Deux morts…

août 25, 2012 on 11:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Patrick Ricard est mort, et ça a valu à peine 15 secondes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Jean-Luc Delarue est mort, et cela a valu presque 15 minutes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Tous les deux deux avaient cessé leur activité professionnelle, et tous deux sont morts trop tôt.

Patrick Ricard, l’homme qui valait 15 secondes, a seulement transformé une entreprise produisant un apéritif typiquement marseillais, le pastis, en N°2 mondial des ventes d’alcool, avec des marques connues dans le monde entier, comme le whisky Chivas ou la vodka Absolut. Une entreprise magnifique, qui a créé des milliers d’emplois en France, et payé des milliards d’impôts.

Jean-Luc Delarue a été un jeune surdoué de la radio puis de la télé au look de gendre idéal, qui a innové avec un certain style de télé-confessions. Il en a profité pour brûler la chandelle par les deux bouts, ce qui l’a plus que probablement amené à sa mort trop précoce.

15 secondes pour le chef d’entreprise exemplaire, 15 minutes pour le saltimbanque cocaïnomane. Un hommage de la ministre de la Culture, pour le rôle de grand mécène de la culture tenu par Patrick Ricard. Et des hommages des ministres des Finances, du Redressement productif, et de l’Agriculture. Pas un mot du Premier Ministre. Pas un mot du Président. Sans doute ont-ils eu trop peur que cela fasse penser à Sarkozy, qui, lui, aurait salué le disparu et son oeuvre si utile.

Une pluie d ‘hommages en revanche pour Delarue, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas un bon exemple à donner à nos jeunes, malgré sa conversion tardive à la vertu et son tour de France en camping-car pour dénoncer les méfaits de cette drogue qu’il avait adorée.

15 secondes pour le chef d’entreprise qui a fait partie de ceux, même si ça fait gravement chier nos gouvernants, qui ont donné du travail et des impôts pour rendre la France et les Français plus prospères. Ricard à sa manière a été une sorte de Jobs français, un héros économique, auquel il serait bon de rendre justice au lieu de se contenter du sort réservé par les socialistes aux chefs d’entreprise: les critiquer, les contraindre et les tondre.

15 minutes pour l’homme de médias qui a surfé sur les bons et mauvais côtés de son époque.

Bon, je suis peut-être un peu dur avec Delarue de le comparer à Patrick Ricard. Mais c’est si révélateur du fait que le seul moment où les Français se soucient de leurs entreprises, c’est quand celles-ci s’en vont. Imaginez ce que n’auraient pas dit les silencieux Hollande et Ayrault, si Ricard ne s’en était pas allé au Paradis des chefs d’entreprise, mais en Belgique…

La France en marche vers la tiers-mondisation?

août 23, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Sitôt de retour de vacances, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont annoncé des décisions.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis qu’il bloquerait les prix de l’essence pour éviter qu’ils ne montent trop, et n’obèrent le pouvoir d’achat, notamment des plus modestes. Les prix sont maintenant quasiment à leur niveau record, et que décide Hollande? D’honorer sa promesse de campagne? Non, car elle est inapplicable, il le savait bien. Il va réduire, modestement et temporairement, la taxe sur les carburants. Ce faisant, il viole sa promesse, il viole son engagement écologique, en favorisant les carburant fossiles au détriment des autres sources d’énergie, et il viole aussi un peu plus les finances publiques, qui n’avaient pas besoin d’une baisse de recettes quand le Gouvernement cherche désespérément à les augmenter.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis le doublement du livret A d’épargne. Promesse qui avait le double avantage d’une épargne garantie à un taux beaucoup plus élevé que le marché, et d’un financement augmenté pour les offices HLM, c’est-à-dire le logement subventionné. Maintenant qu’il est au pouvoir, les banques lui ont démontré le risque à voir l’épargne qui leur est aujourd’hui confiée filer vers les offices HLM. Car si les Français leur confient moins de capitaux, ce sera autant de moins que les banques pourront prêter aux particuliers et aux entreprises, donc autant de consommation et d’investissement en moins, et une réduction de la croissance de l’économie française. Que décide Hollande? D’honorer sa promesse? Non, car elle est inapplicable et il le savait bien. Il va autoriser non pas le doublement du plafond, mais sa hausse de 25%. Ce faisant, il viole sa promesse de campagne aux épargnants, comme à ceux qui sont un attente d’un HLM.

