Seppuku à Moscou
avril 29, 2008 on 4:24 | In France | Commentaires fermésSeppuku: suicide rituel et honorable d’origine japonaise.
C’est ce à quoi JusMurmurandi pense en voyant que le journal russe, Moskovski Korrespondent, a décidé la suspension de sa parution « pour réfléchir à un nouveau projet ».
A ceci près que ce journal est celui qui a publié des informations sur le remariage de Vladimir Poutine avec la gymnaste Alina Kabaeva (voir notre article Comment dit on bling bling en russe ?)
Mais soyez rassuré, toute pression politique a été démentie tant par le propriétaire, le milliardaire russe Alexandre Lebedev, que le rédacteur en chef, chargé de la « nouvelle orientation », et organisateur de la suspension.
Cette situation interpelle JusMurmurandi à deux titres.
D’une part, imagine t on un quotidien occidental, voire français, qui arrêterait sa parution au motif qu’il a décidé de choisir un modèle qui soit « plus proche des soucis de ses compatriotes et moins politique » ?
Le Monde a bien été en grève mais ce fut pour des raisons économiques.
Les Echos ont bien été en grève, mais à cause d’un changement de propriétaire non voulu pour le comité de rédaction.
On se prend même à imaginer l’arrêt de la parution de Marianne, Jean-François Kahn étant soudainement pris d’une irrépressible nausée à la suite de toute sa bile anti sarkozyste….
Mais nous devenons subversifs…
La deuxième conclusion, c’est que cet évènement confirme que la démocratie est bel et bien vivace en Russie.
Comment en douter lorsque le journal mentionnant la vie privée du chef de l’Etat suspend sa parution, juste après que Vladimir Poutine déclare « J’ai toujours eu un sentiment négatif à l’égard de ceux qui, avec leur nez rempli de morve et leurs fantasmes érotiques, s’ingèrent dans la vie des autres »….
Journalistes ou garçons-coiffeurs?
avril 28, 2008 on 8:15 | In Best of, France | Commentaires fermésVoici un article fort curieux du Figaro:
“les Français aimeraient voir Bayrou à Matignon”
Le problème de cet article au titre explicite et sans ambigüité, c’est quand on lit les chiffres. Si 39% des Français souhaitent effectivement, selon un sondage CSA pour le Parisien-Aujourd’ui en France, que ce soit François Bayrou (MoDem) qui occupe l’Hôtel Matignon et donc exerce la fonction de Premier Ministre, 58% ne le souhaitent pas. Soit une très large majorité de « contre ». Comment peut-on dire que les Français aimeraient quelque chose ou quelqu’un que 58% rejettent quand seulement 39% l’approuvent?
En outre, qui sont les personnalités suivantes dans le sondage? Bernard Kouchner (ex PS), avec 37% et Michèle Alliot-Marie (UMP) avec 34%, soit tout près (quasiment séparés par la marge d’erreur du sondage) du score de Bayrou alors même que leurs familles politiques sont différentes.
Mais, comme si cela ne suffisait pas, le journaliste du Figaro s’enthousiasme, et parle de « plébiscite » en faveur de Bayrou: ils (les Français) plébiscitent aujourd’hui son principal opposant François Bayrou pour occuper les fonctions de premier ministre, à en croire un sondage CSA (*) publié par Le Parisien-Aujourd’hui en France de jeudi.. Un plébiscite, vraiment? Avec 39% d’opinions favorables et 58% d’opinions défavorables?
Plus curieux encore, où donc est la cote de François Fillon, qui, lui est à Matignon « pour de vrai » et non pour un sondage ou un journaliste en mal de sensationnel? Car au moins, on pourrait dire que Bayrou, faute d’être plébiscité, est au moins « le plus populaire de ceux que les Français voudraient voir à Matignon ». Aux dernières nouvelles, elle (la cote de Fillon) était au moins 10% au dessus de celle de Bayrou, et ses opposants aussi 10% moins nombreux.
