Chrysler: les Big Two pleurent leur petit frère

avril 30, 2009 on 6:17 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Chrysler a fait le grand plongeon et demandé la protection de la loi sur les faillites comme une vulgaire compagnie aérienne. En effet, aux Etats-Unis, cette loi permet souvent d’émerger en bon état pour un nouveau départ, après avoir essoré ses créanciers et passé à la paille de fer sa base de coûts. C’est le pari que fait Barack Obama.

Mais ce n’est pas si simple. Quel client acceptera le risque d’acheter une voiture dont le constructeur est dans un tel état de fragilité? Comment conserver les bons concessionnaires, tentés de trouver plus de sécurité auprès d’une autre marque? Comment à la fois faire face aux gigantesques défis imposés par la crise et à ceux qu’impose une faillite et une réorganisation en profondeur?

Bref, de l’avis de JusMurmurandi, ce n’est pas un pari gagné d’avance.

Cette faillite est emblématique à plus d’un titre. Parce que le premier véhicule portant la marque Chrysler a été produit il y a près de 90 ans. Parce que l’automobile américaine et ses trois entreprises, les Big Three, ont longtemps illustré la toute-puissance de ce pays. Parce que la voiture américaine a été l’emblème de l’american dream et de l’american way of life, l’ambassadeur de l’Amérique dans le monde. Parce que Chrysler a inventé le monospace et récupéré la Jeep, deux véhicules qui ont essaimé aux 4 coins de la planète.

C’est aussi la première grande faillite non pas de la crise, mais causée par la crise. Notamment celle des banques, qui, en resserrant le crédit auxquels les Américains sont accros, ont condamné les Big Three.

C’est aussi la faillite de Daimler Benz, qui acheta Chrysler sous forme de fusion, mais se révéla incapable de le rendre durablement rentable, et le revendit, toute honte bue, à un fonds d’investissement, pour une fraction symbolique de sa valeur d’acquisition. Lequel fonds, Cerberus, doit se maudire de s’être embarqué dans cette galère.

C’est enfin la faillite d’une entreprise longtemps incarnée par le légendaire Lee Iacocca, prodigieux vendeur et meneur d’hommes charismatique, qui par deux fois ramena Chrysler du bord du gouffre, dont la seconde fois pour l’y a avoir mené lui-même, et qui fut probablement pendant 30 ans l’homme d’affaires américains le plus connu.

Bref, même si cette faillite n’est pas forcément définitive, même si elle était prévisible, voire même salutaire pour un marché surcapacitaire, même si elle aidera les parties prenantes de GM (employés, syndicats, fournisseurs, créanciers, banques) à être plus raisonnables que chez Chrysler où les petits créanciers ont fait capoter la dernière tentative de règlement amiable, à éviter en grand les mêmes erreurs fatales….

Oui, malgré tout cela, JusMurmurandi est triste ce soir.

Chrysler. R.I.P.

Le minivan Chrysler

La Star’Ac ou le Loft?

avril 30, 2009 on 7:41 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Vous connaissez tous ces programmes de télé-réalité, qui nous donnent le sentiment de vivre « en direct » les « drames » de la vie d’aspirants stars. Pendant ce temps-là, les Français (ceux qui regardent, en tout cas), se font leur opinion et votent, d’abord pour éliminer les candidats, puis pour choisir le gagnant.

Mais il y a une différence de base entre le Loft et la Star’Ac. Le Loft est censé rassembler des jeunes gens « comme tout le monde » qui se montrent dans une sorte de « vie de tous les jours », alors que la Star’Ac est censée réunir des talents de stars en devenir qui se produisent sur scène.

Vous ne voyez toujours pas où je veux en venir? Une femme, qui se pense intensément comme une star en devenir, et fait comme si la vie de tous les jours était, en permanence, une scène? Un homme qui se montre comme un Français comme tout le monde (il est professeur, aussi charismatique qu’un café-crème refroidi et un peu bègue), mais qui se verrait bien gagner la partie lui aussi?

En dépit de leurs différences, leur problème est bel et bien le même. Sont-ils à la Star’Ac ou dans le Loft?

Ségolène Royal a perdu la Présidentielle, mais elle a la certitude qu’elle aurait pu gagner, comme l’ont laissé à penser les sondages pendant des mois, et que, forte de cette expérience, elle gagnera la prochaine fois. D’où son attirance pour la Star’Ac, comme son apparition au Zenith. Mais pour autant, on en gagne pas sans supoprters et fans. Comme elle n’a pu prendre le contrôle du PS, elle évolue à la marge, en franc-tireur. Et lasse ses propres amis, comme Manuel Valls, qui vient de quitter son courant, et Vincent Peillon ou Gérard Collomb, qui prennent leurs distances. Elle devrait savoir que, si son mentor François Mitterrand a lui aussi agi en star, c’était en ayant d’abord solidement verrouillé le parti auquel il était adossé.

François Bayrou, lui, n’a pas perdu la Présidentielle, il a failli la gagner. Car qui sait ce que sa présence au second tour, ce dont il est passé près, eût pu donner comme résultat. Lui aussi pense que, fort de l’expérience décevante que les Français auront fait de Nicolas Sarkozy comme Président, il gagnera la prochaine fois. Doù son opposition systématique à celui-ci comme moyen de gagner l’unique combat qui l’intéresse. Ce qui lasse ses propres amis et réduit le MoDem, ex-UDF, qui fut autrefois le 3e parti de France par le nombre d’élus, à un club d’intimes, comptant notamment 4 députés.

D’où la tentation de Ségolène et Bayrou de se rapprocher pour abattre, sous les coups conjoints de la Star et de l’homme comme tout le monde, celui qu’elle considère un peu comme un imposteur qui lui a volé une victoire qui eût du lui revenir, et celui que lui considère, il l’écrit dans son dernier ouvrage, comme de la graine de dictateur. C’est-à-dire, bien sûr, Nicolas Sarkozy.

Cette union, qui a déjà failli se faire entre les deux tours, est quand même surprenante, entre un homme exigeant et austère issu de la droite conservatrice, et une socialiste mitterrandienne et populiste tendance paillettes. Car la seule chose qui les rassemble est le désir d’abattre le Président pour mieux le remplacer.

Et le revoilà maintenant à se demander si, pour les européennes ou les régionales, une alliance n’est pas une bonne idée. Peu importe que Bayrou puisse entraîner un parti sans personne et que Royal ne puisse entraîner un parti avec personne.