Outre ces viols de promesse, qui ne sont une surprise que « pour les cons qui y croyaient », comme l’a dit si élégamment Charles Pasqua, qui ne sont que de la cuisine post-électorale, et qui confirmeront les Français dans leur certitude méfiante, à savoir qu’aucun politicien parvenu au pouvoir ne fait ce qu’il a dit qu’il ferait, il y a une conséquence bien plus grave.

C’est que ces décisions font évoluer l’économie français vers un modèle où l’État finance des conditions de vie pour les citoyens. Si quelque chose est trop cher, aucun problème, l’État est là. L’essence, c’est l’État. Le loyer, c’est l’État. Le travail, c’est l’État, à travers des contrats aidés.

Il y a des pays, où l’État achète sa paix sociale par des telles aides. Le Nigéria, l’Iran, l’Algérie par exemple.

Et des pays où l’État se désengage graduellement de telles subventions artificielles pour laisser plus de place à des prix économiquement viables: le Brésil, la Chine, la Russie, et même, timidement, l’Inde.

Un bloc de pays non seulement du tiers-monde, mais en tiers-mondisation de plus en plus profonde

Un bloc de pays où la croissance est la plus élevée au monde.

JusMurmurandi déplore le choix de ceux à qui Hollande a choisi de faire ressembler la France.

Le ministère de la parole

août 19, 2012 on 10:38 | In Coup de gueule, Economie, France, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Lors du quinquennat précédent, JusMurmurandi ne s’est pas privé de répéter à l’envi que la gauche a entretenu son ministère de la parole avec grand soin.

Lors de l’élection de Nicolas Sarkozy, par la bouche de Martine Aubry, il fut aussitôt question de mettre en place un ministère de l’ombre, à l’image de ce qui se pratique en Grande Bretagne.

Il n’en fut rien.

Deuxième exemple, qui illustre encore mieux la situation de la gauche de 2007  à 2012, quelles ne furent pas les critiques quant à la politique financière de la France; gabegie, dépenses somptuaires etc.

A ceci près que dans les 20 régions sous direction socialiste, ce fut précisément ce qui eut lieu.

Les 180.000 postes de fonctionnaires supprimés par la politique d’économie du gouvernement furent aussitôt recrées par les régions.

Et pendant ce temps là, aucun mot n’était trop fort pour attaquer le Président de la République.

Nous sommes aujourd’hui plus de 100 jours après l’entrée en fonction de « Moi, Président ».

Le changement, c’est maintenant ?

Oui le changement est manifeste. D’une certaine façon.

S’il y a changement par rapport à la présidence de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il ne se passe plus rien, ou presque. Si ce n’est un démantèlement scrupuleux des réformes emblématiques et réussies du quinquennat précédent.

Destruction réussie ?

On peut en douter, lorsque l’on regarde la cote de popularité qui est nettement plus basse que celle de Nicolas Sarkozy à la même époque de son mandat.

Des réformes qui vont changer la vie des Français, qui vont leur donner à penser que demain sera meilleur qu’hier, qui vont réduire le chômage, l’insécurité ? Rien à l’horizon.

Les ministres ont même du mal à cacher leur différents, comme Martine Aubry qui critique Valls à mots couverts sur les Roms.

Entre temps, on aura tapé sur tout le monde y compris sur les plus modestes en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires. 60% des Français y sont opposés selon un sondage récent.

Abaissement du seuil de fiscalisation des héritages. A nouveau, 60% des Français ne trouvent pas cela une bonne mesure.

Pendant ce temps là, on tente de masquer le vide sidéral par des opérations de communication.

Le gouvernement pense t il vraiment que les Français vont croire que les émeutes d’Amiens sont « la faute à Sarko » comme le prétend Guigou, que les vagissements de Laurent Fabius à l’encontre d’Assad vont changer quoi que ce soit au désastre humanitaire en Syrie ?

Par contre une chose qui a vraiment changé, c’est la torpeur de la part des critiques de Nicolas Sarkozy.

Les Roms en sont un excellent exemple. Peillon, Todd, Balasko, Noah, la ligue des droits de l’homme (!), et autres qui comparaient Sarkozy à un nazi qui menaçaient de quitter la France, où sont ils ? Devenus aphones ? La presse ne leur tend elle plus son micro ?

