Après moi le déluge !

janvier 31, 2011 on 3:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi n’est pas royaliste, pourtant cette célèbre phrase attribuée à Louis le quinzième du nom est parfaitement applicable à la République.

En ce moment applicable à la République d’Égypte, où l’on assiste à une espèce de « Chienlit » comme aurait dit le Général de Gaulle.

Grand pays, civilisation même, l’Égypte est bien différente de la Tunisie, au grand dam de certains benêts qui pourraient imaginer que le départ d’un Ben Ali pourrait se comparer au renversement d’un Moubarak.

La Tunisie et ses dix millions d’habitants en compte moins que le Caire, qui est une des villes les plus peuplées du monde, capitale d’un pays qui compte plus de plus de quatre vingts millions d’habitants.

Son emplacement est stratégique, et c’est un pays traditionnellement allié des occidentaux après avoir été longtemps proche des Soviétiques. Ces derniers avaient « offert » un beau cadeau au régime de Nasser, le barrage d’Assouan, comme gage « d’amitié ».

Nasser disparu, arrive Sadate qui fit un retournement qui aboutit presque à la paix avec Israël, ennemi historique, si cela n’avait été pour la gourmandise de Menahem Begin, premier ministre d’alors.

Sadate, entre autres faits d’arme, accueillera le Shah d’Iran en 1979, autre « ami » dont la « date limite de consommation » était arrivée pour tous ceux qui lui trouvaient un intérêt jusqu’alors.

En 1981, Sadate est assassiné et arrive Moubarak, issu comme son prédécesseur des rangs de l’armée.

On peut dire qu’à plus de quatre vingts ans, il porte beau. Accueilli dans toutes les capitales occidentales, celles là mêmes qui l’invitent à baisser sa garde ou à partir, il était considéré lui aussi comme un « ami ».

Le retournement nous donne l’impression de vivre du Wikileaks en temps réel….

Au milieu de ce terrain miné, on assiste à un concert d’imbécilités impressionnant.

Citons quelques exemples qui nous font sourire.

En dehors de la veulerie des dirigeants occidentaux, le cul entre deux chaises pour en dire juste assez mais pas trop après s’être fait prendre au dépourvu à Tunis, quelques voix s’élèvent pour ne rien dire.

Mohamed El Baradei, mis à la retraite de l’ONU pour ses faits d’arme avec l’Irak où il baissa culotte devant un George Bush qui n’avait aucun mandat pour envahir, ou encore devant l’Iran qu’il a laissé s’équiper en force nucléaire sans piper mot, s’autodéclare disponible pour une éventuelle succession.

JusMurmurandi est prêt à prendre vis à vis de l’Égyptien une position similaire à celle de Mélenchon pour sa critique de Strauss Kahn si ce dernier était tenté de porter la bonne parole en France après avoir dirigé le FMI…C’est montrer si El Baradei nous agace.

Deuxième exemple, Besancenot, qui part vendredi dernier à Tunis pour « étudier la révolution ». Si on veut l’étudier, c’est au Caire que ça se passe. Tunis, c’est fini pour ce que cela aura été.

Comme pour El Baradei, le courage, cela ne s’acquiert pas. Il y a des greffes qui ne prennent pas, tout simplement…

Pour en revenir à l’Egypte, on repense à son baccalauréat. Au vu des manifestations des cairotes et autres habitants de Suez qui demandent le départ de Moubarak, ils n’ont pas compris que son départ ne règlera rien, de même que si l’on ne prévoit pas ce que l’on fera dès son diplôme du secondaire en poche, on n’a presque rien accompli si l’on ne prévoit pas l’étape suivante. C’est après que cela se passe.

C’est pour cette raison que l’on ne peut se permettre de laisser un pays de 80 millions d’habitants sombrer dans le chaos.

Les militaires égyptiens l’ont bien compris et par conséquent pris place aux points stratégiques.

Il ne peut être question de laisser tomber un si grand pays entre les mains des fous religieux….ce serait tout simplement trop dangereux, et l’on imagine, par exemple, le lobby américain pro Israël qui doit se battre bec et ongles pour l’éviter.

Il est toutefois un rêve que caresse JusMurmurandi, tandis que certains peuples du Moyen-Orient descendent dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol.

Et si un autre grand peuple descendait lui aussi dans la rue pour réclamer plus de transparence, moins de corruption, plus de libertés….

JusMurmurandi rêve de voir le peuple iranien descendre dans la rue, et faire enfin sa (vraie) révolution….

Moubarak chez Berlusconi

Moubarak chez Bush

Moubarak chez Obama

Moubarak chez nous

Du Wikileaks en direct !!

Fauchés, niche fiscale, avantage acquis, ou exception culturelle française?

janvier 28, 2011 on 5:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les chiffres sont tombés. Ils sont bien tombés. Ils sont même tombés d’assez haut pour faire beaucoup de bruit, voire même pour creuser un trou. Le lecteur me pardonnera ce pastiche du « Du côté d’ailleurs » du génial Pierre Dac.

Car le trou est profond: plus d’un milliard d’euros de déficit annuel pour le régime d’assurance chômage des seuls intermittents du spectacle. C’est déjà plus que beaucoup. Mais quand on approfondit l’étude du trou, il y a de quoi être effondré. Les cotisations sont de 233 millions et les indemnités de 1300 millions, soit grosso modo 6 fois plus. Ce n’est plus de l’indemnité, c’est carrément de la subvention.