Dernière bizarrerie: le sondage cité par le Figaro, avec renvoi en « une » du Parisien-Aujourd’hui en France ne semble plus être en ligne, quelques heures à peine après sa parution. Comme s’il y avait un problème.
Bref, ou bien les chiffres et les mots ne veulent plus rien dire, ou bien JusMurmurandi n’a rien compris. A moins qu’il ne faille penser que le Figaro veuille donner tout son sens à son nom, en employant des garçons-coiffeurs…
JusMurmurandi se mobilise pour les Ch’tibêtains…
avril 26, 2008 on 3:49 | In France | 12 Comments
JusMurmurandi tient à s’associer à la célébration de ce nouveau peuple glorieux, de cette nouvelle magnificence française, de cette réjouissante incarnation des Valeurs, les Ch’Tis. Le film de Dany Boon associé aux vertueuses réactions post-banderoles du PSG ont fait des Ch’Tis un des peuples les plus estimés de notre temps. « Bergues, nouvelle capitale du monde », écrivait récemment le Nouvel Observateur dans un dossier consacré à la « passion Ch’Tis » ; on y visite la Poste, et le panneau Bergues à l’entrée de la ville, victime de son succès mondial, a déjà été dérobé trois fois depuis la déferlante du Bien. Le Président de la République, que l’on disait jadis si beauf et inculte, s’est offert une projection privée du film dans ses appartements élyséens, en compagnie de quelques invités triés sur le volet ; la dimension culturelle du Président s’est alors soudainement et magistralement étoffée. RTL, radio culturelle s’il en est, a consacré une journée entière aux Ch’Tis, faisant appeler les auditeurs nordiques pour leur demander de traduire en Ch’ti les informations distillées par les journalistes. Arrivés en cours de route, des auditeurs non ch’tis, et visiblement non informés de l’hommage radiophonique, s’indignèrent que l’on fît passer aux yeux et surtout aux oreilles de la France entière ces pauvres Ch’Tis pour des demeurés en leur demandant de parler en patois. L’incident eût été anecdotique s’il ne se fût répété une bonne centaine de fois. « Il faut changer les mentalités », eût pu commenter Clémentine Autain.
Puis il y eut le drame, l’indicible, l’horreur, l’inexprimable, l’abominable : la banderole du PSG. Deux semaines d’indignation nationale, les mémoires collectives marquées à vie. Un Hiroshima en miniature, un génocide verbal, l’horreur à l’état pur : pudiques, les caméras pourtant voyeuristes de la télévision, avaient détourné le regard : les supporters du PSG avaient introduit la dérision en plein exercice d’adoration ; ils avaient ri là où l’on se devait de rendre hommage ; ils avaient introduit la moquerie quand il eût fallu s’incliner. Du sacré, on ne doit pas rire, nous avait pourtant appris Jorge dans Le nom de la rose ; rire c’est ridiculiser le divin, l’intouchable ; comment peut-on ? Comment a-t-on pu ?