Le problème, c’est que l’élection présidentielle se joue à deux en finale. Bayrou et Royal, même dans leurs rêves les plus fous, n’imaginent pas que Sarkozy puisse ne pas être au second tour. Ils se battent donc bel et bien pour un fauteuil pour deux. Et leurs combinaisons d’aujourd’hui annoncent les trahisons de demain.

C’est pas du beau, du vrai, la télé-réalité?

François Bayrou

Ségolène Royal

Gross Paris

avril 29, 2009 on 7:45 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Paris, ville Lumière, a toujours suscité l’émerveillement, l’envie.

A titre d’exemple, dans la guerre de 1870 qui oppose ce qui n’est « que » la Prusse à la France, les Allemands ont un seul mot à la bouche « Nach Paris !! »

Tout le monde veut aller voir Paris.

Seulement, Paris n’a plus fait grand chose de révolutionnaire…depuis Haussmann, génie qui sous Napoléon III eut carte blanche pour redessiner la capitale.

Il faut rappeler par exemple que la colline qui mène de la Concorde à l’Etoile est artificielle, et que les douze avenues qui partent de cette dernière sont larges…pour mieux permettre à la cavalerie de charger en cas de manifestation d’après Haussmann.

Depuis la fin du 19ème donc, peu de travaux, hormis la Défense ou le Périphérique qui virent le jour il y a plus de trente ans.

Un peu à l’image de la France qui depuis les années 70 (1970 :-) ) n’a plus fait de grands travaux d’infrastructure.

Les grands projets de type centrales nucléaires, Concorde/Airbus, fusée Ariane, TGV non seulement bons pour la Nation mais aussi pour sa balance commerciale ne voient plus le jour.

Que reste-t-il des doubles mandats de Mitterrand ou de Chirac ? Des musées, un opéra et quelques colonnes à Paris. JusMurmurandi ne saurait s’aventurer pour dire que le viaduc de Millau se compare à Airbus ou au TGV.

Bref, peu de chose.

Or les grands projets français auxquels on peut ajouter la force de frappe, mêmesi aujourd’hui elle n’est plus force et ne frappe plus grand chose non plus, sont typiquement gaulliens.

C’est donc dans cette trace que s’inscrit le projet présenté aujourd’hui de « Gross Paris » ou Grand Paris dans la langue de Molière.

Ils sont destinés à (re)dorer le blason de la capitale qui est bien en retard.

Qui est allé dans une grande capitale sait par exemple qu’il faut des moyens de transport adéquat pour y entrer et y circuler.

Depuis 1975 (!) que Roissy Charles de Gaulle a ouvert ses portes, on parle d’une liaison ferroviaire rapide, qui relierait le 6ème aéroport mondial à la ville, comme elle existe à Londres ou New York par exemple.

Bref, JusMurmurandi ne peut que soutenir le projet ambitieux de 35 milliards d’Euro destiné à réunir Paris et les villes voisines. Il comprend, aussi, une ligne de métro totalement nouvelle de 130km tout autour de Paris; créateur d’emplois, il est de nature à augmenter l’attractivité de notre capitale en concurrence avec Londres par exemple, qui elle fait peau neuve autour des Jeux Olympiques de 2012 qu’elle a ravis à Paris (pas que cela ne ravisse pas JusMurmurandi justement, au prix que ces jeux vont coûter à nos amis anglais). on peut y trouver un million d’arbres plantés à Roissy, une ligne de TGV pour faire du Havre le port de Paris, redonnant à la Seine le rôle d’artère qu’elle avait sous l’empire Romain, et des pôles d’importance mondiale, finances à la Défense, Recherche à Saclay, création à Saint Denis. Sans compter, bien sûr, la ligne exprès pour Roissy, et la modernisation de tous les RER. Bref, du lourd, du très, très lourd…

Et il a même semblé réunir les suffrages de certains élus socialistes comme Claude Bartolone qui, séduit, ne put s’empêcher de lancer un « chiche » lors de la présentation aujourd’hui. L’ouverture en marche dans la capitale ? Ce d’autant plus que le projet présidentiel impose le Grand Paris dont ne vaut à aucun prix Bertrand Delanoë, qui y voit une menace pour son pouvoir, ni Jean-Paul Huchon qui voit la région Ile de France en maître d’eouvre pour un projet beaucoup moins ambitieux, puisqu’il se « contente » de mettre en place des palliatifs contre les défaillances actuelles. Ce qui reflète, et ce n’est pas forcément un hasard, la différence d’approche entre l’UMP et le PS. L’UMP réforme, ce qui présente nécessairement des risques, en bien comme en mal. Pendant ce temps-là, le PS propose en tout et pour tout de réparer demain ce qui est cassé aujourd’hui…

Car « Gross Paris » est bien entendu aussi un projet politique et, Nicolas Sarkozy met aussi, au passage, une pierre dans le jardin des syndicats en souhaitant prolonger la seule ligne jamais en grève de la RATP, la 14, entièrement automatisée.

Mais ce qui fait le plus sourire JusMurmurandi, c’est qu’alors que l’on entend ad nauseam certains journalistes et autres anti sarkozistes « obsessionnels » critiquer le Président à l’envi, en particulier en ce moment où l’on arrive au deuxième anniversaire de son élection, JusMurmurandi se dit que l’on a pas fini d’en entendre parler du Président.

Et bien au delà de son mandat présidentiel.

D’abord parce que les travaux vont durer nettement plus longtemps que jusqu’en 2012.

Mais surtout parce que par leur ampleur, ils feront nécessairement entrer Sarkozy de manière indélébile dans les livres d’histoire, un peu comme Hercules et ses douze travaux, ou…Haussmann.

Bref, ils n’ont pas fini de s’en faire rebattre les oreilles du Gross Paris de Nicolas Sarkozy.

Il va falloir qu’ils prennent leur mal en patience…

Malbouffe à la française

avril 29, 2009 on 6:42 | In France | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait, à partir du 1e juillet la T.V.A. sur la restauration passe à 5,5%. Nicolas Sarkozy fait ce que Chirac avait seulement promis. Lui, qu’on dit si mal vu de ses collègues européens a obtenu ce à quoi Chirac, tellement plus courtois et convivial, n’avait pu aboutir.

D’où vient que cette mesure de baisse d’impôts dont on attend une hausse de pouvoir d’achat et une hausse de l’emploi, donc a priori une fort bonne chose en temps de crise, laisse à JusMurmurandi un goût de cendre et d’amertume, peu conforme avec les produits de la gastronomie française?

