Connivence, complaisance et complicité…

juin 2, 2011 on 1:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Dominique Strauss-Kahn, Georges Tron et, depuis hier, un ex-ministre qu’on ne nommera pas. Qu’ont-ils en commun? D’avoir, si l’on en croit leurs divers(es) accusateurs(trices) non seulement eu des activités criminelles, mais de les avoir eu il y a des années, et pendant des années.

Ceci fait débat en France aujourd’hui, sous le thème général de « tout le monde savait, et personne n’a rien dit »…

La question se pose de savoir si le fait de savoir et de ne rien dire est acceptable, non seulement sur le plan moral ou éthique, mais aussi d’un point de vue judiciaire.

Il y a, en droit français, un délit qui se nomme « non-dénonciation de crime ». Si Luc Ferry est au courant d’une partouze pédophile à laquelle aurait participé une personne adulte (n’importe quel adulte, connu ou pas), ne pas dénoncer cet adulte et cette partouze semble tomber sous le coup de cet article du code pénal.

Sauf que, bien entendu, on n’imagine pas Luc Ferry ou des journalistes ayant des photos, ou autres « preuves ».

Donc la question est de savoir à partir de quel moment une « rumeur » devient « suffisante » pour « obliger » à « dénoncer ». Il suffit de voir que je mets des guillemets à chaque deuxième mot montre à quel point les concepts utilisés ici sont juridiquement incertains.

Poussons la question plus loin. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, connaissait bien DSK, qui aurait confessé que la révélation de sa fille était vraie. Anne Mansouret n’est-elle pas alors judiciairement coupable de ne pas l’avoir dénoncé? Et, si Anne Sinclair le savait aussi, ou pour d’autres éventuelles « frasques » de son mari, où en est sa propre responsabilité pénale? De ce point de vue-là, sa présence à New-York pour soutenir son mari, certainement bien vue des média et de l’opinion publique, la met aussi à portée du procureur Vance, qui devrait immédiatement la convoquer pour lui faire dire, sous serment, de quelles « histoires » de DSK elle a eu connaissance.

Bien sûr, le monde serait plus simple si ces Messieurs vouaient bien garder leur quéquette à leur place. Mais, à choisir, le puritanisme, ce n’est pas terrible non plus… Quant au « droit d’informer » de la Presse, y compris sur la vie privée, c’est une inquisition à but lucratif, sordide.

Quant à la dénonciation sans preuves, elle peut faire des ravages. Demandez ce qu’ils en pensent aux producteurs espagnols de concombres…

Alors, entre l’ignoble de la diffamation sans preuves, et l’ignoble du silence coupable, vous choisissez quoi?

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