Le tour des socialistes

septembre 26, 2008 on 12:58 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France | Commentaires fermés

Englués dans leurs problèmes de personnes pour les diriger, les socialistes semblent n’avoir qu’une seule idée en tête: que vienne, après celui de la droite, enfin, leur tour. Ils ont raison. Il y a déjà 13 ans que la droite occupe la présidence de la République. A la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, cela fera 17 ans, une longévité exceptionnelle, atypique, qui donne toutes ses chances à une alternative de gauche.

En attendant, pour ne pas attendre trop longtemps son tour, Bertrand Delanoë, l’ambitieux maire de Paris, a décidé de doter la capitale de sa tour. Une tour de 200 mètres de haut à côté du parc des expositions de la porte de Versailles.

Une telle construction, après 3 décennies sans nouveaux immeubles de grande hauteur à Paris, peut surprendre de la part d’un homme qui a toujours professé préférer pour la ville qu’il administre et ses citoyens la qualité de vie à la croissance.

Ce changement montre que le rusé Delanoë a plus d’un tour dans son sac. Empêché de construire par son alliance avec les Verts lors de son premier mandat, sitôt son indépendance retrouvée lors de son second mandat, vue la calamiteuse prestation électorale verte, il s’empresse de leur jouer un tour de sa façon, et adore ce qu’il brûlait il y a peu.

Car Delanoë n’a pas le choix. Son succès jusqu’ici a été très largement financé par la forte croissance du marché immobilier, dont les transactions faisaient tomber chaque année des centaines de millions d’euros dans les caisses municipales. Sauf que la conjoncture lui joue un sale tour, en donnant un brutal coup d’arrêt à cette recette en même temps qu’au marché immobilier.

Donc, pour avoir les moyens futurs de tenir ses promesses passées, le maire de Paris, qui, faute d’avoir pu médailler Paris de l’or olympique, n’a comme réalisation marquante que d’être, par le projet Vélib, Bertrand le Pédaleur, veut devenir maintenant Bertrand le Batisseur. Et d’affirmer que, si tout se passe bien, ce n’est pas une tour qu’il fera édifier, mais bien 6.

Peu lui importe que celles-ci griffent un ciel parisien, qui, contrairement à tant d’autres capitales modernes, n’était barré que 3 fois, par la tour Montparnasse, par la tour du Concorde la Fayette, et par le groupe de tours du front de Seine. Peu lui importe aussi qu’il ait promis qu’il ne le ferait jamais. Delanoë en est réduit au cri rauque d’Harpagon: ma cassette, ma cassette!

Mais évidemment, il y a une autre porte de sortie pour le maire de Paris, et on comprend qu’il s’active à ce point pour y accéder. C’est celle de premier secrétaire du parti socialiste. Ce qui lui conférerait la qualité de premier opposant à Nicolas Sarkozy. Là, au lieu de devoir tenir ses promesses, il pourrait de délecter de voir le Président à son tour ne pas tenir les siennes.

Seulement, pour arriver à ce poste convoité Bertrand le Batisseur doit encore arriver à fédérer, malgré les haines et les crocs-en-jambe, les différentes personnalités et sensibilités du PS, qui n’arrivent plus à parler le même langage depuis longtemps.

Ce qui fait du PS une vraie tour de Babel, dont on notera sur les photos ci-dessous, la ressemblance avec la tour qu’il veut construire.
Tour de Babel
Tour du Batisseur

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