L’impôt, quel impôt?

mai 10, 2013 on 6:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Un changement très intéressant va intervenir. L’Etat américain est aussi impécunieux que le nôtre, mais pas pour les mêmes raisons.  Le nôtre est ultra-dépensier, avec un record de taux de prélèvements obligatoires, le leur est handicapé par des baisses d’impôts gigantesques concédées aux riches par George Bush, et que le Congrès, contrôlé par les Républicains, empêche Obama d’annuler.

Alors il a décidé, au nom de l’égalité de la concurrence entre e-commerce et commerce traditionnel, d’imposer une taxe sur le e-commerce, qui adoptait très souvent une structure qui l’en dispensait. Ainsi, si vous achetez dans un Etat américain, vous êtes redevable de l’impôt de cet Etat. Mais si vous achetez en ligne, et que le site Internet choisisse, comme par hasard, de se domicilier dans un Etat où il a très peu de clients, ces ventes seront « dans un autre Etat », donc non susceptible d’un impôt d’Etat. Comme un exportation française vers un pays hors UE  n’est pas grevée de la TVA.

D’où un déséquilibre évident entre commerce physique et cyber-commerce, et une distorsion de concurrence, qui n’est pas pour rien dans la croissance phénoménale du e-commerce.

Il est intéressant de noter que ce même e-commerce bénéficie aussi d’une structure d’imposition très favorable en Europe, ayant choisi de s’implanter là où il pouvait ne rien payer, ou si peu. Ce qui, en ces temps de disette budgétaire est de moins en moins supportable. Se greffe là-dessus une situation identique pour quasiment toutes les société high-tech américaines récentes,  comme Google. Google, par exemple, prétend que ses ventes de publicité en France sont effectuées à partir de l’étranger (un pays sans impôt comparable à l’impôt français, comme par hasard), et donc exonérées de T.V.A.

Et on constate que Google, Amazon, Apple payent un impôt dérisoire sur tout ce qu’ils vendent hors Etats-unis. Cette distorsion entre ce qu’ils payent sur le marché intérieur et « chez nous » est choquante, puisque Apple paye 4% de son impôt sur les bénéfices, aussi appelé impôt sur les sociétés, hors Etats-Unis alors qu’il y fait 70% de ses ventes. Quand on sait que le seul Apple a accumulé une trésorerie nette de 140 milliards de dollars, on voit que cet impôt « économisé » n’a pas été perdu pour tout le monde, et que son montant n’est pas trivial, même face à un déficit budgétaire de grand pays.

Jusqu’ici, toute tentative (Sarkozy avait commencé à râler, au nom de la France) avait été repoussée avec indignation par les Etats-Unis comme « anti-américaine », puisque la très grande majorité des entreprises concernées sont américaines, et assortie d’un bon vieux jeu de carotte et de bâton sur l’emploi, tel que des centres de distribution Amazon ou un centre de recherches Google en France pour « se faire oublier » sur le plan fiscal.

Maintenant que ce sont les Américains eux-mêmes qui s’y mettent, le temps des vacances fiscales pour les cyber-commerces et autres stars du high-tech semble toucher à sa fin, car ce qu’ils appliquent chez eux ne pourra plus nous être refusé chez nous.

Voilà qui devrait être une bonne nouvelle!

Pigeon vole!

avril 28, 2013 on 9:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

En fait, cet article parle de deux actualités que tout semble séparer: l’annonce que fera demain François Hollande d’une très forte décote sur la taxation exorbitante de toute plus-value de cession d’actions, et le fait que le tout nouveau Boeing 787, suspendu de vol pendant 3 mois pour cause de deux incendies en vol d’un ensemble de batteries, est de nouveau autorisé à voler.

Le Boeing, concentré de technologies de pointe, a été le premier à intégrer dans un avion des batteries lithium-ion, plus susceptibles de brûler que les batteries classiques. Résultat: après deux incendies en vol, dont Boeing, même maintenant, est incapable de dire comme ils ont démarré, ni pourquoi ils se sont développés, le tout nouvel avion est interdit de vol, au grand dam des compagnies qui opéraient les 50 exemplaires déjà livrés, et de Boeing, bien sur, interdit d’en livrer d’autres. Cette interdiction est maintenant levée, et les vols peuvent reprendre, dès lors que les avions sont modifiés.

Mais qui peut penser que l’épisode sera sans conséquences? En particulier, que la confiance reviendra « comme s’il ne s’était rien passé »?

Déjà une commande de British Airways à son rival Airbus a tout l’air d’une mesure de prudence de la part d’une compagnie très engagée avec les B 747, B777 et B 787 de Boeing, et qui s’est peut-être trouvée trop engagée avec un fournisseur finalement plus risqué que prévu. Résultat: une commande de 12 milliards de dollars pour l’Airbus A 350. Et il se murmure que les deux compagnies japonaises, les plus engagées de toutes envers le Boeing 787, pourraient faire de même, brisant par là-même un quasi-monopole de Boeing.

Alors quel rapport avec François Hollande et les « pigeons »? En dehors du fait que les pigeons, eux, volent et n’ont jamais été interdits, contrairement au B 787. Sauf pour leurs déjections, bien sûr, mais c’est une autre histoire.

Un petit rappel: François Hollande annonce pendant sa campagne que la fiscalité du capital sera alignée sur celle du travail. Ce qui représente un alourdissement et une « logique » uniques au monde. Sauf que, combiné à la fameuse taxe à 75%, cela voulait dire que toutes les plus values de cession d’actions dépassant un million d’euros seraient taxées à 75%, voire même 83% en tenant compte de la CSG et de la CRDS. Bref, en clair, tout entrepreneur vendant son entreprise ne toucherait quasiment rien. Ce qui, évidemment, n’est pas tout à fait ce qu’il faut pour les encourager à entreprendre, investir, innover et créer des emplois. Un certain nombre d’entre eux s’organise, prend le nom de « pigeons » pour bien montrer que le pouvoir socialiste les plume. Communication bien faite, puisque ledit pouvoir socialiste fait rapidement machine arrière et promet des mesures d’ajustement, au grand dam de l’aile gauche du PS.

