L’Europe? l’Europe? l’Europe?

avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?

L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?

L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.

L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…

Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?

Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.

Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?

M. Barroso, prenant un grave problème à bras le corps

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