Le Pen en 2002, Bayrou en 2007 ?

mars 20, 2007 on 8:40 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

En 2002, 16 candidats se sont partagé les suffrages des électeurs français. En 2007 ils seront 12, soit 25% de moins. Pourtant, le 13e en 2002 atteignait le très respectable score de 2,32%. Score dont les sondages donnent à penser qu’il ne sera atteint que par 4 candidats en 2007. A l’autre bout du spectre, le candidat en première position au premier tour n’a pas atteint 20% des suffrages en 2002, alors que les mêmes sondages donneraient à un candidat atteignant ce score non pas la première place, mais bien la 4e en 2007….

12 candidats là où il y en avait 16. Le 13e rang de 2002 qui vaudrait une 5e place en 2007. A l’inverse, une première place de 2002 qui ne vaudrait plus que la 4e place en 2007. Il y a là un bouleversement qui n’a pas échappé à JusMurmurandi. Quels en sont les enseignements?

Que les leçons de 2002 ont été intégrées par l’électorat de gauche. Il ne se disperse plus sur des « petits » candidats, et vote pour le « grand » candidat dès le premier tour. Ce qui donne à ce premier tour à gauche un aspect traditionnellement réservé au second tour.

Le « grand » candidat de droite aussi bénéficie d’un score nettement plus élevé au premier tour au détriment de tous les rivaux de son bord de l’échiquier. De ce fait, il pourrait dépasser de 50% celui de son prédécesseur en 2002. Mêmes causes, mêmes effets.

Le 3e « grand » candidat, en fait, semble regrouper tous les votes protestataires qui s’étaient dispersés en 2002. Tant qu’à protester, les électeurs veulent un vote qui puisse aboutir. De ce fait, le 3e candidat est, lui aussi l’enfant du 22 avril.

Donc à droite, à gauche, et au centre, les scores sont dominés par le 22 avril, et le premier tour est pratiquement un second tour à 4. Qu’est-ce que cela signifie pour la démocratie française? Qu’il y a désormais 3 grands partis en France: la gauche, la droite, et le refus. Que les électeurs français, lassés d’avoir vu la gauche et la droite alterner en produisant largement les mêmes résultats médiocres, ne les considèrent plus comme une alternance l’un à l’autre. Mais plutôt comme un sorte de Laurel et Hardy de la politique. C’est moi Laurel, c’est toi Hardy, c’est moi le gros, c’est toi le petit. Dont les conséquences sont plus sérieuses que celles des pitreries des 2 géniaux bouffons.

Mais là où la bouffonnerie s’impose, c’est que ce qui précède devrait conduire les 2 candidats « du système », lire l’UMP et le PS, à se coaliser contre l’intrus . Après tout, n’est-ce pas déjà ce qu’on a vu au deuxième tour de 2002?

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