Courage, ou camisole de force?

octobre 30, 2008 on 6:40 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

L’Islande est en faillite. Malgré des plans de soutien d’envergure internationale, les banques de cette île avaient vraiment poussé le bouchon trop loin. JusMurmurandi vous a déjà narré comment le morceau de glaçon est devenu le Titanic du 21e siècle. Résultat: les taux d’intérêt sont de 18% pour soutenir une monnaie qui a déjà perdu 50% de sa valeur. Ce qui est un cercle vicieux, parce que toute baisse de la monnaie fait gonfler la valeur locale d’un endettement en devises, dont l’augmentation fait baisser la monnaie. Conséquence: le gouvernement prévoit une baisse de PNB de l’ordre de 10%. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.

Mais l’Islande n’est pas seule. La Hongrie ne va guère mieux, quoique pour des raisons différentes. Son problème n’est pas que ses banques, par ailleurs essentiellement entre des mains étrangères, aient perdu toute mesure, mais que son déficit budgétaire considérable l’oblige à emprunter beaucoup. Comme les marchés de crédit ne disposent plus d’assez de capitaux, les prêteurs font les difficiles et recherchent avant tout des emprunteurs de qualité, plutôt que des républiques de l’Est européen surendettées et en déficit. Résultat: le gouvernement hongrois, pour obtenir un total de 25 milliards de dollars de prêts, s’est engagé à un plan de « stabilisation », ou d’amaigrissement qui ramènera le déficit budgétaire de 9,2% du PIB aujourd’hui à 5,6% l’année prochaine, puis 2,8% en 2010. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.

Vous me direz, l’Islande, la Hongrie, ce sont des Etats mineurs et notoirement risqués. Rien à voir avec le coeur de l’économie mondiale, et les grandes puissances, dont la France sarkozyenne. Vraiment? Car la France aborde cette période de crise avec un déficit public déjà proche de 3%, et des perspectives carrément sombres si l’on tient compte que la démographie plombe chaque années le système de retraites et que nul ne s’est avisé de mesures qui interrompraient la croissance vertigineuse des dépenses de santé.

S’ajoute à cela que la crise va gravement amputer les recettes fiscales prévues, aussi bien que celles des régimes sociaux. Moins de cotisants au travail, et plus de chômeurs à indemniser… Plus encore, s’y ajoutent les fonds qu’il va falloir injecter dans le système financier. Mais cette situation exige davantage, notamment pour le soutien à l’économie, ce qui excite la fibre interventionniste très gaullienne de Nicolas Sarkozy. Maintenant qu’il est débarrassé du corset du plafond de déficit public fixé à 3% du PIB par le traité de Maastricht, il promet plans de relance, plans d’aide et fonds souverains, qui, tous, vont faire gonfler un déficit déjà abyssal.

Il est véritablement à craindre qu’un tel dérapage ne transforme la France en Hongrie-bis, et n’oblige à recourir bientôt à un prêt du Fonds Monétaire International pour remplacer des prêteurs effrayés par notre incurie financière. Mais on verrait alors la camisole de force du FMI remplacer, en beaucoup plus sévère, le corset de Maastricht. Même si Nicolas Sarkozy peut compter sur son directeur actuel, Dominique Strauss-Kahn, qui lui doit beaucoup, pour ne pas trop serrer les sangles du dispositif.

Non, la question que se pose JusMurmurandi est celle-ci. Cela fait, disons, 15 ans que la France court après des déficits considérables et une dette qui enfle. Aucun gouvernement n’a pris le taureau par les cornes, chacun espérant qu’une vague de croissance prochaine vienne restaurer un équilibre durable. Et chacun s’empressant de dépenser à l’avance les recettes futures (35 heures, CMU, RMI, RSA ont été autant de chèques en blanc tirés sur l’avenir).

Mais, si la Hongrie, bien obligée, peut en 2 ans réduire son déficit de 9,2% à 2,8% du PIB, et ce en période de crise économique, la France, plus riche et moins profondément déficitaire ne peut-elle pas en faire autant? Car, avec 6,4 points de PIB de déficit en moins, il y a de quoi revenir à l’équilibre tout en finançant force « plans ». Evidemment, un tel « ajustement » se situe quelque part entre le profondément douloureux et le cruel. Mais il règle d’un coup le problème. L’alternative est une asthénie prolongée de dizaines d’années, comme l’a montré le Japon, qui n’a pas voulu de remède de cheval pour sortir de la crise des années 80.

Et, curieusement, il y a maintenant une vraie opportunité historique d’appliquer ce traitement de choc. La crise est réelle, profonde, internationale, sans précédent, et les Français savent déjà, car ils sont plus intelligents que les politiques ne le pensent, qu’ils vont devoir se serrer la ceinture. Alors qu’en temps plus cléments, un plan « dur » serait perçu comme peut-être évitable. Accessoirement, l’UMP et le Président ont cet avantage que l’opposition socialiste est en pleine déconfiture, allant à son congrès de Reims voter sur des textes, programmes, et promesses écrits avant la crise financière et donc déjà totalement dépassés.

L’élection de Nicolas Sarkozy, né de père hongrois, a eu une résonance particulière dans ce pays. Il y a même eu des journalistes hongrois facétieux pour proposer en 2007 aux Français de troquer leur Président nouvellement élu et alors populaire contre leur très impopulaire Premier Ministre, Ferenc Gyurcsany. Peut-être, vu le courage de ce dernier, faudrait-il leur dire aujourd’hui « chiche »?
Nicolas Sarkozy

Méfiez vous de votre banquier !

octobre 29, 2008 on 7:29 | In France | Commentaires fermés

Ah, les cons!

octobre 29, 2008 on 9:26 | In France | Commentaires fermés

Mais qu’est-ce qu’ils allaient f….e là-bas! C’est la réflexion qu’on prête au Président de la République parlant des pertes abyssales de Dexia aux Etats-Unis.

Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé. Les Caisses d’Epargne, déja frappées par les pertes aux USA de leur filiale Natixis, se sont retrouvées avec près de 800 millions d’euros de pertes de trading en quelques jours, causées par un équipe de 3 personnes qui avaient pris des positions sur le marché des actions.

