L’exception française

mai 8, 2007 on 6:27 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Margaret Thatcher a conquis à la hussarde la tête d’un parti Conservateur britannique alors dans l’opposition. Elle a gagné les élections suivantes, et, après un mandat cumulé de plus de 10 ans, a été poussée dehors par les membres de son propre parti après avoir gagné toutes les élections auxquelles elle a conduit le Parti Conservateur.
Tony Blair a fait exactement le même parcours, et c’est sans avoir jamais perdu d’élections qu’il quittera ces prochaines semaines le pouvoir an Grande-Bretagne.

A fortiori, l’usage veut qu’un Premier Ministre britannique qui perd les élections voie là la fin de sa carrière politique. La même tradition s’applique à un chancelier allemand, et a sonné l’heure de la fin pour des figures aussi marquantes que Helmut Kohl ou Gerhard Schröder. Et de même pour les candidats à la Présidence des Etats-Unis

Or, au soir d’une défaite très nette, Ségolène Royal n’a rien eu de plus pressé, sitôt les résultats connus, que de dire aux Français qu’elle prenait la tête de l’opposition. Comme François Mitterrand, battu 2 fois (en 1965 et 1974) avant son élection en 1981. Comme Jacques Chirac, battu 2 fois (en 1981 et 1988) avant son élection en 1994.

A la place de Nicolas Sarkozy, élu à son premier essai, JusMurmurandi s’inquiéterait du précédent établi par Valéry Giscard d’Estaing, lui aussi passé dès la première fois, mais battu pour un second mandat, contrairement à Mitterrand et Chirac. En revanche François Bayrou, déjà battu à 2 reprises peut lui espérer pour 2012, et Ségolène peut regarder sereinement approcher son tour en…. 2017.
Et bien entendu sous-entendre que les difficultés de la France ont quelquechose à voir avec la longue marinade dans la rancoeur, l’amertume et la défaite qu’impose ce type de parcours avant d’être Président serait une faute de goût que JusMurmurandi se garde bien de commettre…

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