Le problème, c’est que JusMurmurandi a de la mémoire, se souvient de l’origine du dossier. Au départ, il y avait deux problèmes. L’un, que les cafés et restaurants étaient perçus comme des employeurs tellement peu attractifs qu’ils n’arrivaient pas à embaucher, même dans une France qui comptait largement plus de 2 millions de chômeurs. Ce qui, soit dit en passant, illustre à quel point la recherche de travail n’est pas frénétique pour certains demandeurs d’emploi. L’autre problème était que la restauration « à emporter » n’était taxée qu’à 5,5% et que cette différence de TVA créait une distorsion de concurrence, et que les Français délaissaient le bœuf bourguignon pour le sandwich.

Qu’en est-il aujourd’hui? Le métier promet 20.000 créations d’emplois plus 20.000 apprentis en 2 ans, mais de manière non contraignante. Ce qui met la création d’emplois, à supposer qu’elle se matérialise, à un coût record pour la collectivité. Et les baisses de prix, réclamées pour éviter la fuite des clients vers la sandwicherie, sera, au mieux, très sélective, sur quelques articles, comme le café, ou le plat du jour, et pas du montant total de la baisse de taux.

Le reste? Et bien, certains dans la profession ne le cachent pas, avec une totale absence de vergogne, le solde servira à « restaurer les marges de la profession », mises à mal par la crise. Donc, une fois de plus, l’État est le dindon de la farce, et le contribuable le pigeon qu’on plume. Car si l’État devait restaurer, par des baisses d’impôts, les marges de toutes les entreprises qui souffrent de la crise, les finances islandaises, espagnoles ou britanniques seraient des modèles de vertu par rapport à ce que seraient les françaises.

D’où l’amertume qui empêche de dire à ce vieux roublard de Daguin: « bien joué ». Et aussi le souvenir des actions des membres d’une autre branche de la profession alimentaire qui, en d’autres temps, avaient eux aussi tellement « bien joué » qu’on les avait appelé les B.O.F.. B.O.F. pour beurre, œufs, fromages. Comme, ici, le beurre qui va enrichir les épinards des cafetiers et restaurateurs. Les œufs, qui, quand ils sont cuits durs, sont aussi difficiles à digérer que la mauvaise affaire faite, avec l’argent des Français, par l’État. Et les fromages, qui sont, c’est bien connu une gloire de la culture française. Et aussi le symbole de l’argent qu’on se partage non parce qu’on y a droit, mais parce qu’un État maladroit et faible concède des rentes de situation.

Moyennant quoi la restauration « rapide », que M. Daguin traite de « malbouffe », et qui effectivement bénéficié d’un avantage fiscal, trouvera les raisons de son succès non plus dans une distorsion de concurrence, mais dans l’avidité de ses concurrents. Grâce à M. Daguin, Mc Donald’s peut dormir tranquille, la crise lui amènera des clients par millions…

Comment trouver des chercheurs pour aller manifester ?

avril 28, 2009 on 10:15 | In France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ils n’étaient plus que 2.000 chercheurs, enseignants et étudiants à manifester aujourd’hui à Paris contre la réforme de l’enseignement.

Il est temps qu’ils cherchent des relais de croissance.

Parce que ne trouver que deux mille personnes pour aller manifester, c’est manifestement qu’ils ont mal cherché.

A moins que la raison de leur manifestation ne trouve plus d’écho chez les étudiants et autres enseignants, qui seraient donc plus occupés à chercher, à enseigner qu’à manifester ?

Cela voudrait il dire que le Gouvernement ne devra pas chercher à céder, puisque les opposants sont si peu nombreux.

A force de chercher à trouver un compromis toujours meilleur , ils ont fini par trouver porte close au sein même de leur mouvement.

Une chose est sûre: JusMurmurandi se dit que pour qu’il ne se trouve que 2.000 personnes pour descendre dans la rue, c’est que le mouvement arrive à sa fin.

Et que pour ces manifestants, il est temps de tirer les enseignements de cette échec.

Adecco ad hoc et Pôle Contre-Emploi

avril 28, 2009 on 7:01 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La situation est simple: il y a aujourd’hui une forte augmentation du chômage en France. De ce fait, il faut plus de gens pour « traiter » les chômeurs. Les inscrire, les recevoir, les conseiller, les aider à retrouver un emploi, leur verser des indemnités. Ce sont les missions confiées à ce qui s’appelaient l’ANPE et les ASSEDIC, aujourd’hui fusionnées dans Pôle Emploi.

Comme il y a, donc, une forte augmentation du nombre de chômeurs, il y a une forte augmentation de la charge de travail à Pôle Emploi, qui n’est pas en état de l’assumer. D’où des personnels surchargés, des dossiers et des gens en attente, bref l’Administration sous son mauvais visage, tant pour ses employés que pour les administrés.

Dans le même temps, s’il y a plus de chômage, c’est qu’il y a moins d’emploi, comme eût dit M. de la Palice. Et quand il y a moins d’emploi, les premiers à en pâtir sont les emplois intérimaires, dont la suppression ne coûte quasiment rien, à la différence d’un plan social et de licenciements. De ce fait, les agences d’intérim, face à un marché en baisse de quelques 40%, ont des personnels notoirement sous-employés.

C’est là qu’intervient François Davy, Président de la société d’intérim ADECCO, et c’est aussi simple que 2 plus 2.

Les personnels des sociétés d’intérim connaissent bien le marché de l’emploi et les entreprises, puisque placer des gens est leur gagne-pain quotidien. Pôle Emploi n’a pas assez de personnels pour tenter de placer tous les demandeurs d’emploi. Adecco et ses confrères ont trop de gens par rapport au travail à réaliser.

D’où l’idée de François Davy que Pôle Emploi « fasse appel » (vous noterez le recours aux guillemets) aux sociétés d’intérim pour les aider à placer plus de demandeurs d’emploi.

Ce qui aurait en outre l’avantage d’éviter que ces sociétés d’intérim ne recourent à des plans sociaux massifs pour s’alléger de leurs propres personnels inoccupés.

C’est du bon sens à l’état pur.

Çà n’a donc aucune chance d’arriver. Ou, au mieux, trop tard, compte tenu du nombre incalculable d’obstacles à surmonter, corporatistes aussi bien qu’administratifs.

Les syndicats de personnels de Pôle Emploi qui hurleraient à la privatisation déguisée et rampante de leur métier, aux cadeaux faits aux patrons, à la casse du service public. Les personnels eux-mêmes qui ne voudraient surtout pas qu’on leur enlève leur surcharge qui leur permet de se plaindre, de n’être pas responsables du chaos et de négocier, le moment venu, des avantages sonnants et trébuchants. La gauche qui démontrera le manque de moyens pour ce service vital, et dénoncera la catastrophique fusion ANPE ASSEDIC. Et surtout, personne n’a envie que qui que ce soit puisse comparer les performances du service public (Pôle Emploi) avec celles du privé (sociétés d’intérim).

