L’heure de vérité

janvier 30, 2012 on 10:52 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les un peu moins jeunes se souviendront de cette émission politique animée par le présentateur François-Henri de Virieux.

C’est avec ce titre que JusMurmurandi souhaite parler de l’intervention du Président de la République qui a eu lieu hier soir.

Il est amusant de suivre certains commentaires qui ont été émis à la suite de cette interview.

Nicolas Sarkozy serait affolé. Certes.

Mais pourquoi? Parce qu’il ne serait pas réélu?

Le Président l’a dit lui-même, s’il se présente et ne gagne pas, il fera autre chose.

JusMurmurandi n’est pas inquiet pour Nicolas Sarkozy. Il n’aura pas besoin, lui, de faire héberger sa maîtresse par la République ou encore se faire prêter un appartement par un homme politique étranger comme deux de ses prédécesseurs.

A titre d’exemple, Bill Clinton, dont on ne peut pas dire qu’il a laissé un souvenir impérissable dans la lignée des présidents des Etats Unis a gagné environ 75 millions de dollars depuis qu’il a quitté la Maison Blanche.

Tony Blair, ancien du 11 Downing Street de Londres dont on ne peut dire non plus, aux yeux de JusMurmurandi en tout cas, qu’il suscite une admiration sans borne, se porte également bien financièrement, merci.

Nicolas Sarkozy réforme dans l’urgence.

C’est vrai.

Cela fait cinq ans que cela dure, les réformes au pas de charge.

Lorsqu’il est arrivé, on l’a accusé de faire un tel nombre de réformes que les commentateurs en avaient le tournis.

Aujourd’hui, comme d’habitude, tout lui est reproché, y compris de vouloir continuer alors même que son mandat arrive à sa fin. Tout en disant qu’il n’a pas fait assez, ou, pour ceux qui siègent dans l’opposition à l’Assemblée nationale, qui n’ont pas voté une seule loi proposée par le gouvernement depuis que Sarkozy est à l’Elysée.

Bref, comme d’habitude, tout et son contraire, sous les sourires amusés des journalistes carpettes qui ne pensent qu’à faire des risettes à leurs maîtres de gauche.

Exemple qui a particulièrement fait sourire JusMurmurandi, Jean-Marc Ayrault, qui affirmait dans la ligne de la rencontre du Bourget que dès le lendemain de sa nomination François Hollande se rendrait en Allemagne pour discuter un nouveau traité avec Me. Merkel.

Lorsque Nicolas Sarkozy a pris la succession de Jacques Chirac, il n’a pas attendu le lendemain. Il y est allé le soir même.

C’est en cela que JusMurmurandi pense que l’heure de vérité arrive.

De par le nombre, la qualité et l’intensité de l’action présidentielle, il faudra se lever tôt pour en faire autant que lui en cinq ans.

François Hollande n’est pas près de le rattraper.

L’homme qui voulait réformer les moulins à vent

janvier 23, 2012 on 8:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Vous vous souvenez de Don Quichotte, qui chargeait sur sa malheureuse jument Rossinante, d’inoffensifs moulins à vent, qu’ils prenait pour de redoutables adversaires ?

François Hollande, lui, promet de réformer le prix de l’essence, la finance internationale, et les relations franco-allemandes. On le comprend, car ces adversaires là sont aussi inoffensifs que les moulins de Don Quichotte. En effet, comme aucun de ces trois sujets ne dépend de lui, à supposer qu’il soit élu Président, il aura beau jeu de ne pas réussir sans que cela soit de sa faute.

Le prix de l’essence, il veut simplement le bloquer. Comme en 1981, dont on sait comment ça a fini. Sauf que chacun sait que le prix de l’essence dépend des raffineurs, et que ceux-ci perdent déjà de l’argent, au point que personne ne veut reprendre la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Si le prix de l’essence est bloqué, les raffineurs arrêteront de raffiner… casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température.

C’est ce qu’il veut faire aussi avec le logement. Bloquer les loyers, ce qui va dégoûter les propriétaires et stopper la construction, et mettre les terrains contrôlés par l’État à la disposition des collectivités. Soit ces terrains sont vendus au prix de marché, et il n’y aura pas de baisse des prix, soit ils seront bradés, et c’est le patrimoine des Français qui s’envole, le mettant entre les mains des collectivités locales dont on sait le bon usage qu’elles en font quand elles ont la haute main sur les bénéficiaires d’appartements très demandés.

