Pierre Mauroy: la Gauche d’avant le caviar

juin 8, 2013 on 5:23 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pierre Mauroy est mort. Comme à chaque fois, JusMurmurandi hallucine devant de concert de compliments qui est décerné au cher disparu, tant par ses amis que par ses adversaires les plus résolus. Sans doute est-ce pour ces derniers comme cela qu’ils imaginent être eux aussi, le moment venu, accompagnés vers l’au-delà par un chœur de louanges aussi unanime qu’hypocrite et convenu.

Car enfin, Pierre Mauroy, Premier ministre de 1981 à 1984, c’est, sous la férule de François Mitterrand, l’homme qui a tenté « l’autre logique », ou comment la gauche a voulu croire qu’on pouvait relancer tous seuls notre économie au milieu de pays en phase d’austérité. Le résultat: excellent pour les exportations allemandes, merci pour eux!

Cette relance ratée, accompagnée de distribution massive d’argent que nous n’avions pas y compris pour des nationalisations massives, a creusé tous les déficits. Le résultat: 3 dévaluations en 3 ans. Le virage de la « rigueur », avec carnet de change pour tous les Français, limités dans leurs dépenses à l’étranger à 300€. Le blocage des prix et des salaires. La France obligée d’aller quémander un emprunt aux Saoudiens.

Alors, aujourd’hui, les thuriféraires sans mémoire louent sans retenue Pierre Mauroy d’avoir assumé les réalités économiques. Alors que, tout simplement, il n’avait pas le choix. Le mur était là, et la France était rentrée dedans à pleine vitesse, pilotée par Mitterrand et Mauroy.

A son crédit, Pierre Mauroy a été un honnête homme et un homme d’Etat, qui disait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il disait. Il se trompait avec les meilleures intentions, et une bonne dose d’auto-satisfaction quand on regarde les émissions de télévision où il parle de son rôle dans les années Mitterrand. Aucune mention de tout ce qui fâche…

Et la formule assassine, parce que juste, de « gauche caviar », vient après lui, qui était au contraire plutôt du genre poule au pot ou petit salé aux lentilles.

A son crédit aussi, il a été un bon maire de Lille, qu’il a modernisée même contre tous dans le cas du projet Euralille.

Et si quelqu’un voit des similitudes entre Pierre Mauroy et un homme politique actuellement au pouvoir, lui aussi rond, qui a rétabli la retraite à 60 ans mise en oeuvre par Mauroy, qui a lui aussi tenté de relancer seul au milieu de l’austérité merkelo-européenne, qui choisit d’augmenter les impôts (l’impôt sur les grandes fortunes est une création de l’époque Mauroy, avec pour corollaire les départs à l’étranger de nombreuses fortunes françaises) plutôt que de maîtriser les dépenses, etc…. je vous laisse imaginer la suite du feuilleton…

Le mariage du Président…

avril 15, 2013 on 4:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise du projet de loi de « mariage pour tous » est étonnante à plus d’un titre.

 D’abord par la force de la mobilisation contre ce projet, qui ne se dément pas semaine après semaine, mois après mois. Les deux grandes « manifs pour tous » ont été, même si l’on s’en tient aux chiffres très bas de la police, au 5e et 6e rangs de toute l’histoire de la Ve République, soit près de 50 ans de vie publique.

 Ensuite par le « contre-emploi » de chacun des acteurs.

 Il est de bon ton de décrire la France comme un pays qui se dé-christianise et se dé-catholicise à grande vitesse, et c’est sans doute vrai. Il n’empêche que cette église-là a encore de beaux restes pour mobiliser à ce point-là. Quand on sait que le Gouvernement prépare un autre texte encore plus susceptible de choquer les consciences religieuses, à savoir la légalisation de l’euthanasie, on lui souhaite bon appétit !

 De l’autre côté aussi, il suffit de lire les titres de grands hebdomadaires pour y voir systématiquement accolé à Hollande le mot « faible » (si ce n’est pire). La France, à les lire, a un Président indécis, sans autorité, au mieux un Pépère. Mais sur le mariage gai, il ne recule pas. Souvent donné comme un bon analyste de la chose politique, il sait qu’il offre à l’opposition une tribune inespérée, et qu’il fédère contre lui beaucoup plus de voix qu’il n’en gagne, ce qui, ajouté à a déroute économique et sociale, va coûter le prix du sang aux socialistes aux prochaines élections, mais il persiste. Ou peut-être est-il trop faible, indécis ou dépourvu d’autorité pour imposer un changement de trajectoire ?

 Enfin, pendant sa campagne électorale, Hollande avait fait une promesse que, contrairement à d’autres, beaucoup pensaient qu’il pourrait tenir : celle « d’apaiser » la France. Nicolas Sarkozy était hyper-réactif, tranchant, prêtant volontiers à polémique. Hollande serait plus rond, plus consensuel, plus respectueux. Résultat : non seulement il mobilise plus de monde contre lui dans la rue en moins d’un an que Sarko en cinq fois plus de temps, mais les images des forces de l’ordre gazant des manifestants pacifiques, le maire de Paris envoyant la facture de pelouses piétinées, les partisans du projet, ministres ou non, se faisant harceler dans les rues, ou comme hier soir pour le couple Valls en allant au concert, montrent une République au bord de la crise de nerfs.

 Le résultat sera une catastrophe. Dans moins de quatre semaines se fera le bilan de la première année de Hollande. Qu’aura-t-il fait ? Rien qui stoppe la hausse du chômage et la désindutrialisation de notre pays. Rien qui soit « moral », que ce soit avec la place manifestement sans la moindre base légale de Valérie Trierweiler, ou la lamentable affaire Cahuzac.

 Mais ça, c’est ce qu’il n’aura pas fait. Qu’aura-t-il fait concrètement ? Il aura démonté beaucoup de lois sarkozyennes. Il aura augmenté massivement les impôts et prélèvements. Là encore, rien de créatif, de nouveau, de progrès pour la société française.

Et il aura légalisé le mariage gay.

Moi Président, qu’il disait, le Hollande….

Qui refuse aujourd’hui de publier son patrimoine, alors qu’il impose aux autres de le faire. C’est comme le mariage, qui est « pour tous ». Mai pas pour lui….

Hollande s’est acheté des voix, oui, mais à quel prix?

mars 25, 2013 on 10:17 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande peut se dire que, très bientôt il aura légalisé le mariage gay. Ce qui cimentera le vote gay en faveur du PS pendant longtemps. Ce genre de calcul clientéliste  et communautariste est-il si bon que cela?

Car la manifestation d’hier a montré un nouveau visage que celle de janvier. En janvier, les slogans étaient tous centrés sur le seul projet de loi. Du genre « bébé = made in maman + papa ». Cette fois-ci, les slogans englobaient l’action -enfin, si l’on peut dire- de Hollande dans le rejet de son projet. Du genre « occupe-toi du chômage, pas du mariage ». Et cette manifestation a recueilli grosso autant de monde que la première fois, ce qui en fait, même si l’on s’en tient aux seuls chiffres de la police, la troisième manifestation la plus importante des trente dernières années.