Ce sont ces « ajustements » que va présenter Pépère le Faible demain, qui va ramener la taxation à des taux qui ne rendent plus tout esprit d’entreprise synonyme d’émigration obligatoire.

Mais qui peut penser que l’épisode, comme la calamiteuse interdiction de vol du Boeing 787, restera sans conséquences? Combien d’entrepreneurs français ont déjà baissé les bras? Combien ont entrepris de ne plus faire grandir et prospérer une entreprise pour le seul avantage de se faire prendre presque 100% de ce que cela rapportera par une confiscation d’Etat? Combien ont d’ores et déjà pris la décision d’émigrer, pour entreprendre ailleurs?

Si vous pensez que les chiffres du chômage sont mauvais, JusMurmurandi a le triste devoir de vous dire que vous n’avez encore rien vu. Avoir découragé les entrepreneurs pendant un an va se payer pendant des années. Déjà la majorité des jeunes entrepreneurs exprime dans des sondages une préférence pour un départ vers l’étranger.

Or il y a deux caractéristiques qui permettent d’identifier ce qu’il est convenu d’appeler « un pays en voie de développement », c’est-à-dire pour appeler un chat un chat, un pays pris dans une spirale de pauvreté. La plus importante d’entre elles, c’est l’émigrations des élites. Ce que provoque l’irresponsable fiscalité hollandienne.

Bien joué, François! Tu as réussi! Tu vas débarrasser la France de ses riches, que tu n’aimes pas. Dans ta campagne électorale, tu parlais de « réenchanter le rêve français ». Je n’avais pas compris que cela voulait dire: réenchanter le rêve parce que tu allais désespérer la réalité…

 

 

Liberté de parole ici, Egalité de parole là….

avril 17, 2013 on 6:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le pianiste turc Fazil Say, star internationale de la musique classique, a été condamné en Turquie pour « insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population ». Son délit: avoir envoyé des tweets revendiquant sa position laïque, donc contraire à l’Islam. Sa sentence n’est pas négligeable: 10 mois avec sursis, ce qui reste applicable pendant 5 ans. Il est de bon ton de critiquer la Turquie pour un jugement contre la liberté de pensée et d’expression. Un de ces tweets condamnés reprenait un extrait d’un des plus grands poètes de l’Histoire, Omar Khayyaam, qui n’a manifestement pas trouvé grâce aux yeux des juges.

Pendant ce temps-là, en Russie, commence le procès d’Alexei Navalny, avocat devenu blogueur, célèbre pour ses révélations contre la corruption qui gangrène ce pays. Comme par hasard, il est poursuivi pour détournement de fonds et pas pour délit de presse ou d’opinion. Mais un tel procès apparaît clairement comme ayant une base purement politique pour abattre un opposant gênant au tandem Poutine-Medvedev.

Inutile de dire que ces deux grands pays aux marges de l’Union Européenne par leur histoire, la géographie et la culture ne le sont pas par leur respect des droits de leurs citoyens, privés de liberté de parole et d’expression politique et religieuse. Ceci n’est pas tolérable pour des pays qui se veulent modernes, et dont l’un veut adhérer à l’UE.

Jamais cela ne pourrait se produire dans un grand pays de l’UE comme la France par exemple. Ainsi, si le délit de « insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population » existait, tout le Gouvernement serait coupable, ainsi bien sûr que leur Pépère chéri, tant les catholiques, religion majoritaire en France, sont choqués par le projet de loi sur le mariage gay.

Cela étant, quand on voit qu’une manifestation pacifique d’un tout petit nombre de centaines d’opposants à ce projet devant l’Assemblée Nationale se traduit par 67 gardes à vue suivies de comparution devant un juge pour rappel à la loi, alors qu’une manifestation violente d’opposants à l’Ayraultport de Notre-Dame des Landes, qui s’est traduite par deux CRS blessés, n’a donné lieu qu’à 2 gardes à vue, la comparaison laisse un arrière-goût amer.

67 non-violents interpellés d’un côté, 2 violents de l’autre. Ignore-t-on, dans les palais qui abritent Mme Taubira et M Valls, le sens du mot « Egalité » qui figure antre ceux de « Liberté » et de « Fraternité »….

Margaret Thatcher a-t-elle sauvé la Grande-Bretagne?

avril 9, 2013 on 7:03 | In Europe, International, Moi, Président | Commentaires fermés

Maintenant qu’elle est morte, il est possible de regarder l’héritage de Margaret Thatcher, et d’en tirer des conclusions pour notre monde actuel.

Elle personnalise avec Ronald Reagan une volonté de déréguler qui porte en France le nom de « libéralisme », dont il faut se souvenir qu’il veut dire exactement l’inverse aux Etats-Unis, où un « liberal » est un gauchiste.

Etre taxé de « libéral » en France est se voir coller une étiquette infamante, équivalent économique de ce qu’était être appelé « fasciste » sur le plan politique dans les années 60 et 70.

Traiter Hollande de « social-libéral » aurait sans nul doute plongé Mme Thatcher dans un abîme d’incompréhension, tant aucun homme politique français, Sarkozy compris, n’a approché, de près ou de loin, le libéralisme à la Thatcher.