Un nouveau traité franco-allemand, pour rapprocher les deux pays. Outre que c’est ce que fait Nicolas Sarkozy à marche forcée et contre le PS d’aujourd’hui, il est intéressant de voir la réaction d’Angela Merkel à un traité dont Hollande fait la promesse sans la consulter

Enfin, son adversaire, c’est la finance. Quand on sait à quel point le mot « finance » rime avec « confiance », désigner une industrie où la France excelle et dont elle a tant besoin pour financer ses dettes accumulées comme un adversaire, c’est autrement plus redoutable que de s’en prendre à des moulins.

Quant à la grande banque d’État qui va faire ce que les autres banques devraient faire mais ne veulent pas faire, on sait ce que ça a donné, parce que les Français se souviennent des pertes abyssales du Crédit Lyonnais, cette banque qui finançait les amis du pouvoir socialiste. Accessoirement, pour la créer, il va falloir la doter de capital. Avec quel argent?

Et il ne faut pas oublier qu’à la fin de la guerre contre les moulins, un bras de ces machines finit par balayer Don Quichotte de sa selle, et le faire tomber le nez dans la boue…

François Hollande

Le sort des dinosaures

janvier 19, 2012 on 7:43 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La terre a tremblé aujourd’hui dans le monde de l’entreprise et celui de la photo en particulier.

Un des plus beaux noms, historique, et considéré comme insubmersible il y a encore une décennie, est en train de subir le même sort que le Costa Concordia.

Kodak, société originaire de l’est des Etats Unis à Rochester, s’est mise sous la protection du chapitre 11, ce qui revient à dire, pour les Français qu’elle est en cessation de paiements.

Parmi ceux qui sont un peu moins jeunes, qui n’a pas connu la série des appareils Instamatic, destinés au grand public avec une facilité d’utilisation aussi grande que leur prix était raisonnable.

A l’intérieur, un rouleau de film…Kodak naturellement.

Kodacolor, Kodachrome ou autre Tmax, ceux qui ont fait de la photo analogique ne peuvent qu’être familiers de la petite boîte jaune orangée, contenant un rouleau de 24 ou 36 poses, sur lesquels venaient se coucher nos bons ou moins bons souvenirs.

C’est ainsi qu’il advient des entreprises qui ne savent pas gérer les virages historiques, comme la machine à vapeur face à l’électricité ou encore la machine à écrire confrontée à la montée du traitement de texte sur ordinateur personnel.

C’est également ainsi qu’il advient des idées politiques qui ont vécu, comme le socialisme « traditionnel » et collectiviste.

La démondialisation, la surembauche de fonctionnaires ou encore presser encore plus tels des citrons les 50% de Français qui paient l’impôt sur le revenu pour les 50¨% restants qui n’en paient pas, au nom d’un chimérique partage prétendument « juste », autant d’idées qui sont, quelques fois à l’insu du plein gré de ceux qui les soutiennent, déjà au cimetière des fantasmes.

C’est probablement pour cela que François Hollande a dû tenter de reprendre la main et faire un « léger recadrage » à la mode d’Omar Sy dans les Intouchables.

Car sinon il sait que c’est lui même qui finira dans ce même cimetière des candidats éphémères, où il retrouvera, entre autre….Ségolène Royal.

La bouteille à moitié vide…

janvier 18, 2012 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Symptomatique de ce qui fait des Français les champions du monde du moral dans les chaussettes. Symptomatique aussi du rôle joué par la presse dans cette démoralisation. Symptomatique enfin de l’art de la critique systématique.

Quelques exemples:

Standard & Poor’s dégrade la note française de AAA à AA+. Pas un organe de presse ne se retient de parler de la perte du AAA sans mentionner que la bouteille est « encore » à deux-tiers pleine, parce que les deux autres agences, Moody’s et Fitch, n’ont pas changé leur note, équivalente au AAA.

Sarkozy réduit l’impôt de solidarité sur la fortune, et, dans le même temps, augmente celui sur les successions et les donations, avec un effet combiné nul. Ni baisse ni hausse d’impôts, et on peut imaginer que ce sont, grosso modo, les mêmes qui sont les gros contribuables de ces différents impôts. La seule chose que l’opinion publique apprend de la presse: cadeau de Sarkozy aux riches, ses amis du Fouquet’s.