Autant d’électeurs aussi divorcés de Hollande que les gays lui sont maintenant mariés.

Si l’on s’en tient à la capacité de mobilisation pour estimer qui sont les « pour » et les contre » qu’on retrouvera le moment venu dans l’isoloir, il est évident qu’il y a beaucoup plus de « contre » que de « pour », avec un écart de mobilisation de un à dix.

Hollande peut toujours se dire qu’il n’aura pas perdu de voix, les « contre » ayant déjà largement voté contre lui. Le même calcul eut être fait avec les « pour », qui ne lui apporteront pas de voix nouvelles par rapport à 2012.

La différence va se faire sur la mobilisation. En 2012 Sarkozy a moins mobilisé son électorat potentiel au sens large, dont certains, déçus sont restés à la maison, tolérant par dépit la gauche faute de pouvoir se forcer à voter pour le Président sortant. Et l’inverse à gauche,  il n’a pas manqué un bouton de guêtre pour venger trois défaites consécutives dont deux présidentielles dont ils étaient largement favoris.

C’est maintenant l’inverse qui va avoir lieu. La législative partielle de l’Oise en a d’ailleurs été une belle illustration ces deux dernières semaines.

Hollande a donné à ses adversaires une « grande cause » autour de laquelle cristalliser leur opposition. Car le combat éthique est loin d’être terminé, vu que le lobby gay veut absolument et la GPA et la PMA, et que Hollande a aussi promis de légaliser l’euthanasie.

Évidemment, toute coïncidence entre ce qui précède et une analyse disant que Hollande, c’est la volonté permanente de tenter de trouver envers et contre tout des compromis qui sont autant de mariages contre nature, ce qui ne peut que conduire à l’euthanasie de toute action et de toute activité serait entièrement fortuite…

Pourquoi 2012 n’a pas été 1981, et pourquoi la suite sera différente

mars 19, 2013 on 4:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

En 1981, François Mitterrand a été élu avec un programme vigoureusement à gauche, qui comprenait entre autres l’octroi immédiat et sans contrepartie d’une cinquième semaine de congés payés et la réduction toujours sans contrepartie du temps de travail de 40 à 39 heures hebdomadaires. On connait la suite: la politique économique française amorce une relance purement nationale, car les pays partenaires de la France ne sont pas du tout dans la même logique. Cette relance par la consommation profite aux importations, tandis que la compétitivité des exportations françaises est amputée par l’augmentation des coûts. Résultat: le déficit budgétaire explose, qu’il faut financer par des emprunts, les comptes extérieurs deviennent eux aussi massivement déficitaires, et ce la conduit tout droit dans le mur, avec trois dévaluations en trois ans, et l’arrivée de la rigueur.

Dès l’élection de Moi Président, on a vu que 2012 ne ressemblait pas à 1981. Certes il y a des points communs: la gauche a battu la droite après une longue attente. La gauche a fait des promesses et annoncé des largesses pour être élue. La gauche est une coalition qui va du centre-gauche social démocrate à une frange très à gauche de l’électorat.

Mais il y a aussi des différences fondamentales. En 1981, la gauche porte en projet « une autre logique », qui doit, en théorie, permettre de réussir. Elle porte aussi un enthousiasme populaire indéniable, très différent de l’esprit de revanche qui anime aussi ses partisans. En 2012, hormis la joie revancharde de l’anti-sarkozysme, et l’anticipation d’annuler toute l’action du Président sortant, aucune trace de projet, ou d’enthousiasme populaire.

Autre différence fondamentale, la gauche est entrée, et à fait entrer la France, dans une période de sacrifices sans précédent, et ce sans être passée par la case « distribution et largesses ». Hormis quelques mesures purement idéologiques, comme le retour, pour une catégorie sociale limitée, à la retraite à 60 ans, ou la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires, François est « Pépère », et pas « Pépère Noël ».

Et la gauche n’a aucune perspective à offrir pour sortir de ce qui apparaît aux Français comme un long hiver de rigueur. Contrairement à 1983, où tout le monde comprenait qu’il fallait payer la note de 1981, mais en en conservant les acquis, les Français ont le sentiment d’une gueule de bois sans avoir eu le plaisir de l’ivresse qui précède.

La suite, c’est à dire l’avenir, sera différent parce que, même si Nicolas Sarkozy avait été élu, les Français allaient devoir faire des efforts et des sacrifices importants, pour non seulement arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens, mais commencer à réduire le gigantesque endettement accumulé depuis 1981.

Comme la gauche a jugé bon de réduire le déficit par l’augmentation massive de l’impôt et non pas par la réduction des dépenses publiques, et qu’elle a découragé les entrepreneurs en leur déniant toute possibilité de gagner de l’argent pour récompenser leur talent, leur travail et leur prise de risque, la situation sera pire qu’elle ne l’eût été avec Sarkozy.

En outre,  la pression fiscale a déjà atteint ce que même la gauche, par la bouche de Gilles Carrez, président PS de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale, considère comme un maximum. En même temps, les marges des entreprises, qui leur permettent de financer investissement et croissance, sont au plus bas. De leur côté, les particuliers accumulent un maximum d’épargne de précaution compte tenu de leur peur du chômage, ce qui déprime la consommation, donc l’activité la croissance et les recettes fiscales. Enfin, la récession et le chômage plombent les comptes des régimes sociaux. Bref, tous les voyants sont au rouge, et toutes les sources d’activité à l’arrêt.

Ce qui condamne Hollande à entrer dans l’Histoire, soit comme celui qui aura fait exploser l’Union Européenne, qui ne survivrait pas à un laxisme français qui conduirait la France à faire défaut sur sa dette, soit comme le dirigeant qui aura présidé à la plus grande cure d’austérité de l’Histoire moderne de la France.

Il y en a un qui doit bien rigoler de voir Pépère dans un telle situation, avec un choix aussi impossible, attendant d’être poignardé par ses amis comme César par Brutus, mais un César qui saurait à l’avance, et se demanderait seulement quel jour le poignard…

Ce quelqu’un, c’est Nicolas Sarkozy, qui doit se dire par moments qu’il l’a échappé belle….

Payer la note!

mars 18, 2013 on 10:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelques évènements marquent ce jour, qui montrent bien qu’on ne peut pas indéfiniment retarder les échéances…

- à une législative partielle dans l’Oise, la candidate PS arrive troisième derrière les candidats UMP et FN, ce qui rappelle le scrutin maudit de la Présidentielle de 2002. Alors certes on pourra toujours dire qu’il ne s’agit que d’une partielle, et que la participation n’a pas atteint 35%. Mais les faits sont la: la candidate PS a perdu 9 points depuis son élection annulée de mai 2012. Voilà qui va glacer ses éphémères collègues députés qui vont, pour beaucoup d’entre eux, devoir affronter les électeurs l’année prochaine. Finalement, certains d’entre eux vont peut-être se dire que l’interdiction du cumul des mandats, promesse du candidat Hollande que le Président Hollande n’arrive pas à faire accepter à ses propres troupes, ne serait pas une si mauvaise idée dans la mesure où ce serait quelqu’un d’autre qu’eux qui se ferait fesser aux municipales….