Et une subvention massive, puisque ce milliard de déficit a bénéficié à 105.000 personnes, ce qui donne 10.000 euros de subvention annuelle à chaque intermittent du spectacle.

Ceci montre que les réformes de 2003 et 2006 n’ont servi à rien, et que les intermittents et leurs employeurs sont bien plus malins que ceux qui s’efforcent de réduire ce trou sans fond.

Alors, bien sûr, toute tentative de réformer et de réduire cet avantage extravagant va se traduire par des protestations de toute une profession qui dira qu’on l’égorge, que la culture est morte en France, que Sarkozy de toute façon est beaucoup plus show-biz et bling-bling que culture, que Mitterrand est un social-traître, et j’en passe.

La réalité est beaucoup plus simple. Il ne s’agit ici ni de culture, ni de modèle de société, mais simplement de fric. Il y a une bizarrerie dans la loi qui fait que ce sont les salariés et les entreprises qui subventionnent le train de vie des intermittents du spectacle, au lieu que ce soient leurs rémunérations qui y subviennent.

Il suffirait pour mettre de l’ordre là-dedans d’exiger des bénéficiaires qu’ils se rendent utiles pendant les nombreux mois où ils sont payés à ne rien faire. On pourrait aussi exiger des entreprises du spectacle qu’elles payent des cotisations suffisantes pour couvrir -soyons modestes- 50% des indemnités. On verrait le nombre d’intermittents fondre, et ceux qui resteraient seraient employés de façon plus continue.

Mais ce serait attenter au modèle français qui consiste à récupérer sur le dos de la collectivité un maximum d’avantages, même si c’est un abus manifeste. Et tenter de changer cela, ce serait une révolution. Beaucoup plus dangereuse que d’allonger les retraites ou augmenter les cotisations. Tout le reste n’est que du théâtre, ou du cinéma, comme on voudra. Et, évidemment, pour faire du théâtre, mieux vous être bien avec les artistes, même s’ils sont avant tout virtuoses dans l’art de de faire payer les autres…

Les fauchés!

janvier 25, 2011 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Ça y est, c’est fait! La France est officiellement fauchée, et nous avec! Jusqu’ici, les politiques budgétaires cachaient leur orientation derrière un charabia compréhensible seulement des initiés. Mais maintenant, le Roi est nu, et tout le monde le voit et le sait, et c’est bigrement nouveau.

Que le Roi-État soit nu, c’est un fait depuis longtemps, mais il masquait cette pauvreté pour que le public ne le voie pas et que le spectacle continue. Ceci dit, quand on sait que plus de 40% des hélicoptères militaires (on n’ose dire « de combat ») français ne sont pas en état de voler faute de pièces détachées, ou que les armées ont des jours de munitions devant eux et non des semaines, des signes de pauvreté étaient visibles pour peu qu’on veuille voir et qu’on sache où regarder.

Mais maintenant on voit: il y aura à la rentrée prochaine moins de professeurs, alors qu’il y aura plus d’élèves. Oh, certes, il y a toute une argumentation pour expliquer que ce n’est pas si grave que cela, à savoir qu’il y en aura quand même plus qu’en 1990 alors qu’il y aura moins d’élèves, ou encore que la moitié des économies réalisées est reversée aux professeurs, qui bénéficieront d’une augmentation de traitement de 10%. Mais la cause, la seule, de cette réduction d’effectifs, n’est pas une quelconque réforme, ou un « mieux-disant » éducatif. Non, c’est qu’il faut réaliser des économies, parce que nous sommes fauchés.

Ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau à la vie sociale française. Désormais chacun sait que l’État peut un jour ne plus avoir les moyens d’assurer telle ou telle prestation, parce qu’il n’y aura plus d’argent. C’est vrai pour la santé, qui risque de ne plus pouvoir traiter aussi bien ou aussi vite les malades. C’est vrai pour les retraites, malgré la réformette de 2010. C’est vrai pour les fonctionnaires et leur traitement. C’est vrai pour les achats de l’État et ses fournisseurs.

La politique vient donc de perdre, pour en avoir scandaleusement abusé, le droit de faire ce qu’elle veut sans compter. Comme le dit l’adage: « quand on n’a plus les moyens de sa politique, il faut avoir la politique de ses moyens… »

Et la campagne de 2012 se dessine ainsi plus d’un an à l’avance sous un jour particulièrement cru, mais aussi peut-être libérateur.

D’un côté (et ce n’est pas un clivage droite-gauche puisqu’on trouve sur le même bord Marine et Martine), il y aura les marchands de rêve qui assureront les électeurs que tout est possible, à commencer par revenir sur les mesures d’austérité sarkozyennes, et que les fleuves couleront de lait et de miel comme au temps du paradis avant qu’il soit perdu, pour peu qu’on fasse payer « les autres » (on est toujours les autres de quelqu’un, ou, plus exactement, on a toujours ses « autres » à disposition).

De l’autre, il y aura les réalistes, qui promettront du sang, de la sueur et des larmes, car, après l’orgie, il y a la gueule de bois.

Il reste à savoir quel degré d’intelligence et de lucidité les Français montreront. Les prendre pour des cons sera-t-il un pari gagnant?

Fauchés, c’est sûr, mais cons en plus, ce serait grave…

Vous prendrez bien un peu de harissa avec vos Speculoos ??

janvier 24, 2011 on 5:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme l’imaginait JusMurmurandi, les choses ne se passent pas aussi simplement qu’espéré en Tunisie.
Si l’on a déjà franchi le cap d’une semaine et quelque depuis le départ de Ben Ali que personne ne peut honnir assez depuis (!),la situation semble toujours assez confuse dans les grandes villes et en particulier à Tunis.