Si vous vous demandez quel est donc le mal français, en voici un bon exemple.

Dans le même temps, l’Administration Obama mène tambour battant la tentative de restructuration de l’automobile américaine. Il faut obtenir des concessions des syndicats en contre-partie d’actions de Chrysler et GM, et donc transformer les ouvriers en actionnaires. Il faut transformer les créanciers en actionnaires, en contrepartie d’abandons de créances. Le tout largement financé par de l’argent public. Le mélange des genres est complet, dans l’espoir de servir l’intérêt général.

L’intéret général aux USA, censément ultra-libéraux, et les intérêts catégoriels en France, théoriquement détentrice d’un modèle social exceptionnel et compassionnel?

JusMurmurandi compare et pleure.

N’est pas Joffrin qui veut, même pour (la) Libération

avril 27, 2009 on 7:14 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Jules Joffrin, homme politique du 19ème siècle qui a sa station de métro à Paris dans le 18ème arrondissement, a courageusement combattu pour la France lors de la guerre de 1870 contre la Prusse.
Il est élu en 1889 comme parlementaire socialiste.
Est ce le point qui le fait ressembler à Laurent Joffrin, Rédacteur en Chef du journal Libération ? Sont ils parents ? JusMurmurandi ne sait répondre à cette question.

Par contre tous les deux sont des combattants.

Laurent utilise sa plume acerbe pour combattre l’ennemi du moment, Nicolas Sarkozy.

Ainsi il l’attaque bille en tête en janvier 2008 lors de la cérémonie des vœux à la presse du Président de la République.
Et cela se passe mal, car la question, audacieuse, impertinente, exagérée, outrancière même suscite une réponse cinglante du Président de la République.

Ecoutez plutôt.


Nicolas Sarkozy Liberation Reglement de Comptes

On comprend dans ces conditions que Laurent Joffrin ait voulu se venger de cette humiliation publique, devant 600 confrères du monde entier.
Il est patient, Laurent Joffrin, attendant jusqu’en avril de cette année, pour « se faire » le Président.
Et il tient son scoop.
En off, Nicolas Sarkozy, d’après les témoins présents (JusMurmurandi n’y était pas…), répondant à Henri Emmanuelli qui disait que José Luis Zapatero n’était pas très intelligent, lui aurait dit que si c’était le cas, au moins il avait le mérite d’avoir été élu deux fois, alors que l’on connaissait des personnes elles réputées comme très intelligentes qui n’étaient pas arrivées au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Et Joffrin de mettre en première page de sa feuille de chou et sans avoir été présent lui même que Sarkozy jugeait Zapatero comme pas très intelligent.
Et la presse espagnole de reprendre la chose à la veille d’une visite dite d’Etat (donc de la plus haute importance) du Président à Madrid.

Zapatero est un homme subtil. C’est ainsi qu’il fait remettre à Sarkozy la plus haute décoration de l’Espagne à son « ami ».
Probablement aussi pour remercier la France dans son aide efficace à combattre l’ETA, ou encore pour avoir soutenu la participation de l’Espagne au G20.

Toujours est il que cette marque d’amitié arrive à point nommé pour faire dégonfler la baudruche Joffrinienne reprise par la presse espagnole.

Car pour ce pauvre Monsieur Joffrin, JusMurmurandi ne peut qu’éprouver sympathie et compassion.
Etre de gauche et travailler pour un Rotschild, déjà cela doit être difficile.
Mais rien à côté du fait que Libération, et malgré tout le « talent » de Laurent Joffrin, reste chroniquement déficitaire.

En 2009, après un exercice 2008 à nouveau en perte, le journal en est donc réduit à faire appel au fond de soutien (de 600 millions d’Euro) à la presse quotidienne mis en place…par Nicolas Sarkozy.
Pauvre Laurent Joffrin, comme cela doit être dur, pénible, humiliant de devoir mendier de l’argent à celui que l’on semble haïr avec passion !

Laurent Joffrin

Laurent Joffrin

Tapie à la Société Générale?

avril 27, 2009 on 9:06 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce matin livre son lot « d’informations » boursières, avec le pourcentage habituel de rumeurs, les quelles font décaler les cours à la hausse ou à la baisse, selon leur orientation. Mais pas selon leur crédibilité.

Car la première rumeur concerne une possible prise de contrôle du Club Méditerranée par Bernard Tapie. Or celui-ci a beau avoir touché un chèque pour solder son roman-feuilleton avec le Crédit Lyonnais, celui-ci se monte à 40, voire 80 millions d’euros pour les plus optimistes. Or le Club Med, c’est plus, beaucoup plus. Malgré une baisse de plus de 70% du titre, sa capitalisation boursière est « encore » de 227 millions d’euros. Donc trop cher pour Tapie, sauf pour lui à monter une opération avec fort effet de levier comme il l’avait fait « à l’époque » pour Adidas. Sauf que l’époque a changé, les banques sont terriblement frileuses pour cause de crise. Imaginer qu’elles prennent des risques pour financer avec levier une prise de contrôle du sulfureux Tapie sur le Club Med, qui lui-même ne va pas fort pour cause de crise mondiale, ce n’est plus du levier, mais bel et bien de la lévitation…

En attendant, fort de cette rumeur, le cours de l’action Club Med prend 10% à l’ouverture du marché. Merci Nanard!

Rumeur en sens inverse à la Société Générale. Libération, dans un article long et documenté, indique que sa filiale SGAM AI aurait perdu entre 5 et 10 milliards d’euros sur une prise de risque massive, à contretemps du marché. Et accuse ni plus ni moins la banque d’avoir caché et maquillé ces pertes dans ses comptes. La banque, bien évidemment dément et dit que le journaliste confond tout. En attendant, le titre SocGen baisse nettement plus que le marché aujourd’hui.

Comme quoi, comme au Club Med, la rumeur fait le prix en dehors de toute histoire de crédibilité. Car, que la banque ait perdu entre un et deux Kerviel sur des investissements très risqués, c’est possible. Ce sont eux après tout, qui ont donné au monde le Kerviel comme unité de comptes de pertes bancaires (un Kerviel, JusMurmurandi le rappelle,vaut aux alentours de 5 milliards d’euros. Ou plutôt, il ne les vaut pas, il les coûte, ce qui n’est pas la même chose). Cela signifierait la porte pour Bouton, Oudéa et quelques autres, un renforcement de l’Etat au capital, mais enfin ils ne seraient pas seuls dans une galère pareille.