- 9 points, c’est aussi ce qu’a perdu la cote de popularité du Président. Mais, lui, c’est en un mois. Normal, vu que les promesses,c ‘est lui qui les a faites, Lui Président, et lui dont on voit les résultats consternants. La cote du Premier Ministre n’est pas en reste, puisque 61% des Français veulent qu’il y ait un nouveau gouvernement dans les semaines qui viennent. Le record de François Fillon, d’avoir tenu toute une législature de 5 ans à Matignon peut dormir tranquille. Et, si vous croyez que ces chiffres sont mauvais, attendez de voir ce que ça va être avec la réforme des retraites. Vous savez, celle que les socialistes trouvaient, quand c’est l’équipe Sarkozy qui la faisait, tellement inutile qu’ils ont rétabli en arrivant la retraite à 60 ans…

- Chypre s’est réveillée en état de choc. L’épargne de tous va subir un prélèvement immédiat et important pour contribuer à un plan de sauvetage de l’île, en état de faillite virtuelle. En l’occurrence, il s’agit de sauver ses banques, qui se sont aventurées à faire n’importe quoi, et notamment à accepter en grande quantité de l’argent russe de provenance douteuse et à prêter massivement à la Grèce, qui offrait les taux d’intérêt les plus élevés de la zone Euro. Evidemment, l’argent russe est reparti, et les prêts aux Grecs ont été dévalués. D’où des banques en ruine. Mais Chypre paye aussi un pouvoir politique, mené jusqu’aux élections de ces dernières semaines par un Président communiste, qui a nié l’existence de toute crise ou de tout besoin de plan de sauvetage. Ça vous rappelle l’attitude des socialistes français sur les retraite? A nous aussi. Et ça finira pareil…

Mais le pompon, cette semaine revient quand même à François Bayrou. Qui, fidèle à son rôle de Cassandre, tente de se refaire une santé politique en capitalisant sur le fait que toutes les mauvaises nouvelles économiques qui nous frappent, ils les a annoncées. Et pas seulement pour la Présidentielle de 2012, mais dès celle de 2007. Ce qui est vrai. Le problème, c’est quand il déclare qu’il a toujours su, et dit, que le programme socialiste ne marcherait pas. Parce que, après avoir dit que ce programme économique socialiste, c’était: « un déconomètre [qui] fonctionne à pleins tubes », pour qui a-t-il voté au second tour de la Présidentielle? Pour François Hollande…

Un jour, il faudra que nous comprenions tous, Chypriotes et Grecs, mais aussi, et surtout, Français, que vivre au-dessus de ses moyens, faire des promesses qu’on sait ne pouvoir tenir, tout cela se paye. Forcément. Inévitablement. C’est juste normal, un mot que François Hollande aime tant.

It’s the economy, stupid !!

mars 2, 2013 on 4:37 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

1991, les Etats Unis.

George H.W. Bush (George Bush père) a succédé à Ronald Reagan à la présidence des Etats Unis.

S’il a mené une guerre efficace et limitée contre Saddam Hussein qui a envahi le Koweit, et est sorti en grand vainqueur de l’opération « Tempête du désert » avec l’aide de Stormin Norman alias le Général Norman Schwarzkopf récemment décédé, les résultats économiques sont beaucoup moins brillants.

Lors de sa tentative de réélection contre un Bill Clinton fringant, il fut renvoyé dans ses pénates, notamment avec cette formule assassine par laquelle Bill Clinton le renvoyait à l’essentiel.

L’analyse de l’électeur américain, dont il faut rappeler qu’il est très auto centré (moins de 10% des Américains ont un passeport, pour se rendre au Canada ou au Mexique, et les exportations américaines ne sont pas du tout aussi importantes pour le pays qu’elles le sont pour les « petits » pays européens) a été qu’il est beau de porter le fer en dehors des frontières, de porter la bannière étoilée au secours de la Liberté pour remettre l’Irak derrière ses frontières, mais que les questions de croissance, d’emploi sont celles qui affectent son quotidien.

François Hollande ferait bien de méditer la défaite de George Bush. Car c’est exactement le même sort qui l’attend, avec une première salve en 2014 pour les élections municipales qui s’annoncent saignantes à l’aune des sondages qui envoient l’exécutif dans des profondeurs comparables à celles du plongeur en apnée Jacques Mayol. 30% de satisfaits de l’action présidentielle, 28% pour Ayrault dans des sondages publiés ce matin.

On comprend les sondés.

En dépit d’une fiscalité augmentée plus que la réalité, et de promesses -mais qui y croit encore?- de ne plus augmenter les impôts pendant tout le reste du quinquennat, Cahuzac, ministre du budget, annonce qu’il lui manque 6 milliards pour boucler 2014. Ce qui signifie que le tour de vis annoncé comme temporaire, est en train de devenir définitif et sera même amplifié.

Le chômage ? Annoncé en recul pour la fin 2013 par Hollande, il enregistre 1.000 personnes de plus chaque jour. Des chômeurs en fin de droits s’immolent devant Pôle Emploi ? Silence de l’exécutif. Que n’aurait on dit si cela s’était passé pendant le mandat précédent…

Alors pour « détendre » l’atmosphère on se permet des « bons » mots. Hollande annonce avec gourmandise à un petit garçon au salon de l’agriculture qui lui dit n’avoir jamais vu Nicolas Sarkozy « qu’il ne le verra plus ».

Ségolène Royal, promue on sait pour quelle raison subjective à la BPI, parle de celui qui lui a mis une fessée retentissante en 2007 en disant qu’il doit penser à changer les couches de sa fille Giulia.

Toute cette morgue, toute cette suffisance ne serviront pas de cache misère au désastre économique qui arrive. Il n’en est que renforcé par les piques envoyées à ceux qui sont les opposants au Président. La première journée de carence offerte au secteur public, alors que le privé doit avoir trois jours ne font que retourner le couteau dans la plaie déjà à vif.

Il ne servirait à rien de faire la litanie des promesses économiques non tenues, comme la hausse de la TVA, les Français comme les étrangers ont compris que nous allions dans le mur en klaxonnant.

Mais alors, quel scénario pour la suite ?

François Hollande est élu corrézien. Que fit le roi fainéant issu des mêmes bancs dans des circonstances pas dissimilaires ? Il renvoya le Parlement et laissa son opposition gérer, lui permettant d’être réélu…avec plus de 80% des voix en 2002.

On imagine bien que Hollande pourrait facilement caresser un tel projet.

Car dans tout ce sombre tableau, nous n’avons pas parlé d’une composante à vrai dire bien taiseuse, et on a du mal à le comprendre, JusMurmurandi pense à l’opposition.

Si un Copé, un Fillon refusaient Matignon, Hollande en serait réduit à faire…comme Benoît XVI. Démissionner.