Et revoilà Dexia qui annonce des pertes de 82 millions en Slovaquie. Celles-ci sont dues à des pertes de change sur des opérations entre le dollar et le rand sud-africain. JusMurmurandi a du mal à comprendre comment cette opération s’inscrit dans la mission de Dexia de prêter aux collectivités locales slovaques…

Plus important en montant, ce qui touche à Volkswagen. Cette entreprise est devenue la première capitalisation boursière au monde, devant Exxon, Microsoft ou General Electric!, depuis que son titre a flambé alors que les bourses mondiales capitulaient.

Pourquoi? Parce que des spéculateurs ont vendu ce titre à découvert, pariant ainsi sur sa baisse. Car en vendant pour livraison à terme quelque chose qu’on ne possède pas, on gagne de l’argent si, le terme venu, on peut le racheter moins cher que prévu. Mais on en perd si le titre a monté. Et là, il y a eu une embrouille. Porsche était réputé contrôler une grosse trentaine de pourcents de VW, mais a annoncé en contrôler en fait plus de 70%. Comme le Land de Bavière en contrôle 20%, cela ne laisse plus que quelques pourcents sur le marché qui soient rachetables par des vendeurs à découvert. Qui ont dû racheter à n’importe quel prix ces trop rares actions, faisant flamber le cours (+350% en deux jours!!!) très au delà de toute rationalité économique, et générant des milliards d’euros de pertes (la rumeur veut que ce soient 4 milliards) pour les vendeurs à découvert à contretemps.

Cette histoire serait germano-allemande si les salles de marché ne bruissaient de rumeurs sur l’identité des perdants. Qui citent Goldman Sachs, qui ne commente pas, Morgan Stanley, qui dément, et surtout la Société Générale, déjà écharpée par l’affaire Kerviel, et qui dément aussi.

C’est comme si on ne prêtait qu’aux riches, si l’on peut dire puisqu’il s’agit de pertes, puisque Caisses d’Epargne, Dexia et Société Générale ont toutes déjà subi des « accidents ».

Ce qui frappe JusMurmurandi comme les pertes frappent les banques et les impôts pour solder la note vont frapper les contribuables, c’est que les banques ont subi ces pertes sur des activités spéculatives n’ayant rien à voir avec leur métier de prêteur ou de gestionnaire de fonds pour compte de tiers.

Et il y a donc une contamination entre les métiers, économiquement indispensables, et jusqu’ici rentables, de banque de réseau, et celles, beaucoup plus risquées et volatiles, de banque d’affaires. Il ne s’agit pas de faire ici un démago-populisme à bon marché en dénonçant la spéculation et l’argent gagné en dormant, après tout Ségolène Royal et François Bayrou le font déjà largement, car les produits dérivés ont un rôle indispensable à jouer dans le bon fonctionnement de l’économie.

Mais, au moment où tous préparent de nouvelles « règles du jeu » pour rebâtir un système financier mondial, il semble à JusMurmurandi qu’il faille se garder de deux écueils. D’une part, jeter le bébé avec l’eau du bain, c’est-à-dire trop encadrer, interdire et règlementer. Si c’est le cas, cela provoquera une contraction importante du secteur financier, et donc de l’offre de crédit disponible pour financer l’activité économique. C’est le schéma de la Grande Crise de 1929.

L’autre consisterait à laisser perdurer le mélange de ces activités finalement très distinctes de financement d’un côté et de risque de l’autre. Ce qui conduit, comme aujourd’hui, à laisser les « cons » des affaires slovaque, américaine ou Volkswagen contaminer l’octroi de crédits immobiliers ou automobile et ruiner l’économie après avoir ruiné leurs banques.

Le SIDA bancaire

octobre 28, 2008 on 7:56 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Et si on comparait justement le Syndrome Immuno Dépresseur Acquis à la crise bancaire ?

Vous y allez fort répondrez vous certainement.

Si fort que cela ?

Le SIDA, maladie du siècle dernier, qui fait des ravages, tant parmi les « innocents » transfusés que ceux et celles qui ont des rapports non protégés avec des inconnu(e)s.

Nous l’abordions brièvement dans notre dernier article, les « découvertes » récentes sur la cupidité et l’hypocrisie des banques atteint des niveaux sans précédent tandis que deux chercheurs français reçoivent le prix Nobel de médecine, la première fois depuis 28 ans, pour leurs travaux sur le SIDA, .

Citons quelques exemples pour illustrer à quel point nous, qui peinons chaque jour à garder notre emploi et maintenir ceux d’autres qui éventuellement nous font confiance, sommes ivres de rage.

Goldman Sachs et Morgan Stanley, banques d’affaires américaines, et bénéficiaires du plan Paulson à hauteur de 10 milliards de dollars chacune au titre de l’aide aux « banques en péril », ont provisionné la somme de 13 milliards de dollars pour versement de bonus de fin d’année.

Pour Goldman, cela revient en moyenne à 210.000 dollars par employé.

Pour Merril Lynch, le montant est plus faible, seulement 110.000 dollars par personne.

Mais il est en hausse par rapport à l’année précédente où il ne totalisait que 108.000 dollars.

Parce que 3.000 postes ont été supprimés.

La somme globale des bonus versés par Goldman Sachs, Merril Lynch, Bear Stearns, Morgan Stanley, et Lehman Brothers avait atteint la somme record de….39 milliards de dollars en 2007 !

Chez Lehman Brothers Europe, maintenant reprise par la banque japonaise Nomura après une faillite retentissante, le nouveau propriétaire a promis aux salariés repris le même bonus que l’année passée.

Tout ceci pour des employés qui touchent des rémunérations fixes qui varient entre 80.000 et 600.000 dollars.

Vous imaginez l’état de fureur incandescente dans laquelle se trouve JusMurmurandi en lisant ces informations.

Et pendant ce temps là, Nicolas Mérindol qui, fraîchement débarqué de la Caisse d’épargne après les 650 millions d’Euro évaporés la semaine dernière, était sur le point de prendre la direction du Crédit Foncier de France…

Car le problème, c’est que comme le SIDA, l’économie mondiale est touchée progressivement à tous les niveaux, avec des fermetures d’entreprises, des chômages techniques….

Et en même temps, en toute inconscience, hypocrisie et cupidité, certains banquiers continuent à distribuer l’argent de leurs clients et des contribuables comme si de rien n’était, et fusionnent entre eux comme d’autres s’accouplent sans se soucier de protéger son ou sa partenaire. Seuls les banquiers semblent immunisés, le restant de la population ayant besoin d’anti..dépresseurs.