Le Président par intérim a fait le choix de garder le premier ministre et certains membres de l’équipe ministérielle précédente.

Derechef, certains ministres nouvellement nommés démissionnent, n’acceptant pas de gouverner au coté de ceux qui ont travaillé pour le félon.

Ghannouchi, le premier ministre, doit alors s’expliquer et affirme qu’il a assumé son poste précédent la peur au ventre, pour justifier d’avoir travaillé pour Ben Ali….

Qu’à cela ne tienne,les Tunisiens continuent de descendre dans la rue pour demander sa démission et surtout que l’on ne leur « vole » pas leur révolution. JusMurmurandi ignorait que l’on puisse posséder une révolution, mais ce sont en tout cas les propos qui nous sont rapportés par la presse.

Voilà pour la harissa.

Pour ce qui est du Speculoos, c’est tout le contraire.
Voici sept mois, et non jours, que nos voisins du Nord, les Belges, n’ont pas de gouvernement, et descendent dans la rue samedi pour en réclamer un. Pensez. 224 jours sans gouvernement. On est près du record irakien de 289 jours pour en former un en 2008.

Bref, les uns ne veulent pas des ministres qu’ils ont,les autres voudraient que ceux qui ont été élus gouvernent…

Un comble.

Peut être qu’au lieu de partir en Arabie Saoudite, Ben Ali aurait du se rendre….en Belgique.
Peut être aurait il été bien accueilli, mieux qu’en France en tout cas.
Et avec lui au pouvoir, il est certain que les Belges ne seraient pas descendus dans la rue pour se plaindre !!

Faut-il brûler Céline?

janvier 21, 2011 on 12:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 4 Comments

La République se préparait à célébrer Louis-Ferdinand Céline, écrivain de grand talent et anti-sémite lamentable. Serge Klarsfeld s’indigne, et exige de Frédéric Mitterrand l’annulation de toute manifestation.

L’une des caractéristiques de l’art est que la création artistique dépasse son auteur, et appartient au monde entier. Ceci permet de condamner l’homme tout en admirant et respectant l’artiste. Sinon, s’il fallait excommunier tous les artistes à chaque fois que l’homme le mérite, quel autodafé digne de l’Inquisition espagnole.

Ainsi, les charmantes « lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet doivent-elles être proscrites parce que leur auteur était un furieux anti-sémite, et père de Léon Daudet qui ira jusqu’à personnifier cette pensée?

Allons plus loin. Les nazis adoraient la musique de Wagner, lequel exaltait les héros et dieux fondateurs du mythe germanique. Faut-il bannir la musique de Wagner, par ailleurs lui aussi anti-sémite? Et tant qu’à faire celles de Brahms et Beethoven, elles aussi très prisées des nazis et du Führer? Pour mémoire, JusMurmurandi rappelle les paroles du chorale de la IXe symphonie, peut-être son œuvre la plus connue: « alle Menschen werden Brüder », ou « tous les humains seront frères ». Alors, faut-il choisir la fraternité de Beeethoven ou brûler celui que les hitlériens ont adoré?

Et, comme les nazis n’ont pas le monopole de l’abjection, tous les artistes emblématiques du stalinisme sont-ils aussi à proscrire, comme le compositeur Chostakovitch? Et tous les écrivains qui ont approuvé et cautionné le stalinisme, comme Brecht, Sartre et Camus, entre mille, car pendant des décennies, la majorité du monde intellectuel était pro-communiste?

Non vraiment, M. Klarsfeld, on peut aimer le « voyage au bout de la nuit » sans être un affreux anti-sémite adepte de la solution finale. Il faut condamner les hommes qui en sont coupables, mais laisser le monde bénéficier de leurs contributions artistiques. Quand on brûle un livre, comme celui de Céline, c’est la même pratique par laquelle les nazis ont voulu purger leur monde de toute pensée qui ne leur convenait pas….Louis-Ferdinand Céline

Vous avez aimé 2002, vous adorerez 2012!

janvier 20, 2011 on 4:18 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi se souvient du premier tour des élections présidentielles de 2002, le choc absolu de la présence à la deuxième place de Jean-Marie Le Pen, en lieu et place de Lionel Jospin.

On connaît la suite: la stupéfaction en France et dans le monde, la forte réaction de tous les anti-FN, et le score « soviétique » de Chirac au deuxième tour.

Eh bien, si cela vous a plu, attendez-vous à vous délecter en 2012. Car quelle était la recette qui a conduit la gauche au désastre?

L’émiettement entre trop de candidats, dont Jospin lui-même, Chevènement, Taubira, les Verts, les communistes, Arlette et Besancenot. Résultat, Jospin descend en dessous de 17% et se fait battre d’un peu moins d’un pour cent par Le Pen, pourtant handicapé par la concurrence de Mégret.

Or, pour autant qu’on puisse prévoir ce qui va se passer dans 16 mois, la gauche va là encore avoir une extrême gauche forte, avec Mélenchon, les communistes et Besancenot qui n’appelleront pas à voter PS au premier tour. Et Bayrou est un redoutable concurrent pour les voix du centre gauche.

Lequel Bayrou a fait, en 2007, 17% des voix, soit assez pour battre, en 2002, Jospin et aller au second tour.

