Le b.a. ba de l’analyse politique

avril 25, 2007 on 5:32 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Les commentateurs politiques de tout bord saluent le score sans précédent de François Bayrou, à plus de 18%.

JusMurmurandi voudrait rappeler que, en 1988, un candidat sans parti mais soutenu par l’UDF a fait une campagne appelant les Français à le soutenir pour l’assainissement des finances publiques, et l’indépendance par rapport aux partis politiques, et notamment aux gaullistes et socialistes. Son nom: Raymond Barre. Son score: 17%

Plus près de nous, un autre candidat n’appartenant pas à l’UDF mais soutenu par elle s’est présenté aux élections présidentielles face à un socialiste et un gaulliste. Avec lui aussi un programme d’orthodoxie des finances publiques. La date: 1995. Son nom: Edouard Balladur. Son score: 19%

JusMurmurandi constate donc que l’anomalie, ce n’est pas le score de François Bayrou en 2007, somme toute banal pour le candidat UDF, mais celui de 2002, où il a fait anormalement peu.

Mais JusMurmurandi veut aller plus loin pour comprendre, et constate quelques similitudes troublantes.

- Barre, Balladur, Bayrou, 3 noms qui commencent par « ba ». Pas de problème, Bayrou est bien nommé.

- Barre et Balladur ont fait campagne sur le thème de l’orthodoxie économique, et Bayrou leur a emboité le pas.

- Barre et Balladur avaient une haute opinion d’eux-mêmes. Bayrou se présente en candidat modeste en 2002, et c’est son score qui est modeste. Il est beaucoup plus content de lui en 2007, et il peut être content de son score.

- Barre et Balladur avaient une rondeur manifeste. Bayrou en 2002 fait aussi maigre que son score. En 2007, il s’est remplumé, et son score aussi. Encore un effort à faire du côté du foie gras des Landes, terre voisine de son Béarn natal ?
Mais en fait, JusMurmurandi observe aussi que ces 3 candidats partagent autre chose que la rigueur économique, l’embonpoint, la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes, le soutien de l’UDF, un score de près de 20% des suffrages, et le fait que leur nom commence par « ba »: un mot qui, lui aussi commencé par « ba »: ils ont été battus.

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