1958-2007, même combat?
avril 18, 2007 on 1:14 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésFrançois Bayrou a déclaré que la situation de la France « était pire aujourd’hui qu’en 1958″. JusMurmurandi voit bien l’utilité politicienne de cette déclaration, qui vise à ancrer l’idée qu’à situation exceptionnelle, vote exceptionnel, ceci pour attirer à lui des électeurs de partis traditionnels. Peu lui importe que, ce faisant, il augmente le taux d’anxiété des Français en exacerbant leurs peurs.
Mais là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement, c’est que François Bayrou est agrégé d’histoire. Ceci devrait lui rappeler qu’en 1958, la France de la IVe République avait des gouvernements qui parfois ne duraient que quelques jours, et jamais plus de quelques mois. Elle avait une économie sous perfusion américaine. Elle sortait d’une guerre (l’Indochine) pour entrer dans une autre (l’Algérie). Des millions de français vivaient dans des bidonvilles sans eau ni électricité auprès desquels les barres de HLM qu’on détruit aujourd’hui étaient des paradis sur terre.
Cela étant, là où JusMurmurandi donne raison à François Bayrou, c’est qu’en 1958, sur un point la situation était plus saine qu’aujourd’hui. Pour faire face à ses difficultés, la France avait une ressource rare en la personne de Charles de Gaulle, et les Français ont eu la sagesse et le courage de lui faire confiance. Aujourd’hui, Charles de Gaulle est mort, et l’élection de dimanche montrera si la sagesse et le courage ne sont pas morts avec lui.
Car confier son avenir à un candidat sans parti qui assure qu’il gouvernera avec « les meilleurs des 2 bords », c’est comme le disait De Gaulle qui détestait et rejetait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des combinaisons de parti, manquer de sagesse.
Et voter pour une candidate dont le principal mérite est de faire croire que l’Etat fera tout pour tous à notre place et paiera pour tout, et de tout promettre à tout le monde, à commencer par le fait d’éviter le fait de devoir faire les réformes qui pourtant s’imposent, c’est manquer de courage.
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