Aider les salauds?

août 30, 2008 on 7:05 | In France | 2 Comments

Une question chiffonne JusMurmurandi. jusqu’où faut-il aider des salauds quand cette aide va bénéficier -aussi- à des gens qui en ont vraiment besoin?

Avant le second tour de l’élection présidentielle à laquelle a participé le seul tyran zimbabwéen Robert Mugabe, le parti au pouvoir, le Zanu-PF avait interdit toutes les ONG au motif qu’elles auraient aidé l’opposition, notamment en ne distribuant de l’aide alimentaire qu’aux opposants à Mugabe.

Maintenant que Mugabe a « gagné » l’élection (c’est plus facile quand on est seule en lice), les ONG sont de nouveau autorisées, et peuvent reprendre leur distribution d’eau, de nourriture et autres prestations de base dont dépend la survie de millions de zimbabwéens, dont le pays a été ruiné par l’incurie et la prévarication de l’équipe au pouvoir.

Bien évidemment, les ONG font ici le travail que le gouvernement devrait faire, à savoir assurer à la population des conditions qui permettent la survie. Pour mémoire, le Zimbabwe était, avant l’équipe Mugabe, le grenier de l’Afrique australe.

Faut-il aider les zimbabwéens en sachant que cette aide sera exploitée par le pouvoir en place? Sachant qu’une partie sera purement et simplmeent confisquée pour être distribuée aux seuls membres du parti Zanu PF ? Sachant qu’elles (les ONG) seront à tout moment de parfaits boucs émissaires pour expliquer les échecs de ce qu’il faut bien appeler le pire gouvernement de la planète?

La même question se pose avec d’autres régimes que, par pudeur, JusMurmurandi appelera « contestables ». Comme l’Afghanistan, dont les ressources sont l’aide internationale et le trafic d’opium (90% de la production mondiale, ce n’est pas rien!). Comme le Myanmar, dictature militaire ravagée par un cyclone. Comme le Pakistan, dont l’aide contre le terrorisme s’accompagne d’une tolérance d’énormes violations en matière nucléaire. Comme la Corée du Nord, peut-être le régime le plus féroce au monde.

Bref, où s’arrête le devoir d’aider les innocents, où commence le soutien aux crapules, et à partir d’où est-ce que cela devient de la compromission?

Tiens, cette dernière question rappelle à JusMurmurandi son récent article sur l’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy et le RSA.
Robert Mugabe, salaud

2 commentaires

  1. L’aide la plus urgente qu’il faudrait au Zimbabwe actuellement, c’est un gars sachant se servir d’un fusil et d’un fusil. Neuf grammes de plomb devrait renvoyer ce sinistre tyran à sa place.

    Commentaire by seb — 30 août 2008 #

  2. Comme ça, au moins au moment de sa mort on pourra dire qu’il a (enfin) du plomb dans la tête? Je pense que Mugabe en prison, ça ferait réfléchir d’éventuels apprentis dictateurs.

    En fait, Seb, ce n’est pas si simple. Mugabe n’est que le sommet de la pyramide du Zanu-PF, avec des « anciens combattants », des miliciens, soldats et policiers qui sont, comme souvent dans les dictatures, les grands bénéficiaires du régime qu’ils maintiennent au pouvoir. Liquider Mugabe ne réglerait rien si un autre, plus jeune, moins déconsidéré, parlant bien mais continuant à agir sur la même ligne, lui succédait. Regardez l’Irak. Saddam était une ordure. Mais y a-t-il vraiment qui que ce soit qui ait gagné au changement, en dehors de l’ancienne société de Dik Cheney et des producteurs de pétrole?

    Commentaire by JM2 — 31 août 2008 #

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.