La différence est que la gauche avait tellement été traumatisée par son fiasco qu’elle n’a pas commis la même folle erreur 5 ans plus tard, et tant mieux pour elle, ce qui lui a permis d’envoyer Ségolène se faire étriller par Sarkozy au tour suivant, mais elle était tellement contente d’être arrivée en finale qu’elle considérait cela comme une grande victoire et n’a pas pu prononcer, à la stupéfaction des Français, le mot de défaite, pendant des semaines.

Ce qui montre bien à quel point son objectif, et celui de toute la gauche, était de ne pas répéter une Bérézina qui les eût envoyé au Goulp des Shadoks.

Pour autant, on voit bien que leur configuration, avec Besancenot, Eva Joly, Bayrou et Mélenchon disputant les voix de gauche au candidat PS, et une sérieuse impossibilité de rassembler des électeurs aussi dissemblables que le centre-gauche, les écolos et les extrême-gauche, ressemble beaucoup plus à 2002 qu’à 2007.

Sauf qu’à droite, cela ressemble au même problème. Marine Le Pen, à aujourd’hui, ressemble à son père en 2002 et non en 2007.

Sarkozy devra affronter un centre-droitiste, probablement Borloo, plus Bayrou qui lui prendra aussi des voix du centre, et au sein de son propre électorat, Dominique de Villepin.

Si on imagine que ce dernier lui prendra 4-5% des voix, ce qui est peu, et que Borloo fera un bon score, car il est malin et Sarko impopulaire, et que Marine arrive à rester à ses niveaux actuels élevés, cela fait tomber Sarkozy en dessous de 20% au premier tour ce qui est le seuil de grave danger d’élimination directe, sans parler de mise en danger du résultat au second tour.

Sur le fond, ceci n’est pas surprenant. Le Président n’est pas populaire, tant par son style que par les effets d’une crise qui a contredit les promesses et les espoirs du candidat de 2007, mais aussi pour avoir, au contraire de ses prédécesseurs, mené une politique qu’il croit nécessaire, même s’il la sait impopulaire.

En face, l’opposition PS est nulle sur le plan des propositions, désunie sur tout sauf la volonté de revenir au pouvoir et de défaire tout ce qui aura été fait avant, et empêtrée dans d’éternelles querelles de personne pour savoir qui sera le chef. Il est donc normal que les Français cherchent à « aller voir ailleurs ».

Alors, en 2012, JusMurmurandi prédit que l’un au moins des candidats du second tour aura moins de 20% des voix. Mais lequel?

Au moins une certitude, en forme de soulagement. Ce ne sera pas Jean-Marie Le Pen.

Jean-Marine le Pen

janvier 17, 2011 on 8:01 | In Best of, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Ca y est Jean Marie le Pen a lâché le manche.
Après une des carrières politiques les plus longues que la France ait connu, un des derniers personnages historiques a finalement passé le flambeau ce week end.

Inespéré pour lui, c’est un membre de la tribu qui va prendre la relève.

Mais au fond qu’est ce qui va changer au Front National, qu’est qui va changer pour ses électeurs, ou encore pour les Français au sens plus général, car c’est là le sens de notre titre?

Pour l’instant, pour avoir entendu une partie du discours de la nouvelle présidente, pas grand chose.

Le fond de commerce du parti, si habilement mis en avant par François Mitterrand pendant ses deux mandats afin de prendre des électeurs à la droite traditionnelle, tout en rendant toute alliance odieuse lorsque lui convolait avec le parti de Moscou, ne semble pas changer.

Nationaliste, xénophobe, Marine semble enfiler les bottes de son père.

Le problème, pour JusMurmurandi, est double.

D’une part, à notre avis, cela ne répond pas aux attentes des Français.
Brandir le spectre de l’insécurité, de l’étranger comme on a connu le plombier polonais, mais encore ?
Cela va t il donner une réponse à la question sur comment la France doit répondre à la crise, comment recréer des emplois, redonner du pouvoir d’achat aux Français ?

JusMurmurandi en doute.

Deuxio, si Marine ne porte pas avec elle le « bagage » de Jean-Marie avec ses petites phrases à la limite ou delà de l’insupportable, les différentes « péripéties » de sa longue carrière, elle semble avoir oublié qu’une partie du fond de commerce du FN de son père vient justement des étrangers, ceux qui se sont intégrés et qui sont heureux de vivre en France.
Alors prendre les Musulmans de front (!) comme elle l’a fait hier en parlant de nourriture Hallal, de piscines réservées, primo, cela ne fait pas un programme de gouvernement, deuxio c’est très réducteur pour la nouvelle présidente, et la coupera nécessairement d’une partie des bases électorales du FN que l’on a connu jusqu’alors.

Si, comme JusMurmurandi le pense, cela revient à dire que la nouveauté fait que Marine enregistre des scores dans les sondages à faire pâlir Lionel Jospin en souvenir de ce 22 avril 2002, alors, oui, son score ne fera que baisser si, toutes choses égales par ailleurs, elle tient le même discours d’ici à l’échéance encore lointaine du premier tour des élections présidentielles de 2012.
Affaire à suivre….de près.

Les moutons de Panurge

janvier 15, 2011 on 11:57 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Les mauvaises langues racontaient que les mêmes qui acclamaient Pétain descendaient dans la rue quelques temps plus tard pour ovationner de Gaulle.

C’est un peu ce sentiment qu’a JusMurmurandi en écoutant le galimatias des uns et des autres sur la situation tunisienne.

Commençons par poser des jalons clairs, JusMurmurandi ne défend aucune dictature, et préfère bien entendu la démocratie.