Bref d’un côté, la parole a remplacé l’action, et le silence les insultes.

Il ne reste plus qu’à créer officiellement un ministère de la parole pour parachever cette opération d’enfumage.

 

Qu’aurait-on dit?

août 19, 2012 on 6:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’aurait-on dit?

- si ça avait été le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait « nettoyé » les camps de Roms? Que le temps des nazis était revenu, comme l’a dit Mme Redding, commissaire européen? Mais parce que ce sont Valls et Hollande, c’est à dire la gauche, donc la France juste et généreuse, à peine quelques borborygmes des associations, et pas un mot des partis, des Eglises, ou de l’étranger.

- si ça avait été le tandem Lagarde-Sarkozy qui avait subi le plan social de Peugeot, avec ses 8.000 suppressions d’emplois et la fermeture d’Aulnay? Que ce régime faisait des cadeaux aux riches pendant que les mêmes démontaient l’industrie française pour la remonter à l’étranger? Mais comme ce sont Montebourg et Hollande, c’est à dire la gauche protectrice, on n’entend que des demandes de plan social généreux et de reclassement des salariés.

- si ça avait été (encore) le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait subi les violences d’Amiens? Que la brutalité de ce régime brisait la France en communautés montées les unes contres les autres? Mais là, comme c’est la gauche, et pendant les vacances en plus, personne ne dit rien.

- si ça avait été le régime de l’apartheid blanc en Afrique du Sud, dont la police avait ouvert e feu à balles réelles sur des mineurs noirs en grève en en tuant plus de 30? Que ce régime était non seulement raciste, mais coupable de crimes contre l’Humanité, et génocidaire? Mais non, c’est le régime noir de l’ANC, successeur de Nelson Mandela qui a fait ça. Mais comme Mandela vit toujours et couvre de son manteau de quasi-sainteté ce pays, personne ne dit rien.

JusMurmurandi se dit que, vraiment, à quel camp on appartient compte visiblement beaucoup plus que ce qu’on dit ou fait….

Qu’est-ce qui a changé depuis 1929?

août 17, 2012 on 10:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise de 1929, aussi appelée la Grande Dépression. L’horreur absolue en termes économiques, avec son cortège de calamités. D’interminables queues de gens qui ne survivent que grâce à des soupes populaires. Un p.i.b. mondial qui baisse de 30%. Des électeurs prêts à élire n’importe qui sur la promesse de les sortir de la misère et de la spirale négative, comme Adolf Hitler en Allemagne. Une crise incomparablement pire que celle qui frappe depuis 2008, même en Grèce.

Sauf que, bien entendu, notre monde a appris les leçons de 1929, n’est-ce pas? Nous avons maintenant beaucoup d’experts très compétents pour éviter que cela ne se reproduise, n’est-ce pas? Nous avons vu quels programmes ont marché, et lesquels ont échoué, n’est-ce pas?

JusMurmurandi aimerait répondre trois fois « oui » à ces trois questions. Sauf que…

La crise de 1929 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Comme la Grèce aujourd’hui, et comme on le craint pour l’Espagne.

Dans un premier temps, le Président Hoover a « laissé faire », convaincu que le marché allait purger les faibles, s’assainir, et se remettre sur la voie de la croissance saine après ce remède de cheval. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Une dynamique négative et déflationniste s’est enclenchée et la crise est devenue la Dépression.

La sortie de crise s’est opérée sur la base des écrits de l’économiste britannique John Maynard Keynes, qui prônait une intervention musclée de l’Etat pour « remettre la machine dans le sens de la marche ». Un retour à la croissance grâce à de gigantesques investissements étatiques, laquelle croissance se prolongeait par une spirale vertueuse.

La crise de 2008 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Tiens, les mêmes mots que pour 1929…

Sauf que, dans un premier temps, les gouvernements, se souvenant de l’exemple tragique de 1929, ont soutenu leurs économies. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il a fallu nationaliser l’essentiel des banques pour éviter qu’elles ne s’effondrent et n’entraînent l’économie avec elles, comme 80 ans plus tôt. Les Etats-Unis lancent le TARP de 700 milliards de dollars. En France, Sarkozy,contre l’avis du PS, a prêté de l’argent aux banques, moins atteintes, pour recréer de la confiance, ainsi qu’à certains groupes industriels, automobiles notamment. Puis il a lancé de « plan de relance », et le « grand emprunt », deux programmes de soutien typiquement keynesiens.