Mais, pour la comprendre, il faut aussi se souvenir de la Grande-Bretagne avant elle. Un pays que l’industrie désertait, non par la délocalisation, mais tout simplement par la faillite, comme celle de son industrie automobile, avec British Leyland, devenu Rover avec les suites que l’on sait. Un pays que les syndicats, puissants, riches et violents, mettaient à genoux comme, à l’époque, les camionneurs français bloquaient les routes. Un pays que l’on appelait avec mépris « l’homme malade de l’Europe ».

Contrairement à la dérive des années 2000, qui a vu l’émergence d’ultra-bonus et d’ultra-riches, la révolution thatchérienne a profité à la classe moyenne au sens large, sans quoi elle n’aurait pas été réélue.

Mais le plus important dans son héritage n’est pas sa ligne politique et économique, sur laquelle d’autres que JusMurmurandi pourront toujours s’affronter en joutes savantes. C’est qu’elle en avait une, qu’elle l’affichait clairement. Qu’elle avait l’ambition de sortir son pays de décennies de marasme, et l’énergie, le charisme et le courage d’y parvenir, quoi qu’on  pense de ses théories et méthodes.

Et c’est en cela qu’elle était insupportable à tant de politiciens français, alors comme maintenant. Parce qu’elle leur renvoyait en pleine face tout ce dont il ne faisaient jamais preuve. La vision, le courage, l’énergie, le fait de tenir ses promesses.

On ne peut s’empêcher, en écrivant ceci, de se dire que c’est une assez bonne description du Général de Gaulle. Et se demander comment ces deux-là se seraient entendus. On en a une idée à se remémorer les relations difficiles, mais empreintes de respect qu’entretint le Général avec ce géant britannique que fut Winston Churchill.

Oui, même si l’héritage de Thatcher peut se discuter, il est indiscutable q’un pays qui a des leaders de cette envergure est un grand pays.

Pendant ce temps-là, la France a Hollande. Elle était « la Dame de Fer », donc, par allitération, il est tentant d’écrire qu’il est « l’Homme de Verre », mais c’est un contre-sens.  Sa mollesse le fait bien plus ressembler à « L’Homme de Papier-maché ». Sauf si les développements de l’affaire Cahuzac en font « l’Homme de Boue ».

La voilà l’allitération: Mme Thatcher, la Femme Debout, et François Hollande, l’Homme de Boue.

Margaret Thatcher: respect!

 

 

 

Exécutions!

mars 20, 2013 on 1:59 | In Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

AQMI indique qu’un otage français a été exécuté, ce qui n’est encore pas confirmé. Mais le but des preneurs d’otages n’est pas de les exécuter, c’est de faire pression pour obtenir quelque chose. Le plus souvent de l’argent, mais aussi des libérations de leurs membres emprisonnés. Si donc il a été exécuté, il n’aura rien rapporté, et c’est une défaite de plus pour AQMI. Mais certes pas une victoire pour qui ce soit. Et une tragédie pour la famille et les amis.

Jérôme Cahuzac a du démissionner hier, pour cause de suspicion de détention de compte secret en Suisse, bel et bien exécuté par la rumeur et le soupçon. C’est une défaite de plus pour Moi Président, dont c’était, dit-on, le ministre le plus compétent, et le pilier de sa politique de restriction du déficit budgétaire. Mais ce n’est certes pas une victoire pour qui que ce soit. Ce d’autant plus que les accusations contre Cahuzac ont un aspect « folklorique », avec une bande enregistrée secrètement, révélée par un adversaire politique après des années de détention cachée. Et c’est une tragédie pour Cahuzac, dont la carrière politique n’a aucune chance de survivre à cette démission. Comme un prédécesseur au Ministère du Budget, lui aussi démissionnaire pour cause de soupçons judiciaires, Eric Wörth. Contre lequel la gauche n’avait pas eu, en son temps de mots assez durs. Laquelle gauche est aujourd’hui beaucoup plus gênée concernant Cahuzac. JusMurmurandi se demande bien pourquoi.

Cahuzac pourrait aussi se demander s’il est juste que le seul simple soupçon du parquet, qui demande l’ouverture d’une instruction à son encontre, justifie sa démission quand des condamnés, eux, figurent au Gouvernement, tels Jean-Marc Ayrault ou Arnaud Montebourg, ou à la tête de la plus grande région de France, tel Jean-Paul Huchon. Peut-être faut-il y voir le fait que contrairement à ces trois-là,  Cahuzac, avec son style flamboyant, son assurance de grand technicien et son verbe haut, faisait de l’ombre à Pépère, qui ne lui avait pas accordé un ministère plein, mais seulement délégué, pour « lui rabattre son caquet ». A petits hommes petits calculs, petits stratagèmes et petites vengeances…

Exécuté aussi le plan de l’Union Européenne pour éviter la faillite de Chypre. Le Parlement chypriote l’a rejeté, après une réaction de choc de la population, dont ce plan confisquait une partie des dépôts bancaires. Voir leurs économies brutalement amputées en même temps que les dépôts suspects en provenance de Russie, c’est plus que la population n’est apparemment prête à supporter. Maintenant, il faudra voir si l’UE baisse pavillon -j’ai envie de’écrire: comme d’habitude!- et remanie son plan pour ne faire de peine à personne, ou si Chypre devient le laboratoire à taille minuscule d’une faillite d’Etat à l’intérieur de la zone Euro. Un sorte de de prototype de ce que la Grèce pourrait être. En attendant, ce rejet n’est une victoire pour personne. Espérons que cela ne devienne pas une tragédie pour les Chypriotes, pris dans des enjeux qui les dépassent.

