Une robuste Constitution

mai 23, 2008 on 7:14 | In France | Commentaires fermés

Une boisson « énergétique » est interdite à la vente en France. Certains éléments rentrant dans sa composition donnent à l’AFSSA. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments a rendu pas moins de 4 avis négatifs, citant des « éléments inquiétants », et « plusieurs agents susceptibles de générer des troubles neuropsychiques ».

Là où cela devient intéressant, c’est que le fabricant de cette boisson, loin de cacher sa honte et de retirer prestement son produit des présentoirs de supermarchés, attaque l’Etat français en justice et réclame 300 millions d’euros de dommages et intérêts.

Et là, l’Etat, craignant une condamnation, passe outre les « suspicions de décès en Suède et en Irlande », et de « cas de neurotoxicité », et autorise la mise en vente de la boisson, moyennant des avertissements symboliques.

Cette affaire pose des questions à JusMurmurandi. Comment est-il possible que cette boisson soit suspecte au point d’en être interdite en France, mais autorisée partout ailleurs, y compris tous les autres pays de l’Union Européenne? Qui a raison, qui a tort? Que pèsent donc les fameux « experts » s’ils ne sont même pas d’accord entre eux au point d’arriver à des conclusions contradictoires?

Comment se fait-il que tous les avocats du « principe de précaution » se soient tus sur cette autorisation de vente, alors même que les risques, si on en croit l’AFSSA, sont plus clairement démontrés que ceux présentés par les OGM, qui, eux, ne présentent aucun risque connu, mais surtout des conséquences prétendument inconnues?

Suffit-il d’entamer une action en justice avec à la clef une condamnation vertigineuse? Si oui, qu’attendent les Monsanto et autres Limagrain pour en faire autant et obtenir la permission de mise en vente de leurs semences OGM?

A quoi sert d’inscrire le « principe de précaution » dans la Constitution si c’est pour ne pas l’appliquer dès lors que cela risque de coûter cher?

Pour ce dernier point, JusMurmurandi en tire la conclusion qu’il est tout à fait loisible d’inscrire, comme veulent le faire certains, l’interdiction de tout déficit public dans la Constitution. Visiblement, cela n’engage à rien…

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