La loi du plus fort!

juillet 17, 2008 on 6:58 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

La Presse s’émeut, car un périodique, Auto-Plus, a été perquisitionné et un de ses journalistes mis en garde à vue pour avoir diffusé des photos secrètes des futurs modèles Renault.

L’argumentation est simple: la protection des sources journalistiques est un pilier de la liberté de la Presse. En l’espèce, la perquisition, la saisie de matériel (ordinateurs entre autres) et la garde à vue sont autant d’atteintes à cette liberté.

L’argumentation de l’autre partie est aussi simple: la diffusion de ces images est préjudiciable à Renault, car elle informe ses concurrents de projets encore secrets. L’employé de Renault qui fournit ces images à Auto-Plus viole son obligation de confidentialité. Et Auto-Plus sait que ces images lui sont cédées de manière illégale. La liberté de la Presse n’excuse pas tout et notamment quand source et journaliste savent être dans l’illégalité, sans que le but de l’opération, à savoir la diffusion de photos avant tout le monde, permette de mettre en avant l’intérêt général.

Sans rentrer dans les mérites de l’une et l’autre argumentations, force est de constater qu’en France aujourd’hui, la respect de la loi n’a plus beaucoup de partisans.

Les partisans de José Bové fauchent et détruisent au nom du principe de précaution, alors même que cela viole la loi sur la propriété privée

Les PV d’auditions de tous les gardés à vue sont publiés dans la presse dès lors que leur contenu est un tant soit peu intéressant ou croustillant. Cela viole la loi sur le secret de l’instruction.

Les photos des nouvelles Renault (et Peugeot et Citroën bien sûr) sont publiées grâce à des fuites illégales.

Quand Nicolas Sarkozy signe le décret d’extradition de Marina Petrella, condamnée en Italie pour terrorisme, il ne fait qu’appliquer la loi, même si cela chagrine les beaux esprits, la Presse et la gauche (il y a recoupement entre ces 3 microcosmes).

Plus même, quand Nicolas Sarkozy attaque en justice le Nouvel Observateur qui a publié sous la signature d’Airy Routier un SMS prétendument envoyé par lui à sa femme Cecilia, la Société des Rédacteurs du magazine parle de « coup de force ». Non, ce n’est pas un coup de force, mais un coup de droit, tout simplement. Un coup de droit sans lequel jamais le Nouvel Observateur n’aurait reconnu que cet article était aussi bidon que le SMS. Le public dont la Presse pense qu’il a le droit de connaître par avance les nouveaux modèles Renault a-t-il peut-être aussi le droit de savoir qu’on lui sert des « informations » bidonnées?

Alors, droit de savoir quand c’est la Presse qui publie, mais pas de droit de savoir quand la Presse bidonne? JusMurmurandi se demande quel rapport cela a avec la loi.

C’est pourtant simple. Cela s’appelle la loi du plus fort.

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