Payer la note!

mars 18, 2013 on 10:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelques évènements marquent ce jour, qui montrent bien qu’on ne peut pas indéfiniment retarder les échéances…

- à une législative partielle dans l’Oise, la candidate PS arrive troisième derrière les candidats UMP et FN, ce qui rappelle le scrutin maudit de la Présidentielle de 2002. Alors certes on pourra toujours dire qu’il ne s’agit que d’une partielle, et que la participation n’a pas atteint 35%. Mais les faits sont la: la candidate PS a perdu 9 points depuis son élection annulée de mai 2012. Voilà qui va glacer ses éphémères collègues députés qui vont, pour beaucoup d’entre eux, devoir affronter les électeurs l’année prochaine. Finalement, certains d’entre eux vont peut-être se dire que l’interdiction du cumul des mandats, promesse du candidat Hollande que le Président Hollande n’arrive pas à faire accepter à ses propres troupes, ne serait pas une si mauvaise idée dans la mesure où ce serait quelqu’un d’autre qu’eux qui se ferait fesser aux municipales….

- 9 points, c’est aussi ce qu’a perdu la cote de popularité du Président. Mais, lui, c’est en un mois. Normal, vu que les promesses,c ‘est lui qui les a faites, Lui Président, et lui dont on voit les résultats consternants. La cote du Premier Ministre n’est pas en reste, puisque 61% des Français veulent qu’il y ait un nouveau gouvernement dans les semaines qui viennent. Le record de François Fillon, d’avoir tenu toute une législature de 5 ans à Matignon peut dormir tranquille. Et, si vous croyez que ces chiffres sont mauvais, attendez de voir ce que ça va être avec la réforme des retraites. Vous savez, celle que les socialistes trouvaient, quand c’est l’équipe Sarkozy qui la faisait, tellement inutile qu’ils ont rétabli en arrivant la retraite à 60 ans…

- Chypre s’est réveillée en état de choc. L’épargne de tous va subir un prélèvement immédiat et important pour contribuer à un plan de sauvetage de l’île, en état de faillite virtuelle. En l’occurrence, il s’agit de sauver ses banques, qui se sont aventurées à faire n’importe quoi, et notamment à accepter en grande quantité de l’argent russe de provenance douteuse et à prêter massivement à la Grèce, qui offrait les taux d’intérêt les plus élevés de la zone Euro. Evidemment, l’argent russe est reparti, et les prêts aux Grecs ont été dévalués. D’où des banques en ruine. Mais Chypre paye aussi un pouvoir politique, mené jusqu’aux élections de ces dernières semaines par un Président communiste, qui a nié l’existence de toute crise ou de tout besoin de plan de sauvetage. Ça vous rappelle l’attitude des socialistes français sur les retraite? A nous aussi. Et ça finira pareil…

Mais le pompon, cette semaine revient quand même à François Bayrou. Qui, fidèle à son rôle de Cassandre, tente de se refaire une santé politique en capitalisant sur le fait que toutes les mauvaises nouvelles économiques qui nous frappent, ils les a annoncées. Et pas seulement pour la Présidentielle de 2012, mais dès celle de 2007. Ce qui est vrai. Le problème, c’est quand il déclare qu’il a toujours su, et dit, que le programme socialiste ne marcherait pas. Parce que, après avoir dit que ce programme économique socialiste, c’était: « un déconomètre [qui] fonctionne à pleins tubes », pour qui a-t-il voté au second tour de la Présidentielle? Pour François Hollande…

Un jour, il faudra que nous comprenions tous, Chypriotes et Grecs, mais aussi, et surtout, Français, que vivre au-dessus de ses moyens, faire des promesses qu’on sait ne pouvoir tenir, tout cela se paye. Forcément. Inévitablement. C’est juste normal, un mot que François Hollande aime tant.

It’s the economy, stupid !!

mars 2, 2013 on 4:37 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

1991, les Etats Unis.

George H.W. Bush (George Bush père) a succédé à Ronald Reagan à la présidence des Etats Unis.

S’il a mené une guerre efficace et limitée contre Saddam Hussein qui a envahi le Koweit, et est sorti en grand vainqueur de l’opération « Tempête du désert » avec l’aide de Stormin Norman alias le Général Norman Schwarzkopf récemment décédé, les résultats économiques sont beaucoup moins brillants.

Lors de sa tentative de réélection contre un Bill Clinton fringant, il fut renvoyé dans ses pénates, notamment avec cette formule assassine par laquelle Bill Clinton le renvoyait à l’essentiel.

L’analyse de l’électeur américain, dont il faut rappeler qu’il est très auto centré (moins de 10% des Américains ont un passeport, pour se rendre au Canada ou au Mexique, et les exportations américaines ne sont pas du tout aussi importantes pour le pays qu’elles le sont pour les « petits » pays européens) a été qu’il est beau de porter le fer en dehors des frontières, de porter la bannière étoilée au secours de la Liberté pour remettre l’Irak derrière ses frontières, mais que les questions de croissance, d’emploi sont celles qui affectent son quotidien.

François Hollande ferait bien de méditer la défaite de George Bush. Car c’est exactement le même sort qui l’attend, avec une première salve en 2014 pour les élections municipales qui s’annoncent saignantes à l’aune des sondages qui envoient l’exécutif dans des profondeurs comparables à celles du plongeur en apnée Jacques Mayol. 30% de satisfaits de l’action présidentielle, 28% pour Ayrault dans des sondages publiés ce matin.

On comprend les sondés.

En dépit d’une fiscalité augmentée plus que la réalité, et de promesses -mais qui y croit encore?- de ne plus augmenter les impôts pendant tout le reste du quinquennat, Cahuzac, ministre du budget, annonce qu’il lui manque 6 milliards pour boucler 2014. Ce qui signifie que le tour de vis annoncé comme temporaire, est en train de devenir définitif et sera même amplifié.

