Avec tout ça, le candidat de gauche devrait gagner sans même avoir à vraiment livrer bataille. C’est bien ce qu’il essaye de faire, se cantonnant à des envolées lyriques, et critiquant sans relâche le Président en lieu et place de propositions. Mais la mayonnaise ne prend pas. Sa cote flanche lentement, et l’odeur de la victoire annoncée ne génère pas de l’enthousiasme, mais seulement de l’appétit.

Le problème, c’est bel et bien le candidat. Il n’aurait pas du l’être, la place étant promise à un autre, beaucoup plus expérimenté, crédible, et brillant. Mais qui a explosé en vol sur une histoire personnelle. Histoire sur laquelle gauche et journalistes ont fermé les yeux pour ne pas voir ce qui aurait sinon signifié la fin de la carrière de leur supposé champion. Comme avec Mitterrand avant lui. Il (le candidat) n’a aucun passé ministériel, les gouvernements de 1981, 1983, 1988, 1991, 1992, 1993, 1997 ayant tous souhaité faire l’économie de ses talents. Ses propres amis le traitent de « fraise des bois » ou de « capitaine de pédalo », et affirment « qu’il n’a jamais travaillé de sa vie ».

De plus, son positionnement idéologique et politique est tout aussi flou que celui de Mitterrand, chassant à gauche de son électorat de gauche, alors que tout son passé et ses amis démontrent qu’il est à la droite de cette gauche.

Les Français n’aiment pas Sarkozy, toutes les enquêtes le montrent. La façon dont il a osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à savoir que « François Hollande est nul », ne va pas améliorer cette cote d’amour, en montrant une fois de plus le côté direct, cru, sans indulgence, d’un Président qu’ils préféreraient en paladin médiéval, plein du sens de l’honneur de son nom.

Vont-ils, ces Français, élire un Président auquel ils ne croient pas pour se débarrasser d’un Président qu’ils n’aiment pas?

JusMurmurandi se dit que la gauche risque de devoir choisir entre deux malédictions. L’une, qu’elle perde de nouveau une élection imperdable. L’autre, qu’elle la gagne avec un candidat inéligible.

Du socialisme à l’état pur…

mars 20, 2012 on 10:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France | Commentaires fermés

François Hollande donne à qui voudrait en douter comment marche sa variante de socialisme. Et la réponse est: il marche sur la tête. A force de vouloir tout promettre à tout le monde et ne fâcher personne, le résultat donne le tournis.

Premier acte: le PS négocie un accord de gouvernement avec les Verts, par lequel il s’engage à fermer 24 centrales nucléaires. Soit un coût exorbitant pour la fermeture et le remplacement de cette énergie soit par des importations de pétrole et de gaz, générateurs de gaz à effet de serre et consommateurs de devises, soit par des énergies renouvelables beaucoup plus chères.

Deuxième acte: François Hollande, notamment parce qu’il peut se le permettre vu le score effroyable que les sondages promettent à Eva Joly, annoncent qu’en fait de 24 centrales, il n’en fermera qu’une, Fessenheim. C’est la plus ancienne de toutes, et elle est construite sur une zone sismique. On imagine la joie des écolos, qui se sentent trahis avant même l’élection.

Troisième acte: François Hollande, qui ne veut pas que cette unique fermeture, symbolique, lui coûte quoi que ce soit, électoralement, parle de Fessenheim pour rassurer les employés de la centrale. Et il leur dit que, bien entendu, ils conserveront leur emploi.  A quoi travailleront-ils à l’avenir? A une filière de démantèlement des centrales, et à produire des énergies renouvelables. Voici la citation: « Oui, démantèlement, énergies renouvelables, bref (ils pourront) rester sur place, ce sont des salariés d’EDF, l’emploi n’est pas menacé », a dit le député de Corrèze. « Il est légitime de leur permettre de vivre sur place et donc de travailler sur place ».

A quoi bon une filière de démantèlement, si on ne ferme qu’un seule centrale? Ou alors est-ce que le projet de 24 fermetures est réactivé? Et que sont ces emplois dans les énergies renouvelables? La France deviendra-t-elle subitement compétitive dans une filière de production industrielle dominée par les pays à bas coûts, Chine pour le solaire, Inde pour l’éolien?