Mais en revanche, que la banque maquille sciemment ses pertes et ses comptes pour de tels montants, c’est plus improbable. D’abord parce qu’alors, la porte pour les dirigeants ne serait plus seulement celle de la banque, mais aussi celle du quartier VIP de la Santé. Et que cela mettrait en cause les auditeurs et instances de contrôle, qui sont, par les temps qui courent, encore plus frileux que des banquiers au moment de prêter à Bernard Tapie pour qu’il prenne, à crédit, le contrôle du Club Med.

Bref, JusMurmurandi ne croit pas vraiment aux deux informations qui font l’objet de rumeurs.

Mais, puisqu’il suffit d’en lancer une pour lui donner une réalité, et puisque la rumeur Tapie fait remonter le cours du Club Med, qui en a bien besoin, et que celui de la Société Générale en a aussi besoin., il est logique de dire que Tapie va prendre le contrôle de la Société Générale. Il ne fait pas partie de l’establishment, ce qui lui permettra de « faire le ménage » sans indulgence corporatiste ou élitiste. Il va remotiver les troupes. Il va occuper le devant de la scène médiatique. etc… etc…

Maintenant il n’y a plus qu’à attendre la remontée du titre Société Générale…. dont JusMurmurandi ne possède aucun, bien entendu….
Daniel Bouton
Bernard Tapie

Mexico, Mexico !!

avril 26, 2009 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Titre d’une chanson de Luis Mariano, le nom du pays juste au sud des Etats Unis (NDLR JusMurmurandi dit cela pour être plus précis que l’AFP, qui situe Gênes au Nord Est de l’Italie à l’occasion de l’atterrissage d’urgence d’un avion d’Air France :-) ) est sur toutes les lèvres.

Car le proverbe bien français « tout est bon, comme dans le cochon ! » ne semble pas se vérifier en ce moment avec la possible arrivée de la grippe porcine au pays des Mayas.

Dans la mesure où nous sommes juste au début d’un phénomène médiatique classique qui se ressemble à s’y méprendre à la tirade de la calomnie extraite du Barbier de Séville (« la calomnie est une venticelle » etc.), JusMurmurandi est curieux de voir si, une fois de plus tout ceci se révèlera aussi insignifiant que l’épidémie de SRAS ou tout aussi terrifiant que la vache folle ou encore la fusion du réacteur de Tchernobyl.

Une chose est sûre et certaine : on va entendre tout et son contraire.
Un avantage pour les média, le phénomène se situe juste à côté de la plus grande force de frappe médiatique mondiale, berceau de CNN etc.
Quelle meilleure caisse de résonance.
Certainement mieux que le Tsunami qui avait fait 200.000 victimes mais dont l’épicentre était tellement loin du monde occidental que quelques semaines après, on en était revenu à nos petits tracas quotidiens.

Un bon exemple bien hexagonal de cette outrance est la disparition de ce jeune homme de 17 ans à Bergues (« Bienvenu chez les Chtis » nous voici).
Gros titre de tous les JT hier soir. Mais quelle que soit l’angoisse bien compréhensible de la famille, on parle d’un seul individu.
Pendant ce temps là d’autres personnes disparaitront d’accidents cardiaques ou automobiles à une « fréquence » supérieure sans susciter aucun émoi de nos présentateurs et rédactions.

D’autre part, une « bonne » pandémie viendrait à point nommé.
D’abord cela donne l’occasion de parler d’autre chose que de la crise dont on nous saoule à tel point que l’on en creuse la profondeur, tellement les Français, les Européens sont tétanisés à l’idée de dépenser, aggravant le mouvement initié par nos banquiers guidés par les deux mamelles que sont Avidité et Cupidité.

Ensuite, cela pourrait nous éviter une éventuelle toute aussi « bonne » guerre.
Car quoi de plus efficace pour faire redémarrer la machine économique que des commandes massives d’armement remettant en marche un pan de l’économie mondiale, et recréant par conséquent de nombreux emplois.
Surtout au moment où Obama semble prendre des décisions courageuses en arrêtant la gabegie de son prédécesseur sur des programmes aussi coûteux que le F22 Raptor, et refusant par exemple de commander une nouvelle tranche d’appareils au delà de la première commande de 185 avions. A plusieurs dizaines de millions de Dollars l’aéronef, c’est significatif.

Donc si cette pandémie qui nous fait dès maintenant retenir notre souffle (elle se transmettrait par la respiration, notez le conditionnel) se révélait fondée, elle permettrait de résoudre bien des soucis, et ferait les choux gras de nombreux pans de l’économie, à commencer, au delà des média, à l’industrie pharmaceutique, où la France heureusement pour elle à des atouts en main.
Alors, nouvelle catastrophe planétaire ou soufflé médiatique qui retombera ?
Il semble en tout cas que les premiers cas de grippe porcine soient avérés dans le Queens à New York….

Affaire à suivre donc.
D’ici là, écoutons cette merveilleuse aria de la calomnie du Barbier de Séville telle que mise en musique par le grand maître Rossini.
La musique adoucit les mœurs, comme chacun sait…


Air de la calomnie du barbier de Séville

L’Europe? l’Europe? l’Europe?

avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?

L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?

L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.

L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…

Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?

Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.

Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?

M. Barroso, prenant un grave problème à bras le corps

Chiffres impensables

avril 25, 2009 on 7:39 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chine
En mars, le marché des voitures neuves en Chine a absorbé 735.000 voitures, et le marché américain « seulement » 657.000, ce qui fait du marché chinois le premier de la planète. Autant pour ceux qui pensent que la Chine est tout juste bonne à produire à bas coûts pour l’exportation, car ces voitures sont toutes pour le marché intérieur.

Espagne
L’Espagne a atteint 4.000.000 de chômeurs en mars, soit un taux de 17,6% de la population active. Un taux jamais vu depuis 1976. Pour relativiser ces chiffres, ce sont des chômeurs plus nombreux que partout ailleurs en Europe occidentale, dont l’Espagne n’est « que » le 5e pays, y compris qu’en Allemagne, qui a pourtant une population quasiment double. L’augmentation du nombre de chômeurs en 12 mois, soit 1,84 millions de plus est, à elle seule, quasiment l’équivalent des deux tiers du chômage total en France. Il est à noter que l’Espagne, portée par les investissements étrangers et une frénésie immobilière, a eu une croissance sur 20 ans très supérieure à la moyenne de l’UE. Imitant en cela l’Irlande, surnommée le « tigre celtique ». Il semble bien que la ressemblance en phase de haut de cycle continue en phase descendante (on a envie de dire plongeante).