Le maire de Lens, en larmes, Guy Lecourt, était reçu par le Président de la République, tandis que ce dernier, ainsi que Rachida Dati et Bernard Laporte acceptaient d’être cités au Tribunal dans cette affaire déjà judiciaire. Frédéric Thiriez, président de la Ligue, visiblement impressionné par ce drame sans précédent, rappelait que si nous étions tous des Juifs allemands en 68, « aujourd’hui, nous sommes tous des Ch’tis. » Le sens de la mesure, toujours la mesure…
Est-ce la première fois, se demande avec un esprit hélas bien peu citoyen JusMurmurandi, qu’un groupe de supporters déploie une banderole insultante ? Bien évidemment, non. Si le PSG se déplace à Marseille sur fond de banderoles où d’élégantes remarques du style « Parisiens enc… » ont été délicatement rédigées – parfois même sans fautes d’accord ! – on imagine pourtant mal le maire de Paris, Bertrand, lever le petit doigt pour faire part de son indignation, de son écœurement, de sa tristesse, de son dégoût, de sa déception, rayez la mention inutile. De même, si Jean-Marc Furlan, entraîneur de Strasbourg dont on attend peut-être un tout petit plus que d’un supporter aviné du PSG, déclare au sujet de Fabio Grosso : « l’Italien n’a pas renié ses gènes ou sa race. Il sait faire du cinéma. », nul ne saura s’en émouvoir : ce ne sont que des Italiens. La race italienne ? M’en parlez pas ! Une sous-race encore capable de voter Berlusconi, de traiter les femmes comme on le faisait au XXè siècle, de battre la France en finale de la coupe du monde. Non, nul racisme là-dedans, nul racisme dans cette phrase regrettant qu’un homme n’ait pas encore « renié ses gênes ou sa race », juste un petit moment de dépit, bien excusable…
Qu’est-ce qui fait donc de cette banderole parisienne le summum de l’horreur, se demande alors JusMurmurandi, faussement naïf ? La différence, la vraie, c’est la nature des Ch’tis. Ce n’est pas un peuple comme un autre, ce ne sont pas de vulgaires italiens, ni même de misérables parisiens ; non, ce sont des Ch’tis ! Le peuple le plus gentil du monde. Gentil à en ridiculiser le rire franc et honnête du symbole de Banania, gentil à reléguer Drucker au rang de présentateur vénal.
Des Ch’tis qu’on vous dit ! Ce peuple extraordinaire, cette langue pittoresque, ce climat si particulier, cette économie si résolument hostile à la déferlante néo-libéralo-néo-capitalisto-néo-méchante. Non pas un peuple parmi d’autres, mais LE peuple, das Volk, le vrai, la France, l’authentique, l’unique. Oui, il faut le dire, si la banderole du PSG est si odieusement « raciste », c’est parce que le Ch’Ti relève d’une race à part, de la race supérieure, de celle qui chante Pierre Bachelet en chœur, de celle dont on peut dire qu’elle est « le meilleur public de France », « le meilleur supporter de foot du monde », « le peuple le plus gentil de l’univers ». ô combien indigne apparais-tu alors, méchant parisien, vilain snob à crâne rasé, épouvantable supporter d’un club que le courroux divin menace de relégation : comment as-tu osé te moquer de ce peuple à part, comment as-tu pu sombrer dans un tel racisme à l’égard de ces êtres supérieurs, infinitésimale particule négligeable complexée par ta relégation ? Alors va, misérable parisien, va avant que JusMurmurandi ne se sente pousser le prurit de la délation citoyenne, va avant que JusMurmurandi ne souhaite anéantir ton inadmissible liberté pour mieux laisser passer le cortège du Bien.
Le même jour…
avril 24, 2008 on 12:07 | In Economie, France | Commentaires fermésIl y a des symboles éloquents.
Hier, le Parti Socialiste a rendu publique sa « déclaration de principes« . déclaration de principes du Parti Socialiste
Il est symptomatique que la notion de « richesse », ou de « création de richesse », ou de « création de valeur » n’y soit pas une seule fois mentionnée. Comme si ce n’était pas important, ou comme si cela allait de soi. En quelque sorte comme si le PS au pouvoir n’était là que pour distribuer, et non pour contribuer à créer.
En revanche, ils affirment haut et fort être favorables à une « société d’économie mixte » et à un « service public fort« , mais « sans méconnaître les règles du marché ». On notera l’enthousiasme de la double affirmation, et la réticence de la double négation.
Plus intéressant, dans le paragraphe liminaire, elle parle des « aspirations fondamentales de la personne humaine telles que les ont définies des siècles de luttes pour le progrès et que les expriment aujourd’hui tous les peuples : la liberté, l’égalité et la dignité des hommes et des femmes, le bien-être, la responsabilité et la solidarité ».
