Brèves histoires indécentes (II)

mars 25, 2009 on 6:38 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

4 gérants de hedge funds (fonds spéculatifs) ont été payés plus d’un milliard de dollars en 2008. Parmi eux, le deuxième, John Paulson, est déjà connu des lecteurs de JusMurmurandi, qui avait relevé les 3 milliards qu’il avait touché en 2007 en pariant massivement sur l’effondrement des crédits immobiliers américains « subprime ». En 2008, Paulson arrive 2e, avec 2 milliards de revenus personnels, ce qui implique que le fonds éponyme qu’il gère a gagné 8 milliards.
Ordinairement, JusMurmurandi n’est pas bégueule avec le profit et les riches. Mais là, il semble quand même qu’il y ait un problème. Ces gens-là ont gagné à titre personnel plus que le PIB de certains pays. Penser que le premier d’entre eux a gagné 1000 fois plus que le montant attribué à Thierry Morin (voir l’article suivant), et qui fait scandale.
Ne serait-il pas temps que l’administration Obama remonte le taux d’imposition sur les ultra-super riches, au contraire de ce qu’avait fait George W. Bush? Le moins qu’on puisse dire est que le budget américain pourrait trouver à utiliser ces ressources supplémentaires.

Ségolène Royal a déclaré que les problèmes d’Heuliez, entreprise qui est le plus gros employeur des Deux-Sèvres, département qui se situe dans la région qu’elle préside, sont dus au fait que cette société, si elle survivait à ses difficultés, produirait des voitures électriques concurrents de celle que va lancer Vincent Bolloré, un ami du Président Sarkozy. Et que, donc, cette amitié a empêché de salvatrices interventions au secours d’Heuliez. Qu’un politicien ait besoin de se montrer devant les caméras, soit. Qu’il ou elle ait besoin d’attribuer à ses adversaires tout ce qui arrive de négatif, soit encore. Mais en arriver là, c’est vraiment le degré zéro de la politique. Visiblement, le fait qu’aucune production de voitures électriques n’ait été un succès, hormis celle des karts de golf, est un détail dont ne s’embarrasse pas Mme Royal. Pas plus que le fait que les projets actuels de voitures électriques remontent à l’époque du pétrole cher, et que l’effondrement de son prix entraîne des difficultés de compétitivité supplémentaires pour les véhicules électriques. Bientôt elle dira aussi que, si une entreprise textile a des difficultés, c’est parce qu’elle fait concurrence à des amis de Carla Bruni. Le degré zéro, je vous dis.

Le Pen récidive, et c’est une bonne nouvelle pour les Français. D’abord parce que le vieux pachyderme se montre sous ses vraies couleurs, celles d’un bateleur prêt à faire et dire n’importe quoi pour retrouver les feux de la rampe. Et comme son idéologie politique n’intéresse plus les media, conscients de sa baisse électorale, il recourt aux vieilles recettes pour attirer l’attention, et redit que l’Holocauste est un « détail » de l’Histoire. Le résultat est garanti, de même que la visibilité politique qu’il en tirera très brièvement. L’autre raison pour laquelle c’est une bonne nouvelle est que, la dernière fois qu’il a fait cette déclaration, il a été condamné à 200.000 euros d’amende. Des finances publiques exsangues et les Français lui sont reconnaissants de se mettre ainsi en situation d’une nouvelle et importante contribution par voie d’amende.

Mme Aubry regrette le Président Chirac, qui, lui au moins, connaissait la France, et avec qui, finalement, elle a eu de bons moments entre 1997 et 2002. Elle oublie de dire qu’elle et ses amis socialistes ont été portés au pouvoir par une dissolution suicidaire de Chirac conseillée par Villepin et exécutée par Juppé. C’est quand même mieux que d’être dans l’opposition face à un Président actif et créatif, et à la tête d’un PS aussi suicidaire que la dissolution de Chirac. On peut penser que Balladur préférait aussi être Premier Ministre de Mitterrand de 1993 à 1995 que ce qu’il est aujourd’hui. Car Mitterrand aussi connaissait la France, et, avec lui, il y a sûrement eu aussi de bons moments.

L’Afrique du Sud de Nelson Mandela a refusé un visa au Dalaï Lama, nécessaire pour participer à une conférence des Prix Nobel, en préalable à la Coupe du Monde de football de 2010. Ce refus est à relier à l’influence de la Chine, partenaire commercial important de l’Afrique du Sud. Et au traitement qu’elle inflige à la France, accusée d’avoir prêté une oreille trop compatissante aux plaintes tibétaines. Résultat: tant de Prix Nobel se sont désistés de cette conférence sous influence qu’elle a été purement et simplement annulée. Voilà qui augure on ne peut mieux de la Coupe du Monde dans ce pays qui détient déjà le record du monde des taux de meurtres et de viols, qui a un taux phénoménal de SIDA, dû entre autres au fait que l’ancien Président M’Beki préconisait un traitement ancestral à base de plantes plutôt que les préservatifs, et dont le programme de construction de stades est très en retard. Visiblement, cette Afrique du Sud n’est plus blanche, et c’est très bien. Mais elle n’est plus non plus celle de Nelon Mandela, et c’est très regrettable. Espérons qu’elle ne devienne pas un nouveau Zimbabwe….

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