Mais François Hollande va plus loin, quand il dit « qu’il est légitime de leur permettre de vivre et de travailler sur place ». Pour quoi les employés d’EDF seraient-ils plus légitimes que d’autres à vivre et à travailler sur place? Plus que les Lejaby? Que les Arcelor Mittal de Gandrange? Alors, soit François Hollande pense trouver es solutions à tous ces problèmes, et on est en plein rêve, soit il est en train de dire que c’est légitime avant l’élection, pour ajouter sitôt venu ce dont il espère que ce sera pour lui « un joli mois de mai », que « malheureusement, la légitimité ne suffit pas ».

Mais en fait, il y a au cœur de la déclaration de François Hollande trois mots qui permettent tout: « salariés d’EDF ». Une entreprise publique qui fait ce qu’on lui dit, quel qu’en soit le coût ou l’absence de rationalité industrielle. Un outil à la botte des politiques, comme la banque d’État qu’il veut créer, comme les loyers ou le prix des carburants qu’il veut bloquer.

On sait ce qu’il en a été de tous les régimes qui ont appliqué ce genre de méthodes. Il n’en reste plus que deux qui lui soient voués corps et âme: la Corée du Nord et la Biélorussie. Même Cuba ouvre son économie aux forces du marché pour permettre un peu de progrès à un peuple exsangue…

Voilà donc le cocktail Hollande, qui est représentatif du PS des 50 dernières années: socialement protecteur avant tout, dirigiste avec les leviers de l’État, et ignorant totalement les contraintes économique, jusqu’au moment où le pays rentre dans le mur.

Et là, il est toujours temps que les Français élisent la droite pour réparer les dégâts et se rendre impopulaire au passage…

Indignations

mars 19, 2012 on 9:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce soir tout le monde s’indigne.
C’est normal après ce qui s’est passé dans le sud ouest de la France, entre Toulouse et Montauban.

Mais prenons le temps de regarder les choses de plus près.
Avant tout, les média se jettent sur la tragédie comme la misère sur le bas monde.
Enfin quelque chose d’autre à raconter que la campagne électorale.
En plus il y a des victimes, c’est en France donc encore « mieux » que les malheureux enfants belges décédés dans l’accident de car.
Les journalistes charognards ont de belles journées devant eux.

Toute la classe politique déclare un moratoire dans la campagne présidentielle. Comme s’ils avaient aussi besoin d’une « respiration » pour reprendre du poil de la bête.

Le président est descendu sur place le premier; c’est normal.
Et comme tous ceux qui l’ont suivi a adopté tous les enfants. « Ce sont les nôtres » a été répété par tous les candidats qui lui ont succédé.

France 2, jamais pris de court quand il s’agit de cirer les pompes de François Hollande, déclare que ce dernier a eu une déclaration toute aussi bonne que Sarkozy. Ils le voient déjà à l’Elysée.
Que dirait on si c’était un candidat de droite qui était dans l’opposition et défendu par la télévision d’état ??? Comme le patron de Radio France qui se déclare pour le candidat de la rue de Solférino dans l’express. On rêve.

Mais surtout, grand soulagement pour Hollande.
On ne le verra pas se faire huer par les salariés de Fessenheim au sortir de son QG de campagne au cris de « vendu », « Louis XVI » tandis que l’on avait fait tout un plat de la visite bousculée de Nicolas Sarkozy à Bayonne.

Ouf. On peut s’indigner en toute tranquillité au PS… France télé veille sur Hollande.

Le mythe de Sisyphe

mars 18, 2012 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il vaut mieux en rire.
Entendre Mélenchon qui prône l’insurrection civique, on pourrait penser qu’il se croit à Damas.
Eh bien non, c’est à Paris que cela se passe….

Un seul petit problème pour celui qui souffle sur les braises comme un forcené qui s’efforce de prendre des voix à François Hollande, c’est que, selon l’Express, il est à la tête d’un patrimoine de 700.000 Euro, juste en dessous du seuil de l’ISF…

Alors glapir que la France est défigurée par les inégalités, c’est certain qu’il en sait quelque chose….puisqu’il en profite.