Cela étant, il est bon, savoureux de citer quelques paroles entendues au cours des derniers jours pour les mettre dans un contexte plus exact, à défaut de politiquement correct.

Exemples.

Lorsque les troubles commencent, nombreux journalistes, exactement comme lorsque les Américains ont tout juste commencé à pilonner Bagdad en 2002, annoncent que tout est déjà fini, que le régime va s’effondrer, et que la démocratie va arriver.

Nous sommes en 2011, neuf ans plus tard, des centaines de milliers de morts plus tard, et rien n’est réglé en Irak. Alors pourquoi est ce que cela prendrait peu de temps dans un pays comme la Tunisie où Ben Ali, comme son prédécesseur Bourguiba, ont tenu le pays d’une main que l’on peut sans ambage qualifier de ferme ??? Ces paroles sont celles de serins qui méprisent leur audience.

Suite.

Ben Ali s’en va. Le concert commence, la meute est lâchée.

Qui pour critiquer le Président parti, le qualifiant de despote corrompu, et autres qualificatifs du même acabit.

Cela concerne une partie de la classe politique française, comme Bertrand Delanoë, né sur place, qui ne s’est pas privé de se rendre fréquemment dans sa terre natale où il possède une maison. Lorsque l’on est en désaccord profond avec un régime, est ce cohérent d’y investir ses deniers, de s’y rendre fréquemment ???

Franche rigolade. Le sommet étant atteint lorsqu’il demande « la transparence, la liberté et le pluralisme ». Qu’il commence donc dans notre bonne ville de Paris, le brave homme.

Deuxio, les Tunisiens en France. Qu’il est bon de les voir soutenir leurs frères, tandis qu’ils vivent dans notre hexagone douillet, par rapport à leur pays natal. Où est donc votre fierté, braves gens ??

Car les entendre parler de bain de sang, lorsqu’il y aurait 66 morts…Même si c’est trop, on oublie un peu vite Prague et Budapest par exemple, où le sang a coulé autrement plus; cela n’a d’ailleurs pas empêché les communistes des se cramponner au pouvoir pendant de longues décennies tandis que les chars venaient mater les résistants.

Un peu comme l’on rend hommage à chaque soldat français (issu d’une armée de professionels exclusivement, rappelons le) qui décède en Afghanistan, 51 depuis neuf ans que notre armée y est. Avec les morts de 14-18 ou de 39-45, la télé aurait rendu des hommages en boucle, la classe politique n’aurait fait que cela….

Tertio, on a entendu les anti sarkozystes primaires qui critiquent tout ce qu’il fait ou ne fait pas.

Si la France avait pris position avant le départ du chef de l’Etat tunisien, nous aurions commis un pêché d’ingérence post/néo colonialiste. Nous n’avons pas pris fait et cause pour le « peuple tunisien » tout de suite, nous sommes par conséquent des lâches. Bis répétita, ce sont des paroles de serins qui méprisent leur audience.

Parce que ce qui est également important, personne n’en parle.

La Tunisie, qui n’a pas le pétrole ou le gaz de l’Algérie, les phosphates du Maroc, a connu un développement économique très substantiel pendant la présidence de Ben Ali.

Un développement touristique d’abord, que l’Algérie voisine n’a jamais su réaliser, mais aussi créer un terreau industriel y compris avec des entreprises associées à la haute technologie comme l’aéronautique. Tout cela a permis de créer une classe moyenne, absente tant au Maroc qu’en Algérie.

Par contre, elle n’a pas connu les vagues de terrorisme comme l’Algérie ; le magnifique film sur les moines de Tibéhirine nous l’a encore rappelé.

Rien n’est rose, rien n’est parfait, mais jeter le bébé avec l’eau du bain serait bien exagéré.

Qui plus est, attendons calmement de voir où cela va déboucher.

Le miracle tunisien est il en route ? JusMurmurandi le souhaite, l’espère.

Rappelons simplement que dans un autre pays musulman, l’Iran, plus personne ne voulait du Shah.

Quand il est parti, tout le monde s’est réjoui.

On a juste oublié de dire au peuple iranien qu’il voudrait encore moins, beaucoup beaucoup moins, des mollahs, représentés alors par Khomeini.

Low cost contre mega-bonus…

janvier 15, 2011 on 4:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui ne se souvient de la débâcle financière dans laquelle des banquiers aussi inconscients qu’inconséquents ont plongé la planète finance, et, par extension, la planète tout court en 2007/2008/2009?
Et les dégâts sont loin d’avoir été tous réparés en 2010/2011, le nombre de chômeurs restant beaucoup plus élevé dans le monde occidental qu’avant la crise.

Mais il y en a pour qui ce n’est pas la crise, à savoir les banquiers de Wall Street.

Ils vont se partager, au titre de l’année 2010, la bagatelle de 140 milliards de dollars de bonus.

Ce qui, sans compter les salaires « classiques », fait pour une population d’environ 150.000 personnes la modique somme de 900.000 dollars par individu qui a la chance d’exercer ce métier génial où on commence par prendre des risques aux frais des autres et par encaisser des bonus faramineux au passage, puis, quand les choses tournent vinaigre, on se fait secourir, sans coup férir, par l’argent des contribuables, puis, sitôt cette page tournée, tout recommence comme avant, sauf les bonus, qui sont, eux, devenus encore plus gras…

Ces 140 milliards de dollars sont aussi le tiers de la croissance du p.i.b. de toute l’économie américaine en 2010. Le tiers de la croissance accaparée par les bonus de 150.000 personnes qui non seulement ne jouent pas un rôle de créateurs de richesse, mais ont précipité par leurs excès après desquels les orgies romaines n’étaient que de vagues amusements pour des jeunes filles de patronage, c’est beaucoup, quand même, non?