Le chômage ? Annoncé en recul pour la fin 2013 par Hollande, il enregistre 1.000 personnes de plus chaque jour. Des chômeurs en fin de droits s’immolent devant Pôle Emploi ? Silence de l’exécutif. Que n’aurait on dit si cela s’était passé pendant le mandat précédent…

Alors pour « détendre » l’atmosphère on se permet des « bons » mots. Hollande annonce avec gourmandise à un petit garçon au salon de l’agriculture qui lui dit n’avoir jamais vu Nicolas Sarkozy « qu’il ne le verra plus ».

Ségolène Royal, promue on sait pour quelle raison subjective à la BPI, parle de celui qui lui a mis une fessée retentissante en 2007 en disant qu’il doit penser à changer les couches de sa fille Giulia.

Toute cette morgue, toute cette suffisance ne serviront pas de cache misère au désastre économique qui arrive. Il n’en est que renforcé par les piques envoyées à ceux qui sont les opposants au Président. La première journée de carence offerte au secteur public, alors que le privé doit avoir trois jours ne font que retourner le couteau dans la plaie déjà à vif.

Il ne servirait à rien de faire la litanie des promesses économiques non tenues, comme la hausse de la TVA, les Français comme les étrangers ont compris que nous allions dans le mur en klaxonnant.

Mais alors, quel scénario pour la suite ?

François Hollande est élu corrézien. Que fit le roi fainéant issu des mêmes bancs dans des circonstances pas dissimilaires ? Il renvoya le Parlement et laissa son opposition gérer, lui permettant d’être réélu…avec plus de 80% des voix en 2002.

On imagine bien que Hollande pourrait facilement caresser un tel projet.

Car dans tout ce sombre tableau, nous n’avons pas parlé d’une composante à vrai dire bien taiseuse, et on a du mal à le comprendre, JusMurmurandi pense à l’opposition.

Si un Copé, un Fillon refusaient Matignon, Hollande en serait réduit à faire…comme Benoît XVI. Démissionner.

Mais ce ne sont que des suppositions à cet instant.

JusMurmurandi se prend à rêver…

 

Comment ruiner la France

février 19, 2013 on 4:55 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a réussi un exploit, celui de se faire élire Président le République sans avoir réussi quoi que ce soit de notable auparavant, et sans avoir fait de promesses électorales détaillées qui eussent permis de savoir qui il est vraiment. Il a surfé sur la vague d’anti-sarkozysme, constituée pour partie de rejet du style de l’homme, et pour partie de déception devant le contraste d’un Président qui a promis la croissance et qui subit la crise.

Mais l’absence de promesse de Hollande n’était pas totale. Car, pour prouver qu’il serait l’opposé de Sarkozy, il fallait que lui livre la croissance que son prédécesseur avait été incapable « d’aller chercher avec les dents », comme il l’avais promis. Et Hollande de calculer que la croissance en 2013 serait de 1,8%.

Arrivé au pouvoir la loi de finances budgétaire tabla sur un beaucoup plus modeste 0,8%, soit moins de la moitié. Et maintenant, on sait que plus personne ne croit à cette hypothèse, pourtant beaucoup plus modeste. Il ne manque plus que l’officialisation par Hollande ou Ayrault de la mauvaise nouvelle que JusMurmurandi annonçait depuis des mois.

Mais ce n’est pas tout. Car l’économie actuelle, au point mort, n’a pas encore intégré l’impact négatif des hausses d’impôts massives décrétées par la nouvelle loi de finances, et chacun sait que tout ce qui est payé en impôts est autant de moins qui alimentera l’ activité économique sous forme de consommation ou d’investissements. Elle n’intègre pas non plus l’impact du découragement des acteurs de l’économie, épuisés d’être montrés du doigt comme des profiteurs, d’être matraqués fiscalement, d’être condamnés à affronter la concurrence internationale en traînant le boulet d’un pays recordman du monde des prélèvements.

Un exemple montre à quel point le Président et le Gouvernement ne croient pas que le salut puisse venir de ce qui fait la fortune de notre voisin allemand, outre que lui a mis de l’ordre dans ses finances comme refuse de le faire la France, en traitant le problème des coûts, à savoir le commerce extérieur. Ce gouvernement y a nommé Nicole Bricq, qui a eu comme mérite particulier pour y être choisie qu’il fallait lui trouver un point de chute après son échec en quelques semaines à l’écologie. Or Nicole Bricq n’a jamais travaillé en entreprise (lire elle a toujours été fonctionnaire), ce qui ne serait quand même pas mal pour exporter. Et, et là on tombe dans le grotesque et l’ubuesque, elle ne parle même pas anglais. Bref, elle est une caricature de ce qu’il ne faut pas faire

Compte tenu donc de cette croissance nulle ou négative, la France ne tiendra pas l’objectif de ramener son déficit à 3% du p.i.b. qui a été promis urbi et orbi par Moi Président. Il va donc falloir faire d’autres économies pour y parvenir malgré tout. Et là, JusMurmurandi hoche la tête perdu entre stupéfaction et ahurissement, on entend le Président de la Cour des Comptes, le socialiste Didier Migaud, qui avait précédemment écrit que les impôts en France avaient atteint un maximum absolu, suggéré de fiscaliser les allocations familiales. Bref, quand les socialistes disent « faire des économies, », ils pensent « impôts nouveaux ».