Cela évoque une phrase célèbre d’un socialiste, candidat infortuné à la Mairie de Paris aux élections municipales.

Qui se souvient encore de Paul Quilès, si ce n’est par cette déclaration outrancière, qui, quelque part, rejoint d’une certaine façon l’opinion de JusMurmurandi ce soir: « il ne faut pas dire les têtes vont tomber, mais lesquelles et tout de suite !! »

L’A380 sur les montagnes russes

octobre 28, 2008 on 7:37 | In Best of, Economie, France, Insolite | 6 Comments

Plus un avion est grand, plus il est stable. L’Airbus A380, conçu pour être le plus gros avion de transport de passagers jamais construit devait donc être le plus stable.

Or, un an après le début de son exploitation commerciale, la stabilité est bien le dernier mot qui vient à l’esprit de JusMurmurandi concernant l’A380.

Bref résumé d’un parcours qu’on ne peut charitablement qualifier que « montagne russe »

- Lancement de projet A380, en coopération avec des compagnies aériennes représentatives de la clientèle future. Tout va bien.

- Premier vol à Toulouse. Le géant existe et il vole. Tout va bien.

- Premières rumeurs de retard. Ce n’est pas grave, tous les nouveaux avions en sont l’objet.

- 2 ans de retard. C’est la catastrophe. Non seulement il sera gravement en retard, mais celui-ci est dû à un dysfonctionnement interne d’une ampleur consternante. Des commandes sont annulées. Le version fret disparaît. Graves tensions au sein de l’équipe dirigeante d’Airbus, notamment entre Français et Allemands. Aïe !

- les Etats actionnaires s’en mêlent. Airbus et son actionnaire principal, EADS, sont restructurés de fonds en comble sur un arrière-plan d’économies à réaliser, tandis qu’Airbus est contraint d’indemniser ses clients pour le retard. Aïe !

- Boeing annonce son B787 « dreamliner » révolutionnaire, à structure en composites. Grâce à sa technologie avancée, celui-ci offre des économies de coût importantes, rendant la taille de l’A380 moins décisive dans la course à la baisse des coûts du transport aérien. L’A380 est-il un éléphant blanc comme le Concorde, d’autant qu’à cause du retard et de la production « à la main » des 26 premiers exemplaires de l’avion, le point mort du programme est passé de de 250 à 420 exemplaires?

- Airbus riposte au B787 avec l’A350, fondamentalement un A330 remotorisé, qui arrivera 2 ans plus tard que le Boeing. C’est dû au retard de l’A380 et au coût de son développement, qui a forcé Airbus à laisser Boeing prendre de l’avance sur les autres segments de marché. Aïe !

- Les prises de commande du 787 sont sans précédent pour un avion qui n’existe pas encore pendant que celles de l’A380 sont au point mort. L’A350 n’est pas l’avion dont veulent les compagnies, et Airbus le remplace par l’A350XWB, dans les faits un tout autre avion. Mais qui arrivera 5 ans après son rival. Rien ne va plus chez Airbus qui semble à la dérive. Aïe !

- Le prix du pétrole commence son envolée, rendant l’économie de carburant déterminante pour les compagnies aériennes. Ce qui avantage les gros avions. Or les 2 plus gros avions « nouvelle technologie » au monde sont des Airbus: l’A350 et l’A380. Les commandes de ce dernier repartent, celles de l’A350 décollent. Ouf !

- Le premier A380 est livré à Singapore Airlines, considérée comme une référence au niveau mondial. Enfin!

- Le cours du pétrole flirte avec le coût du caviar, exigeant que les compagnies aériennes renouvellent au plus vite leurs avions trop gourmands par les modèles les plus économes possible. Ouf! Mais ce même coût plombe les finances de ces compagnies, les empêchant d’acheter ou de louer des avions neufs. Aïe !

- Le Boeing 787 est à son tour frappé de retards importants, dûs pour une part à la technologie carbone de sa structure, et pour une autre à la difficulté d’intégrer les pièces produites par de multiples sous-traitants de par le monde. Les prises de commande de l’A350 s’accélèrent. Ouf !

- Implosion de la finance mondiale, y compris l’assureur AIG, maison mère du premier loueur d’avions au monde, ILFC, plus gros client Airbus. Le monde entre en récession économique, ce qui s’accompagne habituellement d’une crise du transport aérien. Airbus renonce à son augmentation de cadence de production d’A320. Aïe !

- La demande mondiale de pétrole baisse, et les cours d’effondrent, soulageant les compagnies aériennes -ouf!- mais annulant aussi une partie de l’avantage des gros avions récents. Aïe !

- Un an après le début de son exploitation commerciale, les 3 compagnies qui ont reçu des A380, Singapore Airlines, Emirates et Quantas s’en déclarent ravies, et que leurs 700.000 passagers le sont aussi. Ouf ! Mais la production « à la main » reste toujours aussi lente et coûteuse, tandis que le passage à la production industrielle n’est toujours pas assuré dans les délais prévus. Aïe !

- Boeing est en grève depuis 2 mois, ce qui handicape gravement la production, et notamment celles des premiers B787, dont le premier exemplaire n’a toujours pas volé. Son calendrier de retard ressemble maintenant étrangement à celui de l’A380. Comme c’est curieux !

Et si tout ceci n’était qu’une mise en scène? Et si Airbus, comme Boeing, annonçaient des calendriers de sortie de leurs nouveaux avions optimistes au point d’être totalement irréalistes afin de prendre un maximum de commandes et de coincer les compagnies aériennes en les empêchant de passer commande au concurrent?

Non, ceci n’est pas possible. Cela reflèterait un cynisme qui n’a pas sa place dans le monde des affaires, où l’éthique et le respect des intérêts du client dominent. S’il en fallait un exemple, JusMurmurandi a en tête celui des banques américaines qui, sauvées de l’extermination par des centaines de milliards de dollars des contribuables, ont constitué des réserves « normales » de distribution de bonus à leurs chers employés, y compris les traders, comme les autres années, comme si 2008 devait être, pour elles, des années comme les autres. En tout cas pour ce qui est des bonus…

Vous avez dit cynisme?
airbus A380

N’en mangez pas, c’est Bové pour la santé!

octobre 27, 2008 on 6:05 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

Oui, c’est très, très Bové! Il s’agit de tomates pourpres. Pas vertes, comme dans le film « beignet de tomates vertes », ni tueuses, comme dans cet autre chef-d’oeuvre du septième art, « l’attaque des tomates tueuses », non, elles sont pourpres.

