Braquage coranique, tribunal islamique?

septembre 5, 2008 on 6:56 | In Best of, France | Commentaires fermés

Pierre Dac, fabuleux humoriste français, écrivait: « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites ».

Il semble bien que le tribunal correctionnel illustre tristement cette maxime. Un prévenu devait comparaître en septembre 2008 pour divers braquages commis dans l’Ouest en 2000 et 2001.

Ses avocats demandent un renvoi du procès, au motif que le prévenu observe la prescription faite par l’Islam sous le nom de « ramadan », qui leur interdit de manger entre le lever et le coucher du soleil. Ceci mettrait, selon ses avocats, ledit prévenu en « état de faiblesse physique », compte tenu qu’il aurait déjà jeûné pendant 2 semaines au jour prévu de sa comparution.

Et là, JusMurmurandi observe, perdu entre incompréhension et ahurissement, que le tribunal a fait droit a cette demande de renvoi et fixé une nouvelle date de procès en janvier 2009.

Certes le lecteur pourra penser que, comme on en est déjà à 7ans après les faits, quelques mois de plus ou de moins n’y changeront pas grand chose.

Mais JusMurmurandi se demande comment un tribunal de la République française à pu prendre une telle décision. Si en effet, il accepte que le prévenu puisse se prévaloir des prescriptions religieuses, pourquoi ne pas imaginer que:

- tous les prisonniers puissent, à leur choix exiger de manger casher, hallal ou végétarien suivant qu’ils sont juifs, musulmans ou bouddhistes

- ces mêmes prisonniers puissent refuser toute activité obligatoire dès lors qu’elle aurait le mauvais goût de coïncider avec un temps de liturgie. Donc aucune activité pendant le sabbat pour les juifs, le dimanche pour les chrétiens, les prières à genoux pluriquotidiennes pour les musulmans.

Sans compter le chant du muezzin dès l’aube, sur leurs MP3 fournis par l’Administration pénitentiaire, voire, pourquoi pas, l’application de la chariah

On voit bien qu’il serait facile de multiplier ces exemples qui seraient jubilatoires s’ils n’étaient navrants.

Vous pourriez objecter que ce qui peut être imposé aux prisonniers ne peut pas l’être aux prévenus, présumés innocents. Ce serait ignorer que la moitié des prisonniers français, et c’est une honte nationale, sont des prévenus en attente de jugement. Les mauvaises langues ajoutent même que les juges ont largement tendance à préférer condamner ceux qui ont fait de la détention préventive qu’à les acquitter, ce qui les transforme en victimes et leur ouvre droit à des indemnités.

Non, la vraie question qu’aurait dû se poser le tribunal, outre celles, évidentes, de la laïcité de la République et de l’égalité de tous les citoyens devant la Loi -excusez du peu!- serait plutôt dans quelle sourate du Coran le prévenu si pieux aurait appris qu’il était agréable à Allah que ses fidèles commettent des braquages…

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