Pourtant, ils avaient promis 20 milliards d’économies de dépenses. 10 milliards dans la loi de finances, pour donner un apparent équilibre aux 10 milliards de nouveaux prélèvements sur les particuliers et aux 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises. Et 10 milliards pour contribuer au financement du crédit d’impôts compétitivité, censé réparer auprès des entre prises déjà confrontées au niveau de marge le plus bas de leur histoire les dégâts faits par les nouveaux prélèvements. Comprenne qui pourra…

Toujours est-il que d’économies de dépenses, point de trace. Sauf des menaces sur tout ce qui est niche fiscale ou allègement de charge, considérés comme des dépenses. Sans doute ne comprennent-ils pas que ces allègements et ces niches contribuent aux marges des entreprises, et que les baisser c’est baisser encore les marges, déjà exsangues.

De nombreux organes de presse pensent donc qu’il va falloir que François Hollande choisisse entre sa composante « libérale », lire, qui sait compter, qui veut réduire les déficits, et sa composante socialiste, lire qui veut distribuer sans se préoccuper de savoir si on a l’argent pour le faire ou pas. Ces articles disent que le positionnement « social-libéral » adopté par Hollande est donc intenable et qu’il va falloir que le Président tranche.

Outre que Hollande ne peut pas se passer de son aile gauche sans faire tomber son gouvernement, car il n’a pas de majorité de remplacement, il y a une raison simple pour laquelle il est illusoire d’attendre qu’il tranche. Toute sa carrière, notamment 12 ans comme Premier Secrétaire du PS, montre à quel point il ne tranche jamais, par incapacité ou par goût.

Avec pour conséquence que son successeur au PS, Martine Aubry, dit avoir trouvé à sa suite « le parti en ruines ».

L’homme qui a ruiné le PS est en train d’en faire autant avec la France. Pour preuve, où est il aujourd’hui ? En Grèce !!!

 

Honni soit qui Mali pense

février 3, 2013 on 7:40 | In Elections présidentielles 2012, France, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Laisser s’établir un Etat islamiste fanatique et terroriste au Mali n’est pas une bonne idée. C’est pourquoi JusMurmurandi approuve l’intervention française menée par nos forces armées sur décision de François Hollande. Les grincheux noteront que la droite française a unanimement pris cette position contrairement à la gauche quand Nicolas Sarkozy a décidé que le massacre de son peuple perpétré par le régime libyen devait cesser.

Pour autant, la solitude des Français est remarquable, et déplorable. Beaucoup de bonnes paroles, comme le vice-président américain aujourd’hui. Un peu de soutien logistique, un peu d’argent. Rien d’autre. Où sont les alliés, notamment européens? Où sont les voisins et alliés africains? Où sont tous ceux qu’un Mali abandonné aux terroristes aurait menacé par des raids comme celui perpétré en Algérie, et qui a entraîné des dizaines de morts?

Force est de constater que la capacité de François Hollande à les mobiliser est au moins pour le moment, en panne, nulle, à zéro.

C’est d’autant plus déplorable que les forces françaises ont mangé leur pain blanc en libérant les villes à l’aide raids aériens, et que maintenant vient le pain noir de bandes très mobiles disséminées dans un terrain accidenté. Ce qui n’est pas sans rappeler l’Afghanistan, dont une coalition autrement puissante ne s’est pas dépêtrée en 10 ans.

Ce n’est pas ce que souhaite JusMurmurandi. Mais il est permis d’espérer que Hollande ait lancé l’attaque en ayant une idée très claire « qu’il faut savoir terminer un guerre », en ayant une stratégie de sortie claire.

Sinon, les rumeurs disant que le Mali représente une diversion idéale pour les difficultés qui s’amoncellent sur le plan intérieur commenceraient à prendre une tonalité sinistre quand reviendront les premiers cercueils qui sont le versant macabre de toute opération militaire.

Espérons que nous sera épargnée cette question qui ravage le moral et les bases d’une nation, quand un peuple s’interroge en se demandant « pourquoi sont-ils donc morts? »

CGT, comme Chômage Garanti pour Tous

février 1, 2013 on 10:45 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chômage, vous avez dit chômage? Goodyear exploite deux usines à Amiens, distantes de 200m. L’une, dite Amiens-Nord, l’autre, Amiens-Sud.

En 2007, l’entreprise veut réorganiser sa production, et passer de 5 équipes à 4. Dès ce moment la CGT de Nord a dit « non » à toutes les demandes et propositions de la direction, depuis des mesures partielles jusqu’à une reprise partielle par Titan, une entre prise américaine, comme si la crise et les impératifs de compétitivité n’existaient pas. Et elle a usé -et abusé- de l’arme juridique pour faire traîner jusqu’au blocage tout plan de la direction, qui a fini par de lasser, comme Titan, écoeurés.

Résultat aujourd’hui: la fermeture d’Amiens-nord est annoncée, avec plus de 1000 licenciements à la clef, plus la perte pour la France de ce volume d’affaires, c’est à dire les pertes de recettes, d’exportations, d’impôts et de cotisations sociales, de chiffre d’affaires pour les sous-traitants etc…

Pendant ce temps, le personnel de Sud a accepté un accord de réorganisation, et, après une chute initiale, a retrouvé son niveau d’emploi et en a même recréé 100 de plus.

Bien sûr, la comparaison n’est pas parfaite, parce que les pneus fabriqués à Sud n’étaient pas les mêmes. Mais les offres et exigences de Goodyear étaient les mêmes. Bien sûr il est difficile d’accepter toutes les demandes de tous les employeurs, qui veulent toujours des concessions, dont certains sans limites. Mais enfin, dans ce cas précis, le résultat est clair – désastreux-!

Alors JusMurmurandi se demande vraiment si le fait pour la CGT de donner tort à Goodyear et au gouvernement, dont ils vont évidemment dire que c’est la faute, vaut les emplois perdus.  Le fait qu’il y ait une superposition d’élus CGT et d’élus du PCF à Amiens-Nord n’est pas neutre. Car, si les salariés y perdent leur emploi,  le PCF y gagne des électeurs à montrer comment l’Etat-PS « ne fait rien pour les travailleurs ».