Baisse globale de la délinquance de 0,35%. Le nombre de cambriolages s’envole de 16%. Pour que l’ensemble baisse, il faut bien qu’une ou d’autres catégories aient baissé tout aussi massivement. En arithmétique, oui. En médiatique, non. JusMurmurandi n’a pas pu trouver un seul média qui ait parlé de cette baisse, qui a pourtant du être aussi spectaculaire que la hausse des cambriolages.

Alors, pourquoi cet article? Juste pour faire une prédiction. Aujourd’hui commence la sommet social. On y discutera de mesures, qui, compte tenu de l’état des finances publiques, ne pourront être que des baisses contre des hausses. Par exemple, il y aura une discussion sur la TVA sociale, c’est-à-dire une hausse de la TVA contre une baisse des charges sociales.

Qui veut parier qu’on ne parlera que de la hausse de la TVA et de la baisse de pouvoir d’achat qu’elle entraînera, et pas de l’effet positif sur les coûts des entreprises et sur la hausse des feuilles de paye? Et que la baisse des charges patronales sera exclusivement rapportée comme « un cadeau aux patrons » et pas comme une possibilité de relancer l’emploi?

De là à dire que les média sont responsables de ce que les Français sont les premiers consommateurs d’anti-dépresseurs, et que la Sécu devrait leur en facturer le coût, il n’y a qu’un pas…. que JusMurmurandi ne franchira pas.

Un capitaine de pédalo

janvier 16, 2012 on 10:55 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Après avoir mûrement réfléchi, JusMurmurandi s’est dit que c’était, au vu des dernières informations au sujet de l’accident du bateau Costa, le titre le plus approprié.

« On the rocks » ou encore « La croisière ne s’amuse plus » nous serviront une autre fois.

Car enfin, qu’est que ce bateau est allé faire si près des côtes, un mastodonte de 290 mètres de long avec plus de 4.000 âmes à bord ???

Des informations auraient révélé aujourd’hui que le capitaine aurait voulu faire plaisir à un membre de l’équipage qui serait né sur l’île du Giglio… On rêve

Une fois l’accident arrivé, l’affaire ne s’arrête pas là.

Par opposition à la tradition marine qui veut que le chef du navire ne quitte le navire que lorsque le dernier passager a abandonné le bateau, le capitaine serait en fait parti parmi les premiers, vers 23heures tandis que (presque tous) les autres passagers ont continué à être débarqués tant bien que mal jusqu’à 6 heures du matin.

En bref, il serait parti dès la gravité de la situation établie; on le comprend si l’on en croit les photos qui montrent une éventration sur plus de 90 mètres.

Bref, la faute du chef semble bel et bien prouvée, et la compagnie Costa, qui l’a pourtant nommé à ce poste, n’hésite pas maintenant à charger la barque, pardonnez nous ce jeu de mot facile.

On a l’impression que c’est un capitaine de pédalo qui a été nommé à la tête de ce colosse des mers qui doit nécessiter des compétences bien spécifiques, bien loin de celles dont le capitaine a fait montre avant, pendant et après l’accident.

JusMurmurandi aimerait souligner qu’en France aussi nous avons notre capitaine de pédalo, comme nous l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon.

Alors, les électeurs vont ils lui confier la France ? Lorsque l’on voit les conséquences dramatiques qui peuvent en « découler » dans une simple mer d’huile, JusMurmurandi n’ose y penser….

Quand les cigales critiquent les fourmis… d’avoir chanté et dansé!

janvier 16, 2012 on 9:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis 30 ans, et le départ du tandem Giscard-Barre, les finances publiques françaises sont marquées de déficits insupportables.

Cela a commencé en 1981, avec François Mitterrand, qui « distribue » la retraite à 60 ans, les 39 heures et la 5e semaine de congés payés sans contrepartie, ce qui creuse un tel trou dans les finances publiques que la France doit dévaluer trois fois en trois ans pour tenter de retrouver avec la dévaluation de sa monnaie la compétitivité perdue en prétendant travailler moins tout en gagnant autant.

