En face du droit au travail, le devoir d’employer?

mars 4, 2007 on 11:43 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus est décidément un dossier paradoxal. Toute la gauche dénonce avec force l’état où les choses en sont arrivées, et jure que, s’ils étaient au pouvoir, un « état fort » restaurerait l’âge d’or passé.

En même temps, on a vu un manager fraîchement nommé, Christian Streiff, élaborer le plan de restauration de la compétitivité à l’été 2006. Et rien hormis le départ de Christian Streiff, écoeuré par tant d’inaction, n’a pu intervenir avant mars 2007. Pourquoi? Parce que les Etats français et allemands n’ont pu se mettre d’accord sur les mesures à prendre. Et que l’Etat anglais a dit que tout désengagement du Royaume Uni entraînerait l’annulations des commandes de l’Etat anglais.

Ce que cela montre, au scandale de JusMurmurandi, est que pour les Etats, seul compte le nombre d’employés et la paix sociale. Comme si la seule mesure d’une entreprise pour un Etat, c’est combien elle peut servir à payer d’impôts, de charges sociales, et à bonifier les statistiques de l’emploi.

Ces entreprises emploient et embauchent et contribuent massivement aux finances de l’Etat, personne ne leur en sait gré, chacun considère que c’est normal. Mais qu’une entreprise veuille alléger la barque, même si cela permet de la consolider pour prendre demain de nouveaux marchés, et tous de crier haro sur le baudet et la charger de tous les péchés d’Israël.

En somme, les entreprises ont le devoir d’employer, quelle que soit leur situation. Les clients? Quelle importance! Les concurrents? Un détail…

Le résultat: Airbus vient de suspendre le développement de son A380 en version fret, avec un coût de 20 commandes annulées. Combien de milliers d’heures de travail perdues? Combien d’efforts partis en fumée? Combien de milliards de dollars pour Boeing sur le marché des gros porteurs où il est désormais sans concurrence? Mais personne pour voir que c’est là une vraie mauvaise nouvelle, annonciatrice des lendemains qui pleurent. Parce que demain ne compte pas, si on a la paix aujourd’hui.

C’est la formule célèbre: « après moi le déluge » de Louis XV s’applique à plein, et on sait à quel point il eut raison. En tout cas, pour Airbus, comme pour toute entreprise française qui a le malheur de vouloir soigner sa compétitivité, l’avenir, ce ne sera pas le déluge de nouvelles commandes.

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