Martine Aubry, Dominique Galouzeau de Villepin et le Concorde

janvier 31, 2010 on 10:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Commençons par courtoisie, par Martine Aubry, dont c’était la fête hier (car c’est un peu sa fête tous les jours, ces temps derniers avec George Frêche).

Martine Aubry a fait montre d’un élan de lucidité pour le grand débat qui s’annonce pour 2010, à savoir que l’âge de la retraite serait finalement quelque chose que l’on pourrait négocier, que les 60 ans, accordés par François Mitterrand au début de son premier mandat en dépit d’une démographie annoncée comme contraire n’étaient pas gravés dans le marbre pour l’éternité.

Avec une population active qui travaille moins et moins longtemps, une espérance de vie qui s’allonge, comme JusMurmurandi l’a confirmé à plusieurs reprises, il n’y a qu’une seule issue, le mur.

Et donc, dans un premier temps, Martine Aubry fait preuve de courage l’espace d’un instant et annonce au grand jury de la radio RTL que l’âge de la retraite devra être repoussé.

Le temps d’être rattrapée par le bureau national du PS, et de finalement annoncer au journal de TF1 quelques heures plus tard que les 60 ans étaient un acquis social sur lequel il n’était pas question de revenir.

Au placard l’idée de, pour une fois, faire une union sacrée, intelligente, avec le gouvernement sur un sujet qui concerne tous les Français.

A la poubelle l’idée d’une gauche moderne qui ferait ce que font les socialistes espagnols ou qu’a fait Schröder en Allemagne.

Non, on ne court pas après le centre gauche et le Modem (ou ce qu’il en reste), on chasse chez Mélenchon et le facteur.

Soit. Les Français seront juges de ce manque manifeste de courage – sans parler du fait qu’elle aura elle-même 60 ans en août prochain :-) ….

Dominique de Villepin a pu souffler l’espace d’un instant, la cour de première instance l’ayant blanchi tout en affirmant qu’elle n’avait pas la preuve de son action positive (ou négative selon le point de vue que l’on défend) pour neutraliser Nicolas Sarkozy au travers de la liste Clearstream.

Mais ce ne fut que de courte durée, le temps de hurler à la mort, parce que le parquet a décidé de faire appel, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, Villepin or not Villepin.

Car, pour lui qui a été un conseiller des plus contestables de Chirac avec la dissolution, un des ministres les plus contestables en humiliant notre allié historique aux Nations Unies, même s’il avait incontestablement raison sur le fond, et enfin un des premiers ministres les plus contestés avec le CPE, sa carrière d’élu qui est vierge comme l’enfant qui vient de naître, n’est peut être pas près de débuter en particulier par l »élection présidentielle de 2012.

Mais quel rapport avec le Concorde alors, direz vous ?

Le procès de l’accident du supersonique d’Air France va débuter dans les prochains jours et le défenseur de Continental Airlines, la compagnie incriminée pour la lamelle perdue par un avion sur laquelle le Concorde aurait trébuché, est le même que celui qui a défendu Villepin.

Il affirme en effet que ce n’est pas cette lamelle qui aurait perforé le réservoir de l’avion lancé à pleine vitesse tandis qu’atterrissait le 747 de Jacques et Bernadette Chirac de retour du Japon, mais qu’une entretoise manquante (et engageant par conséquent la responsabilité de la compagnie Air France pour mauvaise maintenance) avait enclenché la mécanique tragique bien avant que le Concorde ne roule sur la lamelle.

C’est donc un nouveau grand spectacle qui va s’offrir à nous. Spectacle judiciaire, car il y aura à n’en point douter de l’effet de manches à gogo pendant ces plaidoiries.

Et il faudra du courage pour défendre cette théorie, même si l’on sait que les conflits qui ont eu lieu dans le cockpit après le début de l’incendie n’ont fait que contribuer à une situation déjà difficilement maîtrisable. Ce courage qui a manqué à Martine pour les retraites.

Mais ce qui les réunit en fait plus que tout, c’est le fait qu’avec leurs prises de positions respectives, tant Martine Aubry que Dominique de Villepin risquent de rejoindre inévitablement  le Concorde du 25 juillet 2000.

Et partir en chaleur et en lumière au décollage.

Chine, Lénine, bonus bancaires….

janvier 31, 2010 on 8:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Alain Peyrefitte avait eu beaucoup de flair en écrivant son célèbre livre « quand la Chine s’éveillera » bien avant que quelques signe visible pour le commun des mortels ne donne à penser qu’il y avait là un futur géant planétaire.

Mais maintenant la Chine veut plus, et ne manque pas une occasion de le faire savoir. Tout d’abord et avant tout, elle veut qu’on la laisse faire la pluie et le beau temps chez elle, y compris quand elle sinise avec un cynisme brutal le Tibet, ou pacifie par la force les ouïghours. Où quand elle « oublie » tous les engagements de libéralisation qu’elle avait pris pour obtenir le droit d’organiser à Beijing les Jeux Olympiques de 2008.

Et justement, pour la Chine, Taïwan, c’est chez elle. Donc, quand les États-Unis concluent la vente de 6 milliards de dollars de systèmes d’armes « défensifs » (hélicoptères et missiles anti-missiles Patriot) à Taïwan, la Chine s’estime agressée (ou dit s’estimer agressée), et prend des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Peut-être n’est-ce qu’en apparence, parce qu’en réalité la Chine s’accomode du statu quo. Peut-être ne sont-ce que des menaces pour que les États-Unis ne vendent pas, en plus, des avions F16 et des sous-marins que les Taïwanais veulent et ont les moyens d’acheter.