Mais ce ne sont que des suppositions à cet instant.

JusMurmurandi se prend à rêver…

 

Comment ruiner la France

février 19, 2013 on 4:55 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a réussi un exploit, celui de se faire élire Président le République sans avoir réussi quoi que ce soit de notable auparavant, et sans avoir fait de promesses électorales détaillées qui eussent permis de savoir qui il est vraiment. Il a surfé sur la vague d’anti-sarkozysme, constituée pour partie de rejet du style de l’homme, et pour partie de déception devant le contraste d’un Président qui a promis la croissance et qui subit la crise.

Mais l’absence de promesse de Hollande n’était pas totale. Car, pour prouver qu’il serait l’opposé de Sarkozy, il fallait que lui livre la croissance que son prédécesseur avait été incapable « d’aller chercher avec les dents », comme il l’avais promis. Et Hollande de calculer que la croissance en 2013 serait de 1,8%.

Arrivé au pouvoir la loi de finances budgétaire tabla sur un beaucoup plus modeste 0,8%, soit moins de la moitié. Et maintenant, on sait que plus personne ne croit à cette hypothèse, pourtant beaucoup plus modeste. Il ne manque plus que l’officialisation par Hollande ou Ayrault de la mauvaise nouvelle que JusMurmurandi annonçait depuis des mois.

Mais ce n’est pas tout. Car l’économie actuelle, au point mort, n’a pas encore intégré l’impact négatif des hausses d’impôts massives décrétées par la nouvelle loi de finances, et chacun sait que tout ce qui est payé en impôts est autant de moins qui alimentera l’ activité économique sous forme de consommation ou d’investissements. Elle n’intègre pas non plus l’impact du découragement des acteurs de l’économie, épuisés d’être montrés du doigt comme des profiteurs, d’être matraqués fiscalement, d’être condamnés à affronter la concurrence internationale en traînant le boulet d’un pays recordman du monde des prélèvements.

Un exemple montre à quel point le Président et le Gouvernement ne croient pas que le salut puisse venir de ce qui fait la fortune de notre voisin allemand, outre que lui a mis de l’ordre dans ses finances comme refuse de le faire la France, en traitant le problème des coûts, à savoir le commerce extérieur. Ce gouvernement y a nommé Nicole Bricq, qui a eu comme mérite particulier pour y être choisie qu’il fallait lui trouver un point de chute après son échec en quelques semaines à l’écologie. Or Nicole Bricq n’a jamais travaillé en entreprise (lire elle a toujours été fonctionnaire), ce qui ne serait quand même pas mal pour exporter. Et, et là on tombe dans le grotesque et l’ubuesque, elle ne parle même pas anglais. Bref, elle est une caricature de ce qu’il ne faut pas faire

Compte tenu donc de cette croissance nulle ou négative, la France ne tiendra pas l’objectif de ramener son déficit à 3% du p.i.b. qui a été promis urbi et orbi par Moi Président. Il va donc falloir faire d’autres économies pour y parvenir malgré tout. Et là, JusMurmurandi hoche la tête perdu entre stupéfaction et ahurissement, on entend le Président de la Cour des Comptes, le socialiste Didier Migaud, qui avait précédemment écrit que les impôts en France avaient atteint un maximum absolu, suggéré de fiscaliser les allocations familiales. Bref, quand les socialistes disent « faire des économies, », ils pensent « impôts nouveaux ».

Pourtant, ils avaient promis 20 milliards d’économies de dépenses. 10 milliards dans la loi de finances, pour donner un apparent équilibre aux 10 milliards de nouveaux prélèvements sur les particuliers et aux 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises. Et 10 milliards pour contribuer au financement du crédit d’impôts compétitivité, censé réparer auprès des entre prises déjà confrontées au niveau de marge le plus bas de leur histoire les dégâts faits par les nouveaux prélèvements. Comprenne qui pourra…

Toujours est-il que d’économies de dépenses, point de trace. Sauf des menaces sur tout ce qui est niche fiscale ou allègement de charge, considérés comme des dépenses. Sans doute ne comprennent-ils pas que ces allègements et ces niches contribuent aux marges des entreprises, et que les baisser c’est baisser encore les marges, déjà exsangues.

De nombreux organes de presse pensent donc qu’il va falloir que François Hollande choisisse entre sa composante « libérale », lire, qui sait compter, qui veut réduire les déficits, et sa composante socialiste, lire qui veut distribuer sans se préoccuper de savoir si on a l’argent pour le faire ou pas. Ces articles disent que le positionnement « social-libéral » adopté par Hollande est donc intenable et qu’il va falloir que le Président tranche.

Outre que Hollande ne peut pas se passer de son aile gauche sans faire tomber son gouvernement, car il n’a pas de majorité de remplacement, il y a une raison simple pour laquelle il est illusoire d’attendre qu’il tranche. Toute sa carrière, notamment 12 ans comme Premier Secrétaire du PS, montre à quel point il ne tranche jamais, par incapacité ou par goût.

Avec pour conséquence que son successeur au PS, Martine Aubry, dit avoir trouvé à sa suite « le parti en ruines ».

L’homme qui a ruiné le PS est en train d’en faire autant avec la France. Pour preuve, où est il aujourd’hui ? En Grèce !!!

 

Le PS joue à l’UMP qui joue au PS…

décembre 3, 2012 on 6:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il faut croire que JusMurmurandi se fait entendre jusqu’au sommet de l’Etat. La semaine dernière, nous mettions en avant à quel point la lutte fratricide pour la présidence de l’UMP ressemblait à s’y méprendre à ce que le PS avait mis en scène entre Martine Aubry et Ségolène Royal. On connait la suite: fort de cet étripage public, puis d’une lutte à mort pour les primaires, le PS gagne les élections. Donc, pour re-gagner à leur tour, l’UMP décide de reprendre à leur compte la méthode gagnante du PS, avec François Fillon et Jean-François Copé en vedettes.

Mais voilà qui est plus drôle: le PS à son tour ne veut pas risquer de se faire battre à son propre jeu. Ils constatent à quel point le psychodrame UMP vaut à la droite un temps et une audience considérables dans les media, et ils décident de monter leur propre show de télé-réalité. Ils le mettent en scène dans une vallée où se meurt une industrie vieille de plus de 100 ans, la sidérurgie lorraine.

Leur casting est excellent: la flamboyant ministre Montebourg, belle et grande gueule, qui combine son rôle dans ce drame industriel et humain avec un drame personnel, puisqu’il vient de se faire larguer par la belle et sulfureuse Audrey Pulvar pour cause de conflit entre amour et devoir. C’est beau comme du Corneille. En face,le rôle du méchant est tenu à la perfection par Lakshmi Mittal, qui ne manque pas de trahir toutes les promesses qu’il a faites et toutes les garanties qu’il a données quand cela lui permet d’augmenter sa colossale fortune personnelle. Car lui aussi pimente ce qui ne serait qu’une situation professionnelle par un côté personnel qui ravit les spectateurs, avec mariage de sa fille au château de Versailles privatisé pour l’occasion, et son fils à la direction financière de son propre groupe.