François Hollande, lui, se voit en Sisyphe. Vous savez, le Grec puni par les Dieux qu’il avait trompés.
Premier problème, Hollande s’identifie à un menteur.
Menteur condamné à éternellement gravir une pente en poussant un rocher.
Deuxième problème, il n’arrive jamais au sommet parce qu’à chaque fois qu’il s’en rapproche, il redévale la colline et doit, éternellement, recommencer. Comme si cela illustrait les trente premières années de sa carrière politique pendant lesquelles il ne fut jamais ministre ou secrétaire d’Etat…

Là où en revanche les deux, Hollande et Mélenchon, se rejoignent, c’est dans cette vidéo, qui confirme les qualités que Hollande se prête.

Le PS réinvente les niches fiscales et même le bouclier fiscal!

mars 15, 2012 on 10:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Mais qu’ont-ils donc fumé? Une campagne électorale est un moment où triomphe la démocratie. Un moment qui devrait être jubilatoire, et exemplaire de notre vie sociale. Déjà du temps des Romains, ce n’était pas vraiment le cas, qui avaient inventé l’idée qu’il fallait, pour gagner donner au peuple « du pain et des jeux ».

Mais, depuis, nous avons certainement fait des progrès, n’est-ce pas?

Il n’y a qu’à voir la valse des socialistes autour de la proposition de François Hollande de taxer les revenus supérieurs à un million d’euros à plus de 75%, proposition très populaire en France, où « le bon impôt, c’est celui qui me profite en coûtant aux autres » pour se le demander.

Déjà l’annonce par le candidat a pris par surprise le responsable de sa propre campagne pour les affaires fiscales, manifestement pas consulté ni même informé.

La première protestation vient d’une source inattendue, un footballeur du PSG. Il devient rapidement évident que cette taxe va faire fuir les footballeurs de talent, qui iront tous jouer à l’étranger. Non seulement cela émasculera notre championnat, chagrinant ainsi de nombreux jeunes électeurs du PS, mais cela appauvrira un secteur économique, le sport de haut niveau, qui n’est négligeable ni pour le public ni pour l’image de la France. Et le show-biz et les média tombent exactement dans la même catégorie.

Ensuite, il s’avère que ce taux de 75%, inévitablement conjugué à celui de la CSG est en fait de 83%, et risque fort d’être considéré comme inconstitutionnel, car confiscatoire.

Alors les ballons d’essai se multiplient, pour dire que ce super-impôt sera « provisoire », ou durera « tant que les finances publiques seront en déficit ».

Plus amusant encore, François Hollande réfléchit à un mécanisme pour permettre aux sportifs d’étaler leurs revenus sur plusieurs années, tandis que Laurent Fabius et Michel Sapin travaillent pour lui à « un système de plafonnement ».

Comment appelle-t-on un tel plafonnement? Un bouclier fiscal, bien sûr! Et un tel étalement pour une catégorie d’imposables? Une niche fiscale!

Décidément JusMurmurandi voit bien la marque que François Hollande a été le « compagnon » de Ségolène Royal pendant 25 ans. Impréparation, inconséquence, improvisation sont les trois mamelles d’un programme que le pauvre garçon n’a eu que 5 ans pour peaufiner.

Curieusement, le seul qui trouve très bien cette tranche de 75% de super-impôt et qui risque de devoir la payer est Matthieu Pigasse, le patron de la très chic et très prospère banque Lazard, et co-propriétaire du Monde. Il ne comprend pas que qui que ce soit puisse objecter à ce très bon impôt. Il ne comprend donc plus ses associés et ses clients, qui eux objectent avec la dernière énergie. On imagine l’ambiance à la banque… Sauf que, bien sûr, si Matthieu Pigasse approuve au mépris des opinions de ses clients et collègues, c’est pour deux raisons. L’une, c’est qu’il escompte bien changer de fonction dès le mois mai, que cela lui indiffère donc. L’autre, c’est que, comme un ministre gagne moins d’un million, en fait cet impôt ne le concernerait pas. Démontrant ainsi que » le bon impôt, c’est celui qui me profite en coûtant aux autres ».