Puis vinrent le RMI et la CMU, deux programmes aussi généreux que financés par du déficit. Encore plus de fardeau à porter pour ceux qui travaillent… Enfin les 35 heures. Et la compétitivité française qui baisse toujours plus à mesure que nous travaillons moins.

Tiens, que des « idées » de gauche.

Dans le même esprit, qui a voté contre toute réduction des dépenses de l’État depuis 2007? La gauche! Contre trois remises à flot successives des régimes de retraite, et son allongement à 67 ans? La gauche! Contre toutes les mesures de réduction des remboursements de la Sécu, pour en diminuer les déficits abyssaux et croissants? La gauche!

Qui a promis de réembaucher 60.000 professeurs si tôt élu? Le candidat le mieux placé de la gauche! Qui exige que l’Allemagne autorise l’Union Européenne à émettre des eurobonds, pour permettre aux pays dépensiers, y compris la Grèce, de continuer à emprunter tant et plus sans tenir compte de leur capacité à rembourser? La gauche!

Qui ose affirmer maintenant que ce n’est pas la note de la France qui a été dégradée par la plus grande agence de notation, mais la politique de Sarkozy?

La gauche, bien sûr!

François Hollande devrait relire la fable de La Fontaine, la cigale et la fourmi. La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue…

PS: pour ceux qui s’interrogent sur les conséquences concrètes de la perte du « AAA » français, il n’y en aura aucune. D’une part parce que les marchés ont intégré depuis des mois cette inéluctable dégradation, et que la France paye déjà, grosso modo, des taux reflétant une notation « A », c’est-à-dire bien moins bonne que sa note « AA+ », et deuxièmement parce que, pour des emprunteurs aussi visibles et bien connus que les principaux États souverains du monde, les prêteurs n’ont pas vraiment besoin des agences de notation pour savoir à quoi s’en tenir. Pour preuve, les États-Unis ont vu leur note dégradée, comme la France, de « AAA » à « AA+ », et leur coût d’emprunt a baissé au lieu de monter…

Mieux vaut tard que jamais

janvier 12, 2012 on 10:31 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le temps que JusMurmurandi s’élève pour constater que l’on laisse faire n’importe quoi dans la capitale, il constate enfin que l’Etat prend enfin ses responsabilités.

Après lui avoir opposé une candidate qui n’était pas à la hauteur, lors du dernier scrutin, et laissé faire nombreux projets aussi farfelus que gaspilleurs (la place Clichy, la place de la République, mettant au rebut des fontaines classées, la destruction de Jean Bouin, celle programmée des serres d’Auteuil pour n’en citer que quelques uns), François Fillon qui se trouve un intérêt soudain pour Paris décide que l’Etat ne peut cautionner les travaux envisagés sur les voies sur berge par Bertrand Delanoë.

Il était temps.

Paris étouffe de toutes parts avec une circulation automobile sous coupe réglée, mais sans qu’aucun investissement dans les transports en commun n’ait été fait pour s’y substituer, tandis que cette mise sous coupe n’est pas génératrice de revenus supplémentaires comme c’est le cas à Londres par exemple.

Enfin, l’Etat décide qu’il est temps de mettre un hola aux braséros et autres installations aussi festives qu’inutiles prévues sur la rive gauche en remplacement des voies sur berge.

Ouf.

Qui mieux que notre maire en effet pourrait répondre à cette délicieuse citation de Francis Blanche, à savoir, « il ne suffit pas d’être inutile, encore faut il savoir être odieux ! ».

La soupe, le fromage et autres galettes

janvier 11, 2012 on 7:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le début de l’année est impressionnant quant au nombre de soupes, fromages et autres galettes qui sont déclarées, découvertes ou révélées.

Commençons par nos amis d’outre Rhin dont la rigueur est pourtant si souvent vantée, et dont le Président de la République, rien de moins, est mis en cause pour une sinistre histoire de prêt.
Christian Wulff a beau se débattre et menacer la presse, on sent que ses jours sont comptés et que si ce n’est lui même, c’est Angela Merkel qui est en train de numéroter les abattis présidentiels.

Toujours dans le sérieux, c’est le Gouverneur de la banque nationale suisse qui se serait pris les pieds dans le tapis avec son épouse pour une sombre affaire de gains réalisés sur les taux de change de devise; pas très glorieux. A telle enseigne que lui a déjà rendu son tablier.