Visiblement les déclarations d’intention des dirigeants de l’époque, Obama, Brown (aujourd’hui Cameron), Sarkozy) n’y changent et n’y changeront rien, les banquiers ont gagné… le droit de se rémunérer à coups de montants astronomiques.

Mais faut-il croire que, parce que les politiques ont échoué à réguler, il n’existe aucune solution? Non, car, c’est la beauté du marché, quand un non-sens économique existe, le marché « génère » un ou des acteurs pour le corriger.

Il est clair qu’aujourd’hui le métier de banquier est exercé par des structures dont les coûts sont, du fait des ces ultra-méga-rémunérations, beaucoup trop élevés. Ceci ouvre donc, comme une vulgaire compagnie aérienne ou un banal supermarché, une place pour des banques d’affaires « low cost ».

JusMurmurandi entend déjà les objections disant que « la banque d’affaires n’est pas un métier comme les autres », car il y faut des capitaux énormes et une confiance qui met des décennies à se construire, sans parler d’équipes de gens de talent rare.

C’est évidemment ce que les banquiers tentent de faire croire, oubliant au passage que le talent des n’a pas suffi à éviter une crise « tsunamesque » qui a ratatiné lesdits capitaux…

Les compagnies aériennes ne disaient pas autre chose, parlant de la nécessaire confiance des passagers, qui mettait des décennies à se construire. On connaît la suite, et JusMurmurandi attend avec impatience les restructurations bancaires quand les futurs anciens « maîtres du Monde », privés non seulement de leurs bonus mais de leurs emplois, en seront réduits à voler avec les compagnies aériennes « low cost, qui les traiteront comme du bétail ordinaire…

Deux poids, deux mesures

janvier 13, 2011 on 9:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi avait observé avec surprise le silence qui avait entouré les actions musclées de l’armée brésilienne dans les favélas de Rio l’année dernière, qui avaient causé plusieurs dizaines de morts.
Silence éponyme.
Il ne s’agissait « que » de trafiquants de drogue, donc le fait qu’ils soient « éliminés » sans passer par la case justice n’a ému personne ou presque.
C’est d’autant plus cocasse que simultanément Battisti, ancien terroriste italien au mains ensanglantées, passé par la case contumace de la justice italienne, s’est vu protéger par le même Brésil de Lula sous les vivats de la foule bien pensante. Allez comprendre.

Depuis, on a vu Gbagbo, dans une ancienne colonie française, qui refuse le résultat des urnes et fait tirer sur les soutiens du gagnant.
C’est d’autant plus cocasse que l’on a vu des hommes politiques français prendre la défense de Gbagbo, donnant leur blanc seing au déni de suffrage universel….
Silence toujours.

Enfin, toujours dans une ancienne colonie française, encore plus proche de nous, la Tunisie bouge, le peuple est ostensiblement exaspéré. Comme en Algérie.
La police et/ou l’armée tirent sur les manifestants, il y a là aussi des dizaines de morts.
Et le même silence.

Que ne dit on pas sur le colonialisme, et sur la manière dont la métropole a traité ses ressortissants hors de l’hexagone…
Que n’aurait on dit si, comme pour Malik Oussekine, il y avait eu en France, par exemple, une seule victime lors de la descente dans la rue des étudiants pour manifester lors du débat sur l’age de la retraite, comme Me. Royal les y avait encouragés.

Casser du narco trafiquant, tirer sur la foule, tant que ce n’est pas chez nous, ça ne gêne personne, a fortiori dans des pays dont les dirigeants sont « politiquement corrects ».

En France, nous sommes trop occupés à juger Zemmour pour avoir voulu donner sa vue en coupe de notre population carcérale, au grand dam de Louis Schweitzer.
Et tant pis si Jean-Pierre Chevenement lui même prend la défense de Zemmour.

Cocasse, non?

Le retour de la stupiditude

janvier 10, 2011 on 10:58 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Elle recommence! Décidément, Ségolène Royal a un style bien à elle. Elle prend une vraie inquiétude des Français, et elle y répond par la formule la plus simpliste possible, de façon à ce que le maximum de monde comprenne qu’avec elle ce serait différent, en mieux, bien sûr.

Hier, elle a affirmé qu’elle s’opposerait, si elle revenait aux affaires, aux « licenciements boursiers ». Quoiqu’elle se soit bien gardée de rentrer dans les détails, cela veut dire, en gros, qu’une entreprise cotée qui ferait des bénéfices serait interdite de licencier et/ou de délocaliser, car voir son cours de bourse et ses bénéfices augmenter n’est pas une justification pour « chosifier les employés ».

JusMurmurandi se demande vraiment comment Mme Royal peut imaginer une seule seconde que la France tirerait avantage d’une telle mesure.

Pour commencer, elle est totalement inapplicable, car le droit du travail français ne fait et ne saurait faire aucune différence entre une société cotée et une autre qui ne le serait pas, car ce serait de la discrimination pure et simple, interdit par la Constitution, les traités européens, l’OMC et j’en passe.

Ensuite, en supposant que cette idée fasse malgré tout son chemin, la question de fond: les entreprises licencient-elles par plaisir, et peut-on légiférer l’emploi privé avec la même légèreté avec laquelle l’État a créé tant et tant d’emplois publics aux frais du contribuable?