JusMurmurandi s’étonne que ce soient les luttes qui aient définies les aspirations de la personne humaine. On aurait pu penser que les luttes étaient un moyen de réaliser ces aspirations, non de les définir. Il est aussi curieux de noter que les luttes soient le seul moyen mentionné. Comme si le progrès ne venait que de là. Et le progrès scientifique et technologique? Et les systèmes économiques?
Mais le plus curieux, c’est que le document ne mentionne à aucun moment la moindre notion quantitative de ce qu’il faut bien appeler le pouvoir d’achat. Pourtant, il semble bien à JusMurmurandi que la première revendication des peuples, c’est de manger, comme le rappellent aujourd’hui les multiples « émeutes de la faim ». Comme la Révolution Française, née d’une forte hausse du prix du pain.
On pourrait continuer ainsi longtemps cette analyse. Mais le symbole annoncé au début de cet article vaut à lui seul toutes les exégèses.
Le document du PS a été publié le même jour qu’ont été distribuées les feuilles d’impôts
Les marches du Palais
avril 23, 2008 on 1:51 | In France, Insolite | Commentaires fermésLa presse rapporte qu’un haut dirigeant de TF1 aurait organisé chez lui une « partie fine » à caractère sexuel avec consommation de substances illégales, aux conséquences dramatiques.
Patrick Binet, Président de TF1 International, filiale spécialisée dans la production et la distribution de longs métrages, aurait accueilli chez lui plusieurs individus pour une soirée durant laquelle l’un des invités a eu une crise cardiaque fatale, n’ayant pas supporté les mixtures ingurgitées.
M. Binet a été interpellé et mis en examen pour infraction à la législation sur les stupéfiants et homicide involontaire.
Dans le cadre de sa mission, il était amené à monter les marches du Palais des Festivals de Cannes; à la suite de cet incident, s’agira-t-il désormais des marches du Palais de Justice ?
Chine: Chirac au charbon?
avril 22, 2008 on 3:48 | In France, International | Commentaires fermésJeanne d’Arc assimilée à une prostituée, un drapeau français frappé de la croix gammée, une banderole appelant à la libération de la Corse. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les manifestations « spontanées » dirigées contre la France montrent que les Chinois possèdent une connaissance approfondie de notre pays.
Le boycott contre Carrefour est tout aussi « spontané ». On imagine facilement que tous les Chinois qui vont au supermarché ont une notion très exacte de l’actionnariat étranger de chaque supermarché.
Quant aux protestations sur Internet, chacun sait bien à quel point cet espace est contrôlé de près par le pouvoir chinois.
Bref, Beijing n’est pas content. Paris en est bien conscient, qui envoie en même temps le Président du Sénat, un ancien Premier Ministre et le conseiller aux affaires étrangères du Président de la République en mission d’apaisement.
Nicolas Sarkozy a même écrit une lettre d’excuses et d’invitation à la jeune handicapée chinoise bousculée sur son fauteuil roulant par les manifestants qui tentaient d’atteindre la flamme olympique qu’elle protégeait au lieu de seulement la porter.
Que faut-il faire? Ignorer la mauvaise humeur chinoise, et accepter le risque de rétorsions commerciales de la part d’un pays en passe de devenir la première puissance économique mondiale? Y céder et abandonner principes et Tibétains en faveur des policiers chinois dont on a vu l’action brutale tant à Lhassa qu’à Paris? Jouer au poker menteur en pariant sur le fait que les Chinois ne prendront pas le risque d’une crise avec celui qui sera le Président de l’Union Européenne, et dont l’absence à a cérémonie d’ouverture des jeux les ferait commencer sur un bien mauvais pied?
A ces questions épineuses, JusMurmurandi vous dévoile en exclusivité la solution typiquement chinoise retenue par l’Elysée:
- faire monter au créneau Jacques Chirac, ancien Président de la République, ami et connaisseur de la Chine, notamment ancestrale. Son rang et son âge en font un ambassadeur de premier choix. Et organiser une exposition « Chine » au Musée du Quai Branly cher à l’ancien Président. Comme cela les Chinois seront flattés d’être qualifiés de « peuple premier » pendant que nous saurons que cela veut dire que ce sont des « sauvages »
Comme ça, il y aura de belles images et tout le monde sera content.