Dans un domaine plus glamour, mais toujours aussi peu reluisant, le gendre même du roi d’Espagne aurait monnayé ses faveurs, si bien que la justice est maintenant sur son dos et que le Roi a du mettre son revenu en ligne sur le site internet de la maison royale. Peu ragoûtant, vous en conviendrez.

Le fromage toujours, Jack Lang ne semble pas avoir compris que l’âge de la retraite, s’il a été reculé, n’atteint toujours pas 70 ans. Le septuagénaire toujours aussi primesautier ne voit pas d’un mauvais oeil le fait de quitter le Nord après avoir abandonné Blois pour aller sucer les pastilles des Vosges.

Quant on a un fauteuil, peu importe où il se trouve, pourquoi le quitter quand on peut continuer à l’occuper aux frais de la Princesse (ou du contribuable). Allez savoir pourquoi certains électeurs se tournent vers les extrêmes lorsque l’exemple qui vient « d’en haut » est si peu….exemplaire.

JusMurmurandi propose donc que, pour tous les mandats électifs, on apporte la même modification que celle qui a été apportée à la Constitution pour le mandat présidentiel, modification votée grâce à la voix de Jack Lang (!!!), il faut le rappeler.
Un mandat (de maire, de député etc.) renouvelable une seule et unique fois.

Chiche ?

Ni responsables ni coupables?

janvier 9, 2012 on 1:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, le Tribunal de Commerce a prononcé la liquidation définitive de Seafrance, un dossier qui avait déjà attiré l’attention de JusMurmurandi.

Quand on pense qu’un repreneur potentiel éminemment crédible avait déjà proposé de reprendre la moitié du personnel, soit 400 personnes, et avait invité les représentants syndicaux à une réunion sur une base de 600 emplois repris, et que la CFDT, syndicat majoritaire à SeaFrance n’a même pas daigné se rendre à cette réunion, il y a de quoi se taper la tête contre les murs.

Quand on ajoute à cela tout ce qui est paru dans la presse sur la façon dont la CFDT se conduisait dans ce qu’elle considérait comme un fief, on ne peut qu’être effaré. Ainsi hier, à la télévision, on voit un des deux responsables CFDT déclarer sans rire qu’une banque lui a prêté 650.000€ à titre personnel pour faire des achats immobiliers alors que son revenu mensuel n’est que de 2700€! Et que tel autre responsable CFDT dispose lui aussi d’un patrimoine immobilier pour le moins surprenant. Ceci, joint à une accusation claire par la CGT de malversations au sein du CE de SeaFrance, donne effectivement à croire que certains préféraient que l’entreprise sombre corps et âmes plutôt qu’un repreneur n’aille éplucher les comptes et vérifier les pratiques. Ceci puisque la presse parle aussi de contrôles des promotions par le syndicat, ainsi que l’octroi de jours supplémentaires de congés très généreux.

Si tout ceci est vrai, il faut bien dire que l’employeur aurait, pour acheter sa paix sociale, purement et simplement remis les clefs de la boutique à un syndicat, et que les responsables locaux en auraient largement abusé. Et que la confédération aurait fermé les yeux, comme le PS sur les agissements de Guérini en Bouches-du-Rhône, ou de Kucheida dans le Pas-ce-Calais.

Comment s’étonner après que beaucoup, qui ne sont pourtant pas plus ultra-libéraux que d’autres, se défient de la manière dont l’État dépense l’argent de l’impôt, c’est-à-dire des Français? Parce que le management lâche de SeaFrance, c’était la SNCF, c’est-à-dire l’État. Parce que les accusations de dérapages syndicaux sont les mêmes qu’à la RATP, soit encore l’État. Parce que les accusations de magouille au sein du CE rappellent bigrement le CE d’Air France, en faillite virtuelle après des années de gabegie sues de tous, dénoncées par beaucoup mais parfaitement tolérées au nom de la paix sociale.

Sauf que JusMurmurandi voit bien que ces faits répréhensibles « connus de tous, dénoncés par certains mais parfaitement tolérés », s’étendent profondément dans la vie sociale et politique française. Ainsi la Mairie de Paris de Jacques Chirac a-t-elle payé le chauffeur du patron de FO, et qu’il a été le premier ancien Président condamné en correctionnelle pour avoir mis sa mairie au service de son ascension vers le pouvoir.