Donc on évite l’implosion et la déflation, et la spirale mortifère. Les Etats sont tous keynésiens, et les ultra-libéraux sont remisés au Goulp, l’enfer des Shadoks. Tout va bien, n’est-ce pas? Certes nos essaims d’experts n’ont rien vu venir, mais, au moins, quand ça a été là, ils, et les marchés avec eux, nous ont évité la catastrophe, n’est-ce pas?

Sauf que, dans un deuxième temps, le « mur de la dette » est venu rappeler à tous que les dettes doivent un jour être remboursées. Et quand on dépense sans la moindre vergogne ni limite, comme la Grèce, cela finit mal. Et quand on prête sans la moindre vergogne ni limite, comme les banques espagnoles ou irlandaises, cela finit mal.

Alors maintenant c’est la troisième phase. A l’initiative de la vertueuse Allemagne, tous les pays trop dépensiers, c’est-à-dire grosso modo les trois quarts de l’Europe, et notamment la totalité du Sud, sont mis à la diète. Diète qui, soit dit en passant, est un mot qui désigne une assemblée officielle, notamment un Parlement, en Allemagne.

Laquelle diète veut d’un seul coup supprimer les dépenses excessives et commencer à rembourser la montagne de dettes accumulées. Ce qui veut dire l’inverse pur et simple d’un programme keynesien. Comment s’étonner alors que la croissance s’effondre, et que la Grèce, premier pays atteint, sombre dans une spirale négative?

Mme Merkel n’aurait-elle pas le souvenir que son propre pays a été le plus atteint de tous par exactement ce schéma, et que l’hyper-inflation, dont les Allemands ont gardé un souvenir terrifié, n’était pas la cause du mal, devenu avec Hitler, le Mal, mais le symptôme.

JusMurmurandi propose respectueusement à Mme Merkel de profiter de ses derniers jours de vacances pour relire Keynes…

Pendant ce temps-là, notre Hollande national expérimente une théorie tout à fait nouvelle, révolutionnaire même: il croît que plus il impose et taxe plus il y aura de croissance!

Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !

août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.

C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…

Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.

Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.

Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…

Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.

C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.

Bien joué!

août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….

Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!

Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!

Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!

Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!

Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!

Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?

Pas de médaille de la croissance pour François Hollande!

août 8, 2012 on 7:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Décidément, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se ressemblent de la manière la plus imprévue et la plus regrettable.

Celui de Sarkozy a été, pilonnage et le Presse et de la gauche oblige, marqué par les deux épisodes du Fouquet’s et du yacht de Bolloré. Les Français, en élisant un Président « normal », pouvaient espérer que les épisodes de vie privée tumultueuse qui avaient fait les gros titres, appartenaient au passé. Sauf que Valérie Trierweiler et son tweet, relayé par Thomas Hollande, sont passés par là. Et Hollande ne s’en défera probablement pas plus que son prédécesseur n’a pu le faire.

L’autre fait marquant, politique celui-là, est que Sarkozy avait promis qu’il serait possible de « travailler plus pour gagner plus ». Les Français ont considéré que cette promesse n’avait pas été tenue, et que toutes les explications et excuses, tenant à 4 ans de crise internationale profonde sur 5 ans de quinquennat ne valaient pas pour autant l’indulgence du jury.

François Hollande, lui, a renvoyé Sarkozy à une image de réducteur de dépenses, alors que lui serait le Président de la Croissance. Croissance qu’il se faisait fort d’extorquer de la redoutable Angela Merkel, des 27 de l’UE, de la BCE, de la Chine, que sais-je.

Bien sûr, des voix se sont élevées pour dire que cette croissance, dont Hollande accusait Sarkozy de n’avoir pas su la trouver, serait d’autant plus improbable que les partenaires économiques de la France sont eux-mêmes au ralenti, et que les hausses d’impôts initiées sans faiblesse ni délai n’allaient pas être sans conséquence sur la croissance.

