Nicolas Sarkozy, la folie et le fromage

février 25, 2009 on 2:36 | In Coup de gueule, Economie | Commentaires fermés

On prête au Général de Gaulle d’avoir dit que la France était ingouvernable, à preuve que ses habitants ne pouvaient s’entendre pour avoir moins de fromages que de jours dans une année, ce qui, au dernières nouvelles faisait pas moins de 365 fromages différents. Et ceci avant même la vague de créativité des fromagers industriels.

Si, à son époque, de Gaulle a été très abondamment vilipendé (Mitterrand l’a traité de de tous les noms de dictateur dans « Le coup d’État permanent », entre autres amabilités), il est aujourd’hui une figure tutélaire qui fait l’unanimité du pays.

Il ne faudrait pas pour autant que Nicolas Sarkozy en tire la conclusion qu’il suffit d’être en butte à toutes les critiques, ce qui est son cas aujourd’hui, pour se retrouver en posture de Père de la Nation plus tard.

Pourtant, ces critiques sont sûres d’augmenter dès lors que la commission présidée par Edouard Balladur va rendre ses conclusions sur le meilleur équilibre des collectivités territoriales françaises: villes, cantons, départements, régions…

En effet, ces recommandations font passer le nombre de conseillers, aujourd’hui généraux et régionaux, et demain territoriaux de 6000 à 4000. Le nombre de régions chute de 22 à 15, 3 départements, et pas des moindres, fusionnent avec Paris.

Peu importe que ces réformes aient pour but d’améliorer l’efficacité et de diminuer le coût pour la collectivité des services publics. Peu importe que l’opposition ait clamé avant même que les conclusions soient publiques, que les recommandations étaient désastreuses et à motivation exclusivement politicienne. Peu importe que la fonction publique française et les services qu’elle rend soient parmi les plus coûteux des pays comparables sans bénéfice manifeste pour les Français qui la financent.

Oui, peu importe, parce que, de toute façon, cette réforme est sûre d’échouer.

Imaginez: 2000 conseillers en moins, 3 exécutifs régionaux en moins, 3 départements en moins. Autant de fromages en moins. Impensable. Certes, vous me direz que de Gaulle ne pensait pas à ces fromages-là dans sa déclaration sur l’ingouvernabilité de la France, mais elle s’applique tout autant.

Car aujourd’hui, que voit-on en France si ce n’est pas une course au fromage? Au fromage d’État, bien sûr, le plus goûteux. Il ne saurait être question de fromage sans mentionner celui des Dom Tom, qui fait l’actualité en ce moment. Dans ces départements et territoires en perfusion financière totale de la métropole, un petit nombre de sociétés et de grandes familles se partagent le fromage économique avec un sens de la rapacité qui ferait honte au loup qui dévore l’agneau dans la fable de la Fontaine.

C’est pourquoi JusMurmurandi l’affirme aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est fou. Fou de ne pas donner aux doux Guadeloupéens le toujours plus d’argent qu’ils souhaitent,
soutenus en cela par 80% des Français. Fou d’avoir réformé la carte judiciaire en réduisant le nombre et le coût des tribunaux. Fou d’avoir réformé la carte militaire en réduisant le nombre et le coût des implantations des troupes. Fou d’avoir clamé qu’il allait falloir travailler plus si l’on voulait gagner plus. Fou d’avoir concocté un plan de relance à base d’investissements, d’infrastructures et de soutien aux banques et aux entreprises. Car il n’y a pas de fromage là-dedans, et la France, chacun le sait, est le Pays du Fromage.

Ceci explique sans doute pourquoi l’inauguration du Salon de l’Agriculture par le Président a été brève et peu chaleureuse, alors que la visite de son prédécesseur, Jaques Chirac, a quasiment tourné à l’émeute. Car le second, lui, contrairement à son successeur, adore le fromage.

Évidemment, vous me direz que, pour avoir du fromage, encore faut-il pouvoir en produire, et que, pour cela, il faut du lait. Lequel lait est malheureusement rare car on a tant trait la vache qu’on l’a quasiment tarie.

C’est pourquoi, pour pouvoir donner toujours plus de fromage même quand on n’a plus de lait, sans doute faut-il se tourner vers d’autres spécialistes que Sarkozy, qui n’a pas l’air suffisamment créatif dans ce domaine.

JusMurmurandi peut recommander un tel spécialiste, ou plutôt une, car c’est une femme. Non, ce n’est pas Ségolène Royal, pas plus que sa rivale Martine Aubry. Elle s’appelle Perette, et, du lait, elle a un plein pot.

Le problème, c’est qu’elle n’expose pas au salon de l’Agriculture, mais plutôt du côté du Festival de la Magie…

Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.