Et non seulement elles ne sont pas tueuses, mais elles pourraient bien être sauveuses, ces tomates. Parce que leur couleur pourpre (tiens, encore un titre de film, cette fois c’est du Spielberg) est due à une concentration très élevée d’agents anti-oxydants appelés anthocyanines.

Ces anthocyanines, concentrées à l’état naturel dans des fruits comme les mures ou les airelles, sont non seulement anti-oxydantes, mais aussi anti-inflammatoires, et ont vraisemblablement des propriétés anti-obésité, voire anti-diabétiques ou retardatrices de maladies dégénératives.

Mais le plus probant est leur action contre le cancer. Notamment contre la propagation du cancer du côlon.

Voilà pourquoi, pour en faciliter la consommation humaine, des scientifiques britanniques ont pris deux gênes de fleurs, responsables de la production d’anthocyanines, et les ont implantés dans des tomates, puis activés. C’est cette anthocyanine, concentrée dans la peau aussi bien que dans la chair, qui donne aux tomates leur couleur pourpre sombre.

Pourquoi des tomates? Parce que le but de la recherche est d’obtenir des végétaux très répandus dans l’alimentation humaine, et que les tomates, en outre, sont déjà riches en anti-oxydants, les flavonoïdes et le lycopène.

Les résultats des premières études sont clairs. Des souris préalablement fragilisées face au cancer ont reçu un régime riche en tomates pourpres tandis qu’un groupe de contrôle mangeait des tomates non modifiées. La durée de vie des mangeuses de tomates pourpres a été significativement plus longue.

Il n’est pas possible d’extrapoler avec certitude de ce résultat un quelconque effet des tomates pourpres sur la santé humaine, mais le seul moyen de le savoir sera de faire des essais sur nos semblables.

Le lecteur aura compris depuis belle lurette où JusMurmurandi veut en venir. A l’imbécillité crasse qui consiste à se priver par avance et par principe de toute avancée potentielle de ce genre au nom du « principe de précaution ». Car, bien sûr, ces tomates à gènes de fleurs sont des OGM, interdites par l’ayatollisme de José Bové et la capitulation des hommes politiques.

Car prévenir le cancer par une alimentation optimisée est une forme comme une autre de prophylaxie, aujourd’hui perçue comme de loin la meilleure méthode pour faire progresser la santé humaine.

Juste une question, Monsieur Bové. Imaginons, pure hypothèse, que le virus du SIDA connaisse une mutation (il mute constamment) qui le fasse traverser le latex d’un préservatif. Et que la seule barrière qui le contienne soit celle d’un préservatif en latex plus étanche obtenu par génie génétique. Oseriez-vous vous opposer à ce que les hévéas, ces arbres qui donnent le latex, soient génétiquement modifiés pour donner au monde des moyens efficaces de se protéger?

Oseriez-vous troquer des millions de morts certaines et immédiates contre des risques potentiels et futurs?

C’est ce que vous faites en bloquant tout développement des tomates pourpres.
José Bové

Déshabillez-moi !

octobre 26, 2008 on 7:25 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

La chanson de Juliette Gréco a laissé des traces.

Des traces tellement importantes, qu’elles semblent avoir convaincu la Commission européenne.

A moins que ce ne soit le Zizi de Pierre Perret (http://fr.youtube.com/watch?v=IIvLqgvO5Tg)?

Bref, on ne sait pas ce qui a pris les membres de la Commission, car leur intimité, bref, les membres de ces derniers, risquent d’être dévoilés très prochainement, et le tout à l’insu de leur plein gré.

Chaque fois qu’ils prendront l’avion.

Si les eurodéputés votent la proposition qui leur sera faite jeudi prochain, on va installer des scanners corporels dans tous les aéroports européens.

Et les hommes, par exemple, seront donc obligés de montrer s’ils en ont un gros touffu ou un petit joufflu, ou encore un modèle du troisième type.

Bref, l’individu en charge de nous contrôler aura 10 secondes pour nous observer sous toutes les coutures.

Dans notre intérêt, pour notre sécurité, bref pour notre bien, c’est entendu.

Vous n’êtes pas rassuré ? Nous non plus.

Car si l’on regarde l’évolution sur les dernières années des mesures mises en place pour prétendument assurer notre sécurité, l’arsenal est impressionnant.

Passons sur le Patriot Act américain qui permet sans recours judiciaire de regarder l’ensemble de l’historique médical, bancaire, téléphonique des Américains etc pour ne se concentrer que ce que les nouvelles technologies nous réservent de mieux.

Avec les passeports biométriques, qui soit dit en passant augmentent en France dans les jours prochains (mais ce n’est pas un nouvel impôt, rassurez vous, même si les enfants qui ne payaient pas devront désormais acquitter 20 Euro pour en avoir un), on peut vous suivre beaucoup mieux.

Avec un téléphone portable, on peut voir vos déplacements en temps réel.

Avec les caméras vidéo (Bertrand Delanoë le libéral venant d’en autoriser 1000 à Paris), on vous observe.

La nouvelle technologie dite RFID permettra de glisser des mouchards jusque dans des gouttes d’eau.

Avec Google Chrome, vos visites sur Internet sont enregistrées.

Bref, nous n’aurons plus aucun espace de liberté.

Avec cette disposition qui permettra d’étaler vos corps sur la place publique et de dévoiler vos membres, les membres de la Commission, sont en train de…démembrer le dernier espace de liberté qui nous reste encore.

Mais on vous l’a déjà dit, c’est pour notre bien.

Si JusMurmurandi avait le choix, il préfèrerait quand même éfeuiller Mylène Farmer…

http://fr.youtube.com/watch?v=6dHD-4oG78E

Passer de « gagnant sans travail ni risque » à « tous perdants »?

octobre 26, 2008 on 7:46 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

L’observation de la débâcle financière mondiale montre que, souvent, de très grosses pertes ont été subies par des institutions dont le tort a été de croire qu’elles pouvaient gagner de l’argent sans contrepartie, sans risque ni travai.