Il y a des domaines où c’est possible, à savoir ceux où il n’y a aucune concurrence, encore que, avec l’intégration européenne, même les anciens monopoles des postes, des télécommunications et du chemin de fer se retrouvent avec des concurrents.

Mais, dès lors qu’il y a concurrence, si une entreprise française ne prend pas une mesure pour diminuer ses coûts, et qu’une autre le fait, que croyez-vous qu’il arrivera? Ce sera l’entreprise aux coûts bas qui gagnera.

Il est bien évidemment possible de le déplorer, mais c’est pourtant ce que nous souhaitons tous en tant que consommateurs, nous qui ne cessons de consommer toujours plus de « low cost », que ce soit de la grande surface ou du hard discount, du textile chinois, du billet d’avion pour trois fois rien ou des voitures roumaines Dacia.

En outre, on sait ce qui arrive quand il n’est pas possible de licencier: personne n’embauche. Alors il suffit de ne pas remplacer les départs à la retraite, ce qui ne s’appelle pas licencier, et l’entreprise obtient le résultat souhaité, avec la baisse des ses effectifs.

Mais le plus consternant est de constater que cette énarque (!) continue de rechercher dans les seules interdiction et intervention de l’État, comme à l’époque où il fallait une autorisation administrative de licenciement, les clefs d’un mieux-être économique.

Cela évite de voir que notre voisin allemand peut, avec un niveau de vie au moins égal au nôtre et un modèle social au moins aussi protecteur des gens, affiche des performances en matière d’emploi infiniment meilleures que les nôtres. Mais cette comparaison peut sembler cruelle aux socialistes français, tant leur « performance » pâlit par comparaison avec celle des sociaux-démocrates allemands.

Alors il vaut sans doute mieux pour Mme Royal continuer dans la social-démagogie que dans la social-démocratie. C’est tellement plus facile…
Ségolène Royal

Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens

janvier 9, 2011 on 5:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La fine et délicate Sarah Palin, ex-candidate à la vice-présidence des États-Unis, a fait, lors de la campagne des législatives américaines, un graphique tout à fait explicite. Elle a identifié une vingtaine de candidats démocrates qu’il fallait tellement battre…. qu’il fallait les abattre! Et elle a illustré le point en mettant leur tête dans un viseur d’arme à feu.

Hier, en Arizona, l’un d’entre eux, Gabrielle Giffords a été abattue tandis qu’elle discutait avec des citoyens et électeurs. 6 personnes ont trouvé la mort au cours de la fusillade, et la députée est entre la vie et la mort, ayant prix une balle en pleine tête.

Sarah Palin, jamais prise de court quand il s’agit de profiter d’une occasion de se montrer sous les feux des média, adresse ses « condoléances » aux familles de victimes et à celle de Gabrielle Giffords, expliquant que ce qu’elle a fait ne faisait qu’illustrer le combat électoral.

JusMurmurandi s’étonne que Mme Palin, très religieuse, et très branchée sur la droite religieuse américaine, n’ait pas retrouvé les mots funestes de Simon de Montfort, repris en titre, quand il extermina tous les habitants de Béziers, y compris femmes et enfants, pour « coincer » des poignées de cathares. Avec sa logique, si Gabrielle Giffords décède, elle pourrait se réjouir « qu’elle soit déjà auprès du Seigneur ».

Il y a vraiment des fois où il est difficile de ne pas trouver que certaines mœurs américaines sont démentes. Le lecteur comprendra que JusMurmurandi préfère mettre en bout de cet article la photo de Mme Giffords plutôt que celle de Mme Palin…
Gabrielle Giffords

La France ni rouge, ni morte

janvier 8, 2011 on 11:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est aujourd’hui le 15ème anniversaire de la disparition de François Mitterrand, unique Président de la cinquième République à avoir accompli deux mandats de 7 ans intégralement.

De Gaulle a eu le courage de partir lorsqu’il fut désavoué lors d’un référendum, et pas Tonton qui assuma deux cohabitations.

Chirac, lui,  avait déjà castré le septennat en quinquennat pour son deuxième mandat.

Le résultat de ce sondage est triste.

Lorsque l’on interroge les Français sur ce qu’ils retiennent de ces 14 ans socialistes, ce sont tous des « acquis » sociaux, qui plombent la compétitivité de la France d’aujourd’hui: la retraite à 60 ans qui était un non sens au vu de la courbe démographique, et qui ne faisait même pas partie du programme du candidat Mitterrand.

Viennent ensuite la cinquième semaine de congés payés, les 39 heures qui ont elles aussi contribué à faire baisser productivité française.

Enfin, le RMI, « cadeau » aux plus pauvres, car cette allocation est versée sans contrepartie, et, pour ceux qui sont des fainéants, les encourage à se complaire dans cette paresse.

Bref, c’est une liste de cadeaux sociaux, qui montrent l’autisme des personnes interrogées, sensées représenter la population hexagonale, face à la concurrence mondiale.

On passera sur la peine de mort abolie, le même Mitterrand ayant fait fusiller des pro Algérie indépendante lorsqu’il fut ministre de la quatrième République, ou qui libéra Action Directe qui s’empressa de donner la mort au Général Audran et à George Besse. Merci Mitterrand, merci Badinter.

Et pour tous ces souvenirs, c’est un gouvernement de droite qui tentera de corriger le tir. La retraite à 60 ans, la remise en cause des 35 heures (on n’en est même plus à 39),  on n’est pas près d’oublier qui a fait le sale boulot.

