La vraie bataille du Ciel
mars 6, 2007 on 3:19 | In France | Commentaires fermésJusMurmurandi s’est fait l’écho de la prise en otage d’Airbus par les hommes politiques en général et les candidats à l’élection Présidentielle en particulier.
Pendant ce temps se déroulait une vraie bataille. Pas un homme politique français n’en a dit un mot, et pourtant, là, il y a de vrais enjeux de société. Jacques Barrot, le Commissaire Européen aux transports s’est mis d’accord, après des années de tractations, avec son homologue américain sur un accord dit de « ciel ouvert ». En un mot, tout transporteur européen pourra voler de n’importe où en Europe vers n’importe où aux USA et inversement. Cet accord s’appliquera à partir d’octobre 2007, et on en attend une augmentation de 50% en 5 ans du nombre de voyages transatlantiques qui passeraient de 50 millions par an à plus de 75 millions.
C’est, bien sûr, une vraie bonne nouvelle pour Airbus, car, qui dit plus de passagers dit plus d’avions. Qui dit transatlantiques dit long courriers, plus rentables pour l’avionneur que le monocouloirs. Qui dit libéralisation dit concurrence accrue, donc avions offrant un faible coût du kilomètre-passager (A380, A350XWB), et compagnies low-cost.
Plus de passagers, c’est aussi plus d’échanges touristiques, économiques et culturels, et, in fine, une plus grande convergence euro-américaine. C’est aussi une plus grande intégration européenne, puisque le côté « national » d’une compagnie aérienne va s’atténuer. On pourra prendre un avion British Airways pour faire Paris-Los-Angeles, ou un avion Air France pour faire Londres-Washington. Ou un avion Americain Airlines ou United Airlines. Et peut-être demain un avion low-cost Ryanair, Easyjet, Jetblue ou Southwest Airlines. Compagnies non concurrentielles s’abstenir…
C’est aussi une bonne nouvelle pour les passagers. Plus de choix, plus de possibilités, des billets moins chers. Voilà une Europe comme on l’aime.
Mais plus de passagers, c’est aussi plus de pollution sonore et environnementale. Plus de congestion aux aéroports. Plus de risques terroristes. Plus de rationalisations dans les compagnies aériennes.
Voilà en somme un vrai choix de société. JurMurmurandi pose une seule question: où étaient les hommes politiques français dans ce débat? Eh oui, ils ne pouvaient pas s’en occuper, trop pris par les interviews sur le choc du plan Airbus. Et pourtant, cet accord là fera plus pour aider Airbus que toutes les jérémiades. A moins que le résultat de l’empêchement fait à Airbus de se restructurer n’ait pour conséquence que tous ces passagers ne soient en fait transportés dans des Boeing….
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