L’invertébré

mars 13, 2012 on 7:08 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a déjà cité Ségolène Royal dans sa plus belle phrase pendant les primaires au sujet de François Hollande (NDLR « Les Français peuvent ils citer une décision, une seule, prise par François Hollande, en trente ans de carrière politique ? »). Quel magnifique esprit de synthèse.

On savait aussi que le candidat socialiste était un spécialiste du ménagement de la chèvre et du chou. Tristane Banon s’en souvient avec émotion. DSK surtout.

A peine le parti socialiste signe t il un accord avec les Verts pour la suppression de 24 centrales nucléaires en accordant force sièges pour les prochaines élections législatives que François Hollande se retourne vers les 250.00 salariés de cette filière phare française pour affirmer que seule le vieille centrale de Fessenheim serait fermée.

Quelle souplesse dans la langue de bois.

Ensuite, c’est autour de la finance d’être son « ennemi ». Comme rassembleur, on fait mieux. Allez lui expliquer ensuite pourquoi les Anglais sont impatients de ne pas le recevoir. Même en Pologne, le premier ministre a mieux à faire !

Mais là où cela devient abracadabrantesque, c’est lorsqu’il s’agit des riches.

Dans un débat désormais très célèbre, il déclare qu’il « n’aime pas les riches » (au passage selon que vous serez riches ou pauvres, le candidat vous aimera ou non. Merci la division de la population française).

Petit rappel

Hier soir, voici notre sémillant candidat qui vient déclarer sur le plateau de M6 « qu’il n’a rien contre les riches ».

En quelques jours, il fait donc un 180°, juste après avoir annoncé une taxation punitive contre tous ceux qui ont des revenus élevés, amenant même certains à avoir des revenus négatifs, ce qui serait…inconstitutionnel.

Pour ou contre, allez comprendre.

Ce qui semble clair, c’est qu’il est tellement prêt à tout pour draguer tant les Verts que les électeurs de Mélenchon dont les sondages s’améliorent au fil des jours que Hollande n’a même plus peur de passer pour un…invertébré.

Bon sang, mais c’est bien sûr !! Une fraise des bois (copyright son « ami » Laurent Fabius!), cela n’a pas de colonne vertébrale !!!

Fraise des bois

mars 12, 2012 on 1:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’homme est incontestablement intelligent.

Ancien premier ministre, il y a 26 ans, sa carrière a visiblement été éphémère.

Lors de son débat avec Nicolas Sarkozy, la description qui convient le mieux à son attitude est la suivante:  « J’ai trouvé le débat à la fois intéressant et incomplet. Il a fait preuve d’une agressivité doucereuse. Il a passé son temps à casser du sucre sur le dos des … »

Le plus drôle, c’est que les paroles qui sont rapportées ci-dessus sont celles de Fabius au sujet de Nicolas Sarkozy après le débat en question, alors que lui même a tenté, sans succès, d’interrompre sans arrêt son opposant après avoir monopolisé la parole.

Malheureusement pour lui cela n’a pas marché.

Le plus cruel, comme pour tous les autres accourus autour de François Hollande, c’est de rappeler le florilège de gentillesses et autres délicatesses qu’ils lui envoyaient.

Car l’odeur du maroquin est forte, et c’est ce qui les fait marcher.

Moscovici, par exemple, ancien lieutenant de DSK, est aux ordres du candidat sorti des cendres, et jamais à court d’une critique. Pour Sarkozy. Autocritique? Humilité face au désastre Strauss Kahnien ? C’est du passé. C’est en Angleterre, à Cambridge, que l’on nous rappelle que l’idole d’hier a des casseroles aux fesses. Comme si de rien n’était, DSK continue à vouloir donner des conférences.Car il se sent tout de même bien traqué.

Les journalistes ? « Tous des salauds !! » Anne Sinclair appréciera…

Revenons donc à Laurent Fabius qui ne gouta pas de se voir rappelé de n’avoir pas fait un certain nombre d’avancées, clamées à l’avance, et réalisées par Nicolas Sarkozy, comme la réforme des retraites ou la question prioritaire de constitutionnalité.