Toujours est-il que la Chine fait aujourd’hui partie de l’échiquier mondial, échiquier dont la crise a bien montré à quel point tous les acteurs sont interdépendants. La Chine finance avec son gigantesque excédent le tout aussi gigantesque déficit américain. Que la Chine arrête d’acheter des Bons du Trésor aurait des conséquences gravissimes pour les Américains. A commencer par leur impossibilité d’importer des biens chinois et stopper la progression de leur industrie, et la création d’emplois urbains dont elle a un besoin vital pour que son exode rural se passe relativement pacifiquement.

Bref, on est dans un jeu classique de « je te tiens, tu me tiens pas la barbichette »…

Là où cela devient plus curieux, c’est quand la Chine, au nom du droit absolu qu’elle s’arroge de faire ce qu’elle veut chez elle, lance des cyber-attaques extrêmement sophistiquées contre Google pour avoir accès au contenu des comptes de courrier électronique G-mail de Chinois qu’elle veut surveiller. Car là, la Chine ne veut plus seulement faire la police chez elle, mais bien se donner des droits universels. On est dans le même schéma de totalitarisme mondial que quand l’Union Soviétique s’estimait le droit de tuer ses opposants même à l’étranger, y compris à coups du célèbre « parapluie bulgare ».

Et renoncer à se battre avec la Chine, donc avec son plus gros fournisseur et créancier, ce serait vérifier la formule de Lénine suivant laquelle le capitalisme vendra la corde pour le pendre, sauf qu’il s’agit ici d’acheter et d’emprunter…

D’où la méfiance américaine en notant que la Chine est désormais devenue le premier pays producteur de panneaux solaires et d’éoliennes, donc de matériel destiné à la production d’électricité d’origine renouvelable. Car là les États-Unis n’ont pas envie de remplacer leur dépendance au pétrole importé par une autre dépendance en énergies de remplacement. Mais, pour cela, encore faudrait-il que les entreprises américaines soient capables d’être compétitives sur le plan industriel au lieu de se contenter d’écouler des importations d’origine chinoise.

Une production compétitive requiert de bons ingénieurs, que les universités américaines diplôment en nombre important. Le problème est que, depuis des décennies, les plus doués de ces jeunes diplômés rêvent tous d’aller travailler chez Goldman Sachs, paradis de l’ultra-bonus, y compris en 2009, et pas chez General Motors, failli en 2009.

Décidément, tout se tient dans un monde devenu tout petit.

La société de l’apparence

janvier 26, 2010 on 8:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine dans sa fable « les animaux malades de la peste ». Aujourd’hui, il faudrait écrire: « Selon que vous apparaîtrez blanc ou noir, les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable ».

Car le jugement de l’opinion publique est comme cela, blanc ou noir, et fondé sur l’apparence. Plusieurs exemples, tous paradoxaux:

- Henri Proglio, ex PDG de Veolia et nouvellement nommé à EDF a du mal à se séparer de son ancienne entreprise, et veut continuer à la présider même sans être rémunéré. Mais la vox populi exige sa démission. Quand un ouvrier ou un employé manifeste son attachement à son entreprise, c’est blanc. Quand c’est un PDG, c’est noir, et Proglio est misérable.

- 123 kurdes ont débarqué en France tous ensemble, en ayant pris soin de se débarrasser de tous leurs papiers, téléphones portables et autres moyens de les reconnaître. Parfaitement au courant de la législation française, ils déposent tous des demandes d’asile politique. Difficile d’imaginer que ce sont tous des réfugiés menacés quand chacun d’eux a pu réunir 4000 euros, une somme considérable pour leur pays d’origine, et venir tous ensemble de façon si organisée et professionnelle. Autant les Français ne veulent pas davantage d’immigrés en situation irrégulière, ce qui fait d’eux des noirs, autant ils veulent encore moins des expulsions à la mode autoritaire, ce qui les blanchit instantanément. Comme viennent de le faire les tribunaux pour sanctionner une procédure policière bâclée.

Hervé Falciani est un voleur, puisqu’il s’est approprié des listes de noms de gens qui avaient en Suisse des comptes à la banque HSBC, son employeur. Après avoir tenté de les monnayer au Liban, il les a fournies à l’administration fiscale française, qui dit les employer pour faire rentrer des centaines de millions d’euros d’impôts. Parce que la fraude fiscale est une des actions gouvernementales que les Français approuvent, pouf!, Falciani le voleur devient Falciani ce citoyen modèle d’éthique et de civisme.

JusMurmurandi pourrait sans se fatiguer multiplier les exemples: le voleur présumé du fourgon blindé, Tony Musulin, ou les cafetiers restaurateurs avec leur hold-up légal à la T.V.A., sont populaires contre toute logique.

Et hier, des membres de l’association « Ni putes ni soumises », censées, d’après le nom qu’elles ce sont donné, milité pour la liberté de la femme, ont manifesté en….burqa???

Mais le plus bel exemple de la victoire de l’apparence nous vient aujourd’hui: la consommation française a cru de 2,1% en décembre, et de 1% sur l’année 2009. Comme elle avait baissé de 0,6% en 2008, cela veut dire que les Français ont traversé la pire crise depuis 1929 avec une consommation en légère hausse (pour mémoire, elle avait baissé de 30% pendant les années 30…). Comme dans le même temps les Français, par prudence, ont relevé leur niveau d’épargne à plus de 17% de leur revenu, on se dit que nous sommes avec le record d’Europe de l’épargne et une consommation en hausse, parmi les mieux lotis.

Eh bien, nous détenons aussi le record d’Europe du moral en berne, de la morosité et du pessimisme….