Si la CGT, qui adopte la même attitude à Aulnay,  a les moyens de ce comportement dans toutes les entreprises, le PCF y trouvera peut-être son compte, mais la France sera devenue un désert. Car comment ignorer que la fermeture d’Amiens-Nord fragilise, ne serait-ce que par la très mauvaise image qu’elle donne des difficultés de produire en France, les autres entreprises qui ont le choix, à commencer par Goodyear à Amiens-Sud?

JusMurmurandi en viendrait presque à plaindre le trio Hollande-Ayrault-Montebourg, qui va devoir endosser la responsabilité de ce désastre aussi prévisible qu’évitable. C’est dire si c’est triste….

Nobel ou Nobel?

décembre 15, 2012 on 10:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Alfred Nobel a créé les prix qui portent son nom pour se faire pardonner l’invention de la dynamite, un explosif révolutionnaire pour son époque et dont les usages militaires se sont révélés particulièrement efficaces, donc meurtriers.

De toute la liste des récipiendaires du plus célèbre d’entre eux, le prix Nobel de la Paix, l’un des plus inattendus est Barack Obama. Quand il l’a reçu, il faut bien dire que la réaction générale a été: « pourquoi? qu’a-t-il donc fait? » Et force est de constater, que, après 4 ans de mandat et une réélection, son bilan en faveur de la paix est squelettique. Guantanamo est-il fermé? Non. Les Etats-Unis ont-ils fait progresser la paix au Moyen-Orient? Non. Sont-ils un acteur majeur des printemps arabes? Non. etc…

Mais la Paix, que récompense le Prix peut ne pas être uniquement une affaire de politique extérieure. Il n’y a pas que les guerres qui tuent. Ou alors les Etats-Unis sont en guerre civile, avec encore une fusillade monstrueuse. Encore un civil fou qui prend une des ces armes qui sont en vente libre là-bas, et qui fait un « carton » effroyable. 27 morts, dont 20 gosses.

Alors, pour un Président qui n’a plus rien à craindre ni à espérer puisqu’il entame son dernier mandat, il y a une façon de mériter ce prix et de rester dans l’Histoire de son pays. Etre celui qui arrêtera ce massacre de milliers d’Américains chaque année. Prendre le contrôle des armes à feu, dans un pays où elles sont plus nombreuses que les gens.

Est-ce que ce n’est pas une grande cause nationale que de sauver ces futures victimes de marchands d’armes sans conscience, et de ceux qui crient très fort pour la sauvegarde de leur droit constitutionnel de posséder des armes sans limites de dangerosité? Les mêmes que ceux qui ont fait passer avec leur cher Président George W. Bush une série de textes qui ont laminé les droits civils des Américains, pourtant tout aussi constitutionnels, et autrement plus importants.

Alors, Mister President, quelle facette de Nobel allez-vous choisir? Celle du prix de la Paix, que vous avez reçu par avance? Ou celle de la dynamite qui plonge les familles dans l’horreur et le deuil? Ne rien faire donnerait à vos larmes l’allure insupportable de ce qu’on appelle les larmes de crocodile….

Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

#Geonpi

octobre 5, 2012 on 6:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Joseph Staline est en plein plenum de comité central lorsque l’un des participants lui demande d’aller voir Dieu afin que les Soviétiques deviennent les meilleurs communistes.

Le petit père des peuples s’exécute et monte voir Dieu le Père avec sa requête. « Pas de problème » lui répond Dieu, « vous serez les meilleurs communistes ».

Tout à sa joie d’avoir obtenu cet avantage, Joseph redescend annoncer la bonne nouvelle au plénum.

Le membre du comité qui se réjouit de ce succès demande alors à Staline de remonter voir Dieu et de lui demander cette fois que les Soviétiques soient les plus intelligents.

Staline hésite un peu en se demandant si une deuxième exigence sera bien accueillie, mais s’exécute toutefois.

A nouveau, Dieu donne une réponse favorable.

Devant ce succès, toujours le même membre demande à Staline de remonter avec une troisième et dernière demande, cette fois que les Soviétiques soient les plus honnêtes.

Embarrassé devant une telle exigence, Staline traîne des pieds puis monte enfin voir Dieu.

Celui-ci un peu surpris qu’une troisième demande pointe son nez finit par donner son accord, mais visiblement de mauvais gré, et surtout avec une condition.

« Soit vous serez les plus intelligents et les meilleurs communistes, mais à ce moment là, vous ne serez pas les plus honnêtes ».

« Soit vous serez les plus intelligents et les plus honnêtes mais à ce moment là, vous ne serez pas les meilleurs communistes ».

« Enfin, si vous êtes les meilleurs communistes et les plus honnêtes, vous ne serez pas les plus intelligents ».

C’est exactement ce que nous vivons en France avec la manière dont le gouvernement traite les chefs d’entreprises.

Aux yeux de Hollande et de sa clique ministérielle, il faudrait que les entrepreneurs créent de l’emploi, soient beaucoup plus taxés sur leurs revenus et leurs capitaux pour être de bons patriotes, et acceptent enfin de se faire traiter de patrons voyous, de salauds de riches  au bon plaisir de la presse bobo ou de M. Montebourg par exemple.

Eh bien non, ça ne marche pas.

Les caves se rebiffent. Le gouvernement, aux dire de M. Moscovici, ne recule pas, il bouge. A la bonne heure.

