La première épreuve
mai 10, 2007 on 1:54 | In France | Commentaires fermésNicolas Sarkozy n’est pas encore entré en fonction, ni même à Paris, que déjà la première épreuve arrive. JusMurmurandi ne parle pas des voitures qui brûlent chaque soir, qui sont un cortège quotidien de nos banlieues. Mais bien du blocage de l’Université de Paris-Tolbiac
Il est symptomatique que cette grève proteste par anticipation contre des textes qui n’existent pas encore même à l’état de projet, vu qu’il n’y a pas de gouvernement pour les soumettre et pas d’Assemblée Nationale pour les voter. Cela montre à quel point la menace de ces textes est précise, et la riposte des grévistes urgente. On est loin de tout « devoir de résistance » si théorique soit-il
Il est encore plus symptomatique que la « grève » soit le fait de quelques 500 étudiants, ou présumés tels, sur un total supérieur à 10.000 pour ce pôle universitaire. Mais ces 500 suffisent à bloquer les 15 ascenseurs qui sont le point de passage obligé de tous à Tolbiac. 500 sur 10.000, on est loin de toute démocratie, si théorique soit-elle.
On comprend mieux pourquoi le programme du candidat Sarkozy prévoit que la grève ne peut être votée qu’à bulletins secrets. Car là, adieu les minorités qui bloquent les majorités, les intimidations dans des AG non représentatives, et autres techniques bolchéviques.
Mais JusMurmurandi voudrait rappeler que ces grèves étudiantes se déclenchent surtout quand 3 conditions sont remplies:
- quand il fait beau, et qu’il est plus agréable de se promener que de bosser. D’où la multiplication des mouvements en mai
- quand les examens approchent, et qu’une forte grève a des chances d’en rendre les examinateurs plus compréhensifs sur ordre d’un pouvoir inquiet à l’idée que toute une classe d’âge perde une année, grévistes comme non grévistes
- quand le pouvoir est présumé vulnérable à une bonne veille tentative de chantage par la rue
A tous ceux qui pensent que ces 3 conditions sont réunies, JusMurmurandi rappelle que c’est Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur qui a mis fin à la pratique des grèves à répétition par les camionneurs, avec blocage des raffineries de pétrole. Alors que cela avait toujours « marché » contre tous les gouvernements précédents et leur avait valu moult avantages en termes de détaxe du carburant comme d’allègements d’horaires de travail, le Ministre Sarkozy avait tout simplement annoncé qu’il annulerait les permis de conduire des camionneurs bloqueurs.
Peut-être est-ce pour cela que la grève a pris fin aujourd’hui aussi « spontanément » qu’elle avait commencé…
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