La carpe et le lapin

mai 5, 2009 on 7:01 | In Economie, Europe, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’industrie automobile mondiale est en lambeaux, par suite du ralentissement économique.

Les chiffres du premier trimestre en Europe sont épouvantables affichant une baisse de 17% en moyenne, et jusqu’à 40% en Espagne.

Aux Etats Unis un des « Big Three », Chrysler, s’est mis sous la protection de la justice, tandis que les rumeurs de procédure identique concernent General Motors.

Mais un constructeur semble vouloir nager à contre courant et « faire ses courses » tandis que la conjoncture est mauvaise.

Fiat, entreprise familiale qui représente à elle seule 60% de l’économie italienne, et dirigée par le brillant Sergio Marchionne, se rapproche de Cerberus pour tenter de mettre la main sur Chrysler avec la bénédiction de l’équipe Obama, et visite Berlin pour négocier le rachat d’Opel, plus allemand que filiale de GM.

On comprend que Fiat cherche désespérément du volume. Car c’est une entreprise qui au cours des trente dernières années a été secouées de cycles tandis que sa part de marché soit sur son marché local qu’est l’Italie soit en Europe s’est effritée, lentement mais sûrement.

Fiat, il faut le rappeler n’est pas uniquement une entreprise automobile. Journaux, aéronautique et autres grands magasins font partie de l’empire Agnelli, raison qui attira le Commandeur Suprême, Muammar Khadafi d’en être un actionnaire très important dans les années 70.

Fiat, disions nous est une entreprise dont l’activité automobile se résume à une sinusoïde à tendance baissière.

Car si elle a introduit sur le marché européen des modèles très marquants comme la Fiat 127, la Uno ou encore la Punto, elle a totalement échoué sur les modèles de tailles supérieures comme celui de la Golf ou encore de la 407.

D’autre part, elle est sortie, comme les marques hexagonales, du gros marché américain, terriblement concurrentiel.

Alors imaginer aujourd’hui qu’elle va pouvoir montrer à Chrysler comment être rentable alors que sa coopération avec GM a échoué il y a encore peu laisse JusMurmurandi plus que sceptique.

Qu’elle réussisse à retourner Opel, dont les châssis servent aussi à Saab également filiale de GM, alors que l’Europe est en état de surcapacité, JusMurmurandi en doute fortement.

Que Fiat puisse sortir de son minicréneau que représentent les petites voitures, même à succès, comme la Fiat 500, comment l’imaginer, tandis que Fiat a toujours les pieds d’argile, et continue à payer ses fournisseurs….180 jours au plus tôt après la date de facture. ?

Alors peut être que les concurrents se frottent les mains en pensant que l’échec du nouveau groupe créera de la place encore plus rapidement que s’ils disparaissaient chacun tour à tour.

Et Sergio Marchionne risque gros, car aujourd’hui il a encore l’image de celui qui a remonté Fiat, avec le grand succès que représente la petite 500. Alors que l’échec du nouveau groupe serait retentissant.

Après les difficultés de Porsche, en David, qui veut racheter le Goliath qu’est Volkswagen, Fiat sera t il un nouveau cas d’yeux plus gros que le ventre ?

Pendant ce temps, JusMurmurandi continue de rêver en regardant le joyau automobile qu’est la plus belle filiale de Fiat, Ferrari…

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