Verts de rage

janvier 24, 2010 on 6:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Ils sont verts de rage, ceux dont les futures lignes de TGV vont traverser les vertes vallées. Ils viennent de défiler dans le pays basque contre la ligne qui doit franchir les Pyrénées entre Hendaye et Irun pour relier la France à l’Espagne, mais aussi en Italie contre la ligne Lyon-Turin. Dans toute l’Europe ils demandent l’arrêt de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse.

Au premier rang de ces manifestations on trouve des figures bien connues de la vie politique française, telles José Bové et Noël Mamère. Il se concevrait assez bien que des écologistes comme eux soient contre le train rapide, si l’alternative n’était …l’avion, manifestement beaucoup plus polluant.

Ainsi, par pur opportunisme politique, les écologistes soutiennent le train par opposition à la voiture et à l’avion, mais s’opposent au train pour se concilier les bonnes grâces des mouvements locaux. Lesquels n’auraient d’ailleurs rien contre le TGV s’il ne passait pas juste chez eux.

Comprenne qui pourra. En tout cas, cet exemple montre que les écologistes impliqués dans cette « charte de Hendaye » contre tout nouveau TGV européen n’ont d’autre projet que de s’opposer et de protester, et en aucun cas un projet alternatif, sauf celui de consommer moins, de se déplacer moins, de tout faire moins.

Ils feraient bien de faire attention à ce que cela ne donne pas aussi à leurs électeurs la réaction de voter moins. Il est d’ailleurs symptomatique que le populaire et malin leader écologiste Daniel Cohn-Bendit, qui, lui, sait ce que gagner une élection veut dire, pense que, sur ce sujet, il vaut mieux… en faire moins…

Amabo, c’est Obam à l’envers?

janvier 22, 2010 on 2:26 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Il n’est là que depuis un an, et, déjà, un revers de taille pour Barack Obama. Les Démocrates ont perdu le siège de sénateur de Ted Kennedy, mort il y a quelques mois, lequel siège était auparavant celui de John Kennedy. Autant dire un siège de légende, qu’on aurait cru acquis aux Démocrates pour l’éternité.

Oui mais voilà, l’éternité dure plus longtemps en enfer qu’au paradis. Car le siège perdu par les Démocrates signifie que ceux-ci n’ont plus la majorité au Sénat américain, ce qui va poser des problèmes aigus pour faire passer la réforme du système de santé américain, réforme contre laquelle les Républicains sont dressés.

Il faut dire que la première année de Barack Obama a donné aux Républicains toutes raisons que leurs craintes se justifient, avec une réforme de la santé qui devrait coûter 1000 milliards de dollars.

Pendant ce temps-là, Barack Obama ne semblait rien faire contre le retour des giga-bonus bancaires (et des risques sous-jacents), ce qui pouvait légitimement irriter sa base électorale, peu susceptible de commisération pour les traders déchus de leur piédestal.

Cette façon de ne pas satisfaire ses propres partisans tout en fortifiant ses opposants dans leur convictions a donc fort logiquement entraîné la défaite.

Les Français, bien sûr, savent tout de cette redoutable évolution. Giscard a avant tout été battu en 1981 non pas François Mitterrand mais par son incapacité à mobiliser sa base de droite. Comme le tandem Chirac-Villepin avec leur célèbre -et catastrophique- dissolution de 1997. Comme la gauche en 1986, 1993, 2002 et surtout 2007, quand elle a perdu une élection imperdable.

Reste à voir comment Sarkozy va gérer cela en 2012. Il a déstabilisé son opposition socialiste à coup d’ouverture et de projets « de gauche » ou « écologistes », tels le RSA ou la taxe carbone. Maintenant il va lui falloir limiter combien cela va lui couter à droite…

Voir Obama couler parce que trop à droite, c’est le monde politique à l’envers.

Parce que si Obama à l’envers, c’est Amabo, Sarkozy à l’envers, cela donne Yzokras. Et dans Yzokras, il y a kras, ou crasse…barack-obama-capitol-inverse

Le bal des faux culs

janvier 20, 2010 on 6:41 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi se dit vraiment que les nouvelles économiques distillées par la presse s’adressent à des gogos, et qu’à trop vouloir prendre les Français pour des niais, on va aller à la casse.

Les syndicats annoncent ils la délocalisation de la nouvelle Clio qu’aussitôt un déferlement médiatique s’abat sur le losange.

Et Carlos Ghosn d’être convoqué au Palais présidentiel.

Sauf que l’actuelle Clio est déjà fabriquée en Turquie et depuis longtemps; la nouvelle sera toujours au moins en partie fabriquée à Flins.

Beaucoup de bruit pour rien, sauf qu’à cracher comme toujours sur nos propres entreprises, il en reste toujours un peu.

Comme à la SNCF, où un journal avisé a commencé à annoncer que la SNCF allait fermer des lignes TGV.

Dénégation molle de la SNCF, le secrétaire d’État aux transports le redit de manière plus ferme, NEIN, il n’y aura pas de fermeture de ligne.

Ceci est choquant à plus d’un titre.

D’abord parce qu’il suffit de réduire les fréquences quasiment à néant et on a presque obtenu le même résultat tout en étant économe avec la vérité.

Deuxio, parce que si la ligne n’est pas rentable pourquoi la garder ?? Mais bien évidemment les journalistes que l’on entend ne posent pas la question, et avancent encore moins des chiffres qui permettraient de comprendre la situation avant de porter un jugement fébrile.

