C’est si facile!

septembre 9, 2008 on 1:54 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Jean-Marie Bigard s’est singularisé sur Europe 1 en affirmant que c’était un missile américain qui avait percuté le Pentagone le 11 septembre 2001, et non un avion dont des terroristes avaient pris le contrôle. Jean-Marie Bigard n’est d’ailleurs pas le seul, loin s’en faut, à soutenir de telles théories.

Cette attitude « conspirationniste » peut avoir plusieurs causes. Le désir de faire parler de soi. Le désir d’échapper à la « pensée convenue ». Ou tout simplement prendre ses désirs (ou ses délires) pour la réalité.

Peu importe d’ailleurs qu’une telle théorie n’ait aucun rapport avec la réalité, ou même aucune vraisemblance, le grand public n’en demande pas tant. Il existe même une presse spécialisée florissante qui ne traite que des sujets insensés, comme les enfants nés avec 3 têtes ou 18 bras.

Il est bien entendu possible de se dire que ceci n’est pas important et de laisser ces esprits égarés à leurs extravagances. Mais en fait, le ressort de cette mécanique, et le fait qu’elle soit « payante » en matière de notoriété, vient de ce qu’il est si facile de lancer des accusations sans avoir quoi que ce soit à prouver.

Où sont les restes du missile qui aurait frappé le Pentagone? D’où est-il parti? Par qui a-t-il été tiré? L’a-t-on enregistré sur les écrans radar de surveillance aérienne? Non, bien sûr.

Cela rappelle toutes les accusations qui « flottent » en ce moment. François Bayrou qui accuse Nicolas Sarkozy d’avoir orchestré la victoire de Tapie dans la procédure d’arbitrage qui l’opposait au Crédit Lyonnais. Ou les accusations contre le même Nicolas Sarkozy d’avoir personnellement fait virer Patrick Poivre d’Arvor du journal télévisé de TF1. Peu importe que, dans le premier cas, les arbitres qui ont tranché en faveur de Tapie soient parmi les plus honorables et respectés de France, peu importe que, dans le deuxième cas, TF1 ait eu intérêt à tenter de stopper sa perte de part de marché.

Il existe d’autres manifestations de ce régime d’accusation-conspiration. Il suffit de voir l’état d’esprit actuel qui oppose le « principe de précaution » à toute innovation. L’usage du taser, arme non létale déjà employée par la police et la gendarmerie, va être étendu aux polices municipales, et hop! les accusations de dangerosité du taser ressortent. Peu importe l’absence de preuve, ni la comparaison avec ce qui se serait passé si les forces de l’ordre avaient dégainé à la place des armes à feu.

Le quotidien « le Parisien » accuse les détenus et gardiens de Fleury-Mérogis d’avoir laissé un viol se dérouler sans que qui que ce soit intervienne. 339 d’entre eux portent plainte pour diffamation et se constituent parties civiles. Le tribunal les déboute au motif qu’ils ne sont pas nominativement mis en cause dans l’accusation du journal.

Dans un autre genre, on ne compte plus les accusations syndicales de la volonté du patronal de délocaliser, licencier, ou autre « forfait ». Le comble a même été atteint par François Chérèque, le leader de la CFDT. Il a dit sa crainte qu’une prise de contrôle de la société Eramet soit le préalable à des délocalisations en rapport avec les mines qu’elle exploite en Nouvelle-Calédonie….

Et, le temps que l’absence de tout fondement de l’accusation soit révélée, l’opinion publique est déjà passée à autre chose, et l’info ne vaut plus que 2 lignes en fond de journal.

Évidemment, la « découverte » récente qui a permis à la justice indienne de condamner sur la base d’une activité cérébrale « probante » devrait faire peur à ces accusateurs sans logique ni preuves.

Car un examen de leurs cerveaux pourrait révéler des activités bien curieuses…

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