Permis ou pas permis?

décembre 28, 2006 on 3:10 | In France | Commentaires fermés

En cette fin d’année, Jusmurmurandi décerne l’un de ses Bonnêts d’Ane 2006 aux mesures prises par le Premier Ministre pour « assouplir » le fonctionnement du permis de conduire à points.

La logique est choquante: depuis ce permis et la sévérité instaurée par le Ministre de l’intérieur, de nombreux conducteurs ont perdu la totalité de leurs points et donc leur permis. 100.000 à 150.000 de ces conducteurs n’en tiennent aucun compte et conduisent sans permis. D’où le souhait du Premier Ministre, s’il ne peut faire que les conducteurs se conforment à la loi, de conformer la loi aux conducteurs.

Cette logique est choquante sur 3 points. D’abord parce que ces mesures sauvent chaque année plus de 2500 vies, sans compter les blessés et familles des victimes. Un tel bilan est le plus remarquable d’un ministre de la Ve République de mémoire de JusMurmurandi. Revenir en arrière est donc d’autant plus inacceptable qu’il s’agit de vies humaines.

Le deuxième point concerne l’impact de la mesure: si un conducteur est déterminé à conduire, qu’il ait perdu son permis ou non, qu’est-ce que cela changera de lui permettre de le garder ou non? Le même (mauvais) conducteur sera de toutes façons sur les routes. Et même, s’il conduit sans permis, il fera peut-être en sorte d’éviter une conduite dangereuse, car il sait peut être qu’un contrôle de police le conduira tout droit en correctionnelle.

Troisième point: s’il suffit que de nombreux contrevenants persistent dans leur conduite illégale pour obtenir un assouplissement de la loi, à quand le même principe étendu à d’autres formes de délits « persistants »?

En particulier, une amnistie fiscale fondée sur le même principe?

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