Parce qu’en fait, quelle a été sa stratégie pendant ce débat, comme celle des socialistes, pendant la campagne.

Répéter à l’envi l’épisode du Fouquets qui a duré deux heures sur cinq ans, alors même que François Hollande déjeune en pleine campagne chez Laurent, quelques numéros plus bas sur l’avenue éponyme. Sans parler de la démangeaison qu’éprouve JusMurmurandi de répéter DSK DSK DSK….

Et alors ? C’est cela l’enjeu de la campagne ?

Ou la menace nucléaire iranienne, l’effondrement financier de la Grèce, la baisse du chômage, ou encore le nucléaire français pour les vingt prochaines années ?

Car marquer son opposant à la culotte c’est bien, tout critiquer, pourquoi pas.

Mais à un moment, il faut bien aussi rappeler ce que les socialistes ont fait pendant les cinq dernières années.

Cela tient en quatre lettres.

Rien.

A part le ministère de la parole et le refus systématique de voter la moindre loi, la plus petite réforme, R I E N. Merci tout de même à Jack Lang d’avoir voté la réforme de la Constitution, qui limite le nombre de quinquennats à deux, qui institue la question prioritaire de constitutionnalité et autres avancées démocratiques, soutenues par un Président réputé « obsédé par le pouvoir ».

Alors c’est certain que dans ces conditions, on a beau jeu de critiquer l’adversaire. Aux innocents, les mains pleines.

Bref, bilan médiocre de Fabius pour ce débat, comme pour la campagne socialiste.

Mais bon, lorsque l’on n’a rien fait, et par conséquent rien à revendiquer, et qu’il ne reste que la critique, est il surprenant que Laurent Fabius se soit fait plaisir, dans un moment de mélancolie bucolique n’en doutons pas, en traitant François Hollande de « fraise des bois »?

 

Personne ne pourra dire « je ne savais pas, je ne croyais pas »…

mars 10, 2012 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient de mai 1981? Un Président sortant, Valéry Giscard d’Estaing, qui avait dû affronter deux chocs pétroliers, et qui avait choisi, avec son Premier Ministre Raymond Barre, et contrairement à tous ses successeurs de droite comme de gauche, de ne pas obérer les finances publiques avec du déficit et de la dette. Un style personnel mal vécu par les Français, qui trouvaient « curieux » des « gadgets » comme d’inviter les éboueurs à petit-déjeuner avec le Président, ou de ralentir le rythme de la Marseillaise. Des « affaires », comme ces lamentables diamants de pacotille offerts par l’affreux Bokassa, et montés en épingle par une presse quasi-unanimement opposée à la réélection de VGE. Pire encore, la haine personnelle accumulée entre lui et Jacques Chirac conduira ce dernier à préférer la politique du pire, c’est-à-dire a défaite de son camp, pour assurer la suprématie à droite de son parti, avec lui en tête.

En face, Mitterrand était moins flambard qu’en 1974. D’abord avec 7 ans et une défaite de plus, ou même deux si l’on compte les législatives de 1978. Ensuite avec une alliance avec le Parti Communiste en lambeaux, rafistolée à des fins exclusivement électorales. Enfin un programme directement issu de celui de 1974, alors même que les deux chocs pétroliers avaient changé le monde, mais la gauche française ne voulait pas le voir, préférant  fanfaronner sur la possibilité dorée d’une « autre logique ».

Le résultat? Alors que la droite était majoritaire dans le pays, elle a perdu. Beaucoup d’électeurs de ce camp sont restés chez eux, voire ont carrément voté Mitterrand à l’appel discret du RPR, pour assurer la perte du président impopulaire. Et beaucoup, parmi ceux qui n’ont pas voté pour le candidat de leur camp ne croyaient pas que Mitterrand mettrait en œuvre son programme radical, avec nationalisations massives, imposition massive, contrôle des prix et des salaires, réduction du temps de travail, ministres communistes etc…

Et ils se sont sentis mal à l’aise quand ils ont vu se matérialiser un programme si radical, conforme aux promesses, et si ruineux qu’il faudra dévaluer trois fois en trois ans. Mais ils avaient préféré se faire plaisir à voter utile, et c’est un plaisir très coûteux.

