Faute!
octobre 24, 2008 on 2:07 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésUn rapport d’audit de la concession du stade de tennis de Roland-Garros épingle la gestion de la municipalité de Bertrand Delanoë, plus que jamais dure aux contribuables mais douce aux électeurs bobo.
Car s’il y a un repaire de bobos, c’est bien le tournoi de tennis de Roland-Garros qui se déroule dans un stade dont le terrain est à la ville de Paris.
Et c’est là que -surprise!-, le rapport de la Ville de Paris elle-même, comme cela BD ne pourra pas en attribuer l’origine ou les conclusions à une quelconque manoeuvre, révèle que la Ville se « contente » de percevoir 1,5 millions d’euros par an de la fédération française de tennis, alors que sa norme actuelle la mènerait à toucher 19 millions annuels compte tenu du chiffre d’affaires généré au profit de la fédération par le tournoi. Cette différence de 17,5 millions est un manque à gagner pur et simple, et sans contrepartie.
Et ce en faveur d’une fédération très riche, puisque le tournoi a dégagé des bénéfice de 48 millions en 2006, donc largement de quoi payer sa juste part.
Il est à noter que ce manquement n’est pas le seul, puisque la fédération n’assure plus la formation au tennis pour les jeunes de Boulogne comme cela est prévu dans la convention, ou qu’il lui est arrivé -par erreur sans doute- de ne pas solliciter l’accord de la Ville pour des travaux, et de la mettre ainsi devant le fait accompli.
A noter aussi que la FFT, non contente de payer cette aumone (124% du chiffre d’affaires au lieu de 15%), demande à la Ville de Paris de participer à hauteur de 20 milions d’euros à la construction d’un nouveau court couvert, à la place d’un stade public. Comme cela, la Ville de Paris investirait l’équivalent de près de 15 ans de revenus, ou, dit autrement, ne toucherait rien de Roland Garros pendant 15 ans. Plus généreux, tu meurs…
Quand on sait que le Président de la Fédération Française de Tennis, Christian Bîmes passera en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts et abus de confiance, on voit quel usage a -peut-être, et sous réserve de condamnation par le Tribunal- été fait de l’argent des contribuables par le truchement des largesses du gentil Bertrand.
Quand on pense que celui-ci a fait toute sa campagne sur la lutte contre les mauvaises moeurs qu’il attribuait aux habitudes de l’équipe Chirac-Tibéri en matières de finances, il n’est pas besoin de le condamner pour cette nouvelle « faute » de gestion révélée.
Il suffit de montrer qu’il poursuit les pratiques qu’il condamnait. Au tennis, quand on fait « faute! » on perd le point.
Et que « rectifier » ce genre de « faute » de gestion permettrait de revenir sur l’augmentation de 12% de leurs impôts qu’il inflige aux Parisiens en pleine période de crise.
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