Épisode supplémentaire de ce qui serait une farce s’il n’y avait des centaines d’emplois au bout, François Chérèque vient de désavouer brutalement ses propres responsables locaux, et d’annoncer dès à présent leur exclusion future de la CFDT. Mais pas un mot sur sa responsabilité, en tant que chef, pour les agissements de ses troupes. Il en est la victime, bien évidemment, et non pas un complice par incompétence, lâcheté ou opportunisme, n’est-ce pas évident?

Comme il est évident que personne au PS n’a quoi que ce soit à se reprocher pour les frasques, et le mot est faible, de DSK. Tout le monde était au courant, et Tristane Banon avait porté son cas devant le secrétaire général, un certain François Hollande, qui avait la même chose que François Chérèque avec SeaFrance. Il s’en est lavé les mains.

Comme l’histoire l’a montré avec le plus célèbre de ceux qui en ont fait autant, Ponce Pilate, se laver les mains ne suffit pas pour avoir les mains propres…

Ferry SeaFrance

Attention, piège!

janvier 6, 2012 on 11:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelle mouche a piqué le Gouvernement? Pourquoi fonce-t-il à bride abattue pour imposer une TVA sociale dès février, un calendrier tellement raccourci que les indispensables débats, aussi politiques que techniques ne pourront pas prendre la place voulue? Un gouvernement qui créé un nouvel impôt à 3 mois d’une échéance électorale capitale, on n’a jamais vu ça!

Un premier indice qui permet d’éclairer cette apparente folie est le fait que l’équipe Sarkozy va faire de même avec la taxe sur les transactions financières. Hop! Encore un nouvel impôt juste avant les élections, alors même que, si la France était la seule à le mettre en œuvre, il serait à la fois peu productif et dissuasif sur l’activité si importante des services financiers.

Et JusMurmurandi prédit que cette même équipe va ressortir la Règle d’Or et tenter de la faire passer, alors même qu’elle sait qu’elle n’a pas les voix pour le faire.

Sont-ils donc tous fous?

Pas forcément. Anticipons ce qui va se passer. Le Gouvernement va proposer la TVA sociale, impôt « anti-délocalisation », qui va faire augmenter les prix, mais aussi les feuilles de paie. Le PS, qui depuis 5 ans n’a pas voté un seul texte du Gouvernement, va avoir le choix entre changer dramatiquement son approche et soutenir ce texte, ce qui brouillerait gravement le peu d’image du peu de message de François Hollande, et rejeter le texte. Or la TVA sociale est un texte « social », bien dans la ligne de ce que souhaite le PS. Bref, c’est le choix entre la peste et le choléra pour le candidat de gauche.

Idem avec la taxe sur les transactions financières. Comment le PS pourrait-il voter contre? Alors, le voilà en train de soutenir Sarko à trois mois des élections et de lui donner un brevet de lutte contre la toute-puissance de la finance? D’autant que ce nouvel impôt où la France sera le seul pays majeur à le mettre en œuvre, pourrait devenir, en plus, le bouc émissaire qui « expliquerait » que la « finance internationale », furieuse, prive la France de son AAA. C’est de la politique populiste bien rôdée.

Enfin, la Règle d’Or. Soit les socialistes la votent (ne rêvons pas, il n’y a aucune chance), soit ils laissent à la droite une ouverture pour leur coller l’étiquette d’irresponsables financiers. Car ce refus aura pour conséquence que les marchés financiers ne croiront pas une seconde que les socialistes, revenus aux affaires après 10 ans de disette tiennent quelque promesse que ce soit en matière de réduction de déficits. D’où, en pleine période électorale, une hausse des taux d’intérêts et une défiance à l’endroit de la France, bref, une tempête financière. Un climat que la droite estime lui être plus favorable qu’à Hollande.

Si vous doutez encore de ce qui précède, rappelez-vous ceci: à aucune moment on n’entend la majorité actuelle faire le procès du bilan du PS. Pourtant, les attaques ne manquent pas, mais pas celle-là. Parce que cela va être une des armes majeures de Sarko, si ce n’est la principale. Tout ce contre quoi le PS a voté pendant 5 ans, c’est-à dire-tout.