Ainsi des municipalités anglaises ont-elles prêté cinq milliards de livres à des banques islandaises, qui payaient des taux d’intérêts plus élevés que des emprunteurs traditionnels. Ces dépôts sont maintenant gelés, au grand dam des autorités britanniques qui crient au scandale. Que croyaient-elles, que les taux d’intérêts très élevés qu’elles encaissaient étaient dus à la proximité de l’Islande, pays du Grand Nord, avec la résidence du Père Noël? Eh bien, elles ont perdu, car c’est en Finlande que réside le Père Noël, et le risque qu’elles ont pris se révèle perdant…

Ainsi les adeptes de l’arbitrage (hedge en anglais), qui ont notamment joué à l’amusant jeu du « carry trade ». Le carry trade consiste à emprunter dans une devise dont les taux d’intérêts sont bas, soit, souvent, le yen japonais, pour reprêter le montant emprunté dans une devis dont les taux d’intérêts sont plus élevés, soit, souvent, le dollar. Et le hedge fund ou la banque qui joue à cela d’encaisser un sympathique différentiel de taux entre ses revenus en dollars et ses coûts en yen. Jusqu’à plus de 4% en base annuelle. Quand on pense que les sommes en cause atteignent selon les estimations deux à trois cent milliards de dollars, cela fait huit à douze milliards de dollars de profits de profits sans beaucoup se fatiguer. Sauf que, malheureusement, le yen vient de s’apprécier brutalement de quelques 20% contre le dollar, donc les emprunteurs perdent 20% en quelques semaines là où ils en gagnaient 4 en un an. Mal joué!

Ainsi les compagnies d’assurance qui « rehaussaient » la notation de crédits hypothécaires américains « subprime », (de mauvaise qualité). Une signature de l’assurance en bas d’un contrat, et le paquet de crédits subprime, assurés par un grand nom bien noté devient un bon risque. Ce risque est revendu à un acheteur qui fait confiance à la signature de l’assureur, lequel touche une bonne grosse commission pour cette opération. Sauf que, quand les propriétaires immobiliers n’ont pas pu payer des mensualités de crédit dopées par la hausse des taux d’intérêts, la réassurance lucrative s’est transformée en machine infernale. C’est comme cela qu’AIG, première compagnie d’assurance mondiale, et la plus rentable aussi, a explosé en vol.

Ainsi toute la chaîne des acteurs de la construction et de l’immobilier en Espagne, qui misaient sur la poursuite sans fin de la hausse des cours. Les banques accordaient des prêts hypothécaires jusqu’à 50 ans -et en taux flottant, s’il vous plaît!-, qui n’avaient quasiment aucune chance d’être remboursés en l’état. Mais la hausse de la valeur de l’immobilier permettait de revendre le bien ou de le refinancer, alors un éventuel problème, ce serait pour plus tard, alors que la commission, c’était pour tout de suite. Tant et si bien que le bâtiment et l’immobilier ont représenté la moitié de l’ensemble de la croissance du PNB espagnol pendant 10 ans. On imagine l’ampleur de la gueule de bois d’aujourd’hui .

Ainsi les spéculateurs qui ont joué la hausse continue des matières premières ont-ils pu gagner, sur papier, des montants énormes à mesure que le pétrole a flambé pour atteindre 147$ le baril. Imités en cela par ceux qui ont joué le prix du gaz, du minerai de fer, et autres ressources naturelles. Sauf qu’il est à espérer pour eux qu’ils ont soldé leur position avant que le pétrole n’entame sa vertigineuse chute de 50% de trois mois. Gare à ceux qui ont cru que les arbres montaient jusqu’au ciel.

On peut se demander aussi qui donc a gagné en étant la contrepartie de ces pertes abyssales. Car quand on gagne en bourse, c’est que quelqu’un perd. Et donc l’inverse semble logique. Mais toutes les pertes n’ont pas généré de gagnants. Quand l’immobilier baisse, il n’y a pas forcément de gagnant. Quand Lehman fait faillite, il n’y a pas forcément de gagnant.

JusMurmurandi trouve même que nous sommes dans une période où nous sommes tous perdants…

Histoire de Paulson

octobre 26, 2008 on 7:43 | In Coup de gueule, Economie, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Les latins disaient « nomen est omen », le nom est en quelque sorte un augure de ce que sera la vie de celui qui le porte. Prenons un nom américain, Paulson par exemple, et deux personnes connues qui le portent, Henry « Hank » Paulson et John Paulson.

Le premier est le Secrétaire au Trésor américain, ancien patron de la première banque d’affaires du monde, Goldman Sachs, et l’auteur du plan de 700 milliards de dollars de refinancement des banques américaines. Son salaire est de 200.000 dollars par an, soit 5% de ce qu’il était chez Goldman Sachs.

Pendant ce temps-là, John Paulson, surnommé le « Sultan des subprimes » a gagné à titre personnel 3 milliards de dollars en 2007 en pariant massivement (le mot est faible) contre l’immobilier américain et ses conséquences financières. Et ne va semble-t-il pas connaître une mauvaise année 2008 car son fonds, Paulson & Co. a été repéré avec une position à découvert d’un milliard de dollars contre 4 grandes banques anglaises au pire moment de leur effondrement boursier, effondrement qu’il aurait donc largement contribué à accentuer.

Donc Hank Paulson le fonctionnaire gagne 5% de ce que gagnait le même Hank Paulson banquier, qui lui-même ne gagnait qu’à peine plus de 1% de ce que gagne John Paulson, premier spéculateur du monde.

On peut toujours se dire que John Pauson va connaître un jour de mauvaises années, alors que le job de patron de Goldman Sachs, et plus encore celui de Secrétaire au Trésor seront toujours là avec leur salaire garanti, ce qui compense le fait que la carrière de Hank Paulson n’est pas aussi risquée que celle de John Paulson, qui peut tout perdre, revenus, clients et entreprise s’il « lit » les marchés à contre temps ou à contre sens.

Sauf que l’élection présidentielle américaine est dans 12 jours, et la nouvelle équipe prendra ses fonctions en janvier. Et il est donc sûr et sans risques d’anticiper que Hank Paulson ne conservera pas son poste en février. Alors que John Paulson, si…

Décidément, le risque n’est plus ce qu’il était…

Hank Paulson

John Paulson

Faute!

octobre 24, 2008 on 2:07 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Un rapport d’audit de la concession du stade de tennis de Roland-Garros épingle la gestion de la municipalité de Bertrand Delanoë, plus que jamais dure aux contribuables mais douce aux électeurs bobo.