Montebourg, comme il convient pour le rôle du jeune premier en héros, propose de faire prévaloir la vertu populaire sur la crapulerie rapace venue d’ailleurs (Mittal est indien), qui n’a pu mettre la main sur le fleuron de l’acier européen qu’avec l’aide de François Pinault, autre milliardaire, mais français, meilleur ami du Chef de l’Etat de l’époque, et qui s’est porté garant de la parfaite honorabilité de son collègue en milliards. Pour cela, il veut nationaliser le site de Florange, pour le revendre à un autre sidérurgiste, prêt, lui à apporter de l’argent pour faire revivre la vieille usine. Mais mystère sur le nom de sauveur en forme de deus ex machina. Même la presse, qui publie tous les détails de chaque enquête policière et audience judiciaire croustillante, ne trouve pas qui est le Sauveur Mystère de Florange.

Sauf que le Gouvernement ne suit pas Montebourg, trahi par ses amis après avoir été rejeté par sa compagne. Ce n’est plus du Corneille, mais une tragédie grecque! Et, comme il convient à un jeune héros, celui-ci s’apprête à se suicider pour ne pas survivre à son échec et au déshonneur qui s’ensuit. Banzai!

Mais cela mettrait fin au feuilleton, donc les scénaristes on trouvé le moyen d’une sortie honorable pour tous. Le Gouvernement annonce un accord avec Mittal qui s’engage à investir 180 millions à Florange sur 5 ans. C’est ridicule pour plusieurs raisons. D’abord parce que Mittal ne tient pas ses promesses. Il avait, par exemple, promis d’investir 420 millions à Florange pour avoir de droit de fermer Gandrange. Lequel Gandrange avait été mis e avant comme site exemplaire du savoir-faire de Mittal pour avoir le droit d’acheter Arcelor, donc, Florange. Et de 420 millions bernique! En plus, 180 millions, c’est le montant dont Florange a de toute façon besoin pour être entretenu et en état de fonctionner. Donc de concessions de la part de Mittal, bernique! Et que 5 ans, c’est la durée d’un mandat, tant présidentiel que législatif, c’est donc la certitude qu’on a le temps de gouverner sans être contraint de constater que Mittal n’a pas tenu ses promesses.

Sauf que ceci sauve les apparences (et les apparences seulement) tant pour Mittal que pour le Gouvernement, mais pas pour Montebourg. Va-t-il falloir qu’il se suicide en direct? Non, car les scénaristes ont encore besoin de lui, et c’est là que ce feuilleton à l’antique se met à ressembler au spectacle de la chaîne concurrente, à savoir l’UMP.

Montebourg va démissionner, dégoûté d’avoir été lâché de toutes parts. Mais c’est le Chef de l’Etat lui-même, François Hollande, qui le supplie de n’en rien faire, lui jure sa confiance et la lui manifeste précipitamment et publiquement. Montebourg, flatté, requinqué que Hollande au moins tienne à lui, accepte de « rester à son poste de combat ».

Ce qui, évidemment ulcère Jean-Marc Ayrault, chef nominal dudit Montebourg, et qui a refusé la solution de la nationalisation et du Sauveur aux 400millions d’euros. Et, comme si cela ne suffisait pas, c’est Montebourg lui-même qui en fait l’annonce dans Libération, avec cette phrase aussi provocante qu’insultante: « Je lui ai dit que si rien n’était fait avant ce soir (samedi, ndlr) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m’a demandé de n’en rien faire ».

On imagine à quel point Ayrault a du apprécier. Il pourra toujours en parler à Fillon, qui a tenu le même poste et avalé les mêmes couleuvres pendant 5 ans.

Et pendant qu’on parle de ce « beau drame », les audiences montent, celles de l’UMP en face baissent, et la fin de l’épisode nous assure qu’il y aura d’autres épisodes plus sensationnels les uns que les autres….

Donner du temps au temps

novembre 30, 2012 on 6:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ouf !

Il était temps, nous étions arrivés à saturation.

Les média ne parlaient que de cela, la chambre d’enregistrement qu’est le CSA menaçait même de taper sur la table.

La bataille de cour de récréation, toujours pas terminée par ailleurs, monopolisait l’attention des journalistes, qui ont ainsi eu une trève dans leur démontage de l’idole Hollande pourtant porté aux nues face à « l’insupportable » Sarkozy il y a encore quelques mois.

JusMurmurandi se réjouit, d’une certaine façon, que cette guéguerre ait lieu maintenant.

Cela aura des conséquences certes, un peu comme la bataille des grosboutistes et des petitboutistes pour savoir par quel bout manger les oeufs à la coque. Ou encore comme celle des O’Hara et des O’Timmins dans Lucky Luke ainsi que le faisait remarquer un journaliste.

Parce que le timing est le meilleur possible.

Nous sommes encore loin des échéances électorales, et comme nous le disions dans un précédent billet, nous aurons (presque) tous oublié les noms d’oiseau etc dans quelques mois.

Entre temps, il était quasi inévitable que ce combat ait lieu, Sarkozy parti.

Personne ne résiste à l’odeur du pouvoir, du maroquin. Et Copé n’ayant pas eu l’intelligence de se mettre de côté pour le temps de la campagne UMP, toutes les imaginations fertiles se sont mises en marche pour supposer ce qui semble s’être réalisé, à savoir la confusion entre les finances du parti, et celles de sa campagne personnelle, confirmé par la démission du directeur financier du parti.

JusMurmurandi souffle donc ce soir, en entendant le nom de DSK et sa petite aventure new yorkaise remet les turpitudes du PS sur l’avant scène.

Il est vrai que nous sommes un peu tristes, une semaine tellement riches en « succès » gouvernementaux ayant été mise sous le boisseau.

La perte du tripe A, le faux pas du prof d’allemand qui nous sert de premier ministre lors de son passage en Allemagne (« furchtbar » au lieu de « fruchtbar », épouvantable au lieu de fructueux pour qualifier la relation franco allemande…), le faux pas du président sur les obligations ou non des maires pour les mariages homosexuels (prestement suivi d’un accueil de LGBT à l’Elysée, pour montrer son allégeance) ou encore le chômage qui monte, qui monte, qui monte, comme la petite bête.

Pour peu, on se souviendrait du « flot qui monte », envoyé à la figure de Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé de 1981 avec François Mitterrand. Pensez, plus d’augmentation en six mois que pendant les 24 derniers mois du mandat de Sarkozy.

Et les mêmes crétins qui fanfaronnaient que la modestie des taux d’intérêt payés pour rémunérer la dette de l’Etat il y a trois mois était à mettre à l’actif de la nouvelle majorité nous ressortent maintenant Sarko pour justifier la baisse de la notation. Vous avez dit ridicule ???

Donc ne désespérons pas, ces quelques gaffes ratées ne sont que quelques perles isolées dans un océan d’incompétence, d’ignorance et d’arrogance.