 

Quel rapport avec 2012? Il est évident. La droite est majoritaire en France. Même Bayrou battrait Hollande au deuxième tour, à en croire les sondages. Hollande est un candidat faible, sans expérience autre que d’avoir présidé le Conseil Général d’un département qu’il a conduit au rang infamant de plus endetté de France, et d’avoir été premier secrétaire du PS pendant 12 ans de défaites électorales. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Son programme est incroyablement passéiste, avec blocage du prix de l’essence et des loyers, avec des prélèvements massifs pour financer des emplois publics ou assistés, une chasse idéologique aux riches comme si ceux-ci n’étaient pas utiles à la communauté nationale (les 1,5% de Français les plus riches payent déjà 40% de l’impôt sur le revenu, contrairement à ce que raconte Hollande qui trouve que notre système n’est pas assez « juste » et ne redistribue pas assez). Une volonté de ne pas honorer les traités internationaux signés par la France, qui fait que pas un des leaders de nos partenaires européens ne daigne recevoir ce trublion qui ne croit pas au respect de la parole donnée. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Ceci parce qu’en face, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, un style personnel mal vécu, notamment au début de son quinquennat. Et une presse qui, après l’avoir pilonné pendant 5 ans sans relâche, travaille activement à justifier sa propre prédiction qu’il sera battu.

Élément révélateur: 65% des Français souhaitent que Hollande intègre des ministres du Modem, contre moins de 40% pour des ministres du Front de Gauche et du Parti Communiste. Ce qui signifie en termes simples, qu’une majorité souhaiterait être débarrassé de Sarkozy, donc élit Hollande parce que c’est le seul capable de le faire, mais souhaite qu’il oublie ne route son programme de gauche pour gouverner au centre… Et JusMurmurandi qui croyait qu’il fallait être adulte pour voter, c’est-à-dire ne pas croire aux contes pour enfants…

 

Mais, cette fois-ci, contrairement à 1981, personne ne pourra dire, à droite, si, par malheur, il arrivait que François Hollande soit élu, parce qu’il aurait paru plus important de voter sur le style que sur le fond, et de régler le compte d’un homme atypique, que ce serait surprenant de voir Hollande et le PS mettre en œuvre leur programme lamentable. Ils l’ont dit, s’ils sont élus, ils le feront, confits dans leurs certitudes totalement découplées de toute réalité, et nantis d’une assurance tous risques.

Celle qu’en cas d’élection, puis de désastre politico-économique, ce ne seront pas eux qui paieraient la note, mais nous, les Français. Alors, à un jeu où ce sont les autres qui payent pour nos échecs, on comprend qu’ils auraient tort de ne pas dire n’importe quoi si cela leur permet de gagner…

Hollande nous refait le coup des 35 heures

mars 4, 2012 on 10:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 35 heures, vous vous souvenez? Cette fantastique avancée française, tellement formidable que, non seulement aucun pays ne nous a suivi, mais beaucoup d’entre eux sont allés en sens inverse pour augmenter leur compétitivité quand nous avions si obligeamment réduit la nôtre.

Tout montre que François Hollande n’a pas compris et veut nous refaire le même coup, simplement packagé un peu autrement.

Car le fondement des 35 heures, c’est de considérer que la quantité de travail disponible est fixe, et que le législateur a imposé de répartir cette quantité fixe en plus de parts plus petites, pour que, chacun travaillant moins, il y ait plus de gens au travail, pour arriver à un bilan à somme nulle.  C’eût été à la limite imaginable en imposant une réduction de salaire avec la réduction d’horaire, sauf que la démagogie socialiste a imposé les 35 heures sans réduction de salaire.

Le résultat ne s’est pas fait attendre: la compétitivité française a plongé, notamment contre ses concurrents de la zone Euro, et l’Allemagne en particulier, où tous les acteurs économiques et sociaux considèrent la compétitivité nationale comme la prunelle de leurs yeux. Et ne comprennent pas comment les Français, des gens qui se croient très intelligents, ont pu faire le choix inverse pour leur offrir leurs emplois sur un plateau.