Bertrand Delanoë est il James Bond ?
avril 21, 2008 on 7:45 | In C'est ça, Paris?, France, Insolite | Commentaires fermésLe Maire de notre bonne ville de Paris est il James Bond ?
« L’espion qui m’aimait » ? Non, certainement pas !
« Casino Royal » ? Même si l’on peut avoir l’impression qu’il joue avec les impôts des Parisiens comme s’il était sur le tapis vert, il ne faut pas exagérer….Quant à Royal, le nom seul doit donner des boutons à Delanoë en anticipation de la course à la tête du PS en novembre prochain…
Ce qui nous amène naturellement à « Permis de Tuer »…Non, franchement, JusMurmurandi, vous exagérez !!!
Alors peut être « Meurs un autre jour », pour avoir survécu à la tentative d’assassinat d’un détraqué mental ?
Non, en fait c’est beaucoup plus terre à terre que cela….
Lors du tournage du prochain James Bond qui doit sortir à la fin de l’année, « Quantum of solace », celui qui amenait le véhicule sur les lieux du tournage, pas l’acteur précisons le, a dérapé, et la belle anglaise a terminé…au fond du lac de Garde.
Comme les Vélib’ qui eux aussi ont la fâcheuse tendance de finir à l’eau, mais dans les canaux parisiens eux… [NDLR C'est sûr, c'est moins chic.]
A telle enseigne que l’on trouve des vidéos qui font la « promotion » de ces actes d’incivilité.
Pour ces dernières, JusMurmurandi propose « Rien que pour vos yeux »….
L’horreur de toutes les couleurs, ou la fin du règne de la mauvaise conscience
avril 18, 2008 on 1:19 | In Best of, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLa révulsion que soulève la répression exercée au Tibet a ceci de nouveau que ce n’est pas, comme toujours, le schéma classique d’un pays riche et blanc oppressant un pays pauvre et non-blanc
Cette fois-ci, peut-être pour le première fois, c’est un pays asiatique et pas encore riche qui est la cible de la réprobation mondiale. Car, ne nous y trompons pas, si la Chine impressionne par ses prouesses industrielles et sa croissance endiablée, elle est encore très loin d’être un pays riche en termes de revenu par habitant. Rappelons que 80% de sa population est encore agricole.
Et, historiquement, la Chine a 2 « atouts » historiques majeurs qui eussent du l’empêcher d’être trop critiquée: elle a été la victime de pays plus forts qu’elle (les occidentaux et leur politique des canonnières, imposant des traités inégaux au vieil empire, les japonais commettant des atrocités comme le « sac de Nankin », qui fit 250.000 morts civiles, pendant la seconde guerre mondiale), et elle est un pays de gauche, gouverné par un parti communiste.
La mauvaise conscience occidentale, notamment envers tout ce qui a des relents de crimes colonialistes qu’ils ont commis, et la supériorité morale que s’auto-attribuent les régimes de gauche ont longtemps fonctionné comme autant d’excuses « en blanc » décernées aux pays qui se conduisaient mal. Comme ces pays avaient été mal traités, il était excusable qu’ils se conduisent mal à leur tour. Cela semble périmé avec la Chine. peut-être leur réussite est-elle trop voyante pour leur chercher des excuses…
Il reste cependant un dernier tabou à lever: que des Blancs puissent librement condamner des Noirs sans que leur mauvaise conscience leur revienne et leur soit renvoyée en pleine figure. Et évidemment que des Noirs se condamnent sans référence immédiate à la colonisation.
Il y aurait pourtant un très bon sujet d’indignation internationale: le Zimbabwe. Voilà un pays anciennement riche qui a atteint 100.000% d’inflation. Un pays où moins d’un quart de la population « active » a encore un emploi. Un pays où les résultats de l’élection présidentielle du mois dernier n’ont pas été publiés, tant il est devenu clair que le président sortant, le vieux Robert Mugabe, ne les a pas gagnées, même avec les méthodes (monopole de l’information, intimidation et interdiction de l’opposition, manipulation des résultats) qui lui ont permis de s’afficher vainqueur des élections précédentes).