Les Français le comprennent bien.

Suivez les sondages, ils parlent mieux que tous les journalistes réunis.

Seulement trente pour cent des Français satisfaits du premier ministre, et 8% des électeurs qui se mordent les doigts d’avoir voté Flanby.

Fermez le ban.

 

 

A mourir de rire

novembre 23, 2012 on 9:09 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cette semaine, les militants UMP ont de quoi grogner: leur favori n’a pas gagné (euphémisme!). Les sympathisants UMP ont de quoi pleurer: les militants UMP ont fracassé leur parti. Ils l’ont réduit à l’état où en est le PS depuis 20 ans, avec haines recuites, scrutins volés, etc. C’est dire!

Il y a des grands gagnants dans l’histoire, ce sont ceux qui voulaient être candidats et n’ont pas eu les parrainages requis: Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Nathalie Kociuszko-Morizet, entre autres. Quelle chance de s’être trouvé à l’écart de ce jeu de massacre, qui invalide définitivement les deux crocodiles  exclusivement occupés à s’entre-dévorer!

Mais cette semaine, c’est aussi l’occasion de rire, même si l’actualité est sérieuse.

Le mariage dit « pour tous » divise, alors François Hollande lâche du lest devant des maires qui n’ont aucune envie de célébrer des mariages qui les heurtent. Il leur dit en plein discours devant l’Association des Maires de France qu’ils auront une clause de conscience, ce qui est couramment pratiqué et admis. Scandale des associations de gays, lesbiennes, transgenres et autres soutiens du projet, qui crient au reniement et exigent d’être reçus immédiatement par le Chef de l’Etat. Et l’Elysée s’exécute! Immédiatement! Et pas seulement un peu, puisque la « nouvelle » position de François Hollande est qu’il n’y aura pas de clause de conscience. Les maires et leurs adjoints seront obligés de célébrer des mariages avec des mariés de même sexe que cela leur plaise ou non!

Inutile de dire qu’un tel revirement d’un revirement fait tache et nourrit l’image de faiblesse du leadership de Moi Président. Quant aux maires, ils doivent se sentir comme des médecins que la loi voudrait forcer à pratiquer des avortements au motif que c’est légal.

Autre sujet dont la presse et la gauche faisaient leurs choux gras: l’audition et la probable mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans l’affaire Bettencourt. En d’autres termes, il aurait fait pression sur une vieille dame malade et affaiblie pour lui soutirer de l’argent. Le juge, nommé Gentil, ça ne s’invente pas, avait bien préparé son affaire, puisqu’il comptait confronter l’ex-Président à des mensonges sur son emploi du temps, ayant trouvé des preuves de plus de rencontres avec la milliardaire et sa famille qu’il n’en avait reconnu, rencontres qui se situaient comme par hasard au moment où avaient lieu des retraits importants de liquide du compte suisse de la vieille dame.

Manque de chance, quand l’agenda présidentiel porte la mention « Betancourt », ce n’est pas « Bettencourt » grevé d’une faute d’orthographe comme le croit le juge, c’est bien de Betancourt qu’il s’agit. C’est-à-dire d’une femme mondialement connue, de double nationalité franco-colombienne, retenue en otage par des terroristes marxistes depuis des mois, et qu’il est du devoir des autorités françaises de faire tenter de libérer, ce qui arrivera d’ailleurs.

Bettencourt et Betancourt. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant ri.

l’UMP. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant pleuré.

La folie des fermiers généraux

novembre 19, 2012 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des fermiers généraux, ces figures parmi les plus détestées par les Français, et que la Révolution a éliminés sans pitié? Leur crime? Lever l’impôt sans mesure, comme ils en avaient le droit, l’ayant acheté au Roi. Et accumulé à ce titre de vastes fortunes en levant plus d’impôts que ce que leur charge leur avait coûté.

Vous me direz: la guillotine et la République sont passées par là, il n’y a plus de fermiers généraux depuis 1789. Erreur! L’actualité nous en donne deux exemples. Comme dans les années pré-révolutionnaires, ils sont totalement déconnectés de la crise qui frappe les contribuables, et lèvent l’impôt comme d’autres mangent des friandises: avec avidité et gloutonnerie.

Premier exemple: la Commission Européenne, qui négocie en ce moment même le budget de l’UE pour les années 2014-2020. Aucun compte n’est tenu de la crise, des politiques d’austérité. Tous les programmes sont maintenus, et les budgets enflent. Il est à noter que l’UE n’a pas de ressources propres importantes. Son budget est donc largement le produit des impôts nationaux. Tout idée d’équilibre de ce budget est donc impossible. Ce dont profite visiblement la Commission pour faire un projet aussi grotesque

L’affaire a une suite. David Cameron, qui préside l’un des gouvernements qui a imposé à son pays les efforts les plus drastiques pour réduire son déficit ne veut pas même imaginer que des pays à la diète extrême doivent financer une UE qui continuerait à festoyer. On le comprend. Et ce projet est rejeté par 7 pays, et donc retravaillé à la baisse. Soit dit en passant, si les Français comprenaient ce à quoi sont soumis les Britanniques, les Espagnols ou les Portugais, sans parler des Grecs, qui sont un cas à part, ils comprendraient ce que leurs plaintes perpétuelles peuvent avoir d’indécent par rapport à leurs voisins européens, tant ils souffrent moins.

Ce qui est « drôle », c’est que ces économies imposées réduisent les retombées que ces mêmes pays vont recevoir de l’UE, soit au titre de la PAC, soit des fonds de soutien et de cohésion aux régions les moins riches de l’UE. Lesquels pays bénéficiaires veulent des coupes budgétaires, mais pas recevoir moins de subventions. C’est le cas de la France notamment, qui ne veut pas qu’on touche à un seul Euro de la coûteuse PAC. Logique, non?

Deuxième exemple: la CFE, ou Contribution Foncière des Entreprises. Elle est levée par les municipalités, et constitue l’un des deux volets de la Contribution Economique Territoriale, qui remplace la Taxe Professionnelle. Eh bien cette CFE, levée par les communes, augmente froidement de 50%, 60%, voire 300% d’une année sur l’autre! Le record est atteint à Montpellier, ville PS soit-disant « exemplaire » dont le maire à longtemps été le controversé Georges Frèche. Là la hausse est de 800%. Un exemple dont vous imaginez l’impact sur des artisans et petits patrons qui rament tous les jours pour ne pas déposer leur bilan.

Encore quand Hollande et Ayrault lèvent l’impôt pour 2013, promettent-ils de réduire fortement le déficit budgétaire. Et de faire, même s’ils trouvent l’exercice exécrable, des réductions de dépenses publiques. Mais là, qui a entendu quelque maire que ce soit parler de faire des économies? Au contraire, 2013 sera une année pré-électorale, il faut que les citoyens voient et touchent du doigt les nouvelles réalisations de l’équipe municipale qui veut être réélue. D’où une fringale d’impôts pour financer cette orgie de dépenses.

