Le Roi Nicolas

août 15, 2008 on 8:46 | In France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy est-il un monarque élu, voire carrément un empereur, comme beaucoup de ses adversaires l’en accusent, sous le nom de Sarkoléon?

Ils mettent en cause sa manière de se saisir de tous les problèmes, y compris ceux précédemment traités par le Premier Ministre, de décider de tout, et de se précipiter à la moindre occasion vers les media, à commencer par la télévision.

JusMurmurandi ne peut que constater qu’un certain nombre de faits contredisent cette analyse.

Le parler, d’abord. Nicolas Sarkozy ne parle pas « énarque », encore moins « monarque ». Imagine-t-on un roi de France dire à un manant « casse-toi pauvre con! »? Un roi eût dit, au mieux « laissez-nous, mon bon », au pire eût fait rouer ledit manant pour lèse-majesté.

Comment on lui parle. Imagine-t-on les journalistes parler à François Mitterrand ou à Jacques Chirac comme ils le font maintenant couramment à Nicolas Sarkozy? On se souvient des célèbres marques d’agacement du Président Mitterrand, qui allaient jusqu’à mettre un terme prématuré à un interview où les questions le chatouillaient désagréablement.

L’exercice du pouvoir ensuite. Si nous étions effectivement présidés par Sarkoléon, pourquoi a-t-il refusé d’exercer quelque droit de grâce ou d’amnistie que ce soit, justement au motif que ce droit régalien lui paraît anachronique?

De même, la réforme de la Constitution va réduire fortement le nombre de titulaires de poste nommés par le seul Président de la République. Voilà une réforme bien peu monarchique.

De même les Français ne cessent de se tourner vers lui pour solliciter toujours plus. Plus de détaxes, plus d’avantages, plus d’action. Comme s’ils attendaient tout de lui. On a atteint aujourd’hui un sommet quand un homme gravement infirme lui a demandé le droit de mourir par euthanasie. On n’est plus dans la monarchie, qui ne pouvait « que » guérir la maladie des écrouelles, mais bel et bien dans des prérogatives divines…

En fait, quand on regarde la courbe du désamour entre l’opinion publique et Nicolas Sarkozy, on s’aperçoit que c’est quand il n’est « pas assez » monarque que l’opinion le sanctionne, comme dans l’affaire du célèbre « casse-toi ». De même avec son divorce et sa romance avec Carla. Manifestement, dans les prérogatives royales figure celle d’avoir une ou des maîtresses, complètes avec enfants naturels, et de les loger aux frais de la Nation…

Ce qui fait que, paradoxalement, plus il agit en monarque, plus il est critiqué comme « ominiprésident », et moins il se comporte en monarque, plus il est critiqué pour ne pas « être assez présidentiel ». Il faudrait donc qu’il se comporte en monarque sans agir comme tel.

Il y a déjà eu des précedents de cet ordre dans la monarchie française. On les appelait les rois fainéants…

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