France
L’inflation devrait être négative sur 12 mois en France pendant quelques mois (elle n’est déjà plus que de 0,6%). Ceci sera du avant tout à la baisse du prix des matières premières, mais aussi aux efforts de tous les producteurs et distributeurs pour accrocher les clients à l’aide de prix « sages ». Une inflation négative, c’est du pouvoir d’achat pour tous, ce qui devrait en toute logique réjouir les Français. C’est aussi une opportunité mathématique de baisser le SMIC, ou de ramener à 0 la rémunération du livret A. Parions qu’aucune de ces 3 possibilités ne se matérialisera.

Mexique
Une grippe porcine a déjà fait 60 morts humains. On se souvient de la grippe aviaire, et son virus H5N1. Le virus d’origine porcine est beaucoup moins souvent mortel, mais il a un « avantage » dramatique: la contamination interhumaine, d’homme à homme. Ce qui fait que, en dépit de sa plus faible morbidité que le H5N1, le nombre de morts croît beaucoup plus vite qu’avec la grippe aviaire, qui ne se transmet qu’au contact d’oiseaux infectés. On se souvient aussi des milliards de dollars dépensés pour prévenir une pandémie planétaire issue de cette grippe aviaire, à la mesure de la grippe espagnole qui, dans les années 20 avait tué plus que la première guerre mondiale. Se prémunir contre la grippe aviaire et succomber (ce n’est heureusement pas encore le cas, mais l’OMS se déclare « très inquiète ») à une grippe porcine, cela ne vous rappelle pas la situation des marchés financiers, qui croyaient se prémunir contre le risque grâce à tous les nouveaux produits dérivés, structurés et autres, mais qui au contraire se sont révélés toxiques?

Lamentables et méprisables

avril 24, 2009 on 10:23 | In Coup de gueule, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Lamentable, la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de donner un blâme au juge Burgaud, qui a instruit le désastre d’Outreau. Soit il en était responsable, et il méritait d’être viré, au lieu de cette santion, la plus légère de l’arsenal, soit il ne l’était pas, ou en tout cas seulement à titre collectif, et il n’eut pas dû être le seul à être sanctionné. Le CSM a manifestement une incapacité totale à assumer sa fonction d’auto-régulation. Comme les instances des marchés financiers, d’ailleurs. Avec les mêmes résultats. Sauf qu’on n’a quand même pas versé un bonus au juge Burgaud.

Lamentable, le commentaire du juge Burgaud qui juge la décision qui le frappe -oh, si peu!- de « méprisable ». Pas étonnant que les accusés et emprisonnés par ce juge se soient sentis, eux aussi, méprisés! Sauf que, contrairement à eux, on n’a tout de même pas mis le juge Burgaud en prison.

Lamentable, la confidence de Dominique de Villepin sur son ancienne liaison avec Ségolène Royal. Qu’a-t-il à gagner à cette révélation, sauf d’étaler des fonds de tiroir de vie sentimentale pour passer encore un instant devant les caméras? Une solide réputation de goujat, bien sûr… Ce qui ne vaut pas de bonus, ni ne mérite la prison. Tout juste le mépris.

Lamentables, les Européens incapables de s’unir face à a sinistre farce de la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme. Fallait-il y aller ou non? Face aux arguments valables pour l’un comme pour l’autre position, il fallait avant tout qu’elle soit commune. Elle ne l’a pas été. Exemple des folies du document de conclusion: les États qui « adoptent » certaines religions qui « obligent » à certains comportements en sortent légitimés, alors que certaines démocraties sont condamnées pour ne pas autoriser tout ce que la religion exige. Et on a signé ça? Là, nous nous sommes méprisés nous-mêmes.

Lamentable, le grand écart des socialistes pour être d’accord avec les mesures décidées par Nicolas Sarkozy pour l’emploi des jeunes. Parce que ces mesures attribuent aux entreprises des exonérations quand elles embauchent ou prennent en contrat d’apprentissage. Ces exonérations sont exactement ce que les mêmes socialistes critiquent dans les mesures du paquet TEPA, et le fait qu’elles profitent aux entreprises est exactement ce qu’ils critiquent dans le plan de relance. Mais là, ils n’ont pas osé contredire ces mesures. D’où les étranges contorsions auxquelles ils sont aujourd’hui contraints de se livrer pour avoir voulu s’opposer à tout en en tout.

Lamentable, l’élection de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. Compte tenu des graves présomptions de viol et de corruption qui pèsent sur lui, l’imaginer en chef d’État le plus puissant du continent africain aurait tendance à légitimer un certain passage d’un certain discours de Dakar d’un certain Président français….

Ooops! Voilà que JusMurmurandi est une fois encore contraint de présenter des excuses. Sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place…

Histoire de famille et reprise économique

avril 24, 2009 on 5:14 | In Best of, Economie, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout ne va pas pour le mieux dans le monde de l’automobile, tous les lecteurs de JusMurmurandi le savent. La faillite, possible à tout moment, tant de Chrysler que de General Motors, qui fut si longtemps la première entre prise mondiale, montre à quel point, dans ce métier, et sous le coup de la crise, il faut maintenant penser l’impensable et supporter l’insupportable.

Mais il arrive que, alors que la situation s’apparente à une tragédie grecque, elle débouche en fait sur une comédie de boulevard. C’et le cas pour le roman-feuilleton entre Porsche et Volkswagen (VW).

Toutes deux sont issues du travail du légendaire ingénieur Ferdinand Porsche. Volkswagen, qui signifie « voiture du peuple » fut créé par Adolf Hitler pour permettre à chaque allemand d’acheter sa voiture. Ce fut la légendaire « coccinelle » d’après-guerre, issue du projet nazi. Tandis que l’homme, après quelques soucis de dénazification, remonta une entreprise qui porte son nom pour vendre, au départ, des coccinelles modifiées pour aller plus vite. La Porsche 911, voiture symbole de la marque, est encore aujourd’hui l’héritière directe, quoique lointaine, de la coccinelle.

Volkswagen et Porsche ont eu au fil du temps, et quoiqu’étant indépendantes l’une de l’autre, de multiples projets de co-opération, comme les modèles 914 ou 924. Aujourd’hui encore, le gros 4×4 Porsche Cayenne est le cousin germain du VW Touareg.

Jusqu’ici on est dans l’industrie. Mais les choses basculent dans la finance quand Porsche, beaucoup plus petit mais très rentable fabricant de voitures de sport, monte au capital du géant Volkswagen, qui a failli devenir début 2009, à la faveur des déboires de GM et Toyota, N°1 mondial. Rien que ça! Et en 2008, après des péripéties boursières qui ont conduit à des mouvement invraisemblables sur les cours de bourse des deux entreprises, Porsche prit le contrôle de VW. Lilliput avait bel et bien terrassé Gulliver. Et la famille Porsche, qui contrôle le capital de la société éponyme, mit la main sur la création du grand-père.

