Marx était-il Vert?
mars 3, 2007 on 3:12 | In Economie, France | Commentaires fermésTous les candidats écologistes de cette campagne électorale se liguent contre l’EPR, le réacteur nucléaire de nouvelle génération développé par Areva.
JusMumurandi se sent contraint de rappeler certains faits. Si la France, sous l’impulsion du Général de Gaulle, poursuivie par Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, n’avait pas choisi de développer plus que tout autre pays la génération d’électricité d’origine nucléaire, les conséquences auraient été les suivantes:
- une pollution plus importante sous forme de gaz à effet de serre et autres particules émises par des centrales à gaz, fioul ou charbon qu’il aurait fallu construire en lieu et place des centrales nucléaires
- un prix d’électricité de l’ordre de 30% plus élevé pour les entreprises et les particuliers, et ce depuis 30 ans
- un déficit du commerce extérieur bien plus important, causé par l’importation massive de charbon, de pétrole et de gaz pour les centrales thermiques classiques
- une absence d’industrie électro-nucléaire, domaine où la France est en pointe, et où Areva vient de vendre des EPR à la Finlande et la Chine
Il est vrai que les centrales nucléaires produisent des déchets sales et qui le resteront pendant des décennies. Mais il faut bien que notre énergie vienne de quelque part, sauf si les écologistes veulent que nous revenions au transport à cheval et à l’éclairage aux chandelles. Donc le choix est: énergie fossile ou énergie nucléaire. Réchauffement climatique ou déchets nucléaires.
Il est vrai aussi qu’il y a une autre voie: les énergies renouvelables: le soleil, le vent, la géothermie, l’hydraulique. Mais outre qu’on ne peut pas couvrir la France d’éoliennes, de panneaux solaires et de barrages, cette électricité a un défaut majeur: elle coûte beaucoup plus cher. Ce qui, si l’on excommunie le nucléaire, force le choix: réchauffement climatique ou refroidissement économique.
En fait, si les écologistes semblent prisonniers de leur culture d’opposition. Au moment où leur thèse fondamentale, à savoir que le progrès économique mené comme il l’a été créé des désordres qui menacent la vie même sur notre planète, est acceptée par tous, tant dirigeants qu’opinions publiques, ils n’admettent pas d’avoir eu tort en diabolisant le nucléaire au lieu de se préoccuper des gaz à effets de serre. Car le réchauffement de la planète cause beaucoup plus de dégâts beaucoup plus vite que le nucléaire n’en causa jamais, Tchernobyl compris.
Cette certitude que l’histoire vous donnera raison, et que cela seul justifie tous les moyens, est une théorie qui porte un nom. En politique, cela s’appelait le marxisme. Marx était-il donc Vert ?
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