Ils oublient en particulier de rappeler que depuis la segmentation de la SNCF avec RFF, détenteur des rails et par conséquent qui facture leur utilisation à la SNCF avec une influence majeure sur les coûts de fonctionnement, le coût de fonctionnement des trains et donc des TGV augmente; ainsi pour 2010 la redevance demandée par RFF à la SNCF augmente de 250 millions d’Euro

Et enfin si la SNCF a un patron, c’est à lui de parler, ou à ses porte paroles. Parce que même si la SNCF est une entreprise nationalisée, hélas, il s’agit que son patron fasse son boulot, et la représente.

Si c’est pour revenir aux années 70-80 où un ministre se sentait des ailes pour parler pour le secteur économique qu’il était sensé représenter en shuntant ainsi l’équipe dirigeante de l’entreprise, on sait où l’on va : dans le mur !

Enfin l’épineux sujet de l’âge de la retraite s’avance alors que l’on sait depuis des décennies que le système est en faillite entre l’espérance de vie qui augmente et le nombre d’années cotisées qui baisse.

On entend même des voix du Parti Socialiste qui annonce que la fameuse retraite à 60 ans, cadeau empoisonné léguée par François Mitterrand pourrait légitimement être remis en question.

Sauf que l’on oublie un petit détail.

Un petit article de loi qui a été glissé par la législature actuelle qui dit que dès qu’un salarié a atteint l’âge de 65 ans, il incombe à l’entreprise de lui demander six mois avant son anniversaire s’il souhaite partir en retraite. Et que s’il ne le souhaite pas, ou n’est pas interrogé dans les délais, il rempile automatiquement pour 12 mois de plus.

Bref, c’est uniquement au choix du salarié. Et tout ceci de manière reconductible jusqu’à l’âge de 70 ans.

On peut imaginer que dans la majorité des cas, on verra des employeurs et des salariés de bonne foi.

Mais imaginons un salarié indélicat en bout de course, malade ou absent. Qui ne souhaite donc pas partir.

La seule possibilité pour l’entreprise de s’en séparer sera de le licencier. Après 20,30 ou 40 années d’ancienneté. Bref à un coût prohibitif par rapport à un départ en retraite.

Mais bon, il est tellement plus simple de glisser sur cette modification législative déjà entérinée qui est passée si discrètement que personne ne l’évoque tandis que l’on annonce le grand rendez vous retraite de 2010.

Le bal des faux culs, on vous dit !!!

Questions de sociétés

janvier 20, 2010 on 9:40 | In France, Incongruités, Insolite, International | 1 Comment

2 sujets improbables ont interpelé JusMurmurandi par delà leur aspect trivial.

L’un, Air France a décidé de faire payer le coût de deux billets aux obèses qui ne tiennent pas sur un seul siège. Il y a là une symbolique intéressante, puisqu’elle montre qu’Air France se soucie plus du rapport poids-volume de son passager, comme s’il s’agissait d’un colis, que de son identité. Mais on peu aussi se dire que, face à la concurrence, la priorité est avant tout économique.

Ce qui est intéressant, c’est de voir où la différence, dont l’obésité n’est qu’un type parmi d’autres, va modifier ou non les comportements. Aujourd’hui par exemple, les obèses paient plus cher leur assurance-vie que les minces, en raison du risque beaucoup plus élevé d’accident cardio-vasculaire. Mais pas leurs cotisations de Sécu. Ce qui veut dire que les gros sont subventionnés par les minces en fonction d’une solidarité qui ne dit pas son nom. Comme si l’égalité et la solidarité pouvaient ainsi avoir des frontières mouvantes.

Maintenant imaginons que les obèses arrivent à faire reconnaître leur surpoids comme un handicap, ce qui semble une évidence visible à l’œil nu. De « trop gros », leur statut passe à « handicapés ». Et notre société, loin de les sanctionner, va forcer les entreprises et administrations à les traiter comme tout le monde, en absorbant le surcoût qu’ils représentent…. Loin de les surtarifer, il faudrait donc élargir les couloirs des avions d’Air France, leur réserver des sièges plus larges…

L’autre sujet vient de Russie. Le leader populiste d’extrême-droite, Vladimir Jirinovski, constate avec détresse la forte baisse de la population russe, qui a baissé de 4% en 15 ans. Il propose des mesures classiques de contributions financières aux naissances, semblables à nos allocations familiales. Il propose aussi ce qui est beaucoup plus original, mais n’oublions pas que la démographie russe est déséquilibrée par une surnombre de femmes par rapport aux hommes, d’autoriser, pour autant que tout le monde soit d’accord, la polygamie. En commençant par la bigamie. JusMurmurandi pourrait commencer par une réflexion cynique sur le fait que, quand on est un Russe riche, la polygamie ne serait qu’une simple distinction administrative, tant la pratique d’avoir de jeunes et jolies maitresses semble répandue. On pourrait aussi se dire qu’il s’agit d’une marque historique laissée dans ce pays par des populations musulmanes nombreuses, notamment du temps de l’Union Soviétique. Il serait aussi possible de se dire que ce n’est qu’une outrance de plus de Jirinovski, sauf que le Président Medvedev était là et s’est dit « intéressé »

On se demande alors comment les sociétés de transport pourront tarifer les billets « couple » et « famille » dans ces conditions, qui rendent dérisoires les casse-têtes des obèses…

Lettre d’Amérique

janvier 19, 2010 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermés

Katrinaïti

JusMurmurandi est très ému de la situation en Haïti, bien évidemment, même si la presse aura tout oublié, et tout fait pour nous le faire oublier dans les prochains jours, obnubilée qu’elle est par le scoop à tout prix, même s’il n’est pas (toujours) vérifié.