Il se trouve que c’est l’Afrique du Sud, pays « frère » en apartheid, dont le président Mbeki est le « médiateur » chargé depuis des années de trouver des solutions à l’impasse sanglante et affamée du Zimbabwe. Or Mbeki n’arrive pas à critiquer le pays frère, le poids de l’histoire servant, ici encore de mot d’excuse.
Un exemple: alors que le Zimbabwe meurt de faim (15% des Zimbabwéens ont du s’exiler dans les pays voisins, faute de trouver à manger chez eux, malgré l’aide internationale massive qui fait vivre 40% de la population), un navire chinois (tiens, encore eux!), le An Yue Jiang, a abordé au port sud-africain de Durban, avec un chargement d’armements pour le Zimbabwe.
De nombreux pays, au niveau gouvernemental, demandent à l’Afrique du Sud de ne pas laisser passer sur son sol ces armes chinoises, destinées à une armée qui réprime ses propres citoyens avec une extrême violence. Et l’Afrique du Sud répond « qu’elle ne peut rien faire » pour s’y opposer…
Ce qui rend la juxtaposition intéressante entre la Chine et l’Afrique du Sud, c’est que, après les Jeux Olympiques de Beijing en 2008, le prochain évènement sportif mondial sera la Coupe du Monde de football de 2010. Et elle se tiendra en Afrique du Sud
A quand un appel au boycott de l’Afrique du Sud pour protester contre leur politique vis-à-vis du Zimbabwe?
Ah, non, j’oubliais. Nous aurions trop mauvaise conscience…
Comment dit-on « bling-bling » en russe?
avril 18, 2008 on 1:18 | In France | Commentaires fermésUne rumeur court dans tout Moscou: Vladimir Poutine, 56 ans, ex-Président russe, actuel président du principal parti politique russe et futur Premier Ministre russe aurait divorcé pour se remarier avec la championne olympique de gymnastique rythmique, Alina Maratovna Kabaeva, 25 ans, qui vient d’être élue députée du parti de Poutine à la Douma (l’assemblée nationale russe)
Tout ceci, évidemment, dans le plus grand secret.
C’est pourquoi JusMurmurandi demande: comment dit-on « bling-bling » en russe?
Mais évidemment, tout ceci n’est qu’une rumeur…
Berlusconi est-il un Rigoletto?
avril 17, 2008 on 4:07 | In Best of, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésRecord battu! La France pensait avoir eu avec Jacques Chirac le Président qui avait établi un record indépassable en matière de promesses non tenues. Ce qui avait surpassé (de peu, il faut le dire) François Mitterrand, qui avait été élu sur 110 propositions de gauche avant de devenir le président de la rigueur.
Oui, mais ça, c’est la France. Avant de violer leurs promesses, les hommes politiques respectent un délai de décence, même s’il est réduit à quelques mois, voire quelques semaines. En Italie, on respecte ses promesses, mais pas forcément plus de quelques heures.
Car, élu lundi, Silvio Berlusconi a dès mercredi indiqué qu’il était prêt à voir Air France-KLM acheter Alitalia, alors que, pendant la campagne électorale, il refusait mordicus cette idée, affirmant qu’il y avait des dizaines de chefs d’entreprises italiens décidés à investir pour préserver « l’italianité » de la compagnie aérienne nationale
En France, un homme qui retournerait sa veste aussi vite et avec aussi peu de vergogne , qui, soit dit en passant, est un mot italien, qui à l’origine veut dire « honte » serait indiscutablement qualifié de « rigolo ». Mot, lui aussi d’origine italienne qui ne fait pas référence à sa capacité d’amuseur, mais montre qu’on ne peut pas le prendre au sérieux. Et quelqu’un qui dévoile aussi vite et avec tant de cynisme qu’il a délibérément raconté n’importe quoi pour être élu est bien un « rigolo ».