Le problème, c’est que c’était en 2008. La crise est maintenant passée par là. Porsche s’est endettée massivement pour acheter VW, et ce n’est pas heureux par les temps qui courent. Surtout quand votre produit est une voiture de sport voyante, très appréciée des Golden boys de la finance mondiale, pas exactement sur le segment de clientèle qui ait le vent en poupe….

Des rumeurs ont commencé à circuler sur les difficultés supposées de Porsche pour rembourser les emprunts contractés pour racheter VW. D’autant que la possession de la majorité du capital ne leur donne pas tous les pouvoirs, VW étant régi par une loi qui porte son nom et date des années 60 pour en garantir le contrôle à l’Etat de Basse-Saxe, quoiqu’il ne détienne que 20% du capital. Cette loi a pourtant été déclarée illégale au regard de la législation européenne, mais est toujours en vigueur.

Aujourd’hui les marchés font état d’une rumeur de rachat de Porsche par… Volkswagen. L’arroseur arrosé en quelque sorte. Ceci en ferait pas grande différence sur le plan industriel, puisque, de cette façon comme de l’autre, les deux bébés de Ferdinand Porsche, celui de l’Allemagne nazie et celui du plan Marshall, seraient bien réunis.

Là où se ferait la différence, c’est que le Président du conseil de Surveillance de Volkswagen est Ferdinand Piëch, petit-fils de…Ferdinand Porsche, et chef de file du groupe d’actionnaires familiaux de Porsche! On nage en pleine consanguinité…

Si, donc, le rachat de Porsche par Volksagen satisferait le goût de la démesure industrielle à connotation luxueuse de Ferdinand Piëch, qui a réuni autour de Voslkswagen les marques Bentley, Lamborghini et Bugatti en plus d’Audi, de Skoda et de Seat, cela ne ferait pas les affaires de la famille Porsche, qui passerait du rôle d’actionnaire de contrôle du très rentable Porsche (crise mise à part) à celui d’actionnaire anonyme du géant VW géré par le cousin.

Et les rumeurs de bagarre familiale entre cousins ont fleuri sur ce terreau digne de Sophocle.

De cette affaire, JusMurmurandi tire une conclusion.

Dans les affaires de fusions, ce n’est pas la logique industrielle qui est le critère déterminant de la réussite tant que le bon timing. Ainsi, tous ceux qui ont procédé à de grosses acquisitions en 2008 on vu leur valeur s’effondrer. Royal Bank of Scotland et ING ont mordu la poussière pour avoir acheté ABN-AMRO au mauvais moment et au mauvais prix. Les oligarques russes Potanine et Deripaska ont vu leur fortune s’envoler pour avoir racheté les actions de leur collègue Prokhorov au prix fort juste avant l’effondrement des cours des matières premières. Wendel, la holding familiale, est estropiée par sa participation massive dans Saint Gobain. Le fonds américain Cerberus va devoir déposer le bilan de Chrysler, qu’il a racheté à Daimler pour le redresser…

En revanche, ceux qui, ayant attendu que la crise fasse s’effondrer les cours, pourront procéder à des acquisitions à bas prix pourront faire des affaires formidables. Ainsi Microsoft pourrait racheter Yahoo! pour le quart du prix de Yahoo! a orgueilleusement refusé il y a moins de deux ans…

A ceux parmi les lecteurs de JusMurmurandi qui se demandent quand se terminera la crise, la réponse est justement de regarder quand ces acquisitions se multiplieront. Car elles indiqueront à la fois la confiance revenue des dirigeants et la capacité des marchés à les financer.

Confiance des acteurs et santé des marchés sont les deux mamelles de la reprise eût dit ce bon Sully…

Faut il jeter les terroristes dans l’eau du bain ?

avril 23, 2009 on 7:21 | In Best of, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les découvertes sur les pratiques de la CIA au cours des années Bush n’en finit pas de faire couler de l’encre.

Et les questions que se posent les journalistes américains au fur et à mesure que de nouvelles informations tombent suscitent la préoccupation de JusMurmurandi.

Ainsi on apprend ce soir que Condoleeza Rice a autorisé l’utilisation du « waterboarding » ["baignoire" NDLR] dès 2002.

La loi du Talion soutient le fait que l’on puisse rendre oeil pour oeil, dent pour dent en cas d’agression.

Un des pays fameux pour l’application de cette loi est Israël qui se défend contre ses attaquants de cette façon.

Alors que signifie aujourd’hui cette prise de position au moment où le Président Obama lui même décide de rendre publics des documents classés « confidentiels défense » .

En somme, on assiste à une grande lessive.

Pour ceux qui penseraient que c’est une nouveauté aux Etats Unis, c’est plutôt une sinusoïde, un poumon qui inspire et qui expire, si l’on peut dire.

Dans un passé récent, après les « vigoureuses » années Nixon/Kissinger, Carter mit la CIA sous contrôle au nom des abus commis sous la législature précédente.

Tellement sous coupe réglée, que l’on raconte que lorsque le Shah de Perse fut abandonné en rase campagne et l’Iran à l’ayatollah Khomeini, il n’y avait plus personne qui parlait iranien à la CIA… On connait la suite, Ahmadinejad et son récent discours à la pantalonnade onusienne de Genève n’en étant qu’un (triste) épisode de plus dans un trop longue série.

Arrive Reagan qui lance la guerre des étoiles et utilise lui aussi la manière forte. En allant par exemple chatouiller Khadafi lorsque ce dernier déclare augmenter ses frontières maritimes de 18 à 200 miles nautiques. Et l’ancien acteur de Hollywood de faire abattre deux Sukhoi par des F18 de la Navy dans l’espace aérien contesté.

Nouveau départ avec Clinton qui est lui aussi plus libéral, et remet à nouveau en cause les méthodes de son prédécesseur. L’histoire veut que la CIA ait eu Ben Laden (ancien allié des Américains au départ, rappelons le) dans sa mire et qu’il n’ait pas voulu donner l’ordre de le mettre hors d’état de nuire.

Bush est élu et on assiste donc en ce moment au grand déballage des méthodes guantanamiennes etc.

C’est donc la parfaite illustration, une fois de plus, de l’axiome de Tocqueville qui dit que l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a beaucoup de copies et peu d’originaux.

Bref, quelle position prendre ?

