Michelle, Angela, Anne et Ségolène, 4 femmes pleines d’énergie ?
mars 13, 2007 on 11:52 | In France | Commentaires fermésLes premiers pas de Ségolène Royal dans cette campagne électorale, avant même d’être choisie comme candidate par le PS, ont consisté à se situer dans les courants socialistes modernes, pour mieux mettre en avant la nouveauté dans la façon de faire de la politique qu’elle veut incarner.
Ainsi, elle s’est très vite déclarée blairiste, en référence à celui qui a dramatiquement modernisé le parti travailliste anglais et lui a assuré une décennie sans précédent de pouvoir continu.
Ensuite elle est allée voir Michelle Bachelet, la nouvelle et très médiatique Présidente du Chili, qui offre pour Ségolène le double attrait qu’elle est non seulement socialiste moderne, mais en plus une femme.
Enfin, elle a été voir la Chancelière allemande Angela Merkel, qui, elle aussi, prouve qu’une femme peut accéder à la tête d’un grand pays moderne, et le fait en gouvernant en coalition avec les socialistes allemands.
Oui, mais voilà, au moment où Ségolène veut pourfendre le nucléaire en France, voilà que Tony Blair bouscule encore une fois les vieilles lunes travaillistes en indiquant qu’il est temps de reconsidérer leur posture anti-nucléaire traditionnelle.
Et maintenant, Michelle Bachelet elle aussi dit que le temps est venu d’étudier la construction d’une nouvelle centrale au Chili.
Enfin Angela Merkel énonce dans le document qui scelle l’engagement de l’Union Européenne contre les gaz à effet de serre, le rôle positif potentiel de l’énergie nucléaire.
De cette modernité là, pas de trace chez Ségolène Royal, qui a choisi de se faire conseiller par l’ancien de Greenpeace Bruno Rebelle, et qui a besoin du soutien des Verts, si faible soient-ils dans les sondages.
Comme quoi, se réclamer de Blair et de Bachelet a pour elle ses limites en matière d’idéologie et aussi de realpolitik. A moins qu’il ne faille attendre pour que, plus tard, elle réalise le bien-fondé d’une approche qui réduit tout la fois a dépendance française vis-à-vis des importations, le déficit du commerce extérieur, et les gaz à effet de serre. Sans parler des emplois d’une filière industrielle où la France est leader mondial.
Et JusMurmurandi aurait applaudi des deux mains une Ségolène Royal proposant une centrale française EPR produite par Areva, société présidée par une femme, Anne Lauvergeon, dernière sherpa de François Miterrand qui plus est, à Michelle Bachelet!
S’il faut chercher une cause à l’étonnante attraction de François Bayrou, dont tout le passé et le programme sont à droite, sur le coeur même de l’électorat socialiste de Ségolène Royal, électorat dont la désaffection risque de la faire disparaître au premier tour, c’est bien cela. C’est que la modernité se juge aux positions qu’on prend et non pas aux postures. Aux choix politiques et non aux choix médiatiques.
Aux convictions et non à l’attitude. Ségolène Royal demande aux Français « d’oser la femme ».
Mais, sur ce dossier, elle est justement « la femme qui n’ose pas »…
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