Or qu’annonce François Hollande? De nouvelles tranches d’impôts, à 45% et 75%. La suppression de nombreuses niches fiscales, comme le quotient familial, ou la détaxation de l’assurance-vie, ou la détaxation des heures supplémentaires, le rétablissement de la pleine rigueur de l’ISF. Ce qui représente, in fine, une énorme augmentation d’impôts. Ceci est imaginable si l’on veut s’occuper pour de bon de réduire le déficit des finances publiques. Il n’y manque que de freiner les dépenses en dérapage non contrôlé des collectivités locales et des régimes sociaux, et voilà une politique fiscale efficace.

Sauf que ce n’est pas du tout ce que veut faire François Hollande. Il veut collecter beaucoup plus pour pouvoir redistribuer plus, et ceci sous l’appellation de « justice ». Il redistribue en augmentant le nombre de professeurs, en créant des emplois subventionnés pour les jeunes, des contrats d’association entre seniors et jeunes. En d’autres termes, rien pour la compétitivité. Aucune mesure pour freiner les collectivités locales, dont il faut dire qu’elles sont gérées majoritairement par ses amis. Le département dont le Conseil Général est présidé par Hollande lui-même étant d’ailleurs le pus endetté de France. Rien pour les régimes sociaux, dont les déficits devront bien trouver une réponse un jour.

Donc Hollande a renoncé, comme Jospin, DSK et Aubry avant lui, à travailler sur la taille du gâteau, c’est-à-dire à générer de la croissance. Elle ne se décrète manifestement pas, d’après eux, ce qui ne les empêche pas de reprocher à Sarkozy de ne pas en avoir trouvé assez. Tout ce qu’il peut faire, c’est prendre à Pierre pour distribuer à Paul, ce qui est « juste ».

Sauf que c’est une énormité économique. La compétitivité d’une économie, cela existe. Avant l’euro, on dévaluait pour restaurer la sienne, ce que Mitterrand avait fait trois fois en trois ans, et ce dont les Grecs sont aujourd’hui empêchés, de même que Hollande demain, sauf à appliquer ce qui est le programme de Marine Le Pen, ce qui serait quand même un comble pour un socialiste.

En fait la quantité de richesse n’est pas fixe du tout. Ainsi le libre-échange augmente-t-il la quantité de richesse globale, alors que le protectionnisme la diminue. Voilà une chose que Pascal Lamy pourrait expliquer à son ami Hollande, lui qui a été pendant des années le patron de l’Organisation Mondiale du Commerce et a tenté sans succès de boucler un nouveau round planétaire de libéralisation des échanges, qui eût enrichi la planète.

Mais, pour cela, encore faudrait-il que François Hollande entendît les leçons de l’Histoire, ou les conseils qui lui sont prodigués. Mais, tout à son ivresse de prendre demain, il le croit déjà, sa revanche de sa carrière de médiocre de la politique, il n »écoute plus personne et ne prévient même pas ses propres lieutenants des annonces qu’il s’apprête à faire à grand tapage à la télévision. Ce qui rappelle à JusMurmurandi très exactement le comportement de Ségolène Royal en 2007. Pas vraiment étonnant quand on sait qu’ils ont vécu si longtemps ensemble. Et quand les chefs de gouvernement des grands pays européens lui font passer des messages défiance à l’égard d’un programme si manifestement voué à nous précipiter dans le mur, il se lance dans des effets de manche sur l’indépendance de la France.

Il ferait mieux de se souvenir que, si son rêve est de ressembler à son modèle, l’idole socialiste de 1981, il ne faudrait pas pousser la ressemblance trop loin, sinon lui aussi devra, toute honte et humiliation bues, manger son chapeau comme Mitterrand dès 1983.

Ce n’est pas l’approche proposée par Hollande qui est juste, c’est sa compétence qui est vraiment trop juste…

 

François Hollande est il François Mitterrand ?

mars 4, 2012 on 7:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est des moments de la journée où, franchement, JusMurmurandi se gondole à donf.

Vous répondrez probablement que ce style est peu présidentiel, mais JusMurmurandi n’est pas non plus candidat à la magistrature suprême.

