Le ni-chèvre, ni-chou de François Bayrou

mars 16, 2007 on 8:38 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Il y a chez François Bayrou quelque chose qui se voudrait séducteur à mettre en avant le « ni droite, ni gauche ». En fait, ce qui sous-tend ce discours c’est

- que la majorité la plus large est forcément la meilleure pour la France. JusMurmurandi a déjà traité de cette illusion. Il rappelle aussi que c’est une pareille « grande coalition » qui a conduit Israël depuis 2 ans, et l’Allemagne depuis plus d’un an. Les résultats en Israël sont manifestement peu probants, et la coalition allemande souffre déja d’immobilisme progressif.
- que c’est l’affrontement droite-gauche qui serait responsable de la crise actuelle dans laquelle le leader UDF voit la France engluée. Pourtant cet affrontement droite-gauche dure depuis au moins 1848 et la publication par Karl Marx du Manifeste du Parti Communiste. Donc la formidable croissance de l’ère moderne s’est entièrement faite dans le cadre de cet affrontement. Où donc François Bayrouu va-t-il chercher des exemples disant que sa coalition du centre a fait mieux ?

- plus curieusement, François Bayrou veut faire gouverner ensemble des gens qui se reconnaissent dans des programmes opposés. Ce qui suppose que le « comment gouverner » qui, selon lui, les réunirait, serait plus important que le contenu de l’action gouvernementale. C’est typique d’une certaine Education Nationale, qui préfère « une tête bien faite » à « une tête bien pleine ». Mais pour le reste, demandez à un squatter du canal Saint Martin ou à une personne qui doit vivre d’une retraite de commerçant ou de paysan ce qu’elle pense du « gouverner autrement »
En fait, JusMurmurandi se demande si ce qui fédère autour de François Bayrou, ce n’est pas simplement le refus tant de Nicolas Sarkozy que de Ségolène Royal, qui ont la même caractéristique de polariser contre eux tous ceux qui ne sont pas pour eux.

Cela ferait des partisans de FB un front de même nature que celui qui a voté « non » au référendum européen, et largement pour des raisons de refus autres que l’Europe.

De ce point de vue-là, François Bayrou représenterait alors vraiment, comme il le dit, une forme de ni-Nicolas, ni-Ségolène.

On sait ce qu’il advint de la suite du référendum européen.

Laurent Fabius, qui a cru trouver dans les électeurs du « non » un terroir électoral a été victime d’un mirage et se retrouve en plein désert.

Le « plan B » dont les adversaires du Traité ont dit qu’il ferait l’affaire n’existe pas plus que l’électorat convoité par Laurent Fabius.

Et l’Europe est en panne, immobilisée, encalminée dans un monde qui bouge.

C’est le sort réservé aux politiques du « ni, ni ».

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