Mais l’Angst de la concurrence, la hantise que le confrère puisse annoncer une nouvelle avant soi même est telle que celle belle profession est prête à toutes les audaces, sauf quand il s’agit de s’autocritiquer. Qui se souvient encore aujourd’hui des 200.000 morts du tsunami en Asie du Sud Est ?

Qui a entendu Florence Aubenas critiquant Claude Guéant parce qu’il avait eu lui aussi l’audace de critiquer l’équipe de France 3 qui voulait chercher le scoop et qui aujourd’hui entraine le gouvernement dans une négociation aussi compliquée qu’inutile?

Mais dans ce torrent médiatique, une information qui est l’objet de la première partie de cet article a ému JusMurmurandi encore plus, c’est le fait qu’un avion de MSF, contenant un hôpital de campagne, ait été empêché d’atterrir pour faire passer un avion américain (ce dernier, aux dires des média étrangers qui aurait au passage contenu Hillary Clinton).

Car visiblement les Américains ont décidé de prendre tout en main pour venir en aide à Haïti. Au point justement de tout diriger sans ménagement.

Quand le secrétaire d’Etat Joyandet se rebiffe, le quai d’Orsay se couche. Bref, tout cela est bien médiocre, alors que des milliers ou dizaines de milliers de personnes attendent de l’aide et que de renvoyer un hôpital de campagne à Puerto Rico ne va pas aider les choses.

Mais ce qui dérange le plus dans cet empressement tout chargé qu’il est de morgue et d’arrogance, c’est que quand il s’est agi de venir en aide à ses propres populations, ce sont des jours entiers que des « fellow Americans » ont du attendre. Et alors même que le sinistre était prévisible et annoncé.

Cela s’appelait Katrina, et cet ouragan est passé à la Nouvelle Orléans. On aimerait un peu plus de modestie dans les circonstances entourant Haïti.

Après Ali le Chimique, George le Toxique ??

L’autre nouvelle qui a interpellé JusMurmurandi c’est celle de la quatrième condamnation d’Ali le Chimique, cousin de Saddam Hussein, pour avoir dépêché les chasseurs bombardiers irakiens sur les Kurdes du village d’Hallabja chargés avec du sarin et autres gaz du même type envoyant 5.000 personnes, civiles, à une mort certaine.

Et donc le sinistre Ali vient d’être condamné pour son forfait à la pendaison, comme Saddam en son temps.

5.000 morts, c’est presque le nombre de soldats américains morts en Irak (on n’ose vraiment pas dire pour la patrie).

Vincent Bugliosi, ancien procureur de Los Angeles, a écrit un très bon, mais très violent livre, sur la question de l’envoi de George W. Bush devant le tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité.

Car JusMurmurandi ne parle que des morts américains, mais combien d’Irakiens sont morts, civils ou autres ?

Alors George, bientôt en visite à La Haye ? Chiche !

Inconséquence (3)

janvier 18, 2010 on 10:29 | In France | Commentaires fermés

Chaque journal, chaque magazine, chaque radio, chaque télévision a son ou ses correspondant(s) à Haiti. A l’écran il sont, comme toujours, bien propres, bien vêtus, en bonne santé.

Combien de rotations d’avions, sur un aéroport déjà saturé, combien de nourriture, combien d’eau pour cette horde de journalistes, alors que la population meurt de faim et de soif? Combien d’électricité alors qu’il n’y en a pas assez pour les installations médicales ou les télécommunications?

Bien sûr, le droit d’informer s’applique là aussi. On peut même plaider que c’est cette abondance d’informations qui est à l’origine du courant de charité vers Haïti.

Il semble à JusMurmurandi que le minimum de la décence et de la compassion eût été que les média coopèrent pour qu’un minimum de gens puissent en informer un maximum, au lieu du triste et dispendieux « chacun pour soi ».

Il n’y a pas que cette catastrophe où le désir journalistique de servir aux clients de l’information à n’importe quel prix met JusMurmurandi mal à l’aise. Je pense à ces parents qui enterrent leurs enfants (c’est un exemple, il y en a d’autres) et doivent faire face à des barrages d’appels téléphoniques de micros et d’appareils photos en pleine figure qui exigent qu’ils détaillent leur détresse en direct.

Inconséquence (2)

janvier 18, 2010 on 10:09 | In France | 4 Comments

Deux journalistes français de FR3 ont voulu à toute force dîner avec le diable sans prendre une assez longue cuiller. Moyennant quoi ils se retrouvent aujourd’hui prisonniers des Taliban afghans. Nicolas Sarkozy et Claude Guéant ont employé à leur égard les termes d’ »inconscients », et de « grave imprudence ». Et les journalistes, évidemment, de tomber à bras raccourcis sur la Présidence, au nom de la liberté d’informer, de l’indépendance des journalistes, etc…

La première réaction de JusMurmurandi a été qu’il n’est pas forcément indispensable de donner la parole à des Taliban qui lancent des attaques suicides contre les soldats français et ceux de nos alliés, et soutiennent son mortel ennemi, Al-Qaeda. Sans compter les joies « habituelles » du pouvoir Taliban, notamment vis-à-vis des femmes.

La seconde réaction a été que ça va encore coûter une fortune en temps, en argent et en capital politique. Il va bien falloir négocier pour rapatrier ces malheureux. Négocier pendant des semaines ou des mois. Payer. Obtenir des Américains la libération de prisonniers Taliban. S’abstenir de tout acte politique, comme l’envoi de renforts qui pourrait déplaire, si peu que ce soit, aux preneurs d’otages.

Et pendant tout ce temps-là, bien sûr, se faire incendier par les comités de soutien et autres familles éplorées qui trouveront que le Gouvernement n’en fait pas assez, pas assez vite, pour ramener les prisonniers en France.

