A l’hallali ! A l’Hadopi !

mars 10, 2009 on 9:37 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a décidé une fois de plus de faire le poil à gratter et d’entrer dans le vif du sujet avec cette fois la loi « Hadopi » destinée à sanctionner les personnes qui utilisent leur connexion internet afin de télécharger du contenu sans en acquitter les droits.

Mais avant que de conclure par ces piques que nous chérissons, tentons avec modestie et sans polémiquer de présenter les faits tels que nous avons pu en disposer.

D’un côté on regarde le côté économique de la chose où l’on nous dit que les « producteurs » de contenu, maisons de disques, artistes, réalisateurs de cinéma et distributeurs respectifs voient leurs oeuvres acquises illégalement, et par conséquent subissent un appauvrissement directement mesurable (baisse des ventes de disques, de fréquentation au cinéma etc.)

D’un autre, on entend les internautes qui se plaignent à pleins poumons sur les sites de journaux, blogs etc. que l’offre ne correspond pas à la demande, que la loi est liberticide, que l’on s’achemine vers un contrôle absolu de l’internet, que cette loi est contre l’esprit du filet (« net ») etc. etc.

Quelques éléments de réflexion. D’une part, rappelons nous lorsque la bonne vieille cassette audio est née dans les années 60, vierge de tout contenu, personne n’a hurlé que l’on allait copier un disque 33 cm pour son copain sans acquitter les droits d’auteur. On parle d’une question d’échelle, mais le principe de base est le même.

Deuxièmement, soyons clair, les possibilités de détourner la loi sont multiples. Et en particulier, si la France est seule à mettre en place une loi de ce type, autant dire que ce sera une goutte d’eau dans un vase et que n’importe quel internaute un peu débrouillard pourra aller se connecter au travers d’une autre machine dans un pays où le téléchargement est libre sans subir les foudres albanelliennes.

Troisièmement, se pose la question de ceux qui bénéficient de l’offre triple (téléphone, internet télévision); techniquement la ségrégation des trois services visant à interrompre uniquement la connexion internet est, à notre connaissance, irréalisable. Couper l’internet, c’est une chose, interrompre la liaison téléphonique, on ne joue plus dans la même cour.

Citons enfin que l’un des principaux fournisseurs de contenu au monde est Apple au travers de son iTunes, dont les musiques etc. ne sont accessibles qu’en mode protégé et… payant.

On le voit donc, la situation est complexe et il ne serait à la fois pas tolérable de piller les œuvres des uns sans pour autant entrer dans la société policée que d’autres brandissent comme un épouvantail (en toute naïveté ou incompétence – ou les deux; pour s’en assurer, faites un petit passage sur le site de la Commission de l’informatique et des libertés, www.cnil.fr, et vous allez rapidement prendre peur, alors que la loi n’est qu’en discussion -on sait tout de vous lorsque vous vous « promenez » sur le filet).

Bref, sujet complexe où il n’y a pas de réponse évidente.

Si ce n’est qu’il fait l’unanimité au parti socialiste, une fois de plus vent debout devant un projet gouvernemental, comme d’habitude. Et rien à proposer, comme d’habitude. Il est d’ailleurs à noter que tout le monde sait que l’industrie de la musique est en train de mourir du piratage, et que le film suivra, mais que personne ne fait rien. Sauf Hadopi.

Là où c’est encore plus croustillant que précédemment, c’est qu’une large majorité d’artistes, musiciens, compositeurs, cinéastes, acteurs (sauf peut être Sophie Marceau…) que la loi souhaite protéger est (ou en tout cas se dit) de gauche…..

Le PS est-il en train de tourner le dos à sa frange caviar ? Ou craint-il qu’afficher ses affinités avec le show-biz paraisse excessivement…bling-bling?

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