Faut il être « dur », comme a pu l’être Margaret Thatcher proche de Reagan dans ses méthodes, et laissa tranquillement un terroriste de l’IRA aller jusqu’au bout de sa grève de la faim, jusqu’à ce que mort s’en suive ? Ou encore comme les Français dont on dit que les terroristes islamistes ayant mis les bombes dans le métro parisien en 1995 ont malencontreusement raté plusieurs marches dans l’escalier, avec comme conséquence une issue fatale ?

Ou doit on être les adeptes de la tolérance a priori, avec le risque d’avoir un ennemi radical en face qui prend cette « ouverture d’esprit » pour de la faiblesse et en profite jusqu’à mener le fer au sein même de nos frontières, comme le 11 septembre 2001 l’illustre ?

Vaste débat, auquel JusMurmurandi répondra de manière tangente.

Car il faut tout d’abord rappeler qu’avec certains de ces terroristes, il s’agit d’une véritable guerre; et qu’à la guerre, comme à la guerre, comme aurait dit le Général de la Palice. Bref, pour JusMurmurandi, il ne s’agit pas d’être mou du genou.

Mais quitte à ce que des méthodes « vigoureuses » soient utilisées, comme encore récemment au large de la Somalie, y compris par Obama qui a autorisé les Navy Seals à abattre ceux qui avaient pris le commandant du navire Maersk en otage, est il vraiment utile, nécessaire que nous le sachions ?

En dehors de vendre des journaux et de faire les choux gras de CNN, qu’est ce que cela apporte au commun des mortels de rendre ces états de service « publics »?

Le plus habile n’est il pas de pratiquer le silence, qui est d’or, et permettre aux services dits secrets de le rester, en espérant qu’ils assurent convenablement, honorablement notre protection ?

Nous sommes tous des victimes! Tous, non, car un homme seul résiste…

avril 22, 2009 on 8:20 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y en a marre! Il y a quelques semaines, JusMurmurandi mettait en avant à quel point se poser en victimes permettait à certains de se croire le droit de faire n’importe quoi. Depuis, les exemples se sont multipliés jusqu’à l’indécence la plus totale.

Indécent (le mot est faible), le lamentable Ahmadinejad quand il se pose, avec tous les musulmans, en victime de la création de l’Etat d’Israël. Comment cela a affecté l’Iran, qui n’est ni arabe, ni sémite, ni voisin, nul ne le sait sauf lui. Si le seul grief qu’il a contre Israël est que celui-ci ne traite pas les Palestiniens, ses frères musulmans, comme lui, Ahmadinejad le voudrait, alors tout l’Occident est aussi coupable qu’Israël. Il faudrait quand même lui rappeler que l’Islam n’est pas un, mais pluriel, que les guerres entre sunnites et chiites ont fait infiniment plus de morts qu’entre juifs et arabes, et que la dernière guerre qui ait impliqué l’Iran était avec son voisin irakien, sémite et arabe. Une victime, Ahmadinejad?

Indécents, les employés de GDF et EDF qui coupent le courant pour obtenir de meilleurs salaires alors qu’ils sont, par construction, dans ces entreprises où règne la garantie de l’emploi, les seuls Français avec les fonctionnaires à n’être absolument pas touchés par la crise. Des victimes, les gaziers et électriciens? Qu’ils en parlent aux licenciés de Continental ou de Molex, et ils devront la ramener un peu moins. Lesquels futurs ex-employés se croient le droit de faire n’importe quoi, comme de prendre des otages et casser une sous-préfecture au nom de leurs droits de victimes. Sans se rendre compte qu’ils dégoutent absolument tout repreneur potentiel de leurs sites et tout investisseur sur leur bassin d’emploi. Qu’ils se souviennent que les principales victimes du combat jusqu’au-boutiste des Lip à Palente ont été les ouvriers eux-mêmes, qui se sont rendus inemployables par leur extrémisme.

Indécents le commentaires anxiogènes des médecins qui s’élèvent contre la loi Bachelot de réforme le la santé. Les faits sont clairs, même si ces mandarins veulent les dissimuler: le système de santé français est l’un des plus chers au monde (le second en pourcentage du PIB après les USA), sans bénéfice de santé ou de confort visibles par rapport à son voisin allemand, moins cher d’un quart. Et si la santé coûte de plus en plus cher, poussée en avant par le vieillissement de la population et les thérapies nouvelles très onéreuses, c’est un argent qui se retrouve dans les poches de la profession médicale au sens large, qui ne connaît pas la crise. Alors affoler les Français en leur donnant à craindre un rationnement des soins et une approche minimaliste à l’anglaise pour obtenir le droit de continuer à émettre des chèques en blanc payés par les assurés, cela ne fait pas d’eux des victimes du ministre Bachelot. Ce sont au contraire les Français qui sont victimes de ces mauvaises pratiques ruineuses masquées par un bon niveau de santé que les médecins présentent comme inséparablement liés.

Indécents les commentaires de tel ou tel homme ou femme politique qui, à propos de tout et de rien, dit que Sarkozy « casse » la France, qui est de cette façon, sa victime. C’est oublier ce que ce mot de « casse » veut dire. La France sarkozyenne est, comme avant, un pays de droit et de loi, où la démocratie donnera des possibilités multiples à l’opposition de revenir aux affaires et de défaire, s’ils n’ont rien de mieux à faire, tout ce qu’aura monté leur prédécesseur. Et la lecture de la presse montre que, s’il y a une victime à chercher, ce n’est pas la France victime de Sarkozy, c’est Sarkozy victime d’une presse quasi-unanimement hostile. JusMurmurandi rit encore des commentaires de la même tendance qui affirmait il y a deux ans que la France ne serait plus pluraliste parce que le Président entretenait des rapports dominateurs avec les patrons de presse. Cet anathème jeté trop vite montre à quel point ils ont raconté n’importe quoi, tant il est difficile de trouver aujourd’hui un journal ou un magazine qui ne soit pas d’opposition.

Il est d’ailleurs caractéristique que Nicolas Sarkozy ne se pose pas, lui, en victime de qui ou de quoi que ce soit. Au lieu de se plaindre de la crise, dont pourtant il n’est en rien responsable, et qui torpille les plans qu’il avait pour sa présidence, il se borne à dire qu’il faut travailler plus et plus encore pour s’en sortir, et montre l’exemple. C’est peut-être pour cela qu’à force de ne pas se poser en victime, il n’est plus en phase avec une société française où tout le monde rêve de l’être, pour ne plus être responsable de rien et avoir droit à tout.

Il y a une vingtaine d’années, tous les Français rêvaient d’une carrière de fonctionnaire, à l’abri du chômage. Maintenant ils rêvent d’un rôle de victime, à l’abri de la réalité et des devoirs.

Et, en attendant, qui va payer?

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