On a envie de dire que, quand un patron de PME dit à son maire qu’il n’a plus d’argent pour du pain, le maire lui répond tranquillement: eh bien, mangez de la brioche!

On sait comment cela a fini….

 

L’effet Moi Président!

octobre 27, 2012 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nous allons avoir un pacte de compétitivité, c’est sûr, puisque Moi Président l’a dit. Ce qui est intéressant, c’est qu’un pacte, ça se signe à plusieurs, et que Hollande annonce ce pacte alors qu’il est le seul de France à ne pas savoir ce qu’il y a dans le rapport Gallois (il ne le sait pas, puisqu’il l’a dit), mais qu’il sait que ce pacte en découlera, sauf qu’il n’y aura ni choc, ni trajectoire.

Un choc de compétitivité, comme tout choc, c’est brutal, a rappelé Pierre Moscovici, doctement, et il ne faut pas choquer l’économie française. Ni choquer les électeurs, probablement.

Une trajectoire de compétitivité, ce serait moins brutal qu’un choc, et ça dit où on va. C’est pourquoi c’est l’élégante formule derrière laquelle François Hollande, qui, décidément, n’a jamais aimé les chocs, s’est dans un premier temps retranché. Sauf qu’une trajectoire, ça se dessine, avec des objectifs. Et que l’objectif d’aujourd’hui risque d’être la promesse non tenue de demain, donc c’est risqué.

Un pacte de compétitivité, ça se signe, et, dès que c’est signé, on peut affirmer qu’on a tenu sa promesse: on a signé! C’est donc nettement mieux qu’un pacte ou une trajectoire.

Entre temps, bien sûr, l’absence de compétitivité va coûter chaque jour de nouveaux emplois, mais on pourra toujours les attribuer à la crise et à Sarkozy, ce qui n’est pas totalement faux. La crise existe, et la droite, au pouvoir depuis 10 ans, n’a pas fait assez. Notamment Chirac, qui n’a rien fait du tout sur ce sujet comme sur tant d’autres. Et Sarkozy, incendié pour en faire trop sur le sujet (paquet TEPA, suppression de la taxe professionnelle, RGPP pour baisser les dépenses de l’Etat) n’en a même pas fait assez.

Alors qu’est-ce qui va se passer? Nous aurons le le choc, la trajectoire, et le pacte.

Le choc, c’est celui des mesures sociétales. Là où il ne faut pas brutaliser la France, dixit, Pierre Moscovici, que fait Moi Président, si ce n’est non pas un choc, mais une série de chocs? Le mariage gay, l’euthanasie, la gratuité totale de l’IVG, les salles de shoot choquent profondément une bonne partie des Français. Où est la concertation chère aux discours de Moi Président sur chacun de ces sujets?

Le pacte de compétitivité, nous l’aurons. Il y en aura un de signé. Et puis il en sera du pacte comme de tant de promesses et de rapports. Au placard, le pacte!

Et la trajectoire? Nous la connaissons déjà. Nous sommes dessus depuis grosso modo 15 ans: augmentation de nos coûts quand ceux de l’Allemagne baissaient, perte de compétitivité et effondrement industriel, solde commercial qui devient un gouffre, et chômage une montagne. Direction: sud-sud-est. Cap sur Athènes!

PS pour ceux qui n’auraient pas compris. Si Hollande ne veut pas de choc de compétitivité alors que ses propres paroles montrent qu’il a parfaitement perçu que ce serait indispensable, c’est pour une simple raison. Sa ponction de 30 milliards en 2013 va plonger l’économie française en récession, et va empêcher la France de tenir ses engagements de réduction de déficit à 3%. Il faudra rectifier le cap pour ne pas se rater sur le seul objectif que Hollande pourra afficher à son actif. Comment rectifier le cap? Avec justement cette augmentation de la TVA et/ou de la CSG qu’il refuse de faire pour la compétitivité, parce qu’il sait qu’il ne peut pas la faire deux fois.

Ainsi, nous aurons le choc, mais pas la compétitivité. C’est ça, l’effet Moi Président!

Où nous mène-t-il donc?

octobre 20, 2012 on 3:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La cote de popularité de Hollande et Ayrault ne cesse de baisser, à une vitesse sans précédent pendant la Ve République. Pour ceux qui pensaient qu’il fallait se débarrasser de Sarkozy, président impopulaire et dont la presse ne cessait de rapporter les écarts de comportement, et qu’il urgeait de donner à la France un Président « normal », la gueule de bois est sévère.

Faisons, l’espace d’un instant, rimer « sévère » avec « inventaire »…

Hollande avait promis que sa République à lui, contrairement à celle de l’affreux Sarkozy serait irréprochable. Notamment, pas un condamné n’aurait de fonction importante. Promis, juré! On sait ce qu’a duré cette promesse. Pas 5 ans, durée de son mandat, ni 4, ni 3 ans. Non, juste 20 minutes, le temps qu’il nomme son Premier Ministre. Evidemment, avec une excuse, à savoir que le temps avait effacé la condamnation…. Ce qui ne s’applique pas au tout fraîchement condamné Arnaud Montebourg, mais Ayrault lui a fourni une deuxième excuse, différente, etc…

On se souvient de la candidature de Jean Sarkozy, fils du Président, à la présidence de l’EPAD, l’Etablissement Public qui gère La Défense. Bronca, levée de boucliers. Aujourd’hui, qui va être directeur général de son successeur, l’EPADESA? Amin Khiari, le fils de la vice-présidente socialiste du Sénat, Baziza Khiari. Un choix d’autant plus curieux qu’Amin Khiari n’a aucune expérience de l’aménagement ou du service de l’Etat, et qu’il a été évincé de la direction générale de l’université Léonard de Vinci après un rapport de la Cour des Comptes très critique sur sa gestion. Un choix d’autant plus important que la présidence guignée par Jean Sarkozy n’a ni pouvoir ni rémunération, alors que la direction générale, dévolue à Amin Khiari, est, elle, aussi puissante que lucrative…

Autre exemple: Claude Bartolone, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale, troisième personnage de l’Etat. Dans son cas, pas de condamnation, ni d’emploi de son fils. C’est sa femme qu’il emploie et rémunère, à son Cabinet, très tranquillement, aux frais des contribuables français. On se souvient qu’il avait fallu qu’Eric Wörth démissionne du Ministère du Bduget, pour n’avoir pas compris qu’il était pour le moins maladroit que sa femme travaille pour Mme Bettencourt, femme la plus riche de France. Bartolone est plus malin, et Wörth aurait dû faire pareil, et employer directement sa femme à Bercy…

Mais ne soyons pas trop durs avec Hollande; passons l’éponge sur cette promesse factice de « propreté »de sa République, et regardons la politique. Car, après tout, ne vaut-il pas mieux une équipe compétente même si elle est un peu discutable, que d’honnêtes incompétents?