Car s’il y a un repaire de bobos, c’est bien le tournoi de tennis de Roland-Garros qui se déroule dans un stade dont le terrain est à la ville de Paris.

Et c’est là que -surprise!-, le rapport de la Ville de Paris elle-même, comme cela BD ne pourra pas en attribuer l’origine ou les conclusions à une quelconque manoeuvre, révèle que la Ville se « contente » de percevoir 1,5 millions d’euros par an de la fédération française de tennis, alors que sa norme actuelle la mènerait à toucher 19 millions annuels compte tenu du chiffre d’affaires généré au profit de la fédération par le tournoi. Cette différence de 17,5 millions est un manque à gagner pur et simple, et sans contrepartie.

Et ce en faveur d’une fédération très riche, puisque le tournoi a dégagé des bénéfice de 48 millions en 2006, donc largement de quoi payer sa juste part.

Il est à noter que ce manquement n’est pas le seul, puisque la fédération n’assure plus la formation au tennis pour les jeunes de Boulogne comme cela est prévu dans la convention, ou qu’il lui est arrivé -par erreur sans doute- de ne pas solliciter l’accord de la Ville pour des travaux, et de la mettre ainsi devant le fait accompli.

A noter aussi que la FFT, non contente de payer cette aumone (124% du chiffre d’affaires au lieu de 15%), demande à la Ville de Paris de participer à hauteur de 20 milions d’euros à la construction d’un nouveau court couvert, à la place d’un stade public. Comme cela, la Ville de Paris investirait l’équivalent de près de 15 ans de revenus, ou, dit autrement, ne toucherait rien de Roland Garros pendant 15 ans. Plus généreux, tu meurs…

Quand on sait que le Président de la Fédération Française de Tennis, Christian Bîmes passera en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts et abus de confiance, on voit quel usage a -peut-être, et sous réserve de condamnation par le Tribunal- été fait de l’argent des contribuables par le truchement des largesses du gentil Bertrand.

Quand on pense que celui-ci a fait toute sa campagne sur la lutte contre les mauvaises moeurs qu’il attribuait aux habitudes de l’équipe Chirac-Tibéri en matières de finances, il n’est pas besoin de le condamner pour cette nouvelle « faute » de gestion révélée.

Il suffit de montrer qu’il poursuit les pratiques qu’il condamnait. Au tennis, quand on fait « faute! » on perd le point.

Et que « rectifier » ce genre de « faute » de gestion permettrait de revenir sur l’augmentation de 12% de leurs impôts qu’il inflige aux Parisiens en pleine période de crise.
Bertrand Delanoë, le compréhensif

Paradoxes à droite et à gauche

octobre 24, 2008 on 11:32 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

L’Etat est de retour, tel Mac Arthur au Philippines, ou Schwarznegger le Terminator. Débâcle chez les libéraux ruinés et disgraciés, recours à l’Etat salué par tous, même chez les anglo-saxons, par les analystes financiers, les banquiers ou les professeurs d’économie, qui furent longtemps ses pires détracteurs avant d’en être réduits à mendier auprès de lui leur survie tel est le nouveau panorama économique mondial.
Voilà qui, avec les codes traditionnels de la politique divisée en « droite » et en « gauche », est manifestement de gauche.

Donc joie à gauche et pleurs à droite? Pas du tout. Parce que, quand c’est la droite bushiste, berlusconienne ou sarkozienne qui exécute ce retour de l’Etat, quel argument reste-t-il à gauche? Quand le plan français, donc de droite, est le même que les plans anglais ou espagnol, donc de gauche, ou allemand, donc coalisé droite et gauche, que peut dire la gauche qu’elle eût fait d’autre que ce que fait la droite?

D’autant que les sommes gigantesques que les Etats vont consacrer au sauvetage du système financier de leurs pays vont être autant de montants qui ne seront pas disponibles pour la distribution sociale qui fait les délices socialistes. Etre au pouvoir avec un Etat fort, mais surtout fort de ses dettes et de ses obligations et non pas de son rôle de providence, est-ce vraiment socialiste?

Mais la droite ne peut non plus se réjouir, car ce sont bel et bien les excès de ses mécanismes libéraux qui nous ont conduit au bord de l’abîme, et, un jour, il faudra bien en tenir compte et en payer le prix idéologique.

S’ajoute à ce paradoxe une autre situation toute aussi curieuse. Quand l’économie va bien, il est habituel de voir un gouvernement bénéficier d’une forte popularité. Quand elle va médiocrement, comme depuis un an, la cote de Sarkozy s’effrite logiquement, sanctionnant l’écart entre ses promesses et la réalité, et son impuissance. D’où une joie des socialistes français comme des conservateurs britanniques de ne pas avoir à gérer cette période, et une anticipation que la déprime économique allait leur servir toute prête la victoire aux prochaines élections.

Oui, mais voilà, de médiocre, la situation devient catastrophique, et Sarkozy en France, ou Brown en Grande-Bretagne sont ardents à la manœuvre, ce dont leur opinion publique les crédite immédiatement. Donc les mauvaises nouvelles profitent à l’opposition, mais les très mauvaises à la majorité. On en est presque à ce que les socialistes français doivent expliquer que la situation n’est pas si catastrophique que cela, pour tenter de convaincre qu’une autre politique française eût permis d’échapper à une crise mondiale. Difficile dialectique, autrement plus ardue que l’autisme russe ou chinois quand leurs dirigeants affirment que leurs pays ne seront pas touchés.

Voilà donc les oppositions contraintes de ne pas noircir le tableau tandis que les majorités le qualifient d’apocalyptique… Après que ces mêmes oppositions aient du cesser de s’opposer en voyant les majorités appliquer des idées qui, croyaient-elles, leur appartenaient. Voilà des Etats d’autant plus faible qu’ils ont épuisé leurs ressources à démontrer leurs force. Que de retournements imprévus.