Les entrepreneurs aussi. Ils comprennent vite. Dans un monde où la circulation des capitaux et des personnes est libre (et non comme au temps de François Mitterrand qui imposa un carnet de change plafonné à 300€ par an) les entrepreneurs se font un plaisir d’aller voir ailleurs comme en Grande Bretagne où le tapis rouge leur est déroulé, en Belgique ou encore en Suisse.

Parallèlement à cela, les salariés plus modestes sont aussi victimes de cette politique fiscale qui ne pense qu’à augmenter les recettes sans trop toucher aux dépenses. On le voit à chaque sondage qui est publié.

La vitesse de chute de l’exécutif est spectaculaire. Voilà un point où François Hollande est beaucoup « meilleur » que Sarkozy, plus rapide.

Cela risque toutefois de déplaire à ses alliés verts. Parce qu’il est en train de tomber tellement bas qu’il va bientôt aller chatouiller les gaz de schiste…

 

 

Le ministère de la parole

août 19, 2012 on 10:38 | In Coup de gueule, Economie, France, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Lors du quinquennat précédent, JusMurmurandi ne s’est pas privé de répéter à l’envi que la gauche a entretenu son ministère de la parole avec grand soin.

Lors de l’élection de Nicolas Sarkozy, par la bouche de Martine Aubry, il fut aussitôt question de mettre en place un ministère de l’ombre, à l’image de ce qui se pratique en Grande Bretagne.

Il n’en fut rien.

Deuxième exemple, qui illustre encore mieux la situation de la gauche de 2007  à 2012, quelles ne furent pas les critiques quant à la politique financière de la France; gabegie, dépenses somptuaires etc.

A ceci près que dans les 20 régions sous direction socialiste, ce fut précisément ce qui eut lieu.

Les 180.000 postes de fonctionnaires supprimés par la politique d’économie du gouvernement furent aussitôt recrées par les régions.

Et pendant ce temps là, aucun mot n’était trop fort pour attaquer le Président de la République.

Nous sommes aujourd’hui plus de 100 jours après l’entrée en fonction de « Moi, Président ».

Le changement, c’est maintenant ?

Oui le changement est manifeste. D’une certaine façon.

S’il y a changement par rapport à la présidence de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il ne se passe plus rien, ou presque. Si ce n’est un démantèlement scrupuleux des réformes emblématiques et réussies du quinquennat précédent.

Destruction réussie ?

On peut en douter, lorsque l’on regarde la cote de popularité qui est nettement plus basse que celle de Nicolas Sarkozy à la même époque de son mandat.

Des réformes qui vont changer la vie des Français, qui vont leur donner à penser que demain sera meilleur qu’hier, qui vont réduire le chômage, l’insécurité ? Rien à l’horizon.

Les ministres ont même du mal à cacher leur différents, comme Martine Aubry qui critique Valls à mots couverts sur les Roms.

Entre temps, on aura tapé sur tout le monde y compris sur les plus modestes en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires. 60% des Français y sont opposés selon un sondage récent.

Abaissement du seuil de fiscalisation des héritages. A nouveau, 60% des Français ne trouvent pas cela une bonne mesure.

Pendant ce temps là, on tente de masquer le vide sidéral par des opérations de communication.

Le gouvernement pense t il vraiment que les Français vont croire que les émeutes d’Amiens sont « la faute à Sarko » comme le prétend Guigou, que les vagissements de Laurent Fabius à l’encontre d’Assad vont changer quoi que ce soit au désastre humanitaire en Syrie ?

Par contre une chose qui a vraiment changé, c’est la torpeur de la part des critiques de Nicolas Sarkozy.

Les Roms en sont un excellent exemple. Peillon, Todd, Balasko, Noah, la ligue des droits de l’homme (!), et autres qui comparaient Sarkozy à un nazi qui menaçaient de quitter la France, où sont ils ? Devenus aphones ? La presse ne leur tend elle plus son micro ?

Bref d’un côté, la parole a remplacé l’action, et le silence les insultes.

Il ne reste plus qu’à créer officiellement un ministère de la parole pour parachever cette opération d’enfumage.

 

Qu’aurait-on dit?

août 19, 2012 on 6:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’aurait-on dit?

- si ça avait été le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait « nettoyé » les camps de Roms? Que le temps des nazis était revenu, comme l’a dit Mme Redding, commissaire européen? Mais parce que ce sont Valls et Hollande, c’est à dire la gauche, donc la France juste et généreuse, à peine quelques borborygmes des associations, et pas un mot des partis, des Eglises, ou de l’étranger.

- si ça avait été le tandem Lagarde-Sarkozy qui avait subi le plan social de Peugeot, avec ses 8.000 suppressions d’emplois et la fermeture d’Aulnay? Que ce régime faisait des cadeaux aux riches pendant que les mêmes démontaient l’industrie française pour la remonter à l’étranger? Mais comme ce sont Montebourg et Hollande, c’est à dire la gauche protectrice, on n’entend que des demandes de plan social généreux et de reclassement des salariés.

- si ça avait été (encore) le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait subi les violences d’Amiens? Que la brutalité de ce régime brisait la France en communautés montées les unes contres les autres? Mais là, comme c’est la gauche, et pendant les vacances en plus, personne ne dit rien.

- si ça avait été le régime de l’apartheid blanc en Afrique du Sud, dont la police avait ouvert e feu à balles réelles sur des mineurs noirs en grève en en tuant plus de 30? Que ce régime était non seulement raciste, mais coupable de crimes contre l’Humanité, et génocidaire? Mais non, c’est le régime noir de l’ANC, successeur de Nelson Mandela qui a fait ça. Mais comme Mandela vit toujours et couvre de son manteau de quasi-sainteté ce pays, personne ne dit rien.

JusMurmurandi se dit que, vraiment, à quel camp on appartient compte visiblement beaucoup plus que ce qu’on dit ou fait….

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