Voire le PS voter contre un impôt qui porte l’appellation « social » et contre un impôt sur les transactions financières, qui a dit que la campagne électorale allait être exclusivement triste et sale?
François Hollande
Nicolas Sarkozy

SeaFrance, un naufrage bien français…

janvier 4, 2012 on 10:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

SeaFrance était une compagnie de ferry-boat dépendant de la SNCF. 4 navires, portant des grands noms de la culture française, pour relier Calais à Douvres. L’ouverture, puis le succès du lien ferroviaire par le Tunnel a malmené l’activité des ferries, jusqu’au jour où la SNCF, lassée de financer des pertes sans perspective d’inverser la tendance, a déposé le bilan de sa filiale.

Jusque là, rien que du banal, sauf pour les quelques 800 salariés, catastrophés à l’idée de perdre leur emploi…. encore que…

Encore que, parce que, quand l’armateur Louis-Dreyfus veut discuter avec les employés d’un plan pour reprendre l’entreprise et en maintenir plus de 300 en poste, cex-ci ne daignent pas l’honorer de leur présence. Chaises vides, Messieurs les employés ont sans doute mieux à faire… notamment à écouter le chant des sirènes de CGT qui mettent le pouvoir en demeure de sauver l’entreprise. Une CGT qui préfère manifestement une « bonne cause » médiatique à plus de 300 emplois. Rien que du classique.

Le jour s’approche du jugement du tribunal de commerce qui va condamner l’entreprise à la liquidation, car il n’existe aucun plan de reprise, sauf celui des employés qui veulent monter une coopérative ouvrière pour reprendre eux-mêmes leur outil de travail. Qu’aucun repreneur ne se manifeste quand les employés ne veulent même pas ouvrir de discussion, on le comprend. Et que les mêmes employés ne trouvent aucun financement pour leur projet de SCOP, on le comprend aussi. Le Tribunal ne va quand même pas accepter un plan de reprise sans l’ombre du moindre financement, donc c’est la culbute annoncée…

Sauf que nous sommes en pré-campagne électorale, et que le pouvoir n’a pas envie d’un abcès de fixation fortement télévisuel. Sarkozy s’empare du dossier et décide de soutenir le projet de coopérative ouvrière. Comment faire pour financer sans que Bruxelles, toujours sourcilleuse en matière d’aide qui pourrait être une distorsion de concurrence, ne s’y oppose?

C’est là que le feuilleton prend une tournure bien française. Le Président va ordonner à la SNCF d’augmenter les indemnités de licenciement d’un montant dit « supra-légal », c’est à dire au-delà de ce que la loi prévoit de 40.000€ par employé. De l’argent public, bien sûr. Et cet argent sera le capital qui va servir à financer le projet de SCOP.

JusMurmurandi s’en étrangle dès avant le jugement du tribunal de commerce, par plomber la SNCF pour faire avancer un projet dans le seul but de repousser une échéance inéluctable jusqu’à après les élections, c’est juste un gâchis absolu par manque de courage.

Là où ça devient encore plus « drôle », c’est que les employés ne veulent pas de cette solution, car ils disent ouvertement et froidement à la télévision qu’ils ont peur de ce qu’il se passera si le projet ne marche pas. Car alors, adieu des grasses indemnités et le supra-légal. Ils veulent bien devenir propriétaires et sauver leur emploi, mais sans prendre le moindre risque.

Après tout, disent-ils, l’État n’a qu’à piocher dans les fonds du FSI et de la Caisse des Dépôts pour faire assurer la flottaison financière de l’ensemble. On connaît la recette, c’est la même que celle d’Air Liberté, ou le repreneur, Jean-Charles Corbet, n’a pas mis un sou et s’est hâté de s’attribuer une partie des indeminités mises par le précédent propriétaire, Swissair, pour éviter le crash de cette compagnie aérienne tout en s’en débarrassant . On sait comment ça a fini, par un crash quand même, un gâchis d’argent public mis par le vertueux gouvernement socialiste de Lionel Jospin, et Corbet en correctionnelle, condamné à de la prison ferme.