Face à cette situation, JusMurmurandi trouve que les qualificatifs de la Présidence sont encore bien modérés. Pour parler simplement, ça fait cher le scoop.

Il n’y a pas que les journalistes qui tombent dans cette catégorie inconséquente. Il y ces skieurs hors-pistes, ces spéléologues, ces alpinistes qui se lancent dans des projets beaucoup trop mal préparés ou trop ambitieux pour leurs moyens, et considèrent comme normal que les sauveteurs prennent tous les risques pour les sauver, et s’indignent que les pouvoirs publics osent leur présenter la facture.

Pour parler simplement, ça fait cher la poussée d’adrénaline.

Inconséquence (1)

janvier 18, 2010 on 9:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le Président vénézuélien Hugo Chavez a du finir par s’incliner. A force d’être mal gérée, avec des dépenses populistes inconsidérées, des aides généreuses aux pays frères de la « révolution bolivarienne » (en gros tous les adversaires des États-Unis), des nationalisations qui font fuir les investisseurs, et une corruption importante, l’économie a fait chuter la monnaie. Le bolivar a été dévalué de moitié, sauf pour les produits de première nécessité, où un double cours de change limite la chute.

Mais, comme la hausse des prix est déjà très forte (25% en 2008!), il a dans le même temps interdit à tous les commerçants de remonter leurs tarifs, même sur les produits importés dont le coût venait de doubler, sous peine de nationalisation. Ça n’a pas traîné, la chaîne Exito, contrôlée par le français Casino, est maintenant vouée à la nationalisation. Ça va sûrement aider l’économie locale.

Le modèle de Chavez, c’est Fidel Castro. La preuve de l’échec castriste a été la ré-émergence de ce métier honteux, florissant sous le régime du dictateur Batista, et que les castristes avaient éradiqué à leur prise de pouvoir, à savoir la prostitution. Mais que voulez-vous, quand la misère est totale et l’espoir absent, que peut faire une femme pour se nourrir et nourrir les siens?

Suivant cet excellent modèle, que va faire Chavez quand il aura ruiné et désespéré les vénézueliennes qui se prostitueront comme les cubaines pour quelques dollars de subsistance? Les nationaliser?

Hugo Chavez

La bulle du Grenelle

janvier 17, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il faut être vert, il faut sauver la planète, il faut se préoccuper des générations futures….

Tout ceci est vrai, bien sûr. Mais cela n’autorise pas pour autant à faire n’importe quoi. Voici un bel exemple de n’importe quoi.

L »électricité « verte » a deux avantages: elle est « zéro émission » côté carbone, et elle est renouvelable. Elle peut être d’origine hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, etc… Et une convention force EDF à racheter cette électricité à un tarif qui soit rentable pour le producteur, de façon à en stimuler la production.

Comme il n’est pas simple d’avoir chez soi une rivière avec un barrage, une gigantesque éolienne ou une source de chaleur sous-terraine, la grande majorité des systèmes que des particuliers mettent en place pour produire de l’électricité verte sont des panneaux solaires. Ils sont vendus par des entreprises qui se chargent de tout, y compris la constitution du gros dossier requis pour le rachat du courant par EDF.

Comme le décret fixant les conditions de ce rachat allait être modifié, des petits malins ont déposé en vitesse d’innombrables dossiers pour tenter d’avoir leur accord avant l’entrée en vigueur de ce nouveau décret. Alors que le rythme habituel de dépôt de nouveaux dossiers était de 5.000 par an, on est passé subitement en fin d’année à 3.000 par jour!

La raison de cette explosion est simple à comprendre. Si EDF avait dû agréer tous ces dossiers et que tous aient été mis en œuvre, cela seul aurait fait augmenter le cout de l’électricité en France de près de 11%.

L’arithmétique est impressionnante: le kw/h produit par EDF coûte de 6 à 8 centimes, et le décret force l’opérateur à racheter le kw/h vert de 30 à 60 centimes suivant les cas. D’où un malus compensé pour EDF par le contribuable qui eût augmenté de 2,6 milliards d’euros annuels. Une paille! Un demi Kerviel par an, ou une affaire Crédit Lyonnais, ou 100.000 emplois à 26.000 euros par an…

Il y a dans ce mécanisme tous les maux habituels du mélange typiquement français public-privé. A savoir, bien sûr, tous les avantages pour le privé et toutes les charges pour le public, avec, en bout d’arbre, cet éternel dindon, le contribuable.

Par exemple: le tarif français de rachat est le plus élevé au monde. Donc, bien sûr, le plus coûteux pour la puissance publique et le plus rentable pour les petits malins. Et ce alors que l’électricité française, massivement nucléaire, est déjà l’une des plus vertes, et des moins chères au monde!

Autre exemple: le coût de la filière photovoltaïque (panneaux solaires) ne cesse de baisser, notamment grâce au progrès technologique, et aux économies d’échelle générées par la croissance explosive du volume de production. Rien qu’en 2009, les coûts ont baissé de 30% à 50% d’après la Commission de régulation de l’énergie. Forte baisse des coûts sans baisse des prix, on voit tout de suite pourquoi il y a eu formation d’une bulle spéculative.