Nous nous gondolons donc disais-je, en écoutant Laurent Gerra et en particulier lorsqu’il fait échanger François Hollande avec son potentiel prédécesseur, François Mitterrand. Si vous ne l’avez jamais écouté, vous ratez quelque chose (« est-ce toi, François ? Oui c’est moi François, François ! »)

Il est clair pour JusMurmurandi que le candidat Hollande rêve d’enfiler les chaussures de son prédécesseur, seul président de la Vème République à avoir achevé deux septennats. Sauf à ce qu’il y ait un revirement constitutionnel, il restera dans l’Histoire au moins pour cela au niveau de sa présidence.

Car François Hollande voudrait bien rester dans le flou, manier l’ambiguïté comme Mitterrand.

Un exemple qui irrite particulièrement JusMurmurandi est tout le sujet de l’immigration et la grande manipulation de la gauche sur le sujet.

Remontons le temps et rappelons nous que jusqu’à ce que Mitterrand devienne locataire longue durée rue du Faubourg Saint Honoré, le Front National et ses thèses extrêmes se cantonnaient dans des pourcentages réduits.

C’est Mitterrand qui est allé agiter le sujet en donnant tout le temps de parole nécessaire à Jean-Marie le Pen pour énoncer ses propos xénophobes.

C’est Mitterrand qui est allé modifier le mode de scrutin pour introduire la proportionnelle pour les élections de 1986, faisant par la même entrer 35 députés FN à l’Assemblée nationale.

C’est Mitterrand qui est allé ouvertement soutenir « SOS Racisme » dans le seul but de diviser la droite et dont on voit aujourd’hui les descendants en première ligne du Parti Socialiste (Harlem Désir, ancien condamné de la justice française pour recel d’abus de bien sociaux à 18 mois de prison avec sursis) .

C’est Mitterrand qui a érigé toute alliance de la droite classique avec le FN en anathème tandis que l’alliance qu’il avait lui établie avec le parti Communiste français, héritier des 50 millions de morts staliniens, et dirigé à l’époque par un ancien collaborateur de l’occupant allemand, Georges Marchais, ne le gênait pas.

Alors aujourd’hui voir François Hollande enfiler les vêtements de Mitterrand, cela nous fait frémir.

En dehors des élucubrations économiques sur lesquelles nous n’avons pas fini de nous étendre, rappelons nous les 14 années d’hypocrisie, de malhonnêteté intellectuelle, de sacrifice de l’intérêt supérieur de la Nation à des manœuvres politiciennes de bas étage.

Il n’est pas supportable d’entendre les socialistes vouloir se draper les yeux comme s’ils n’avaient aucun passé et que seules les cinq dernières années politiques étaient celles qu’ils pouvaient se permettre de juger, en devenant soudain amnésiques sur le double mandat mitterrandien et le quinquennat à Matignon de Lionel Jospin.

Il est affligeant d’entendre des socialistes que JusMurmurandi croyaient lucides comme Manuel Valls se déchaîner contre Nicolas Sarkozy, lui qui disait il y a encore quelques mois que l’antisarkozysme primaire ne mènerait pas le PS à la victoire.

Il est insupportable d’entendre Martine Aubry demander de la modération pour la campagne présidentielle à Nicolas Sarkozy lorsqu’elle même l’a traité de Madoff, son porte parole de président de la triche ou Najat Belkacem de mélange de Poutine et de Berlusconi.

Il est insupportable de voir Hollande récupérer sans sourciller tous les soutiens de DSK, qui voulaient porter à la Présidence un homme dont ils connaissaient pourtant les incroyables fautes et faiblesses, jugeant sans doute, en bons élèves de Machiavel, que « la fin justifie les moyens ».

Et c’est là que l’on voit qu’effectivement sur ce plan là, François Hollande n’est pas François Mitterrand.

Il n’en a pas l’habileté, et de loin, et il est bien mal entouré.

Exactement ce que dit Laurent Gerra lorsqu’il suggère à Hollande par la bouche de Mitterrand de se rapprocher de Séguéla en lui offrant une Rolex, jugeant les conseillers du candidat PS des incapables.

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.