Hollande avait qualifié le Traité Européen de Stabilité Financière de mauvais et d’insignable. Il avait juré qu’il le renégocierait avec Mme Merkel, qu’il ferait plier. Il l’a signé tel que au mot près, et a du violenter sa majorité et bénéficier des voix de l’UMP pour le faire passer au Parlement. Ce n’est pas exactement un texte mineur, sur lequel il vient de retourner sa veste.

Hollande avait promis de faire de la compétitivité des entreprises un enjeu prioritaire de son action. Il avait nommé un patron socialiste respecté, Louis Gallois, pour faire un rapport sur le sujet. Ce rapport recommande un « choc de compétitivité » d’une trentaine de milliards d’euros pour alléger les charges salariales et relancer la compétitivité coûts des entre prises françaises. Alors que des fuites avaient évoqué un montant de 40 milliards en 5 ans, financé par une hausse de CSG, Hollande change d’avis et enterre le choc et la compétitivité avant même que le rapport Gallois soit officiellement remis. Comme la loi de finances 2013 fait peser sur les entreprises françaises un fardeau supplémentaire de 10 milliards. Il y aura bien un choc de compétitivité, mais un choc négatif, à un moment où les marges des entreprises françaises sont déjà un niveau historiquement bas, et, où, par exemple, son équipement en parc de robots est très loin du niveau italien, sans parler de l’exemple allemand, beaucoup plus moderne et performant.

Hollande avait aussi promis de donner le droit de vote aux immigrés. N’étant pas en état de le faire voter par sa propre majorité, et sans pouvoir compter cette fois-ci sur le soutien de l’UMP, il aurait « repoussé » le projet, comme le choc de compétitivité…

Tout ceci en 5 mois, alors qu’il a un mandat de 5 ans, et sans compter les turbulences de sa vie privée -sauf quand elle est twittée, moment auquel elle n’est plus très privée-, et les innombrables déclarations contradictoires et/ou incongrues de ses ministres.

On peut vraiment dire que, de ce point de vue là, Hollande ne perd pas de temps, établissant au passage des records. Mais vers où se dirige-t-il et nous dirige-t-il à cette vitesse, prenant bien soin de klaxonner?

 

Adieu, Gribouille !

septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.

Quelques exemples.

On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.

Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.

Que se passe t il chez nous ?

On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.

Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.

Que fait on chez nous ?

Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.

Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.

Que fait on chez nous ?

On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.

Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.

Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.

Message bien reçu.

Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts  payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.

Adieu, Gribouille !!!

 

Adieu, Gribouille !!

 

La France coule!

septembre 8, 2012 on 5:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le classement est sorti, et il est accablant. La France, 21e, n’est plus dans les 20 pays les plus compétitifs au monde. Ce n’est pas une surprise, l’érosion constante de nos parts de marché à l’exportation disait la même chose, mais le voir écrit par le Forum de Davos est un choc. Et qu’on ne suppose pas que la tête du classement est réservée à des nations à bas coûts et dont la gauche aussi bien que l’extrême droite voudraient nous convaincre qu’ils ne sont « que » des pays à coups bas, par des monnaies sous-évaluées, comme la Chine.

Car la première place revient à un pays qui a peut-être les coûts les plus élevés, notre voisin, la Suisse! En fait, 5 des 6 premières places reviennent à des nations d’Europe du Nord, Singapour étant le sixième membre, au deuxième rang, de ce sextuor d’élite.

Ceci recèle plusieurs enseignements.

- accuser la mondialisation d’être une dérive vers les coûts bas, au détriments des producteurs et en faveur des consommateurs, est une fiction politiquement commode. Ce n’est pas tant la Chine qui nous met en échec, que l’Allemagne!

- dire que l’Europe est une zone économique condamnée au déclin est une autre fiction politiquement commode. 5 des 6 premières places sur un critère aussi essentiel que la compétitivité, quel splendide déclin!

- ces deux fictions ont un gros avantage, elles masquent la spécificité du déclin français, ce dont JusMurmurandi se fait l’écho. La performance française est à peu-près à mi-chemin entre l’Allemagne, 6e, et le tandem Espagne-Italie, dont on connait les difficultés. Quant à la Grèce, c’est bien simple, elle est 96e, derrière la Namibie!

Hollande, pendant ce temps-là, bloque les loyers, augmente massivement les impôts, réembauche des fonctionnaires, subventionne plus de logements sociaux et réinvente les « emplois jeunes, eux aussi subventionnés. Est-ce là qu’il trouvera les ressorts d’une nouvelle compétitivité? Ou au contraire d’un nouveau déclin?

Mais le pire n’est pas là de l’avis de JusMurmurandi. Pourquoi les constructeurs français d’automobiles, par exemple, n’ont-ils de cesse de produire de moins en moins en France, alors que ce n’est pas le cas au Japon ou en Allemagne, deux pays à coûts aussi élevés que les nôtres? C’est qu’en France, baver sur les entreprises, les rendre responsables de tous nos maux, et leur rendre la vie impossible est un sport national.
Il faut être un grand masochiste pour être employeur en France, harcelé par une Inspection du Travail arc-boutée sur un Code du Travail d’une complexité infernale.
Et la logomachie du présent pouvoir,(un Président qui n’aime pas les riches, une taxe à 75% des plus hauts revenus, un ministère du « redressement productif » qui ne pense qu’à l’audimat de son ministre quand il fait de grands moulinets de bras contre des patrons dont il va pourtant un jour réaliser qu’ils sont essentiels à la performance française), cet arsenal de mesures, de menaces et de médisances ne saurait être contrebalancé par quelques visites médiatiques à des sites industriels où le Président se fend de bonnes paroles sur « la France qui investit et exporte ».

Le patron de la multinationale géante anglo-néerlandaise Unilever l’a très bien dit dans un interview du Figaro du 20 août.
Le pouvoir en place lui rend la vie infernale quand il veut fermer Fralib pour rationaliser sa production européenne de thés et de tisanes.
Mais personne ne dit rien quand il créé des emplois ailleurs en France par une autre rationalisation de production… Et sa chronique, mesurée et policée, sur les conditions indispensables pour que la France puisse continuer d’accueillir des investissements, conditions aujourd’hui aux antipodes des préoccupations de Hollande, plus pressé de mettre au point la loi de vente forcée des usines des entreprises qui veulent les délocaliser, a sonné comme le glas des investissements étrangers en France.

Sarkozy l’avait compris, qui a tenté de restaurer au moins en partie cette compétitivité, en réduisant les dépenses de l’Etat, par une RGPP aujourd’hui défunte, en mettant, s’il était réélu, de force au régime notre pléthore de collectivités territoriales, villes, départements, régions, dont les dépenses, très largement gérées par les socialistes, ont pratiquement augmenté autant que celles de l’Etat reflétaient d’ économies, et en transférant sur une hausse de T.V.A. dite « sociale » prévue en cas de réélection une partie du coût de notre protection sociale.

Est-ce pour cela que l’Express, qui l’a tant cloué au pilori pendant son mandat, titre aujourd’hui en Une: « Et si Sarkozy avait eu raison? ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est un peu tard, un peu plus de 100 jours, en fait, pour s’en apercevoir…

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