Le résultat? Hollande est élu début mai 2012. Le deuxième trimestre 2012 est marqué d’une légère contraction du p.i.b. (-0,1%), et la Banque de France annonce que le troisième sera pareil, ce qui marque l’entrée de la France en récession.

En trois mois exactement, le Président de la Croissance est devenu le Président de la Récession.

Bien sûr, tout imputer au pauvre Hollande serait injuste. Aussi injuste qu’il l’a été de faire porter le chapeau de la crise à Sarkozy. N’empêche que la croissance, en France, repose largement sur la consommation, laquelle est largement le fruit de la confiance.

Et le moins qu’on puisse dire est que Hollande et Ayrault, à force de crier « à bas Sarkozy et les Riches! », et de baptiser « justice » ce qui n’est qu’un hold-up fiscal, touchent les dividendes de cette politique (ou plutôt de cette absence de politique). La confiance des Français est en vacances, la consommation avec, et la croissance aussi.

Vous verrez sous peu Hollande et Ayrault accuser l’héritage, les faiblesses structurelles, la crise internationale, et plaider que tout le sud de l’Europe fait plus mal que nous. Bref, il dira tout ce que Sarkozy avait dit, et qu’il avait traité de balivernes.

Qui veut parier que les prochaines élections, qui sont les municipales de 2014, seront largement remportées par la droite, y compris Paris par Fillon, comme une gifle donnée par des électeurs déçus à une équipe qui a fait des promesses qu’elle est incapable de tenir?

Jamais sans l’Etat?

août 5, 2012 on 9:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’est ce que le fameux « plan Montebourg » pour la filière automobile française? Rien moins qu’une niche fiscale. Tout acheteur d’une Toyota ou d’une Honda hybrides recevra une subvention de l’Etat, c’est-à-dire de vous et moi, de 4000€. Merci pour eux, ces pauvres chéris, qui,  sans cela, soyons en sûrs, n’auraient certainement pas acheté de voiture!

Mais ce plan n’est pas une exception, puisque le candidat Hollande avait promis de multiplier les logements sociaux. Ces HLM, qui, eux aussi, comme les voitures hybrides, bénéficient de subventions de l’Etat . Et même si on sait que plus de 20% des locataires de ces HLM, ces pauvres chéris, dépassent le plafond de ressources qui empêche d’y avoir droit.

Mais le bien le plus précieux, dans notre société où sévit un chômage important, ce n’est ni une voiture ni un appartement, c’est un emploi. Alors comment va faire l’équipe Hollande? Vous avez raison, une bonne subvention! Les seniors, les juniors tout ceux qui ont du mal seront subventionnés par ce qu’on appelle poliment un « emploi aidé ».

Ce n’est pas nouveau, si on pense aux billets à tarif réduit de la SNCF, au « tarif social » du gaz ou même du téléphone portable, à la CMU pour une santé subventionnée, etc.

Bref, ni emploi, ni voiture, ni appartement, ni énergie, ni téléphone ni santé sans subvention, sans aide de l’Etat…

N’oublions pas que les entreprises sont, elles aussi, ou en tout cas étaient, parce que le Gouvernement Ayrault leur a prévu un tour de vis qui vaut bien des coups de matraque, largement bénéficiaires qui de subventions, qui de niches fiscales.

Comment s’étonner après que le déficit de l’Etat soit vertigineux?

Comment s’étonner après que l’énergie nationale soit dépensée davantage en recherche de subvention qu’en recherche de performance?

Comment s’étonner que la France ne sache plus produire de voitures, quand l’Allemagne et le Japon, où le coût du travail est aussi élevé, en produisent sans faiblir?

« Comment s’étonner que l’Education Nationale, pourtant plus gros budget de dépenses en France, « réussisse » à faire de plus en plus mal classer la France en termes de performance éducative?

Comment s’étonner que la France élise Hollande Président, lui qui promet des subventions, et non Sarkozy qui promet de réduire les dépenses de l’Etat?

Ce qui veut dire que personne, en France, ne sait qu’on ne peut pas éternellement dépenser plus qu’on ne gagne.

Ou alors que tous les Français se moquent complètement de ce que devient le pays, la collectivité, la nation, et toutes autres notions démodées d’intérêt collectif, quand ils auront eu qui leur voiture, qui leur appartement, qui leur emploi, subventionnés, bien sûr…