Parce que, et c’est là sans doute le plus choquant, les dossiers de fin 2009 sont vraiment l’inventaire d’un grand n’importe quoi à la sauce du père Ubu. La seule contrainte règlementaire étant, sous l’ancien décret, que les panneaux soient situés sur un bâtiment clos et couvert, on a fait vraiment n’importe où. En profitant notamment allègrement du droit de construire sans permis en zone agricole. Des « granges » construites tout exprès, sans autre vocation que de traire la vache qu’est le contribuable en produisant de l’électricité au milieu de nulle part, donc avec le minimum d’intérêt pour EDF, un coût de raccordement maximum, sans limite de volume…

Qu’on se rassure, le nouveau décret n’est pas trop féroce avec une profession qui, évidemment, pousse des cris de cochons qu’on égorge. Les prix ne baisseront que progressivement, et les conditions d’éligibilité, si elles ne sont plus inexistantes, restent très libérales. Ceci sous la menace de la profession, de dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Éternel chantage qui fait bouillir JusMurmurandi de rage, se souvenant de l’escroquerie menée à bien (!) par les cafetiers et restaurateurs sur la baisse de T.V.A. pour leur profession, qui, par coïncidence, fait presque le même montant, un peu moins de trois milliards annuels.

Le cœur de Philippe Séguin a lâché, privant la Cour des Comptes, censeur du gâchis des deniers publics, de son Président. Faute de quoi, il aurait risqué, sur cette affaire, parmi tant d’autres, de mourir de chagrin…

Qui va Peillon la casse?

janvier 16, 2010 on 12:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités | Commentaires fermés

Vincent Peillon a longtemps été l’un des lieutenants de Ségolène Royal, avant leur brouille terriblement publique de Dijon, où Peillon fait le boulot et organise un séminaire de travail réunissant de multiples partis de gauche, pendant que Ségolène s’invite à la dernière minute pour accaparer la lumière des projecteurs et l’attention des média.

Peillon a visiblement retenu la leçon de son ex-chef de file. Ce qui compte, ce n’est pas le débat ou les idées, c’est le buzz sur Internet, l’intérêt, même s’il est polémique, que vous soulevez, vos quinze minutes de célébrité.

Il est maintenant public que Vincent Peillon a minutieusement préparé son incident. Après avoir menti comme un arracheur de dents à Arlette Chabot avec qui il discutait encore le matin même des détails de sa présence, alors que Martine Aubry était au courant depuis 48 heures qu’il y aurait forfait. Forfait dans tous les sens du terme…

Le calcul cynique des socialistes n’est pas sans intérêt, d’ailleurs, car il est vrai qu’ils sont plus embarrassés qu’autre chose par ce débat sur l’Identité Nationale. Comme ils sont corsetés dans la logomachie de gauche historique avec Jaurès, le Front Populaire et Mendès France, entre autres inspirateurs, ils ne s’autorisent pas la moindre parcelle de tout ce qui pourrait ressembler à autre chose qu’une générosité permissive et aveugle. Ce qui n’est pas exactement dans l’air du temps électoral.

Donc, en ne venant pas, Peillon évite le dilemme entre n’avoir rien à dire, et raconter des choses qui fâchent. Bien joué.

En outre, en ne venant pas, il donne de l’exposition médiatique à Marine Le Pen et à son dialogue avec l’UMP. Ce qui ne peut que faire ré-émerger le FN de sa léthargie, et brouiller l’image, sur ce sujet, de l’UMP. Re-bien joué.

Le problème, en revanche, c’est qu’en ne venant pas, Peillon fait exactement ce qu’à Dijon il reprochait à Ségolène Royal de faire: un coup médiatique au détriment du débat d’idées. Et récolte la même moisson qu’elle: comme il n’y pas d’idées, il n’y a que combat de personnes, ce dont le PS n’est pas avare. Résultat: Pierre Moscovici ou Manuel Valls lui tombent dessus à bras raccourcis.

L’autre problème, c’est que, ce faisant, Peillon a instrumentalisé et manipulé Arlette Chabot et France 2, et que les journalistes n’aiment pas cela du tout. Il reste à voir combien il pourraient faire payer aux PS et à Peillon ce coup d’éclat. Il y a aussi cette demande de sa part, un peu curieuse il faut le dire, de débattre maintenant avec Éric Besson. Quelles que soient les formes qu’il y mette pour donner à penser que ce serait différent du débat duquel il s’est défilé, cela sonne bel et bien comme une volte-face. Une deuxième…

Cela étant, Peillon pourrait aussi avoir ouvert une voie nouvelle en montrant que ne pas participer est aussi une façon de se faire sa publicité. JusMurmurandi pronostique qu’il va faire des émules dans les mois à venir, où on va annoncer à la dernière minute les forfaits de telle ou telle personnalité politique à un débat comme celui de tel ou tel cheval dans une course du PMU…

Il n’y a pas à dire, Vincent Peillon a bien retenu les leçons de Ségolène Royal. JusMurmurandi aimerait lui rappeler celle-ci. Qu’à appliquer cette méthode, Ségolène et le PS ont perdu une élection imperdable, la troisième Présidentielle de suite, et ouvert un boulevard à Nicolas Sarkozy. Dont JusMurmurandi transforme la formule bien connue en: participer et penser plus pour gagner plus…

Vincent Peillon

Bon pied, bon oeil !

janvier 15, 2010 on 4:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

On les a à l’œil

JusMurmurandi ne va pas vous parler des promotions et autres soldes, mais de quelques sujets qui a retenu notre attention et…valent le coup d’œil.

Mais que se passe t il chez Air France ???

Après avoir connu un accident grave en juin dernier sur le parcours Rio Paris, le même vol a connu des turbulences telles le 29 novembre dernier que le pilote, n’obtenant pas de réponse de la tour de contrôle a pris l’initiative de changer d’altitude.

Les passagers n’en ont pas moins été terriblement secoués et l’appareil a du subir un nettoyage approfondi. On vous épargne les détails.

