Salut, Bill!

juin 28, 2008 on 6:28 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Hier a marqué le dernier jour où Bill Gates a travaillé pour Microsoft. A 52 ans il prend sa retraite pour se consacrer pleinement à sa prodigieuse fondation humanitaire, qui dispose, sur le long terme, d’un budget de 100 milliards de dollars, entre la gigantesque donation de Bill Gates lui-même et celle de son camarade es- »plus grande fortune du monde », l’investisseur américain Warren Buffet.

Il est évidemment possible de revenir sur la réussite hors normes de celui qui a non seulement construit -en relativement peu de temps- une fortune comme le monde n’en a pas connu depuis John D. Rockefeller et la Standard Oil il y a un siècle.

Il est possible aussi de décrire la contribution de la vision de Bill Gates à l’industrie informatique, qui ne serait sans aucun doute pas ce qu’elle est aujourd’hui sans lui. Ou de souligner que cet homme a jugé qu’il n’avait pas le temps de terminer ses études à Harvard (les fondateurs de Google ont fait le même choix, et n’ont pas mal réussi non plus, ce qui devrait peut-être faire réfléchir).

Mais ce qui intéresse JusMurmurandi aujourd’hui est plutôt de se demander dans quel état est Microsoft le jour du départ de son charismatique fondateur.

Force est de constater que, malgré son apparente toute-puissance, Microsoft ne s’est jamais vraiment remis d’avoir raté le train de l’Internet, où les leaders (Google, Yahoo!) ont créé plus de valeur que lui. Que les tentatives de Microsoft en dehors du PC (consoles de jeux, téléphones) ne sont pas des succès à la hauteur des espoirs et des investissements du géant du logiciel.

Plus grave, parce que plus près du coeur de business de Microsoft, les ventes de suites logicielles de bureautique de type « Office » sont menacées par leur mise à disposition gratuite par des concurrents (par Google notamment).

Au coeur même du dispositif de l’empire de Gates, le nouveau système d’exploitation Windows, dit « Vista » n’a pa convaincu la communauté des utilisateurs, puisqu’ils continuent d’acheter en grand nombre la version précédente, dite « XP », au lieu de choisir la dernière version, réputée trop lourde d’utilisation et trop gourmande en mémoire. Imagine-t’on les acheteurs de voitures continuer à préférer l’ancienne Mégane Renault à la nouvelle?

Autre signe, même les utilisateurs de Windows font défaut en grand nombre quand ils peuvent choisir. Ainsi ils sont plus de 20% à préférer un navigateur Internet qui ne soit pas d’origine Microsoft (Firefox surtout, mais aussi Opéra ou Safari) en dépit de l’inclusion gratuite dans Windows de Explorer.

Dernier échec, Microsoft, toute honte bue, se résout à acheter son rival Yahoo! et met sur la table la somme pharaonique de 45 milliards de dollars. Ce qui représente une prime de plus de 50% du cours coté et offre aux actionnaires de Yahoo! un porte de sortie honorable pour une entreprise en panne face à son rival, Google. Eh bien même ce Yahoo! affaibli et menacé refuse la demande en mariage de Microsoft là où, il ya 20 ans, se vendre à Bill Gates était le rêve de tous.

Toutes ces mauvaises nouvelles s’étant accumulées ces dernières années, pendant lesquelles le génial fondateur a pris de plus en plus de recul, peut-être justement la marque de sa contribution est-elle dans le fait que, depuis qu’il ne la dirige plus, Microsoft semble avoir perdu la main. A moins que ce ne soit parce que Microsoft a perdu la main que Bill Gates ne souhaite plus la diriger.

JusMurmurandi souhaite à Bill Gates le même succès avec sa fondation humanitaire qu’avec Microsoft. Le monde en a besoin!