Alors que va-t-il se passer pour SeaFrance? Sarkozy pliera-t-il une seconde fois pour pouvoir, à nos frais, enfourcher le cheval de la défense de l’emploi? Les employés toucheront-ils une indemnité supra-légale dont la seule existence abusive avait pour but de financer leur projet au lieu de les enrichir au point qu’ils préfèrent le cash à l’emploi? Ou bien le sens de la bonne gestion des deniers des contribuables prévaudra-t-il enfin soit dans l’équipe présidentielle soit au tribunal de commerce pour renvoyer des employés et leurs syndicats qui ne veulent pas discuter avec des repreneurs privés et veulent reprendre leur outil de travail mais sans y mettre le moindre centime, à leurs contradictions? SeaFrance servira-t-il de mauvais exemple à tous les employés de toutes les entreprises à l’agonie en montrant qu’on peut, comme toujours en France, faire payer l’État, c’est-à-dire vous et moi? A commencer par la raffinerie Petroplus, aussi à l’arrêt que les ferries de SeaFrance, et dont le patron est reçu aujourd’hui par le ministre de l’industrie.

Ne vous y trompez pas, la bataille pour le financement de 800 emplois pour faire voguer des ferries déficitaires n’est pas triviale, mais au contraire exemplaire. Car elle symbolise la cause qui, à elle seule, fait que la France va perdre son AAA alors que le chômage allemand a atteint en décembre un nouveau « plus bas » depuis la réunification: le manque de courage.

Autant de raison pour la droite d’être déçue de Sarkozy, qui avait promis autre chose. Sauf qu’en face, c’est Hollande, qui, après avoir capitulé sur la réembauche de 60.000 professeurs, vient de mettre aux oubliettes la fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG. C’est-à-dire d’enterrer les seules deux mesures claires et concrètes de son programme.

Comme dit l’adage: quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console…

Le déclin de l’Europe?

janvier 2, 2012 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Triste fin d’année en Europe. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, et de multiples symboles de la puissance européenne se seront évaporés en cette fin d’année 2011.

Ainsi hier le classement des grandes puissances économiques du monde a-t-il changé. Le Brésil est passé à la 6e place, devançant désormais la Grande Bretagne.

Les européens du continent, pas vraiment au mieux avec les Britanniques, auraient tort de s’en réjouir. Qui se souvient que l’Euro, à sa création, était annoncé comme une alternative mondiale au dollar, dont les Américains avaient usé et abusé aux dépens des autres peuples et nations? Apparemment, nous n’en somme plus exactement là, puisque, outre nos problèmes internes, Chine et Japon viennent de se mettre d’accord pour se passer du dollar dans leurs échange, mais sans le remplacer par l’Euro, bien sûr. Et la Chine, qui a refusé d’entrer dans le fonds de secours aux pays européens en difficulté, va acheter en revanche de la dette japonaise, une économie pourtant encore plus endettée…

Pendant ce temps-là, l’Europe peut être fière d’industries emblématiques. Comme le nucléaire français et allemand par exemple. Sauf que Fukushima est passé par là, et que ce n’est plus vraiment une énergie d’avenir. Quant aux principaux fabricants de panneaux solaires, ils sont tous chinois, et les éoliennes riment avec indiennes.

Oui, mais les télécommunications sont l’industrie de demain, et là, Nokia règne en maître. Vraiment? Pour avoir raté le virage du smartphone, le géant finlandais vacille de plan de licenciement en pertes trimestrielles, après avoir vendu son âme à Microsoft, dont son patron est issu.

N’empêche que l’Europe, c’est le TGV français et l’ICE allemand. Le train à grand vitesse est un moyen moderne et responsable de se déplacer. Outre que c’est en fait le Japon qui a inventé la grande vitesse ferroviaire, avec son Shinkansen, la Chine est maintenant un pays qui compte autant de lignes à grande vitesse que le reste du monde réuni. Et son constructeur national vient de dévoiler un prototype qui roule à la vitesse record de 500km/h, ce qui exclut qu’il soit simplement une copie issue de technologies occidentales volées.

Maintenant, alors que l’année vient à peine de commencer, une statistique vient de tomber d’Allemagne: jamais autant de gens n’ont travaillé qu’en ce début 2012. Ce qui évidemment augure bien de tout ce que ce record entraîne, confiance, consommation, rentrées fiscales, etc…

Et si le déclin de l’Europe, c’était aussi le triomphe de l’Allemagne? Bonne année!