Dans ce cas, la compagnie aérienne est en principe tenue de confier les enregistreurs de vol à la DGA et/ou au BEA pour étude. Pour ce vol en particulier, cela aurait éventuellement permis de plus de faire avancer l’enquête sur le vol de juin.

JusMurmurandi utilise le conditionnel à dessein, car Air France n’a rien fait, l’avion est reparti aussitôt sur Bombay et les enregistreurs de vol ont tout aussitôt écrasé les données du vol Rio Paris.

On attend toujours les conséquences voire les sanctions…

Sur un vol Tokyo Paris, ce sont les passagers de la classe affaires qui ont été détroussés en pleine nuit. Même si le larcin a été découvert avant l’arrivée, Air France s’est déclarée incompétente, et a laissé repartir les passagers volés sans compensation, et le voleur enrichi. Bref, où est on encore en sécurité avec Air France ? Dans les bus qui nous conduisent des aérogares aux avions ????

Enfin Air France/KLM, au nombre de passagers transportés est en train de se faire dépasser par Ryanair.

Il serait temps que les dirigeants de la compagnie ouvrent les yeux, et, au lieu de pleurer sur ses taux de remplissage qui baissent, mettent en place des mesures qui corrigent une indifférence totale quant au traitement clients.

Car ces derniers ne manquent pas d’ouvrir les yeux et vont voir ailleurs, là où c’est plus sûr, là où c’est moins cher.

Mais qu’est ce qui a pris Vincent Peillon ?

JusMurmurandi n’en croyait pas ses yeux en lisant la nouvelle. Invité par France Télévision à participer hier soir à un débat sur l’identité nationale, il s’est tout bonnement dégonflé à la dernière minute.

Et non seulement il s’est déballonné, mais en plus il n’a même pas eu le courage de l’annoncer directement à la chaîne préférant aller baver son absence à l’AFP.

Gageons que les électeurs y verront clair, car s’il refuse le débat démocratique, Peillon se met le doigt dans l’œil !

Alzheimer, droit dans les yeux !

Des recherches récentes tendraient à démontrer que l’on peut détecter la maladie en faisant des test oculaires réguliers.

Lorsque l’on connait les effets dévastateurs de cette affliction, le fait de pouvoir la repérer plus tôt, si les conclusions étaient confirmées, serait un avantage décisif.

Bref, cela nous permettrait de rester bon pied bon œil plus longtemps, tout ce que l’on se souhaite en ce début d’année !

Qui contrôle les contrôleurs?

janvier 15, 2010 on 7:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Quand est-ce que trop, c’est trop? Les contrôleur aériens viennent de se mettre encore une fois en grève pendant 2 jours. Voici ce que JusMurmurandi a trouvé sur cette intéressante corporation:
- la grève a pour cause la crainte de privatisation de la DGAC (12.000 fonctionnaires) que pourrait causer, d’après les contrôleurs, un éventuel rapprochement entre les systèmes de contrôle aérien français et ceux des pays limitrophes. Ils exigent donc la garantie de maintien de leur profession dans la fonction publique
- deuxième cause, la réorganisation du système français autour de Paris requiert qu’un certain nombre d’entre eux, basés à Athis Mons, près d’Orly, donc au sud de Paris, aillent travailler à Roissy, au nord-est. Ils ne veulent pas de ce déplacement.

Faut-il rappeler que les agents de la fonction publique, tels qu’ils exigent de le rester, ont, parmi les avantages et inconvénients de leur statut, la mobilité géographique impérative? Visiblement, il le faut, les contrôleurs ayant l’air de préférer avoir les avantages, tels que la garantie de l’emploi, précieuse en temps de crise, mais que les avantages et pas les servitudes.

Par ailleurs, cette grève a lieu, comme par hasard, au milieu d’une polémique sur le travail réellement effectué par les contrôleurs. Ils partent en retraite à 57 ans, ce qui, à l’aube d’une renégociation sur les retraites compte tenu de la faillite latente du système français de redistribution, est un avantage non négligeable. Ils ont 56 jours de congé annuels, soit quasiment 10 semaines. Pas mal non plus, au regard des usages en vigueur. Ils ont une durée hebdomadaire de 36 heures, mais, compte tenu des heures de récupération pour pénibilité du travail (besoin de concentration, stress), ils en font 24 réelles. Réelles? Voire. Car il semble que, quand il y a baisse du trafic aérien les contrôleurs s’autorisent à réduire d’eux-mêmes leurs effectifs, ce qui conduit, selon un article du Figaro à un travail effectif de 12 heures. L’article a été contesté, mais les contestataires (DGAC, syndicats) n’ont donné aucun chiffre d’heures réellement travaillées. Un silence que JusMurmurandi trouve édifiant.

Quant au rapprochement avec les systèmes de contrôle aérien des pays voisins (Belgique, Suisse, Allemagne), il permettrait de faire progresser à la fois la sécurité, en évitant la procédure de transfert systématique d’un vol d’un système d’un pays au système d’un pays voisin, et la productivité, en évitant la redondance du contrôle, elle aussi systématique dans les zones limitrophes.

Alors que, dès qu’un changement est proposé pour le système de contrôle aérien français, les contrôleurs crient qu’on attente à la sécurité des passagers, là, subitement, quand il n’est pas contesté que la nouvelle organisation serait plus sûre, ils contestent aussi.

Et les pouvoirs publics, gênés, et ne voulant pas (trop) de grèves, se taisent et avalent.

Non seulement nous avons des contrôleurs en dérapage incontrôlé, mais aussi des pouvoirs publics impuissants. Comme il est loin le temps de la campagne présidentielle de 2007… et celui de 2012…

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