Comme Charles Pasqua qui remit Action Directe là d’où ces illuminés n’auraient jamais du sortir, de la prison.

Mais le plus triste, c’est que les Français ne retiennent pas ce pour quoi Mitterrand fut, même aux yeux très critiques de JusMurmurandi, un grand Président.

Sur sa politique extérieure, sur la construction européenne, mais aussi en particulier sur son atlantisme déterminant pour soutenir Washington et Bonn (pas encore Berlin) tandis que les Soviétiques voulaient tourner de nouvelles fusées SS20 sur l’Europe de l’Ouest au début des années 80.

Moment crucial où il fallait en avoir pour monter au créneau tandis que les Verts, allemands comme français, défilaient en scandant « plutôt rouges que morts », et que Mitterrand défendait le « ni rouges, ni morts » en tendant une main symbolique à Helmut Kohl.

Helmut et François, ni rouges ni morts

Helmut et François, ni rouges ni morts

Qu’ils mangent de la brioche!

janvier 7, 2011 on 3:35 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la phrase bien connue attribuée à Marie-Antoinette quand elle apprit les révoltes de la faim en 1788, causées par une très forte hausse du prix du pain, qui était alors l’aliment de base en France.

En 2007-2008 déjà les prix alimentaires avaient flambé sous l’effet de la prospérité nouvelle de centaines de millions de Chinois et d’Indiens, ainsi que du fait de vastes surfaces agricoles détournées de produits alimentaires pour des cultures productrices d’éthanol pour remplacer une essence hors de prix. Mais la crise a mis fin à tout cela, et les prix se sont effondrés, au grand dam des agriculteurs français qui avaient oublié de partager leur joie quand ils flambaient.

Mais voilà que, alors que nous avons le sentiment que la crise est encore là, les prix reprennent une folle course vers le haut, le sucre par exemple doublant en un an. Ce qui va bien sûr ravir les agriculteurs, mais pas les consommateurs, notamment pas ceux qui sont très pauvres, et hors d’état de faire face à ces hausses.

Ces hausses ne se limitent pas aux seuls produits alimentaires, de nombreux autres matières premières étant affectées: pétrole, coton, caoutchouc, minerais et métaux.

JusMurmurandi prédit qu’à mesure que les économies occidentales frappées par la crise se redressent, la demande excèdera l’offre, et seule la hausse des prix permettra d’équilibrer les marchés. Cela provoquera un choc très différent de ceux de 1974 et 1979, parce que là c’était uniquement le pétrole, sous l’effet d’un cartel.

Or maintenant, la croissance mondiale va faire buter notre monde contre des contraintes de production globale. Il faudra apprendre à utiliser moins, à payer plus, à trouver des substitutions. Et ce sans espoir de solution, car, pour la première fois, c’est notre monde qui bute sur ses ressources finies face à notre prospérité, qui, elle, requiert des ressources infinies pour continuer à croître.

Et, comme la brioche de Marie Antoinette, les solutions de remplacement coûtent plus cher que celles auxquelles elles se substituent…

Ce qui fait que, cette fois-ci, la hausse des prix va véritablement entrainer une partage des richesses, et une redistribution des consommateurs vers les producteurs.

A tous ceux-ci, JusMurmurandi non seulement souhaite, mais aussi prédit une bonne année!

Pas de petits fours pour Nanard !

janvier 5, 2011 on 6:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Hélas, ce n’est pas le titre d’un scénario de Michel Audiard qui aurait été retrouvé post mortem.
Ce n’est pas non plus le dernier mauvais jeu de mot de Jean-Marie Le Pen sur la Shoah.

C’est simplement le titre qui nous est venu spontanément en apprenant que le leader de la CGT, Bernard Thibaut, n’irait pas à la cérémonie des vœux à l’Elysée.
Mauvais perdant, Bernard Thibaut ne supporte apparemment pas que le gouvernement comme nombre de ses prédécesseurs n’ait pas baissé culotte devant les syndicats, cette fois concernant une réforme des retraites.

Hormis le fait que cette réforme est timorée, ne remettant l’âge de départ que de 60 à 62ans lorsque nos principaux « concurrents » n’ont pas hésité à le reporter à 65 ou 67 ans, est ce une raison suffisante pour snober le Président de la République ?

A moins que ce ne soit un message destiné à ses troupes ???

En effet, Thibaut a souvent été critiqué pour avoir « collaboré » de manière proche avec le gouvernement.

Peut être cela a t il nui soit à son image interne, ou encore à la « part de la marché » de la CGT face à des syndicats plus extrémistes encore, comme SUD.

Bref, ce serait une manœuvre de redressement de la barre.

Ou encore une façon de « rentrer dans le droit chemin », en se montrant un opposant plus radical, pour citer Benoît Hamon vis-à-vis de Manuel Valls et son éclat sur les 35 heures. Cela pourrait donc augurer d’une année 2011 plus « raide » de la part de la CGT quant aux mouvements syndicaux.

En attendant, JusMurmurandi espère qu’il ne s’agit que d’un premier refus de la part d’un invité à l’Elysée pour les vœux.

S’il devait y en avoir de plus nombreux, JusMurmurandi se met à rêver d’une remise en cause…précisément de cette présentation des vœux qui accapare notre classe politique
pendant une période inutilement longue.

A moins que les confiseurs et autres pâtissiers ne soient pas d’accord, un peu comme les buralistes lorsque le prix du tabac a augmenté, et battent le pavé comme ….des syndicalistes??

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