Quand sonne le clairon de la cavalerie…

octobre 13, 2008 on 3:20 | In Best of, Economie, France, International | Commentaires fermés

Qui n’a jamais vu de western, ces films décrivant la conquête, traitée sur le mode héroïque, de l’Ouest américain par les Blancs au détriment des Indiens?

La scène emblématique de ce genre cinématographique est l’arrivée, annoncée par une sonnerie de clairon, des héroïques régiments de cavalerie chargeant sabre au clair, juste à temps pour assurer la victoire des « bons », très menacés par les « méchants ».

Quel rapport avec l’actualité? Eh bien, c’est justement le clairon de la cavalerie en train de charger qu’ont voulu faire entendre nos dirigeants. D’abord pour rassurer le public comme autrefois les spectateurs de westerns.

Ensuite, parce que les mesures qui vont être mises en oeuvre représentent effectivement une charge de cavalerie, c’est-à-dire, en termes militaires, une manoeuvre audacieuse, mais pas dénuée de risques, pour faire basculer le sort d’une bataille. Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

Mais cette charge de cavalerie doit affronter 2 risques. L’un est le scepticisme. Et si, malgré tout, et contrairement aux westerns, la charge de cavalerie ne suffisait pas à assurer une fin heureuse, ce qu’on appelle un « happy end »? On voit mal ce que les gouvernements pourraient faire de plus, vu qu’en matière de contre-offensive contre la panique des marchés, c’est non seulement la cavalerie qu’ils ont fait donner, mais aussi l’artillerie lourde

L’autre risque est que les gouvernements mettent en branle des sommes énormes dont ils ne disposent pas. Ni les Etats-Unis de 700 milliards de dollars du plan Paulson, ni les 480 milliards d’euros d’Angela Merkel, ni les 360 milliards du plan Sarkozy.

Et, comme ils ne les possèdent pas, ils ne peuvent le faire que parce que et tant qu’ils inspirent confiance. Que celle-ci s’évapore, et les plans du week-end prendront l’eau sous les coups des marchés comme les digues de la Nouvelle-Orléans sous les assauts de l’ouragan Katrina.

Il n’en reste pas moins que les gouvernements ne disposent pas des sommes mises en jeu. Et que, utiliser des sommes qu’on n’a pas, cela porte un nom en matière financière.

Cela s’appelle: de la cavalerie.

On voit bien que dans les deux cas de figure, succès ou échec, le sort dépendra de la cavalerie.

Le tout est de savoir laquelle.
Charge de cavalerie

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