Le plus curieux dans tout cela est le paradoxe suivant. Quand la France, à l’instar des autres pays, Etats-Unis compris, « garantit » le crédit interbancaire, ou les dépôts des épargnants, l’Etat n’a pas l’argent pour le faire. C’est un simple engagement, assis sur sa « réputation » dont tous souhaitent avec ferveur qu’il ne soit pas appelé à se concrétiser. Car il n’y a pas assez d’argent pour honorer ces engagements. C’est exactement ce qu’ont fait les AIG et autres Freddie Mac et Fanny Mae, et on sait où cela nous a mené. Etranges temps en vérité…

Google phone, j’écoute !

octobre 23, 2008 on 9:45 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le monde de la téléphonie mobile est en train de changer.

Après l’arrivée des intelliphones qui permettent de répondre à son courrier en temps quasi réel, type Blackberry, on a vu arriver Apple avec l’Iphone en deux versions successives.

La Pomme qui était absente de ce marché jusqu’à il y a encore 15 mois a écoulé environ 10 millions de combinés.

Aujourd’hui, c’est un tout nouvel appareil qui arrive sur le marché, car c’est un système opérateur écrit par Google qui le fait fonctionner (par opposition au système propriétaire de l’Iphone, des appareils qui utilisent Windows Mobile – Microsoft- ou encore du Blackberry de la firme canadienne RIM).

C’est donc un terrain de plus que Google va tenter d’occuper, affrontant donc son archi concurrent de Redmond, Microsoft.

On raconte que la firme de Sergei Brin et Larry Page auraient plus d’un million de serveurs pour répondre aux questions que les internautes posent chanque jour au moteur de recherche.

Et chaque question posée est soigneusement enregistrée et gravée dans les disques de Google.

Avec le Google phone, est ce que l’on va consigner les conversations passées sur le téléphone, comme le navigateur de Google, Chrome, enregistre les pages visitées sur internet ?

Grâce au appareils photos des téléphones portables, on connait déjà les remarques qui « échappent » à Nicolas Sarkozy (NDLR « Casse toi, pauvre con » et autre apostrophes aux pêcheurs du Guilvinec), on connait aussi les détails de son compte bancaire qui a été « mis à contribution », avec Google Chrome et Phone, pourra-t-on savoir quels sites internet il visite et ce qu’il raconte au téléphone ?

A quand le Google Pillow, l’oreiller Google :-) ?
Google phone

Les nouveaux pauvres…

octobre 23, 2008 on 7:20 | In France | Commentaires fermés

Selon que vous serez puissant ou misérable, écrivait Jean de la Fontaine. Mais quoi de plus douloureux que d’être misérable après avoir puissant, si puissant?

C’est bien le sort de beaucoup de ceux qui se voyaient jusqu’il y a peu, comme les Maîtres de la Planète.

Politiquement, le premier nom qui vient à l’esprit est celui de George W. Bush, passé en peu d’années de Président de la superpuissance américaine et de donneur de leçons au monde entier à celui de Président totalement discrédité dans le monde, à commencer par son propre pays.

Economiquement, que sont devenus ceux qui dominaient le monde à partir de leurs fauteuils de Présidents de grande banque, de traders aux revenus phénoménaux, d’agences de notation financière dont les verdicts faisaient ou défaisaient un cours de bourse en quelques heures? Au mieux, ils sont disgraciés. Au pire, licenciés et inemployables.

Financièrement, comme ils se font plus discrets, ces oligarques de tout poil, producteurs de pétrole, de gaz ou de ressources naturelles avec leurs projets pharaoniques, ces dirigeants vénézuélien, russes ou chinois tout gonflés de leurs succès comme fournisseurs du monde. Tous avaient oublié que leur prospérité dépendait de celle de leurs clients.

Ainsi, l’un des plus spectaculaires d’entre eux, l’indien Lakshmi Mittal, qui contrôle le premier producteur mondial d’acier qui porte son nom, est-il passé en quelques mois de la position de quelqu’un qui force ses clients à accepter des hausses de prix malgré des contrats signés à prix fixes à celle de devoir réduire sa production en raison d’une surproduction qui effondre les prix. On imagine quel accueil ses clients, qu’il « violait » si peu de temps avant, réservent maintenant à ses équipes commerciales.

Ainsi l’Islande est-elle passée du rôle de petit paradis prospère à celui de cas d’école de pays ruiné.

Ainsi les bourses ne sont-elles plus l’endroit à la mode pour tous ceux qui veulent s’enrichir vite, Chinois par exemple, qui ont vu l’indice de Shanghai perdre plus de la moitié de sa valeur. Ce qui n’est guère mieux que celles de Sao Paulo ou Moscou.

Ainsi les banques qui avaient dépensé un prix record pour acheter leur consoeur néerlandaise ABN Amro à l’issue d’une bataille longue, indécise et coûteuse ne sont-ils plus des héros, mais des zéros, dont l’erreur se paye par la nationalisation pour l’anglaise RBS et le sauvetage à 10 milliards de dollars pour la néerlandaise ING.

Vous direz, et vous aurez raison, qu’ils ne sont pas vraiment à plaindre, ayant tous perçu d’immenses richesses avant leur chute, tel le PDG qui mena Lehman Brothers à la faillite, mais non sans en avoir reçu un demi milliards de dollars en quatorze ans.

Mais ce serait oublier que, passé le choc de la découverte, et passée l’urgence de trouver une solution pour éviter le pire, la fureur des perdants, ces contribuables lourdement taxés pour sortir les banques du gouffre qu’elles ont elles-mêmes creusé, ces épargnants dont la retraite est partie enfumée, ces propriétaires immobiliers jetés à la rue, cette fureur va s’exprimer et exiger le châtiment des coupables.

Car la fin de la citation de La Fontaine est « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Oui, vraiment, pour eux, l’enfer ne fait alors que commencer.

Dis moi qui te finance, je te dirai quel Président tu seras

octobre 22, 2008 on 7:17 | In Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

Voici le proverbe dont s’est inspiré JusMurmurandi pour le titre de cet article, afin d’aborder le financement des candidats à l’élection présidentielle américaine.

Deux choix se présentent à ceux qui veulent être le locataire de la Maison Blanche pour les quatre prochaines années.

Soit un financement public, donc financé par le contribuable, mais plafonné, soit un financement privé, illimité.

Le montant du financement public est plafonné.

Bien entendu, il pose la question de savoir s’il est « normal » de faire appel aux contribuables pour faire campagne.

Mais il a pour contrainte le fait qu’il est limité.

Le financement privé est plus « propre », en ce qu’il ne fait appel qu’à des donateurs privés, qui contrairement aux contribuables, ne financent donc pas les candidats « à l’insu de leur plein gré ».