Comme Berlusconi est petit, même s’il se dit plus grand que Nicolas Sarkozy, il répondrait donc au diminutif de « rigolo », qui, en italien, serait « rigoletto ».
Rigoletto se trouve être un opéra de Verdi, qui contient un air très connu, « la donna e mobile », qui dit que la femme est changeante comme une plume au vent. Cette fois-ci, c’est un homme qui est changeant comme une plume au vent.
Et le nom de Rigoletto convient décidément très bien à Berlusconi. Parce que, dans l’opéra de Verdi, c’est le bouffon. Et il n’est pas rigolo du tout.
Faim dans le monde: Jacques Chirac perd le Nord ??
avril 16, 2008 on 9:36 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsNotre Président de la République en retraite, Jacques Chirac, prend la plume dans le Monde d’aujourd’hui au sortir de sa convalescence suite à la pose de sa prothèse cardiaque. Son article porte sa signature, et son titre, Président…de la fondation Chirac. Passons, ne demandons pas de détail pour ne pas vexer.
Il se veut l’ardent défenseur de la cause de la faim dans le monde et s’inquiète des récentes crises dues au renchérissement des prix des denrées alimentaires.
Il préconise comme d’habitude la prise en charge des pays du Sud par ceux du Nord. Hélas, à ceux qui ont faim, il vaut mieux apprendre à pêcher, que de donner du poisson qui se retrouve immanquablement dans les mêmes poches de présidents vénaux et véreux entretenus à grands frais par les pays dits développés.
Il suggère que les pays d’Afrique voient leur financement assuré par les fonds souverains…il oublie que la Chine met à la disposition de ces mêmes pays des prisonniers de droit commun pour construire leurs infrastructures en échange de matières premières dont elle a besoin pour assurer sa croissance économique à deux chiffres…et accorde des remises de peine à ces condamnés. On est loin du mécénat à la papa proposé par Chirac.
Las, avec le ton incantatoire que l’on lui connait, son texte est donc tout aussi vide que le bilan de ses deux mandats présidentiels. Pour ceux qui voudraient en avoir le cœur net, JusMurmurandi leur laisse le soin d’aller voir par eux mêmes.
Mais ce qui fait sourire JusMurmurandi, malgré le côté grave de la situation, c’est que c’est ce même Chirac, connu pour un appétit d’ogre, célèbre pour un coup de fourchette pantagruélique, fameux pour son goût démesuré pour les cuisines les plus roboratives, qui prend la défense de ceux qui ont faim.
Heureusement que ceux qui souffrent n’ont pas autant besoin de s’alimenter autant que lui, qui fut poursuivi par la Justice pour ses « frais de bouche » pharaoniques pendant ses nombreux mandats à la Mairie de Paris….
Silence !! On tourne !!
avril 16, 2008 on 9:35 | In Best of, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLes Jeux Olympiques de Beijing sont un piège pour les politiques. Boycotter les Jeux, ou tout au moins la cérémonie d’ouverture, et c’est la certitude de rétorsions commerciales de la puissante Chine. Ne pas boycotter, c’est la certitude se faire traiter de lâche, de collabo et autres épithètes charmants par la presse nationale et internationale.
Car la presse sera là, à Beijing, pour voir qui des politiques est là, et qui n’y est pas. Et pour retransmettre en direct toutes les compétitions, les cérémonies d’ouverture et de clôture.
Comment, la presse sera là? Les donneurs de bons points et de mauvais ne s’appliqueraient pas à eux-mêmes les sanctions qu’ils sont si prêts à appliquer aux autres?
Car le vrai boycott, ce ne serait pas celui des chefs d’Etat, ce serait celui des télévisions. Car c’est sur elles que la Chine compte pour véhiculer tout le contenu de propagande pour lequel les Jeux sont une opportunité unique.
