La Punition!

août 1, 2011 on 11:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jean-Marie Le Pen, sans doute frustré de voir sa fille occuper seule le devant de la scène FN en faisant si peu de cas de son propre père (propre, enfin façon de parler), se rappelle au bon souvenir de tous (bon, enfin façon de parler) en disant que la Norvège était responsable du massacre perpétré par l’autre connard. En d’autres termes, ce qui est arrivé aux Norvégiens est juste une punition, une juste punition….

Nicolas Hulot, sur qui Eva Hulot a tapé à bras raccourcis pendant la primaire écologiste tant au-dessus qu’en-dessous de la ceinture, dit sa douleur, sa déception et sa rancœur. Il semble tout à fait improbable qu’il s’associe à leurs efforts futurs, mais possible qu’il aille même jusqu’à rejoindre camp de Jean-Louis Borloo. Que croyaient les Verts? Que Hulot allait servir la soupe à celles et ceux qui lui avaient servi la cigüe? Eh non, ils constatent que, quand on a été méchant avec un petit camarade, on récolte… une punition!

La France, sur le plan football, n’est plus tête de série. De ce fait, au tirage au sort pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, elle a hérité de l’adversaire que tous souhaitaient éviter, le champion du monde et d’Europe en titre, l’Espagne, ce qui rend leur qualification directe sinon hors de portée, au moins très hypothétique. C’est que, quand on maintient en place un entraîneur comme Raymond Domenech, et quand on se conduit comme les joueurs grévistes à Knysna, tout ce que les joueurs et les pontes de la Fédération méritent, c’est une bonne punition.

Maintenant, question punition, il y a deux questions qui dominent les autres. A court terme, d’abord, celle qui attend -ou pas- Dominique Strauss-Kahn. Nul, hormis lui et Nafissatou Diallo, ne saura jamais ce qui s’est vraiment passé dans la fameuse suite du Sofitel. Il est même possible que, venant de deux mondes où les relations hommes-femmes sont si fondamentalement différentes, chacun des deux croie en toute bonne fois à sa version des faits, même s’il n’y en a qu’une que la loi puisse valider. Il n’empêche que, si DSK voit une condamnation judiciaire s’ajouter à celle qu’il a déjà irrémédiablement subi sur le triple plan professionnel, politique et social, il ne pourra pas dire qu’il n’aura pas été puni par où il a péché…

La dernière question est celle de l’élection présidentielle de 2012. Manifestement, il n’y a pas un candidat qui soulève quelque enthousiasme que ce soit. Ce ne sera pas la lutte de deux champions pour désigner celui ou celle qui va gagner, mais un combat pour savoir qui les Français rejettent le moins. En d’autres termes, si les Socialistes, qui n’ont que deux arguments à leur programme, à savoir défaire tout ce qu’a fait Sarkozy et contre lequel ils ont voté avec un systématisme parfois aveugle, et dépenser sans frein ni peur de devenir Grecs, doivent être punis pour cette insigne faiblesse.

Ou si Sarkozy doit être puni pour les fautes de caractère et de style qui ont marqué si négativement le début de son quinquennat, avant que les crises successives ne viennent rebattre les cartes. Sera-t-il récompensé là où il a tant et tant travaillé, ou puni d’avoir eu le mauvais goût d’être un vilain petit canard? Là réside la clef de l’élection.

En tout cas, les Français, qui ont, et pas forcément à raison, le sentiment que la vie les punit injustement avec la mondialisation, le chômage, la crise, etc…, ce qui fait d’eux les recordmen du moral dans les chaussettes, sont bien aise de passer, au moment des élections, du rôle de victime à celui de celui qui donne la punition…

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