Obarkozy et Sarbama?

novembre 23, 2008 on 8:01 | In France | Commentaires fermés

Il est toujours tentant de comparer la France et les USA. Ainsi Nicolas Sarkozy est-il traité de « Sarko l’Américain » pour son supposé atlantisme à tous crins, alors même que c’est son prédécesseur Jacques Chirac, réputé peu américanophile, dans la grande tradition gaullienne, qui a travaillé aux USA et qui parle mieux l’anglais que son successeur.

Cette fois-ci, regardons les USA et comparons-les à la France. Ainsi, le Président-élu Barack Obama va-t-il offrir au républicain Robert Gates, secrétaire à la Défense, de garder son poste. Un républicain dans une administration démocrate, en France, cela s’appelle l’ouverture.

Si Obama continue comme cela à piller le parti républicain, l’exemple français indique que, dans un an, ce parti républicain sera dans un sale état, avec Condoleeza Rice en train de crêper le chignon de Sarah Palin.

De même, il semble pratiquer le pardon des offenses, en permettant au sénateur démocrate Joe Lieberman, en rupture de parti pour cause d’anti-Obamisme, de conserver sa présidence de commission au sénat, et va apparemment proposer le poste de Condoleeza Rice, à la tête de la diplomatie américaine, à son ancienne rivale Hillary Clinton. Là, il faut dire que Nicolas Sarkozy n’est pas le modèle qu’il suit, qui n’a pas exactement proposé à Dominique de Villepin et à ses troupes de les reprendre dans son équipe.

Autre critère intéressant, sur la base des premières nominations attendues, JusMurmurandi note une quasi-exclusivité de premiers de promotion des prestigieuses universités de Harvard et de Yale. Cela ne rappelle-t-il pas une certaine école qui a eu, jusqu’à Sarkozy, le quasi-monopole des postes de notre Ve République? Y compris dans l’opposition, puisque les 2 crêpeuses chignon du PS en sont issues, de même que celui qu’elles ambitionnent tant de remplacer (Hollande) et celui que celui-là remplaça lui-même en son temps (Jospin)? Sauf que là, les États-Unis seraient plutôt à contretemps des Français, qui sortent quelque peu de leur passion énarchique, au moins en ce qui concerne la majorité actuelle.

Autre sujet, Barack Obama succède à un Président, et donc à une équipe réputée ultra-libérale. Mais le Président démocrate souhaite nommer secrétaire au Trésor Timothy Geithner, un haut fonctionnaire, aujourd’hui Président de la banque de réserve fédérale de New-York. Il remplacera Henry « Hank » Paulson, anciennement co-président de Goldman Sachs, la plus grosse banque d’affaires au monde. Un haut fonctionnaire remplaçant un banquier privé, cela illustre le retour massif de l’Etat pour soutenir un capitalisme financier déconsidéré et largement failli. Lequel retour de l’Etat est largement perceptible en France aussi, où Sarkozy a été élu sur un programme que l’opposition a traité d’ultra-libéral, mais qui se concentre aujourd’hui sur un retour en force de la régulation, de la coopération internationale, du fonds souverain à la française, du plan de relance étatique pour sortir de la crise économique.

En tout cas, une chose est sûre. Quel que soit le développement des présidences de Nicolas Sarkozy et Barack Obama, tous deux embarqués dans un renouvellement et métissage de leurs vies politiques respectives, ainsi d’ailleurs dans la folle crise économique, boursière et financière, leurs prédécesseurs, eux ne se ressemblent pas. Quand Jacques Chirac parle de « dialogue des cultures », avec George Bush, ça a plutôt été le « choc des cultures ».

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