Mais, qu’on se rassure, les télévisions ne boycotteront rien. Elles ont trop à y perdre, et n’en prendront pas le risque, vu qu’elles sont à vendre au plus offrant, et que le plus offrant, ce sont les Jeux et pas le boycott.
Les télés seront donc en bon ordre à Beijing, en train de critiquer l’attitude des autres tout en passant à la caisse. Décidément, qui donc peut bien vouloir être Président de la République au lieu de présentateur du JT de 20 heures?
Paris : au secours, les travaux sont de retour !
avril 16, 2008 on 9:03 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France | Commentaires fermésBertrand Delanoë avait demandé à ses équipes de mettre la pédale douce avant les élections municipales quant aux travaux de voirie.
Si un certain ralentissement était notable, il semble désormais pressé de rattraper le temps perdu.
Si Baupin n’est plus à la circulation, cela ne change rien à la politique anti-voiture de la Mairie.
Ce qui n’était qu’au début qu’une impression, rapidement confirmée par des habitants d’autres arrondissements de Paris, le site internet de la Mairie le démontre: plein gaz sur les travaux !!
Vélib, voirie, suppression de places de tout crin, tout est bon pour faire, défaire et refaire avec l’argent du contribuable.
A ceci près que les gabegies du mandat précédent étaient financées par la hausse de l’immobilier, permettant par exemple d’embaucher sur le septennat municipal autant de fonctionnaires (6.000 environ) qu’en compte en totalité la bonne ville de Lyon. Le hic, malheureusement pour Bertrand le Magnifique, c’est que la manne immobilière est tarie par la crise venue des Etats Unis. Après 7 années de vaches grasses, 7 années de vaches maigres?
En continuant sur la même voie (!), Bertrand Delanoë risque de faire arriver ce qui hantait nos ancêtres Gaulois, que le ciel nous tombe sur la tête. A moins que ce ne soit le sol qui se dérobe sous nos pieds.
L’histoire se répète-t-elle à Tupi et à Santos?
avril 16, 2008 on 8:30 | In Economie, France, International | 6 CommentsLa vertigineuse hausse du prix du pétrole alimente (si l’on peut dire compte tenu des émeutes « alimentaires » justement) la crainte d’une récession économique mondiale.
Mais ce n’est pas le premier choc pétrolier qu’ait connu le monde. Et les 2 précédents n’ont pas empêché l’occident de continuer à croitre et à prospérer.
- parce qu’à chaque fois, les gros pays consommateurs ont mis en place des mesures d’économie d’énergie. La période actuelle ne fait pas exception, d’autant que le souhait de réduire la consommation est aussi poussé par le besoin de réduire les émissions de CO².
- parce qu’à chaque fois, les gros pays consommateurs ont mis en place des énergies de substitution. La période actuelle ne fait pas exception, d’autant que ces énergies de substitution, elles non plus ne doivent pas générer de CO²
- parce qu’à chaque fois, la hausse des prix de l’énergie a rendu rentables des sources jusque là marginales, et poussé l’exploration à découvrir de nouvelles et vastes ressources.
Mais cette fois-ci serait différente nous ont assuré les experts. Il n’y aurait plus de découverte importante, vu que toute la planète a été explorée en détail, et que seules des découvertes moyennes pourraient retarder le moment où le monde devrait apprendre à faire sans pétrole.
Sauf qu’il semble bien que les experts se soient (une fois de plus) trompés dans leurs prévisions (qui donc avait prévu un pétrole à 114$ ne baril en avril?). Deux champs de pétrole sous-marin viennent d’être découverts au Brésil. L’un, Tupi, annoncé en novembre dernier, contiendrait 6 à 8 milliards de barils. L’autre, situé en baie de Santos, en contiendrait selon des estimations officieuses, plus d’une trentaine de milliards, ce qui en ferait la plus importante découverte des 30 dernières années.
30 ans, juste ce qui nous sépare du deuxième choc pétrolier. Le « hasard » fait bien les choses…