Pas question pour JusMurmurandi de porter un jugement sur le choix de l’un et l’autre candidat, ou encore de se poser en juge sur les réponses proposées par l’un et l’autre quant aux défis de l’Amérique (voir http://iftheworldcouldvote.com/).

Lorsque l’on regarde la campagne qui se déroule en ce moment et qui va bientôt s’achever, les sommes atteintes sont impressionnantes.

Non, rassurez vous, nous n’en sommes bien sûr pas aux montants abyssaux atteints par les capitalisations boursières parties en fumée en quelques jours ces dernières semaines, ni même les provisions pour créances irrecouvrables que les banques américaines puis européennes ont du passer à leurs bilans.

Venons en donc aux chiffres.

John Mac Cain a donc décidé de faire appel au financement public et dispose d’un trésor de guerre maximum de 84 millions de Dollars.

Barack Obama a préféré faire appel au soutien privé et a recueilli pas moins de 604 millions de dollars aux dernières estimations.

Soit plus de 7 fois le montant à la disposition de Mac Cain.

Il est important de savoir qu’il ne s’agit pas uniquement de versements de personnes américaines mais aussi d’étrangers.

Et il n’existe pas d’obligation de donner de détail pour les versements inférieurs à 200 dollars, qui peuvent aussi venir par internet.

C’est là que les choses se compliquent. Car qui peut imaginer que les uns et les autres versent sans arrière pensée.

On se remet à penser, par exemple, au célèbre discours d’Eisenhower qui met en garde le pays contre le complexe militaro industriel.(http://www.youtube.com/watch?v=8y06NSBBRtY)

Bref, vous nous aurez compris, il n’y aura pas un Président des Etats Unis à la Maison Blanche…mais plusieurs dizaines, centaines, milliers (??!!) qui, forts de leur soutien, viendront frapper à la porte de « leur candidat » pour se rappeler à son bon souvenir, et demander des faveurs en l’échange des fonds mis à sa disposition.

Et moi, et moi, et moi…..

Les RATS!

octobre 22, 2008 on 6:21 | In Coup de gueule, Economie, France, International, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Qu’est-ce qu’un RAT? C’est un rongeur peu sympathique. C’est aussi un raccourci pour un « radin », ou RATdin, c’est à dire un RATpiat, un grigou, un avare.

Qui sont les RATS dénoncés par JusMurmurandi?

M. Pauget, directeur général du Crédit Agricole, et Président de la Fédération Bancaire Française (FBF), a dit que les banques françaises affecteraient les 10,5 milliards d’euros reçus de l’Etat à offrir des facilités d’affacturage. Ou d’affactuRATge.

Car l’affacturage est un système peu répandu en France, par lequel une banque rachète les créances de ses clients. Ce système est peu populaire pour plusieurs raisons.

D’abord parce que l’entreprise perd, en vendant ses factures, tout contrôle sur son compte client.
Notamment, si un de ses clients a besoin d’un délai de paiement, ce qui, par les temps qui courent peut se comprendre, il n’y a plus moyen de le lui accorder, car c’est la banque qui décide.

Ensuite, parce que l’affacturage est toujours vendu avec toute une série d’autres services, dont l’assurance-crédit, ce qui le rend très cher.

Enfin parce que la banque peut toujours refuser de racheter toute facture qui ne répond pas à ses critères, quels qu’ils soient, notamment au motif que l’assurance crédit la refuse.

Sans compter que la vente du compte clients fait peur aux autres créanciers (banquiers qui font du vrai crédit, fournisseurs), qui n’auront que leurs yeux pour pleurer en cas de dépôt de bilan.

En revanche, c’est un très bon système pour la banque, qui vend de multiples services, et qui bénéficie avec la facture d’une excellente garantie aux fonds qu’elle fournit à l’entreprise.

En d’autres termes, si l’on en croit les propos de M. Pauget, les banques françaises, qui ont un besoin vital de se recapitaliser pour survivre et recommencer à inspirer confiance, qui ont réussi à obtenir de l’Etat non pas des actions, qui eussent donné à l’Etat un droit de vote et dilué leurs actionnaires, mais des prêts qui ne donnent aucun droit, ne veulent pas jouer le jeu.

Pas question de réouvrir le robinet du crédit. Car l’affacturage, ce n’est pas du crédit, quoi qu’en disent les banquiers. Il suffit de regarder un bilan de société affacturée: pas de dettes, et pas de compte clients non plus. Donc pas de crédit pour l’entreprise, et pas de risque pour la banque non plus, mais de grasses commissions.

M. Pauget ne s’en cache pas, d’ailleurs, indiquant qu’il trouve légitime que les banques ne prennent pas de risques, de peur qu’on ne le leur reproche plus tard, après ceux qu’ils ont déjà pris, avec les résultats qu’on connaît.

Son arithmétique est d’ailleurs surprenante, puisqu’il parle à la fois de 400 millions d’euros de revenu annuel pour l’Etat en rémunération de ces prêts, qui porteront intérêt au taux de 8%. Alors, est-ce 4% et 400 millions, ou 8% et 800 millions? Ou M. Pauget annonce-t-il 8% alors que c’est 4%, de façon à justifier le taux élevé des crédits que consentirait le Crédit Agricole?

Car M. Pauget dit aussi que les 3 milliards d’argent public que va recevoir sa banque vont lui permettre de faire « grosso modo une dizaine de fois plus de crédits ». Ce qui sous-entend que le Crédit Agricole n’affectait plus que 300 millions à faire du crédit à sa clientèle?  Ce qui voudrait dire qu’il s’agirait d’un banque financée à 90% par de capitaux publics?

Bref, on le voit bien, M. Pauget raconte n’importe quoi pour masquer la réalité. La réalité, c’est que les banques ont, au plan mondial, engendré une crise sans précédent dont seul un effort tout aussi sans précédent des contribuables leur évitera une ignominieuse faillite en série.

Et, en contrepartie de ces milliards, que vont faire les banques françaises pour relancer l’économie? Rien, sauf acheter des factures sans risques tout en prenant de grasses commissions.

Comment appelle-t-on des gens qui ont un comportement aussi cynique et contraire à l’intérêt général?

Dans le dictionnaire, JusMumurandi a trouvé le mot « scéléRATS ». Comme dans « c’est les RATS »?

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